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3,67

sur 1207 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre a dû choquer à l'époque de sa sortie, et a été imité depuis. Il reste un style à la fois cru et insistant, entre l'obsession du sexe et de la masturbation, et les parents Juifs castrateurs. Quelques moments de grâce, notamment lors de son voyage vers Israël. Des portraits réussis de son entourage et des petites amies (Roth a cette capacité à donner corps à des personnages en quelques lignes). Je reste mitigé et me demande si j'aurai du commencer Roth par ce livre ?
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Portnoy en trimbale un sacré, de complexe : harcelé par sa mère juive (pléonasme), obsédé sexuel comme on en fait peu, ployant sous le poids d'une culpabilité qu'il analyse fort bien sans pour autant parvenir à s'en défaire. Cette lecture est souvent drôle, parfois désopilante, et m'a fait penser à un Woody Allen trash. Reste qu'à l'heure de metoo, tout cela choquera à juste titre nos louves alpha, dont j'espère qu'elles excuseront le défunt auteur, qui a écrit ces phrases en 1969, année érotique comme chacun sait.
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Très belle découverte que ce roman que je ne connaissais que de nom... Et qui figure dans le top 100 du Times des meilleurs romans anglo-saxons, ce qui m'a motivée à le lire... en anglais, en plus, damned!
Bref, j'ai passé un très bon moment. La construction est originale, l'intrigue pas vraiment une intrigue, plutôt une série d'anecdotes qui forment le portrait d'un homme plein de contradictions mais terriblement attachant; énormément d'humour, et un beau portrait d'une Amérique des années 60.
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Lesté d'une famille surprotectrice et en particulier d'une mère castratrice, Alexander Portnoy, fils unique d'une famille juive de la classe moyenne vivant dans la banlieue de New York, tente de s'expliquer, dans un entretien avec un psy, sur les raisons qui l'ont empêché jusqu'à 33 ans de fonder une union durable avec une femme.
Rejet du modèle familial ? Goût pour des expériences et des acrobaties en tout genre et sans cesse réinventées ? Impossibilité de concilier passion et attirance sexuelle ? Un mélange d'attraction et de répulsion pour les "shikse", ces femmes non juives, blondes et bon teint aussi difficiles à gravir qu'un 8000 sans oxygène ? Sans doute un peu de tout ça...
Portnoy et son complexe fait une grande part à la gaudriole, mais il y a bien plus que ça dans ce roman, qui est une aussi une enquête sur l'amour au sens le plus large. Les portraits de femmes y sont hilarants et jamais méprisants.
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Je découvre Philip Roth par ce fameux Portnoy et son complexe.

Alors oui, c'est cru... rien que les chapitres 'la branlette ' et 'fou de la chatte' donnent le ton!

Un adolescent new-yorkais juif découvre sa sexualité à travers la masturbation, la fellation, l'exhibitionnisme, ... , tout cela raconté à travers une psychanalyse du narrateur à l'âge de 33 ans. On en revient toujours au complexe d'Oedipe...

Au final, c'est drôle, mais un peu long car on tourne en rond avec l'humour (certes plein d'auto-dérision) juif et la sexualité omniprésente. J'ai cependant aimé mais ne suis pas convaincu qu'il faille le mettre dans les mains des jeunes filles encore pures, s'il en reste! Cela pourrait leur ôter leurs dernières illusions sur l'amour.
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Que reproche-t-on à ce bon Alexander Portnoy ? D'être un mâle viril qui use et abuse de son corps en performances sexuelles nombreuses ? de ne pas être un bon fils de famille, au sens où il n'est ni un père aimant ni un mari dévoué et fidèle ? Publié sous la forme d'une longue introspection psychanalytique, le roman de Philip Roth évoque le parcours d'un homme dont l'éducation juive et la société américaine rejettent les aspirations intérieures profondes.

La vie d'Alexander Portnoy est traversée par trois personnages principaux : sa mère, Sophie Portnoy ; sa compagne, Mary Jane Reed, surnommée le Singe à cause d'une anecdote sexuelle ; son propre sexe, qui gouverne littéralement sa vie. Avec sa mère, le petit Portnoy a les rapport qu'entretient un petit garçon, puis un adolescent, enfin un jeune adulte avec son ascendance : profonde attirance, émerveillement devant les capacités hors-normes de ladite mère, puis affranchissement et honte, enfin tendresse et distance face à cette mère qui pense toujours à son fils comme à son bébé. L'éducation, naturellement, ne repose pas que sur la mère. le père, représentant en assurance, mène une carrière difficile dans des quartiers qui ne le sont pas moins. Ces parents, qui vouent à leur fils une adoration due à sa beauté et à son intelligence, se désespèrent aussi de ses moindres écarts avec la bonne conduite à tenir et ne cessent de lui rappeler ce qu'il convient de faire. Cette éducation marque durablement Portnoy, dont la frénésie sexuelle s'accorde mal avec les préceptes d'une éducation juive plutôt rigoureuse.

