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sur 4314 notes
Ce livre a été écrit en 1816 près de Genève par une jeune anglaise de 19 ans. On peut lui reprocher d'avoir écrit ce roman par désoeuvrement ou à cause du mauvais temps qui l'empêchait de sortir. On peut même douter de ses qualités littéraires mais on ne peut nier la fascination créée autour de ce sujet depuis 2 siècles.

Cette jeune femme a tout simplement inventé la science-fiction fantastique ! Elle a été la première à s'interroger sur les dilemmes éthiques et les questions morales sur le droit de créer de la vie artificiellement.

Il est intéressant d'observer le créateur et son désir obsessionnel de pénétrer les secrets de la nature et découvrir l'élixir de vie qui bannirait les maladies et bouleverserait toutes les lois habituelles de la nature. Que la frontière est mince entre science et morale !

Mary Shelley nous livre une satire cruelle du milieu scientifique et amène une réflexion sur les affres et les limites de la création.

Cette oeuvre rentrée dans le panthéon des grands classiques a su inspirer plus d'un réalisateur et enflammer les esprits.





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Belle découverte de septembre dans le cadre du club de lecture, n'étant pas adepte de science fiction je l'avais mis de côté depuis des années. Je trouve que ce roman est très contemporain par son écriture, je ne me suis pas ennuyée, l'histoire reste plus datée quoique quand on peut lire dans le dernier roman de Haddad qu'il est question de greffe d'un corps, c'est pas toute à fait la même chose, c'est vrai aussi. Ce jeune étudiant qui décide de créer un homme et une fois le travail accompli le rejette et le laisse errer dans la nature, il ne sait pas parler, il est tellement laid qu'il fait peur à tout le monde, il est seul et la vengeance ne tarde pas. C'est un roman sur la réflexion du comportement humain face aux différences, le bien le mal, des thèmes souvent traités en littérature mais qui reste hélas d'actualité.
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Mary Shelley a enfanté d'un livre monstrueux, en cousant, ensemble, des pages et des pages pâles comme la mort. Elle a donné à sa grande oeuvre : des organes, des tissus, des articulations, des nerfs, du sang, un nom : Frankenstein ou le Prométhée Moderne mais Frankenstein, lui, n'a pas donné de nom à sa créature car sitôt le monstre vu, dès qu'il vécut, il fut vaincu par l'horreur de l'abomination, voyant en lui une erreur de la nature aussi l'a-t-il rejeté, aussi a-t-il abandonné son atelier, son domicile ; et il a laissé le monstre livré à lui-même et il s'est mis mis à errer dans les rues, hanté par le baby blues. Frankenstein est un homme, un savant fou dont les conceptions de la physique et de la métaphysique sont « difformes et avortées » et il s'est donné le droit de créer la vie sans procréer, sans grossesse, sans maternité, sans accouchement. Il a créé la vie non pas à partir de la vie mais de la mort. Son monstre étant fait de cadavres, de morceaux de morts cousus ensemble. Frankenstein, dans ces conditions, ne peut mourir de la mort de la mère de Mary Shelley, des suites de l'accouchement, mourir de la fièvre puerpérale, d'une expulsion partielle, incomplète, du placenta, mais la créature, avortée, créature de mort, se fera criminelle, celle à qui l'on a donné la vie apportera la mort.
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Le mythique monstre de Frankenstein, une lecture dont on croit connaître la trame, mais qui au final, est bien différente de l'image populaire. Ici, nous ne nous trouvons pas face à un scientifique fou, mais face à un homme empli d'ambition, d'obsessions, bien plus humain que je ne le pensais. Quant au monstre, il n'est pas une sorte de zombi incapable d'aligner deux mots ayant du sens ensemble.

Non, le récit originel de Mary Shelley est bien plus réaliste, et en cela, bien plus touchant.

Le docteur Frankenstein possède une famille, est un être humain à part entière, qui se révèle non pas émotionnellement constipé mais plutôt sensible et malheureux. En cela, il est un personnage particulièrement intéressant à suivre, et plus on tourne les pages, plus on l'accompagne, main dans la main, dans le malheur. Une véritable pitié naît envers ce personnage.

