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3,83

sur 118 notes
C'est une autobiographie que j'ai lu comme une histoire fictive. La plume fluide de l'auteur ainsi que l'utilisation de la troisième personne en fait une autobiographie accessible. Née dans les années 90, je n'ai bien sûre aucun souvenir de cet épisode de l'Histoire, j'ai donc découvert ces événements. Mais j'ai été captivé par cette lutte pour la liberté d'expression. C'est une autobiographie qui s'inscrit bien dans la période dans laquelle nous sommes actuellement. En effet il est très souvent question d'attendant et de discours houleux sur les religions.
Même si j'ai un avis plutôt positif sur ce livre, j'avoue avoir très souvent été perdu suite à un enchaînement de noms qui me sont inconnu et perdre le fil de l'histoire.
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Habituellement, je ne me tourne pas volontiers vers les autobiographies : elles sont trop susceptibles de virer à l'auto-panégyrique et quoi qu'il n'existe pas de vie qui ne ferait un bon roman, il me semble que le principal intéressé est trop susceptible de manquer d'objectivité. Il suffit de prendre connaissance de l'autobiographie d'un personnage comme Lawrence d'Arabie pour s'en convaincre.

Néanmoins, Salman Rushdie a un parcours singulier : son parcours s'est inscrit malgré lui dans l'histoire contemporaine, et à travers l'histoire de la tristement célèbre fatwa prise à son encontre, c'est toute l'histoire de la montée de l'intégrisme religieux qu'on peut lire. de surcroît, les réactions gouvernementales à son sujet en disent long des rapports géopolitiques. Et puis Salman Rushdie est un excellent écrivain à la pensée acérée. J'ai donc dérogé à la règle pour me plonger dans son autobiographie : Joseph Anton.

La suite sur mon blog :
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Joseph Anton est le roman que Salman Rushdie aurait souhaité ne jamais écrire. C'est avant tout un véritable plaidoyer pour la liberté d'expression. L'auteur nous invite avec une distance maîtrisée entre sa propre existence embrigadée par le MI5 britannique et le recul d'un conteur d'histoires hors pair.
Au delà de la trajectoire chaotique et terrifiante que l'on a pu deviner dans les médias, quoique souvent gauchie par la désinformation, on se rend surtout compte avec ce livre des rapports intimes qu'un auteur de romans entretient avec ses racines, son entourage, ses obsessions, sa perception du monde.
Au fil des pages, il donne envie de lire ou de relire toute sa biographie !
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Salman Rushdie dresse sans concession le récit de ces 13 années de quarantaine à la suite de la fatwa lancée par Khomeiny dès la parution de son roman Les versets sataniques.
En sortant de ce livre, je comprends l'importance pour l'auteur de persévérer afin que la liberté d'expression soit respectée dans tous les pays.
" Il se battait contre le fait qu'on puisse tuer quelqu'un à cause de ses idées et contre la prétention d'une religion à imposer une limite à la pensée."
L'auteur reconnaît que cette opiniâtreté a coûté cher à sa famille et au royaume britannique qui a imposé une surveillance policière constante pendant des années.
Mais depuis des siècles, des auteurs ont payé de leur vie leurs pensées ( Rabelais, Jean Genet, Ovide, Lorca...) et heureusement leur art leur a survécu.
" L'art était fort, les artistes l'étaient moins."
Dans cette bataille, Salman Rushdie a rencontré des appuis fidèles ( comme Paul Auster, Susan Sontag...) mais aussi des détracteurs ( John le Carré par exemple).
N'étant plus admis sur certaines compagnies aériennes ou dans certains pays, c'est son pays, l'Inde qui lui a le plus manqué.
La liberté de vivre normalement sera retrouvée dans les années 2000 aux États-Unis mais elle l'a beaucoup anéanti des années 89 à la fin des risques de terrorisme.
Si ce combat est l'aspect le plus intéressant du livre, il est souvent pollué par de nombreux détails qui donnent des longueurs au récit.
L'auteur insère aussi les éléments de sa vie privée assez mouvementée puisqu'il se marie trois fois sur cette période. Tous les déplacements à l'étranger pour, souvent, des évènements littéraires sont détaillés et il y a un nombre important de personnes citées.
L'auteur relate les évènements des personnes de son entourage (mariage, maladie..). Il semble y avoir d'ailleurs une omniprésence du cancer parmi eux. Comme si Salman Rushdie souhaitait montrer que malgré tout, la vie continue et que le danger de mort ne vient pas forcément d'où on l'attend.
Au fil du récit, on note également les évènements mondiaux comme la chute du mur de Berlin, le massacre de Tien'anmen, les prises d'otage au Liban, la mort de Khomeiny, l'accident de Diana et bien sûr l'attentat du 11 septembre.
Joseph Anton est un livre très riche sur cette époque, sur la liberté d'expression et le pouvoir des religions, égrenant de ci de là des anecdotes parfois drôles sur des personnalités ( Manuel Cortes, Madonna, Borges, Margaret Tatcher, tournage du Journal de Bridget Jones).
Mais je regrette que l'essentiel soit noyé dans la profusion de détails sur les personnages ou sur la vie quotidienne.
L'ensemble m'a ainsi paru assez lourd et ennuyeux.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Salman Rushdie tient son journal intime scrupuleusement tous les jours depuis des années. Voilà pourquoi cette autobiographie ultra dense (700 pages de paragraphes très serrés, quasiment sans respiration), fourmille de détails parfois insignifiants.
Si les multiples tergiversations de ses éditeurs sont parfois redondantes, les trois quarts du livre sont vraiment passionnants parce que ce récit est centré sur le combat de Salman Rushdie pour la liberté d'imagination et de création c'est-à-dire pour la démocratie ! La lâcheté du futur roi Charles, de Margaret Thatcher et beaucoup d'autres politiciens britanniques est véritablement accablante. Salman Rushdie est un esprit brillant et ses réponses aux nombreuses demandes d'interdiction de voir d'assassinat, sont toujours à la fois très drôles et très intelligentes ! Sa narration de sa vie sous protection est parfois hilarante.
On lit la fin du livre avec le coeur serré, quand il explique que 10 ans après la fatidique fatwa, il ne se sent plus en danger…
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Autobiographie parue en 2012 où Salman Rushdie raconte les 13 années de Fatwa suite à la parution des Versets Sataniques. La condamnation est lancée par Khomeiny le 14 février 1989, et Rushdie entre alors dans la clandestinité, sous le nom de Joseph Anton (en hommage à Conrad et Tchekov). Bien que né en Indes, il est citoyen britannique et bénéficie de la protection de la police, ce qui lui est sans cesse reproché par les tabloïds. Il essaie de continuer à écrire (et y arrive !), à voir son fils (il est en train de divorcer), il rencontre même sa nouvelle femme et va avoir un deuxième enfant... son traducteur japonnais est tué, son traducteur italien sévèrement blessé, son éditeur hollandais également, la menace n'est pas virtuelle ! On ne s'ennuie pas une minute, c'est parfois très drôle, le plus souvent passionnant, avec une reflexion sur l'intolérance et le pouvoir de l'écriture. On y découvre également toute une communauté d'écrivains (Paul Auster, Gunter Grass, ...), et même de chanteurs (Bono de U2!) qui se soutiennent.
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Un grand livre sur la liberté et l'intolérance
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919 pages.
(je commence par ça, c'est important quand même)

