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Ir?ne Offermans (Traducteur)
EAN : 9782714445308
576 pages
Belfond (04/03/2010)
4.1/5   79 notes
Résumé :
Saint-Petersbourg, hiver 1916. Devant l'institut Smolny pour jeunes filles, Sashenka Zeitlin, jeune bourgeoise de dix-sept ans, est arrêtée. Dans une Russie tsariste au bord du gouffre, alors que sa mère continue de s'enivrer de fêtes avec Raspoutine et sa clique, Sashenka, elle, a choisi son camp. Celui de la révolution… Quelque vingt ans plus tard, Sashenka incarne la femme soviétique modèle. Épouse d'un haut cadre du parti, mère comblée de deux enfants, elle va p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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J'avoue avoir été déçu...

Pourtant le récit est intéressant et nous plonge dans les prémisses de la révolution d'octobre, dans le nouvel ordre soviétique, et c'est bien raconté.

Nous suivons le parcours de Sashenka qui , dès son adolescence, se tourne vers les communistes, nous la retrouvons plus tard épouse d'un haut dignitaire du parti, et accueillant Staline. La disgrace viendra, son mari et elle seront arrêtés.

J'aurais donc dû être ravi mais ce qui m'a fait changer d'avis c'est la fin du livre, trop fleur bleue, trop irréelle. C'est à partir du chapitre 24 (le livre en comporte 30) que tout s'est gâché et j'ai terminé dépité ma lecture.

Jugement sévère sans doute, car le livre sinon était un bon roman historique.
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J'ai beaucoup apprécié ce roman ample, véritable "page turner" je le garantis, écrit très agréablement (ce n'est pas son point fort sans doute), mais passionnant par ce qu'il nous raconte de l'histoire de la Russie sur plus d'un demi-siècle. L'auteur, une fois n'est pas coutume, est un historien réputé de l'URSS. On lui doit notamment un livre réputé sur le Jeune Staline et un autre encore plus fameux sur la Cour du tsar rouge (ce doit être le livre de chevet de Poutine à n'en point douter, sauf qu'il a du trouver positif ce qui était montré négativement).
Bref l'auteur est très calé et cela doute à ce roman historique une ampleur particulière. Il y a la fois des personnages attachants, une intrigue passionnante et l'on suit tout cela avec bonheur.
C'est tout de même rare les historiens qui sont aussi de bons romanciers !
Une plongée dans la Russie puis l'URSS qui ravira les amateurs d'épopées russes. Certes le roman ne prétend pas être le Docteur Jivago, mais c'est vraiment captivant.
(En revanche oubliez la couverture prévue au départ j'imagine pour un Harlequin qui devait se passer en Russie, et puis ils ont dû la laisser par erreur !)
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Après avoir été banquier à Londres, Simon Montefiore est retourné vers ses premières amours: la Russie, qui le fascinait depuis ses études à Cambridge. Il a notamment publié des biographies reconnues sur Catherine II et Staline. Puis, il s'est tourné vers la fiction avec Sashenka.

Il raconte dans une interview au Monde la genèse de ce roman: "Le personnage de Sashenka est né le jour où, dans les archives, je suis tombé sur la photographie d'une femme de 28 ans aux yeux gris, absolument superbe dont les seules informations était son nom.[...] A partir de là, j'ai imaginé la vie qui aurait pu être la sienne, en la nourrissant d'histoires vraies et souvent magiques, comme celles de l'écrivain Isaac Babet"

Le roman s'articule autour d'un triptyque: avant, pendant et après le régime communiste.

La première partie se situe dans la ville de Saint-Petersbourg, "Piter", à l'hiver 1916-1917. On s'attache au destin de la famille Zeitlin, confrontée aux dernières heures impériales. La mère est une proche de Raspoutine et ne se remet pas de son assassinat. Tandis que la fille, Sashenka, convertie par son oncle aux idées révolutionnaires, transmet des messages, apprend à semer ses poursuivants, à manier des armes...

Simon Montefiore a réussi à créer un personnage d'héroïne forte. Dès les premières pages, on est fascinés par la conviction de cette jeune fille de dix-sept ans, par son sens de l'engagement, par sa force...On sent l'attrait qu'elle exerce déjà sur son entourage: sa gouvernante, son père, le capitaine Sagan chargé de la surveiller...

Ces premiers chapitres permettent de mieux comprendre l'atmosphère qui pouvait régner au moment de la chute du régime tsariste. En quelques lignes, l'auteur nous emmène dans les salons à la mode, dans la maison de Raspoutine, puis, dans les rues, les entrepôts...parmi les révolutionnaires. L'univers carcéral est également évoqué.