Quant à la créature, le démon, lui aussi est presque humain. Seule son origine non naturelle et son corps artificiel le distingue des autres Hommes. Lui aussi a suscité ma compassion, bien plus que mon horreur, au-delà du dégoût d'imaginer son corps.

Cette réflexion sur les limites morales de la science et sur la société est particulièrement enrichissante et agréable, prenant la forme d'un récit de science-fiction dont le nom est mondialement connu.
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J'étais restée avec l'image horrible du film avec Karlov et l'avait remisé au fond de ma mémoire. C'est en écoutant France Culture en l'occasion du bicentenaire de ce roman que j'ai découvert l'auteur et cette oeuvre. Bien m'en a pris car j'ai dévoré d'un trait ce livre remarquable pour son écriture et le propos qu'il dépeint. On découvre tour à tour deux personnages : le savant et sa créature. C'est profondément érudit, psychologique et fascinant.
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Il était grand temps que je m'attaque à ce mythe horrifique, c'est à présent chose faite. J'évite d'habitude de chroniquer les livres très connus, des centaines d'autres lecteurs m'ayant généralement déjà devancé sur ce terrain, mais là, j'ai été tant surpris que je n'ai pas pu m'en empêcher.

L'histoire en elle-même est bien trouvée – elle n'est pas mythique pour rien après tout – et j'ai aimé ne retrouver quasiment aucun élément des films que j'ai pu voir sur Frankenstein. Les adaptations sont parties très loin, ce qui m'a permis de découvrir entièrement ce livre, n'en sachant que les grandes lignes de l'histoire. On retrouve par-ci par-là quelques éléments, bien sûr : l'histoire de la fiancée du monstre, la rencontre avec l'aveugle, mais ce sont de bien minces passages, traités d'ailleurs très différemment de leurs analogues filmés.

Côté personnages, en revanche, le bât blesse. Pour faire simple, j'aurais aimé être un personnage du livre, simplement pour pouvoir mettre des baffes à ce cher docteur à intervalles réguliers. Ce personnage a en effet tout pour déplaire. Il se met en tête de ressusciter un mort, puis l'abandonne et l'oublie pendant 2 ans – il est donc totalement stupide, ne se demandant même pas ce que sa « création » peut bien faire dans ce monde, livrée à elle-même, ni les conséquences que sa présence peut avoir pour le monde des vivants. Il prouve d'ailleurs sa stupidité à de nombreuses reprises ; je ne citerais que trois exemples assez parlants : 1- Quitte à créer un « monstre », autant en faire un géant bien menaçant et imposant, ça ne serait pas drôle si on pouvait facilement avoir le dessus sur lui au cas où l'expérience dérape… 2- Il ne faudrait sûrement pas donner au « monstre » ce qu'il veut, sinon il pourrait ne plus tuer personne, ça ne serait pas drôle… 3- Et puis, allons donc nous marier et laissons la fiancée seule le temps qu'on la tue, alors que la menace a été très claire quant à son sort si on venait à l'épouser...

Par la suite, il blâme le « monstre » pour tout, montrant là toute sa lâcheté ; il n'accepte surtout pas d'admettre sa propre stupidité et préfère rejeter la faute sur sa création qui, elle, n'a jamais rien demandé à personne à l'origine.

Enfin, pour compléter la sainte trinité des défauts les plus agaçants, le docteur Frankenstein n'est qu'un geignard. La moitié de son récit concerne son sort, si triste sort, lui qu'on devrait plaindre. le sort de sa création et des victimes de ces dernières ne semble pas effleurer son esprit ne serait-ce qu'une seconde et ne sont qu'autant de prétextes pour en revenir à son sort à lui, le pauvre docteur victime de tous les maux et innocent de tout.

Bref, on l'aura compris, au fil des pages, mon agacement a été grandissant, d'autant plus que le docteur est bavard (ce qui ne m'aurait pas posé problème si j'avais trouvé le personnage intéressant ou attachant).