Le Singe, ou plutôt Mary Jane Reed, représente pour Portnoy un dilemme social. En effet, cette jeune femme est capable de prouesses sexuelles qui contentent largement Portnoy. Mais cette immoralité propre à l'exciter, conjuguée à un niveau intellectuel jugé largement insuffisant par celui qui travaille dans l'équipe du maire de New York, ne peut déboucher sur un amour véritable et, donc, sur le mariage tant désiré par la société américaine et par ses parents. C'est d'ailleurs ce goût immodéré pour le sexe féminin qui empêche Alex D envisager sérieusement de se marier, et donc de ne plus connaître qu'une seule femme pour le reste de sa vie.

Sa verge, donc, dicte le sens de sa vie à Alex Portnoy. Une verge qu'il a découverte, adolescent, toujours gonflée, raide, insatiable, et qu'il tâchait de contenter matin, midi et soir, dans sa chambre, dans sa salle de bain, au milieu des culottes de sa soeur aînée, dans le bus scolaire à côté d'une camarade endormie. Entre ce moi profond, représenté par une verge vaillante et très souvent mise à contribution, et l'éducation stricte donnée par ces parents au fin fonds du New Jersey, Portnoy est tiraillé. Tout s'emmêle dans son esprit, et l'écriture de Philip Roth rend bien cette imbrication intime (en passant d'une anecdote à une autre d'un simple retour à la ligne) entre les aspirations d'un individu - aussi triviales soient-elles - et celles qui lui ont été inspirées par sa famille, son milieu social et la société dans laquelle il vit. Car Alexander Portnoy n'est pas qu'un jeune élève brillant et un haut fonctionnaire de la ville de New York, il est aussi juif, et cela est une problématique de plus à prendre en compte dans l'établissement de cette identité décidément déstabilisée. En effet, Alex semble n'aimer que des shikses, des femmes non-juives lorsque son destin devrait le détourner des goyim même si, le quartier de Weequahic dans lequel vivent les Portnoy pourrait le jurer, il n'y a pas plus Américains qu'eux.

Voilà donc un homme qui semble avoir coché toutes les cases de l'ascension sociale et d'une vie réussie, et qui pourtant, à cause de son désir sexuel, est encore célibataire à 33 ans, se démenant entre des parties de jambes en l'air avec le Singe, des expériences plus ou moins perverses avec des prostituées à Rome, d'autres expériences lamentables avec une jeune juive d'un kibboutz israélien et des séances de masturbation frénétiques. Tragédie peut-être, mais relatée avec un humour féroce. Cette férocité n'est finalement que la réponse d'un homme qui, tout en acceptant partiellement les codes d'une société et d'une éducation donnée, ne peut y répondre entièrement sans se nier tout à fait lui-même. L'homme noyé dans le groupe n'est plus lui-même. Ainsi peut-on voir l'épisode, presque final, de la tentative désespérée d'Alex Portnoy de demander en mariage la jeune juive du kibboutz. En Israël, Alex est un juif parmi d'autre, l'équivalent d'un WASP, comme il le dit lui-même. La jeune femme, ressemblant physiquement à sa mère, semble surpasser moralement Alex. Dernier secours, la psychanalyse est une confession et l'aveu que fait un homme d'être au pied du mur. Central par sa position sociale, marginal par ses attitudes amoureuses, Portnoy est à la fois fier et misérable, vivant sinon libre.
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Comment devenir un grand avec une mère juive, un père constipé et les culottes de sa soeur dans le linge sale ? Je n'ai pas pu m'empêcher tout au long du livre de voir Roth en Portnoy et ainsi de pouvoir répondre à ma question : c'est le miracle de la vie car cela fait un grand écrivain, un que l'on ne lit pas pour ses récits mais simplement pour lire ce qui est écrit. Et puis la dernière phrase est elle-même un chef d'oeuvre mais je ne vais pas la citer car il faut la lire après avoir lu Portnoy et son complexe en entier.
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Cet article a été publié sur : http://souslevolcan.over-blog.com/