Ce cycle s'achève sur les premières heures consécutives à la chute du tsar. Sashenka vient de devenir une des secrétaires de Lénine.

Nous la retrouvons en 1936. Elle incarne alors la femme soviétique modèle. Elle travaille à la rédaction d'un journal féminin à succès et est devenue la mère de deux charmants enfants, après avoir épousé un haut fonctionnaire du parti.

Preuve de sa popularité, elle reçoit lors de la fête qu'elle organise le 1er mai de nombreuses personnalités, issues tant du gouvernement (Staline) que de l'intelligentsia (l'écrivain Benia Golden)...C'est d'ailleurs sa rencontre avec cet auteur qui va précipiter son destin.

Sashenka, son mari et son oncle sont arrêtés. Ils ont heureusement réussi à mettre à l'abri les enfants. Leurs interrogatoires débutent...

Cette immersion sous le régime stalinien m'a vivement intéressée. Elle permet de se rendre compte à quel point la terreur régnait à cette époque. Aux rares moments de bonheur et de répit, succédaient des vagues de dénonciation. Tout le monde était soupçonné et personne n'était jamais à l'abri d'une arrestation. On était surveillé, sur écoute...Un séjour en prison signifiait le plus souvent la mort ou l'exil. La torture était, en effet, utilisée pour faire avouer même les plus innocents. Certains enfants de soi-disants criminels étaient emmenés dans des orphelinats où ils vivaient dans la violence permanente.

J'ai beaucoup apprécié l'histoire d'amour entre Sashenka et Benia. Elle donne une dimension plus humaine à l'héroïne. Cette parenthèse enchantée souligne d'ailleurs encore plus le caractère éphémère du bonheur à cette époque-là et la fragilité de l'existence de chacun sous la dictature stalinienne.

Après un saut dans le temps, le lecteur se retrouve plongé dans la Russie des années 1990, après la chute du communisme. Katinka Vinski, une jeune historienne, vient d'être recrutée par un milliardaire pour enquêter sur le passé de sa mère. Cette dernière est, en effet, convaincue d'avoir été abandonnée par ses parents et aimerait retrouver leurs traces. Commence alors une enquête qui va mener la jeune femme dans les archives du KGB, dans les salons des anciens dirigeants et surtout sur les traces d'une certaine Sashenka.

Cette partie revêt les apparences d'une enquête policière. Katinka doit démêler les fils du destin de sa cliente et de Sashenka. Les morceaux du puzzle s'assemblent peu à peu. Puis, on découvre la vérité. Une vérité choquante et bouleversante.

Toutefois, on peut émettre quelques reproches concernant cet ouvrage. J'ai jugé la première partie moins intéressante que les autres. Plus on avance dans ce roman, plus les pages s'enchaînent. Je n'ai pas non plus toujours trouvé plausible l'incursion de tous les personnages historiques importants de l'époque dans la vie des protagonistes imaginés par Simon Montefiore.

Bref, vous l'aurez compris: Sashenka constitue un bon moment de lecture. Et un voyage très intéressant dans l'histoire russe du 20ème siècle.

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Met en scène la vie de Sashenka, jeune femme idéaliste et communiste, dont la vie va être bouleversée par la Révolution d'Octobre, les Grandes Purges des années 1937-1938 et par la Seconde Guerre mondiale.

L'héroïne va en effet passer du statut de membre éclairé de la Nomenklatura communiste à l'état de prisonnier politique envoyé en camp de travail (Goulag), sa famille étant broyée en même temps qu'elle.

Toute la partie historique est vraie, seul l'histoire de la famille de Sashenka relève de la fiction, basée sur plusieurs histoires vraies également. Un livre bouleversant et une plongée dans l'enfer !