En revanche, la créature explique, à mes yeux, à elle seule pourquoi ce récit est devenu si culte. Loin de sa version cinématographique, elle est ici tout aussi intelligente, peut-être même plus, que n'importe quel humain, elle peut parler, apprend très vite et a tout à fait conscience de l'illogisme du monde humain, pour qui l'apparence passe avant l'esprit, et donc de son propre « destin » qu'est la solitude. Même si un peu longuet, le passage où il raconte sa version de l'histoire est des plus plaisant et intéressant. Je trouve d'ailleurs dommage qu'on ne s'attarde pas plus souvent sur son point de vue, j'aurais sans remords troqué celui du docteur contre celui de la créature. On peut malgré tout reprocher à ce personnage quelques incohérences : apprendre une langue en lisant trois livres et philosopher autant sur le monde alors que deux ans plus tôt, on n'existait pas, c'est un peu rapide.

En bref, le gros point noir est à mes yeux le personnage principal, ce docteur totalement antipathique, et c'est bien dommage car l'idée est bonne, le style de l'époque aussi, mais tout est gâché par ce « détail » encombrant. Si l'accent était mis davantage sur la créature et la réaction du monde face à elle, comme dans les films, l'histoire en serait sortie grandie à mon sens.
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FRANKENSTEIN OU LE PROMÉTHÉE MODERNE, je l'ai découvert grâce au cinéma et plus particulièrement grâce au beau film de James Whale avec Boris Karloff dans le rôle de la créature. Depuis, j'ai vu quelques films plus ou moins mauvais inspirés par le roman mais je n'avais jamais eu la curiosité de lire le bouquin à l'origine du mythe de Frankenstein. Je n'en éprouve aucune honte, je sais que nous sommes nombreux dans ce cas.

En passant devant les rayonnages de ma librairie, j'ai été attirée par la couverture vert flashy de l'édition de chez Pocket et je n'ai pas résisté à la tentation (j'écoute le plus souvent possible les conseils de tonton Oscar).
Je savais de sources sûres que le roman différait beaucoup des différentes adaptations cinématographiques mais je ne m'attendais pas à un tel gouffre. Pas de savant fou, pas de boulons dans le cou de la créature, pas de monstre muet ni de chasse à la bête par des villageois assoiffés de vengeance dans le récit original.

Mary Shelley conte l'histoire d'un homme érudit dont les connaissances le conduiront à sa perte. Sa créature, il la rejettera dès qu'elle prendra vie. Dès lors, elle tentera de se faire accepter par le monde. Mais rejetée par tous, elle choisira la haine et la mort et fera tout pour se venger de son créateur.

Mélange de récit épistolaire et de narration à la première personne, FRANKENSTEIN OU LE PROMÉTHÉE MODERNE est un roman dont le sujet m'a intéressée et je suis restée troublée par l'imagination de la jeune Mary Shelley qui a su créer, en moins de 250 pages, un mythe qui traverse les âges.

Pourtant je n'ai pas été conquise par ce roman que j'ai trouvé vieillot et très long. le style n'est pas franchement désagréable mais c'est souvent pompeux, maladroit, bavard et désespérément moralisateur. Mettons ça sur le compte de l'époque : le style accuse le nombre des années (encore que des livres plus anciens ou de la même époque ont un style plus moderne que celui de Shelley).

J'ai également trouvé le découpage du roman exécrable : il débute par les lettres de Walton à sa soeur, ensuite vient la narration de Victor Frankenstein, puis celle de sa créature, puis à nouveau celle de Victor Frankenstein et enfin à nouveau celle de Walton. J'ai trouvé le procédé lourd et artificiel.
Ce découpage est en grande partie responsable du manque de rythme et de rebondissements de la première partie. Il faut tout de même attendre 100 pages pour que la créature et le créateur se rencontrent et encore 80 pour que le noeud de l'intrigue se déroule.