J'avais déjà eu très envie de lire ce livre lors de sa sortie, et puis un livre en chassant un autre, j'ai fini par ne plus y penser. Je l'ai reçu en cadeau à Noël, et j'ai décidé que ça serait ma première lecture de 2014.

Le 14 février 1989 une fatwa est prononcée contre Salman Rushdie pour avoir écrit Les Versets sataniques.
Rushdie relate ici sa vie à partir de ce jour. D'un homme libre, écrivain évoluant dans les cercles littéraires anglais il devient subitement un homme traqué, entouré en permanence de policiers et gardes du corps.

Cette autobiographie est écrite à la troisième personne. C'est assez surprenant, mais cela apporte une certaine distance et par moment on a l'impression qu'il s'agit d'un roman (l'inverse de Lennon, finalement). Mais finalement cela correspond parfaitement à la situation : assez vite il doit choisir un pseudonyme, Joseph Anton, et c'est la vie de cette personne que Rushdie raconte.

La présence et l'aide de ses amis et soutiens (certains passages tournent un peu au name dropping littéraire) ont été primordiales pendant toutes ces années. le courage et la fidélité de ce cercle proche m'a beaucoup impressionnée. Certains prêtent des maisons, d'autres choisissent de publier Les Versets dans leur pays, chacun met en oeuvre les moyens qu'il a à sa disposition pour soutenir la liberté de parole.

Cette situation a rapidement raison de son mariage (déjà un peu bancal), et ce que je trouve le plus dingue c'est qu'au milieu de tout ça, il réussi à retrouver l'amour, à se marier et avoir un enfant ! La rencontre avec Elizabeth et surtout la naissance de Milan marquent un tournant dans cette vie de "prisonnier", il fait preuve une vrai volonté de continuer à poursuivre sa vie le plus normalement possible (on ne peut pas lui tenir rigueur d'avoir eu un petit épisode dépressif…)

J'ai trouvé aussi qu'il avait des mots assez durs avec certaines personnes de son entourage (je ne parle évidemment pas des gens qui ont soutenu la fatwa), mais cela doit faire parti d'une volonté de rester au plus près de la réalité (ça aurait vite tourné "bisounoursland" s'il n'avait parlé que des gens géniaux qui l'avait soutenu, et ça aurait minimisé la menace dont il était la cible) mais par moment on dirait des règlements de compte.

Cette chronique est un peu morcelée mais c'est difficile de parler d'un livre de 900 pages racontant la majeur partie de la vie d'une personne en peu de mots.
Ce livre m'a donné envie de relire Les Versets sataniques (dont je n'ai aucun souvenir, mais je pense que maintenant que j'ai connaissance de la genèse du livre et des critiques (de la folie, plutôt) qui l'a entouré, je suis mieux armée pour le comprendre) et d'autres oeuvres de Rushdie.
J'ai mis beaucoup de temps à le lire mais à aucun moment je ne me suis lassée, je savais qu'il ne ferait pas parti des livres que j'allais abandonner dès les premières pages (j'ai même osé lire un autre livre au milieu, pour détendre un peu l'atmosphère, sans avoir peur de délaisser Joseph Anton).

Joseph Anton s'adresse autant à des gens qui ont lu les oeuvres précédentes de Rushdie, vous y trouverez de nombreuses informations sur les circonstances d'écriture de ces livres, qu'à ceux qui n'ont jamais lu de Rushdie avant, vous découvrirez sous un autre angle une des grandes affaires de la fin du XXe siècle, et cela vous donnera surement envie de lire ses romans !

Lien : http://pagecinquantetrois.co..
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Cette biographie est dure à lire, enfin pour moi. de plus, je n'ai pas aimé le style un peu pompeux et surtout la narration à la troisième personne. Je le laisse à des avertis.
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brillante analyse des méthodes du terrorisme islamique;autobiographie interessante avec quelques longueurs en particulier sur ses rapports avec les écrivains anglophones;
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