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EAN : 9782869431737
60 pages
Actes Sud (08/01/1992)
4/5   7 notes
Résumé :

Au début de ma carrière littéraire j'ai écrit une pièce qui raconte l'amour d'une jeune fille du peuple pour un étudiant de bonne famille, le bonheur, la souffrance et la fin de cette jeune fille. Le jeune homme est encore empêtré dans une ancienne passion et il prend tout d'abord sa liaison avec la jeune fille bien trop à la légère : j'ai donc intitulé la pièce, non sans une pointe d'ironie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Laissez-moi, une fois n'est pas coutume, vous conter dans quelles conditions j'ai lu cette pièce. Je me rendais à un enterrement dans ma famille en Normandie, non loin de la mer, à l'autre bout de la France où j'habite actuellement.
J'avais déjà plus de 600 km au compteur, le temps était gai comme un canal, les nuages gris d'orage étaient propices aux pleurs. À mesure que j'approchais le gris devenait plus noir comme pour satisfaire à la situation. J'avais fait tourner en boucle plusieurs fois un même vieux CD de Led Zeppelin histoire, premièrement, de ne pas m'endormir au volant, et deuxièmement, je trouvais qu'il y avait une manière de clin d'oeil presque à propos entre ce « Stairway to Heaven » et ce qui allait se dérouler quelques heures plus tard.
Chemin faisant, à chacune des pauses que j'effectuais, je dévorais quelques pages de la Liebelei (littéralement « amourette ») d'Arthur Schnitzler. Je ne pouvais m'empêcher de faire des liens entre l'ambiance de morgue qui flânait autour de moi, l'émouvant « Babe I'm gonna leave you » que me hurlait chroniquement Robert Plant dans les oreilles et la malheureuse Christine de la pièce.
Car en effet, il y a comme un parfum de deuil, comme un déchirement d'orage dans cette pièce en trois actes dont le style est d'une redoutable fraîcheur. Bien malin celui qui pourrait deviner, en la lisant simplement, qu'elle a été écrite en 1894.
Fritz et Théodore sont deux jeunes hommes de la bonne société viennoise, qui savent passer du bon temps, notamment auprès des femmes. Fritz est amoureux d'une femme mariée avec laquelle il a une relation de longue date.
Mais ça sent le roussi dans cette histoire car le mari trompé a découvert le pot aux roses et vient rapporter ses lettres enflammées à Fritz.
Parallèlement, Théodore et lui entretiennent une petite amourette avec deux amies, Mizi et Christine. Mizi ne se fait aucune illusion sur le devenir de sa relation avec Théodore et ne cesse de mettre en garde Christine qui elle est follement éprise de Fritz.
Je me permets de ne pas soulever davantage le voile de mystère qui drape encore cette intrigue, remarquablement écrite dans un style sobre, naturel et fluide. Premier essai (je n'avais encore rien lu de lui à l'époque, je me suis un peu rattrapée depuis) concluant pour ma part avec Arthur Schnitzler, qui signe, ma foi, une bien belle pièce, qui manque peut-être du petit quelque chose sublime qui marque de son sceau les vibrants chefs-d'oeuvre que nous chérissons tout au long de notre vie, mais qui fera probablement écho, pour bon nombre d'entre nous (je m'adresse aux lectrices), à nos destins (plus ou moins éloignés selon l'âge) de demoiselles en phase d'apprentissage amoureux, lequel apprentissage n'est jamais totalement achevé (même mariées, fripées ou racornies, nous restons toutes un peu des demoiselles et des novices dans ce domaine), sauf à l'heure de l'ultime soupir, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de chose en vérité.
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Un texte très court, une pièce de théâtre, lue en version originale. le vocabulaire n'étant pas complexe, la lecture en VO est aisée.

Une histoire qui démarre comme une comédie et qui se finit de façon inattendue. Cette fin est intéressante et l'aurait été encore plus si certains des personnages n'étaient pas caricaturaux.

Christine est trop jeune dinde pour être convaincante.
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Ne vous fiez pas au nom, charmant, de cette pièce: Liebelei, dès le début, laisse entrevoir au lecteur que ses prémisses joyeux , deux charmantes grisettes flirtant avec deux jeunes Viennois, auront un dénouement inéluctable.
La pièce est presque trop courte et l'on voudrait encore un acte pour voir s'enclencher les mécanismes qui feront le malheur de tous les protagonistes de la pièce: ceux qui ont traité l'amour trop légèrement, ceux qui y ont mis trop de sérieux, ceux qui n'étaient que les proches de nos jeunes étourneaux...
Un très joli texte, très moderne malgré son âge, à qui il ne manque qu'un petit je ne sais quoi pour complètement me plaire...mais ce n'est que la première oeuvre que je découvre de cet auteur, et pas la plus célèbre, j'aurais donc moult autres occasions!
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
WEIRING : Mais dites-moi, madame Binder, croyez-vous vraiment qu’une créature aussi jeune et fraîche ne peut rien attendre d’autre dans la vie qu’un garçon convenable qui a, par hasard, décroché une situation ?
KATHARINA : Elle ne trouvera pas mieux ! Elle ne va quand même pas attendre le Prince Charmant. On les connaît les princes charmants (…).
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MIZI :
Il parle sans notes et il fait des vers, tu verrais ça, Christine, il est formidable. Il faut dire que c'est un monsieur d'un certain âge.
THÉODORE :
Les vieux messieurs font des vers, c'est bien connu.

(N. B. : J'adore la délicieuse ambigüité de cette réplique, du grand art, M. Schnitzler.)
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LE MONSIEUR : Je vois bien que je vous dérange. Une petite soirée sans doute ?
FRITZ : Oui, entre garçons.
LE MONSIEUR : Costumée, probablement ?
FRITZ : Pourquoi ?
LE MONSIEUR : Eh bien, vos garçons ont des chapeaux de dame et des mantilles.
FRITZ : Oui... C'est qu'il doit y avoir aussi quelques filles...
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KATHARINA : Et même si une femme a les souvenirs que vous dites, il ne lui en reste que des regrets.
WEIRING : Et que lui reste-t-il quand – quand – elle n’a même pas de souvenirs – ? Quand la vie n’a fait que passer, chaque jour semblable aux autres, sans bonheur, sans amour – vous trouvez que c’est mieux ?
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C'est une femme tout à fait charmante avec qui il est agréable de batifoler comme avec toutes les femmes jeunes et belles qui ont tant soit peu le sang chaud.
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Videos de Arthur Schnitzler (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arthur Schnitzler
Le grand roman d'Arthur Schnitzler mis en images par Manuele Fior, ce sera en janvier 2023. Quand, pour sauver son père de la ruine, une jeune femme convoitée sollicite l'aide d'un ami de la famille, celui-ci exige une faveur : voir Else nue pendant un quart d'heure. Cédera-t-elle ? Dans une ambiance crépusculaire, Manuele Fior livre une interprétation magistrale de l'oeuvre du Viennois Schnitzler. Il convoque les grands artistes de l'époque et c'est somptueux.
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