Ce que j'ai trouvé étonnant aussi c'est la capacité de la créature a utiliser un langage soutenu. Pour tout dire, j'ai été étonnée que tous les protagonistes du livre s'expriment de la même manière et aient le même vocabulaire. Impossible de faire la distinction entre Victor, Elizabeth, la créature ou le vieil aveugle. Heureusement, à chaque fois, Shelley précise qui est en train de parler. Cette uniformisation du langage est presque comique.
Et que dire des références littéraires de cette créature qui arrive à apprendre à lire seule et à comprendre des textes comme le Paradis Perdu, qui philosophe sur la grandeur de la vertu et admire Numa, Solon et Lycurgue ? C'est encore plus incroyable que l'existence même de la créature.

Pour terminer, ce qui m'a également déplu c'est la personnalité de Victor Frankenstein. Il ne cesse de gémir sur son petit sort (dont il est totalement responsable soit dit en passant), se lamente, se tourmente et pleure. Ou alors il délire. Énormément. Je reconnais que ma patience à des limites et que les gens qui se plaignent tout le temps m'ennuient. Aussi quand je lis un roman ayant pour personnage principal un pleurnicheur, j'ai beaucoup de mal à m'y intéresser et à éprouver de la sympathie pour lui.

FRANKENSTEIN OU LE PROMÉTHÉE MODERNE est un très court roman mais j'ai mis un temps fou à le lire tant je m'y suis ennuyée. Je ne regrette cependant pas cet effort car je connais enfin la véritable histoire de Victor Frankenstein.
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Tellement contente d'avoir découvert cet ouvrage ! J'ai toujours pensé que c'était le monstre qui s'appelait Frankenstein... Eh non ! C'est le nom de son inventeur... (je pense qu'il n'y a que moi qui ne savait pas ça... Ha ha !)
Ce classique a tout pour me plaire ! C'est un classique de la littérature anglaise, c'est un roman angoissant, il se déroule à Genève (je suis Suisse, et c'est toujours sympa de lire une intrigue qui se déroule chez nous), et en plus il est écrit par une femme !
Personnellement, il m'a beaucoup fait réfléchir... Je trouve qu'on ressent beaucoup de compassion pour le monstre, qui est incompris par les hommes. Tout cela parce qu'il est différent, effrayant ! On en vient à ce dire que c'est un monstre à cause de la cruauté humaine...
Bref, un classique qui mérite d'être découverte pour comprendre le mythe !
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"You are my creator, but I am your master ; obey !”

Quel monstre sommeille en nous ? La créature innommée de Victor Frankenstein revêt nos fantasmes comme autant d'oripeaux : frêles humains voulant se confronter aux dieux, est-elle le fruit de nos péchés ? de notre orgueil ? de nos audaces ? apparaît-elle comme métaphore de notre inconscient et de ses noirs desseins enfouis ? de nos obsessions qui nous isolent et tuent le meilleur en nous ? constitue-t-elle l'archétype du paria, représentant de toutes les minorités traquées ? ou encore symbolise-t-elle tout engendrement et ce moment où nos émanations nous échappent ?

Construit en entonnoir, à la manière d'une analyse, Frankenstein enchâsse les récits : la correspondance de Walton, un explorateur dévoré par son obsession (trouver la route du Pôle) amorce et clôt le roman. Elle enceint la confession de Victor Frankenstein, démiurge imprudent, qui a donné la vie à un monstre et l'a laissé s'échapper mais a cependant recueilli son atroce et poignant témoignage qui constitue le coeur même de l'ouvrage et l'acmé de cette investigation psychique. On s'enfonce donc dans le roman comme le héros dans sa folie monomaniaque.

Ce conte horrifique perturbe et agace : on désirerait davantage de noirceur et de brutalité et l'on doit composer avec les élans sublimes de personnages finalement hypothétiques. Trop d'amours immaculées, d'amitiés irréprochables et de sentiments grandiloquents caramélisent et engluent le sombre apologue.

