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EAN : 9782218959073
160 pages
Hatier (21/03/2012)
4.09/5   28 notes
Résumé :
Malgré les doutes et les réticences d'un population asservie, le noble et preux chevalier Lancelot décide de sauver une ville et ses habitants de l'oppression d'un Dragon. Grièvement blessé, il ressort pourtant triomphant d'un combat sans merci. La cité libérée est alors abandonnée aux pouvoirs du Bourgmestre et de son fils. Mais une tyrannie peut en cacher une autre...

Traduction française de Simone SENTZ-MICHEL.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je me suis intéressée à cette pièce non seulement parce que c'est une réécriture de conte - qui fait partie de mes thèmes préférés, non seulement pour le cadre politique, mais aussi parce que j'étais très curieuse de voir un classique pour la jeunesse dont je n'avais jamais entendu parler !

C'est une pièce russe, écrite dans les années 40. Cela reprend le thème classique, de contes ou de romans médiévaux, du héros qui va affronter le dragon pour sauver la jeune fille, y arrive mais est tellement blessé que quelqu'un d'autre se fait passer pour le vainqueur. Mais ici, on a en plus une allégorie politique très nette, où le dragon est le totalitarisme, et les habitants du village qui se plient à sa loi et sacrifient les jeunes filles les humains qui travaillent pour un régime totalitaire.

L'auteur l'a publié comme une pièce anti-nazie, mais le gouvernement stalinien, après la guerre, s'est rendu compte que cela condamnait le totalitarisme en général, et a censuré la pièce. Ironie du sort.

J'ai aimé l'allégorie politique, la satire, et l'écriture de certains personnages secondaires comme le chat. La romance principale, elle, est un peu fade. Il y a de très jolies réflexions en général, et des passages poétiques.

Le dossier d'étude scolaire m'a un peu déçue en n'était que sur le stalinisme et pas sur le nazisme. Je comprends que les élèves de troisième doivent déjà étudier le nazisme toute l'année, donc je comprends, mais de mon point de vue cela aurait été une très intéressante occasion de comparer les deux et de voir quelles allusions visent plutôt l'un ou l'autre.
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Si la pièce de théâtre "Le dragon" de Evgueni Schwartz traite des totalitarismes c'est à travers l'histoire d'amour entre le chevalier Lancelot et la jeune Elsa car les amoureux vont s'accorder à le dénoncer.
Je ne suis pas surprise que l'auteur russe du 20eme siècle se soit consacré à la littérature enfantine car il y a tous les ingrédients du conte dans cette tragi-comédie : le monstre effrayant, le héros professionnel venu le terrasser, la belle jeune fille et surtout le chat malicieux qui parle comme dans "Alice au pays des merveilles".
Il faut dire que j'ai eu la chance de voir l'époustouflante mise en scène de Thomas Jolly qui m'a donné envie de lire le texte dont la fin est un peu différente (je préfère l'original).
Le chevalier Lancelot, héros professionnel, arrive dans une petite ville gouvernée depuis quatre cent ans par un despotique dragon à trois têtes. Il a lu le livre des plaintes où sont inscrits les crimes de tous les criminels de la terre et tous les malheurs des innocents qui souffrent.
Il entre chez l'archiviste où il fait connaissance d'Elsa, sa fille qui doit être jetée en pâture au dragon le lendemain, la tradition exigeant qu'une jeune vierge soit sacrifiée chaque année. le monstre prend trois formes humaines différentes quand il vient en ville pour dépouiller la population qui lui paie sa protection un lourd tribut. Mais sa protection de quoi ? de qui ? Des autres dragons qui ont tous disparus ? Est-ce que la détermination de Lancelot va éveiller les consciences ?
Ce n'est pas gagné et la situation fait écho à la servilité volontaire, discours de la Boétie sur l'auto-soumission d'un peuple quand il a peur.
Une pièce écrite en 1943 qui permet à Evgueni Schwartz d'aborder un sujet politique essentiel mais qui le fait avec humour, ce qui ajoute à son intérêt.


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Voici un conte théâtralisé aussi drôlatique qu'effrayant !
Ecrit en 1943, censuré jusqu'en 1960, @ le dragon utilise des personnages rebattus de princesse à délivrer, de chevalier héroïque, de monstre à trois têtes etc. pour raconter la vie sous la dictature communiste en URSS (l'auteur faisant mine de parler surtout du nazisme mais glissant un nombre certain d'allusions au régime communiste - raison de la censure).
Pièce courte en trois actes, au style fluide (en tout cas c'est mon ressenti de la traduction), qui est loin de la mièvrerie ou du pathos (ce que je craignais...), qui n'hésite pas au contraire à plonger dans le loufoque et dans l'absurde (le fils du bourgmestre qui l'appelle "mon papounet", les armes absolument risibles proposées sans sourciller à Lancelot pour combattre le dragon, une crise du bourgmestre dans laquelle ses multiples personnalités se manifestent etc.), ce qui, je trouve, permet bien la mise en évidence des schizophrénies inhérentes au régime totalitaire.