***

En 1916 à Saint-Pétersbourg, elle n'a que seize ans. Fille d'un riche banquier d'affaires, le baron Samuil Zeitlin, cette jeune bourgeoise aime les biscuits anglais Huntley & Palmers, la savonnette Pears et surtout sa chère gouvernante, Lala. Mais la nuit, notre jolie pensionnaire de l'Institut Smolny ne rêve ni de nouvelles robes, ni de mots doux glissés par Micha, officier de la garde… La nuit, elle devient la camarade Isiatis et flirte avec les livres de Marx, Tchernychevski, Maïakovski ou Akhmatova.
Déçue par son père, un capitaliste avide, écoeurée par sa traînée de mère qui mène une vie de débauche dans les salons de Raspoutine, Sashenka est « tombée amoureuse des concepts du matérialisme didactique et de dictature du prolétariat ». « J'étais une enfant sage et une bolchevik intraitable », dira-t-elle plus tard.
Le glas de la Russie tsariste a sonné et la camarade Isiatis a choisi le camp de la révolution…
En 1939 à Moscou, elle a bientôt quarante ans. Les Romanov ne sont plus et c'est la mine joviale du petit père des peuples qui trône sur toutes les cheminées. Sashenka a troqué sa vie bourgeoise contre celle de prolétaire – plutôt d'apparatchik, dirons-nous… Epouse de Vania Palitsine, un ouvrier certes, mais devenu haut cadre du Parti, elle mène une existence fastueuse loin des appartements communautaires et des fermes collectivisées. Toujours aussi belle, la rédactrice en chef de la Femme soviétique et l'économie prolétarienne fait figure de modèle. Staline dira même : « cette Sashenka est une très bonne soviétique ». Mère aimante, épouse dévouée, communiste intransigeante, elle est fidèle à la ligne du Parti quitte à fermer les yeux sur quelques exactions.
Jusqu'à ce qu'une passion torride et compromettante bouleverse son existence rangée et emporte Sashenka sous le rouleau compresseur de l'Histoire…
À peine avons-nous quitté les salons de cet illuminé de Raspoutine que nous nous retrouvons dans les sous-sols de la Loubianka ou dans la datcha d'un cadre du Parti… C'est que cette fresque romanesque pleine de rebondissements nous emporte dans la Russie du XXe siècle, depuis l'empire des Romanov jusqu'à l'effondrement de l'URSS, depuis la glaciale Piter jusqu'à la Géorgie sensuelle et chaleureuse.
Aucun détail n'échappe à Simon Montefiore, historien de formation, ni les boutiques anglaises de l'aristocratie russe, ni les chansons préférées de Staline, ni les messages codés du KGB. Un tableau précis d'une génération de révolutionnaires pétris de contradictions !
Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
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Simon Montefiore raconte la vie de Sashenka, fille d'un industriel juif proche des milieux du pouvoir tsariste qui se lance à corps perdu aux côtés de la Révolution, sert le parti et Staline jusqu'à devenir une apparatchik du premier cercle et finit par s'abîmer dans les derniers soubresauts de la grande terreur

L'ouvrage est très agréable à lire, un peu caricatural comme beaucoup de roman historique (Sashenka rencontre tous les personnages qui comptent), parfois maladroit dans l'utilisation de formules convenues, il parvient toutefois à tenir en haleine plus de 700 pages, ce qui n'est pas rien. Historien, Simon Montefiore connaît bien les ressorts du stalinisme et l'invraisemblable logique des sbires de la police politique qu'il décrit avec beaucoup de réalisme.

Sashenka est aussi un roman sur la mémoire. Des victimes des purges il ne reste rien. Leurs noms ont été effacés, leurs enfants confiés à d'autres ou éliminés à leur tour. La dernière partie du livre met en scène une deuxième héroïne, une archiviste. Les archivistes empêchent que nos histoires ne meurent et Katinka fera renaître les protagonistes du roman en les exhumant de chemises en carton jauni.

Hormis quelques longueurs, des passages fleur bleue parce que mal maîtrisés et un côté guimauve qui surgit ça et là, j'ai trouvé que ce Sashenka faisait une sacrée bonne lecture de vacances!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les arrestations des membres de sa famille n’avaient pas forcément de rapport, songea Sashenka. Les beaux-parents de Staline avaient été interrogés. Les frères de Sergio, l’ami de Staline, avaient été exécutés.
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Leonid se précipita à la porte d'entrée; Pâle et exaltée, Sashenka était apparue, vêtue comme une institutrice de province; qui plus est, elle empestait la cigarette, la soupe et le peuple. Même les bolcheviks devraient s'appliquer de la poudre et du rouge à lèvres! s'insurgeait intérieurement sa mère.
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Vidéo de Simon Sebag Montefiore
En une centaine de lettres poétiques, scandaleuses, inspirantes, drôles, érotiques ou déchirantes, signées de personnages illustres de l'Égypte antique à nos jours, Simon Sebag Montefiore, émérite historien britannique, nous raconte l'histoire du monde et célèbre le pouvoir des mots.
« Simon Sebag Montefiore n'a pas son pareil pour raconter l'Histoire piquante, horrible, passionnée ou choquante. » The Times
« Certaines lettres sont révolutionnaires et visionnaires, d'autres sont très personnelles, mais toutes sont fascinantes. » The Daily Mail
En savoir plus : https://calmann-levy.fr/livre/les-lettres-qui-ont-change-le-monde-9782702168875
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