Le roman de Mary Shelley fascine pourtant par ce qu'inconsciemment il tait. Ses amants meurent vierges et leurs désirs restent inassouvis. le chaste Walton semble fuir dans les blancs espaces inviolés du Pôle nord des désirs inopportuns. le fébrile Victor crée de toutes pièces un tératologique Adam, puzzle de chairs exsangues et cadavéreuses, et esquive sans cesse sa promise la pure Elizabeth, qui rend l'âme le soir de ses noces, étranglée par le monstre vengeur. Point de sexe ni de sang, point d'hymen perforé ni d'hémoglobine répandue dans une oeuvre où l'amour et la mort règnent en maître, il y a de quoi s'interroger ?

Frankenstein est une machine à rêver où chaque lecteur peut divaguer selon son humeur ou son monstre intime.

Le roman se referme sur un hublot (oeil allégorique....) par lequel le cauchemar s'évade : cela fait maintenant plus de deux siècles qu'il hante nos nuits et transfigure nos névroses, "lost in darkness and distance". Son règne ne fait que commencer.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Enfin ! J'ai lu ce grand classique de la littérature de science-fiction. Ecrit par Mary Shelley, premier jet à 18 ans, il s'agit d'une oeuvre qui aborde des thèmes novateurs pour l'époque de sa parution en 1818. En revanche, le récit souffre de quelques défauts inhérents du temps où il a été écrit. Des tics qui peuvent agacer le lecteur moderne.

Dans un premier temps, l'écriture est assez particulière. Frankenstein est un roman qui descend en droite ligne du romantisme. Préparez-vous à du lyrisme et à des effluves d'émotion en continu. C'est parfois beau, c'est parfois long, c'est souvent les deux à la fois. Le style est en tout cas racé et précis, avec parfois de très belles formulations.

Mais il donne surtout naissance à une atmosphère forte et particulière. Le livre est aussi un exemple de littérature gothique, avec ses manoirs, ses étendues glacées et ses drames insondables. Il faut se laisser porter, car parfois, certains passages prennent aux tripes tant ils sont intenses.

J'ai cependant eu du mal avec les parties narrées par Victor Frankenstein. Le jeune homme est un peu creux et se lamente vraiment beaucoup sur son sort. C'est d'autant plus agaçant que toutes les tragédies qui le toucheront naîtront de son égoïsme, de son hubris et de son arrogance. Les passages qu'il raconte sont très auto-centrés, il chouine beaucoup, ce qui le rend antipathique.

En revanche, les parties racontées par le monstre sont de loin les plus réussies. le style se fait plus sobre et fluide, même s'il reste évocateur. Il est plus simple d'entrer en empathie avec le monstre. Il représente la partie de nous rejetée et en mal d'affection. Cette simplicité du style (relative, surtout pour l'époque) donne plus de force au discours de la Créature.

C'est d'ailleurs dans ces parties que Mary Shelley distillent toutes les réflexions sur le monde sont elle souhaite abreuver le lecteur. En cela, elle aborde des thèmes résolument modernes : l'opposition de la science face à la nature, l'ambivalence de la question du mal et de l'humanité, le rejet, la honte, la haine... Elle parvient à toucher des sujets très humains avec une grande justesse.

Dommage cependant que beaucoup des personnages soient très fades, comme dans une fable morale. Ce cher Victor, mais nous en avons parlé plus haut. Henry est aussi inintéressant, étant simplement un joyeux beau gosse plein de vertus. Mais le pire est sans doute Elizabeth, rejoignant le déjà très nombreux panthéon des personnages féminins virginaux et parées de toutes les vertus féminines : beauté, sagesse, calme, générosité flamboyante... Aucune aspérité pour ces rôles secondaires qui se contentent d'incarner des stéréotypes et non des êtres de chair.

Une oeuvre à lire sans nul doute ! Une écriture tantôt inspirée et émouvante, tantôt surannée et en longueur... Mais des thèmes forts et en avance pour leur époque, qui trouvent même un écho significatif de nos jours, où plus que jamais l'éthique et l'humanité sont au coeur des questions autour de la science.
Lien : https://lageekosophe.com/
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