« Drôle et émouvante variation sur le thème du sexe, de la culpabilité et des origines » pourrait-on lire sur l'affiche du film tiré de cette histoire. C'est la fièvre sexuelle de son enfance que Philip Roth exploite pour nous dévoiler l'être intime d'un homme contemporain. Sa confession insiste sur les émois libidineux du héros enfant en compagnie d'une tranche de foie de veau ou d'une bouteille de lait au goulot graissé, et nous fait hurler de rire devant l'appréhension néanderthalienne de ses parents pour tout ce qui touche l'ailleurs, les autres et la transgression des interdits de sa religion. Mais le rire ne serait pas si plein et salvateur s'il n'était pas le miroir personnel du désarroi et de la souffrance du narrateur pour qui la peur du grotesque occupe une place plus importante que la peur de Dieu.
Les premières pages traitent des problèmes de constipation du père, c'est l'occasion d'admirer l'affection comique avec laquelle le narrateur va considérer ses parents tout au long du livre. Tendresse et culpabilité. le regard du héros sur les conditions d'existence du milieu juif des années cinquante en Amérique vaut son pesant de causticité et de tendresse, il dessine avec pertinence un monde révolu, la stratification religieuse, la stratification morale dans un panégyrique tout à la gloire de sa transformation en homme du siècle. Il est l'enfant tourmenté par son désir, il est l'enfant tourmenté par le monde des gentils. Il est le témoin de la corruption de la réalité, mais la corruption de son monde viendra d'un au-delà plus puissant que la simple trahison à son clan, la trahison à lui-même, car la femme qu'il aime le plus lui est un amour impossible par le seul jeu des conventions sociales (elle est stupide et illettrée), et le long monologue à son médecin qui est le prétexte au récit n'est que la recherche du sens. Philip Roth nous livre une réflexion sur le fait d'être un juif dans le monde, sur le fait d'être un homme. Sa visite finale en Israël achèvera de le convaincre qu'il est étranger partout, même au pays des juifs, parce qu'il est surtout étranger à lui-même et à sa vie.
Un livre brillant et drôle (je ne compte pas les éclats de rire digne d'un bon spectacle de stand-up), une pépite, une pépite !


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Kid-la-Gale, M. Crache-Sa-Bile, artiste en branlette, Shlemiel, voilà un échantillon des noms d'oiseau qu'Alexandre Portnoy, 33 ans, a essuyé jusqu'ici.
Ecrit comme une confession à son analyste le narrateur conçoit ce texte comme une catharsis, un acte libératoire de sa jeunesse juive pleine d'interdits et de souffrance et des improbables conquêtes féminines qui ont suivi.
Sa jeunesse est marquée par une appétence sexuelle hors du commun. Une culpabilité auto-destructrice due à une mère juive abusive, un père borné, « producteurs et stockeurs de culpabilité les plus ingénieux de notre époque» à une religion juive honnie dont la haine emporte avec elle toutes les religions.
C'est un acte libératoire car il y a surenchère verbale permanente, vociférations provocatrices. La brillante réussite scolaire et professionnelle ne viendra pas apaiser les douleurs du jeune homme.
Narration très dense sans un moment de répit, sans pause, on poursuit la lecture éprouvante car il y a dans ce texte un souffle qui emporte. Néanmoins on arrive à la fin avec soulagement et je ne suis pas certaine que j'aimerais voir une adaptation filmée de tels ravages.
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Je pensais que ce livre ne parlait que de sexe (l'impression que tout le monde n'évoquait que cet aspect à son sujet), que nenni.
C'est un livre bien plus riche que ça, avec une écriture tout à fait originale, une écriture Rothienne, Rothique à défaut d'érotique. Un vrai écrivain. Toutefois je n'ai pas adoré, ce n'est pas mon livre préféré du maestro.
Il s'agit plus ici de parler de la judéité, de ce que ça comporte comme conséquences, certes, essentiellement sur un plan sexuel. (Mais pas que.)
Du coup, si c'est intéressant, car on apprend beaucoup sur la culture juive, c'est un peu lassant aussi, car n'étant pas juif, j'ai parfois atteint mes limites et me suis un peu senti exclu. L'arroseur arrosé... Que sais-je ? Rien. Alors je me tais. Ici.
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