Pour ce qui est du dossier d'accompagnement, comme toujours dans cette collection Classiques et Cie Collège de Hatier, je trouve qu'il est bien fait : introduction permettant d'entrer rapidement dans la lecture de l'oeuvre et dans son interprétation ; des compléments d'explications et d'interprétation à la fin avec des questions claires et accessibles ; des documents pour en apprendre plus sur le dictature communiste.

Une alternative intéressante je trouve à l'étude d'oeuvres en 3ème évoquant surtout le régime nazi, sachant que cette oeuvre-ci étant un conte allégorique et une parabole, elle peut évidemment se lire pour tout régime totalitaire, y compris le régime nazi (évoqué assez explicitement, de plus, comme déjà dit). La pièce étant courte, cela peut être une bonne introduction ou un bon prolongement.
Accessible selon moi à tout niveau d'élèves, notamment à des petits lecteurs - ce qui peut leur permettre un accès facile à la notion d'interprétation littéraire (plus facile, selon moi, que la Ferme des animaux de George Orwell par exemple).
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Après vu une mise en scène très sympathique au festival de St Malo, j'ai décidé de me replonger dans le texte de cette pièce qui marque. le pitch est simple : Chaque année, une jeune fille est livrée au dragon qui tyrannise la ville depuis des siècles. le peuple se soumet. le bourgmestre en tire son parti avec une légère (et hilarante schizophrénie en prime) et la comédie de la manipulation, du mensonge et du règne par la peur peut commencer. Forcément, le grain de sable arrive (sinon ce n'est pas drôle), il se nomme Lancelot et veut le dragon (rien que cela). Son projet déclenche des doutes, des rébellions, des tentatives de résistances plus ou moins procédurières et un lot de scènes toujours plus amusantes. le mélange conte et théâtre est très réussi. le dessin grotesque des personnages est fort plaisant. Sont-ils vraiment si caricaturaux, quand on observe (de loin) certains de nos dirigeants. La résolution salutaire fait du bien dans ce monde où l'on cloisonne et condamne les espoirs. le peuple peut encore agir et pas que sur les réseaux sociaux, le réel a encore un rôle à jouer. Vive le théâtre en vrai, vive le théâtre à lire, vive le théâtre libre !
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Lancelot, un chevalier héros courageux et sans reproche, décide de sauver les habitants du dragon à trois têtes qui domine depuis plusieurs centaines d'années leur population, et à qui une jeune fille doit être sacrifiée et donnée en pâture le lendemain.

Alors qu'il est reçu chez Charlemagne et sa fille Elsa (la future sacrifiée), le dragon est annoncé : entre un vieil homme qui parait bien inoffensif. Mais le dragon a le pouvoir de se transformer en la forme qu'il désire. Lancelot annonce qu'il va le combattre. Tout le monde est persuadé que le dragon est invincible, même le chat (qui, bien sûr, parle avec une fine répartie) et la majorité tente de convaincre Lancelot de renoncer.

Cette pièce de théâtre russe de 1944 est prenante, rythmée, drôle aussi, avec des surprises, des rebondissements, et un propos qui n'a rien de daté.

Il est intéressant de noter que cette pièce a été censurée, car derrière ce conte en trois actes se cache un message politique, une critique du pouvoir totalitaire (le dragon) qui soumet le peuple (les habitants).

Mais l'aspect allégorique du message n'enlève rien au côté humoristique du texte, avec ses codes héroïques et aventuriers très marqués.

Une belle découverte, conseillée par une amie russe. Merci !



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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
LE BOURGMESTRE - Forcément, il se faisait acheter et soudoyer par toi et moi tant de fois par jour, qu'il n'arrive plus du tout à comprendre maintenant qui il sert. Il me fait des rapports sur moi-même, il intrigue contrelui-même pour s'emparer de sa propre place. [...]

acte III, p 93
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Lancelot. - Dans les montagnes Noires, non loin de la chaumière du bûcheron, il y a une grotte immense. Dans cette grotte repose un livre, le livre des plaintes, il est rempli presque entièrement. Personne n'y touche, mais les pages s'ajoutent à celles qui ont été écrites, jour après jour. Qui écrit ? Le monde ! Ils sont inscrits, ils sont inscrits, les crimes de tous les criminels de la terre, tous les malheurs des innocents qui souffrent.
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LE BOURGMESTRE - [...] A moi-même, je ne dis plus la vérité depuis tant d'années que j'ai oublié ce que c'était, la vérité.

acte II, p 41
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Lancelot. - C'est un travail de précision qui nous attend. Plus dur que le point de croix. En chacun d'eux, il faudra tuer le dragon.
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"La connaissance, c'est la lumière ; l'ignorance, c'est l'obscurité"
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