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3,91

sur 4314 notes
J'ai plus aimé ce livre au cours de cette relecture que quand je l'avais lu dans ma jeunesse. Peut-être qu'à l'époque j'étais un peu plus exigeante que maintenant, quand je me rends compte que c'est une jeune fille de 19 ans qui a produit cette œuvre légendaire très chère à la Science Fiction. J'ai pénétré plus l'esprit de l'auteure, sa soif de vouloir humaniser l'homme dans ses délires scientifiques, comme une jeune fille en quête d'un amour tout frais. C'est vieux, c'est vrai, mais j'ai accroché aux récits qui se croisent et varient d'un personnages à un autre, aux sentiments qui s'épurent et retournent à la genèse, ça nous renvoie dans une espèce de jardin d'Eden. J' ai apprécié cette approche de la création face à son créateur, cette approche épistémologique de la science déjà à l'époque où l'engouement des découvertes éblouissait l'homme, cette originalité de faire questionner l'homme sur sa propre folie..la situation confuse dans laquelle se retrouve l'horrible créature est plus que touchante, son récit d'apprentissage, de découvertes est tout autant touchant...
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Même si le texte est délicieusement suranné, j'ai eu un grand plaisir à me plonger aux racines du mythe Frankenstein et dans l'atmosphère si particulière des romans anglais du début du 19ème, la petite pointe gothique en plus.
Ouvert avec en tête l'adaptation de Kenneth Branagh, j'ai aimé me faire surprendre par une construction narrative totalement différente qui, outre la forme épistolaire du roman, s'appuie sur des scènes d'anthologie tout à fait différentes des interprétations cinématographiques centrées sur la création du monstre et ses méfaits; en particulier, la lente montée en ambiance à travers les premières lettres de Walton jusqu'à sa rencontre avec Frankenstein, la magnifique longue scène de la créature avide de bonté se nourrissant, tapie à côté de leur chalet, de la beauté des de Lacey, et aussi la terrible poursuite finale dans les eaux gelées du grands Nord.
Le coeur et la raison balançant entre un savant fou et égocentrique et la souffrance d'une créature douloureusement solitaire. Un récit troublant plein de zones d'ombre qui soulève beaucoup de questions, tout en offrant le plaisir d'un classique vieilli mais intemporel.
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Avec le club de lecture du mois d'octobre (2015) Babelio offre l'opportunité de lire l'ouvrage le plus connu de Mary Shelley : Frankenstein ou le Prométhée moderne. Cette lecture peut également être réalisée dans le cadre du challenge XIXème puisque le roman a été édité en 1818.

Certains ouvrages classiques sont intemporels et d'autres le sont moins. Hélas c'est à cette seconde catégorie que doit être rattaché cet ouvrage. Si les spécialistes se battent encore, il semble admis que nous avons ici affaire à un précurseur de la science-fiction. Il est toutefois curieux de constater que tout ce qui touche au fantastique tient bien peu de place ici.

L'auteure porte davantage attention aux discours moralisateurs, à la conduite des personnes, bref au genre et aux valeurs des humains. le message subliminal qu'elle développe ici a bien du mal à passer au XXIème siècle. Sans excuser pour autant les agissements de la créature comment ne pas compatir à son malheur ? A l'image des de Lacey, les humains donnent ici une bien piètre image d'eux-mêmes. le protagoniste Victor Frankenstein peine également à susciter notre sympathie : si celui-ci apparaît comme brillant il démontre également une grande part d'arrogance, de stupidité et d'auto-apitoiement.

L'écrivaine utilise avec brio la mise en abîme via des supports assez diversifiés permettant une narration indirecte riche, complexe, intéressante mais ennuyeuse au final, notamment pour la partie la plus importante de l'oeuvre : le récit du protagoniste. Pour ne rien arranger, le scénario est assez peu immersif et émaillé d'approximations ou de raccourcis (le hasard tient une bien trop grande place pour être crédible). La manière dont le récit se termine est bien trop rude et irrespectueuse du lectorat.

Les efforts ne sont pas ménagés pour susciter un intérêt sans cesse déclinant : ainsi les voyages à travers l'Europe. Pourtant, il est difficile de s'extirper de ce sentiment d'ennui. Pour ne rien arranger, l'histoire est franchement prévisible et ne nous révèle guère de surprise. Fort heureusement, le récit demeure assez bref (moins de trois cent pages en format de poche).

Autant de commentaires qui demeurent ce qu'ils sont et qui ne risquent pas de faire de l'ombre à un roman qui est considéré comme un chef d'oeuvre et qui su créer une mythologie et décider nombre d'écrivains à se lancer sur la voie de la création de bien sombre créatures…
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Suite à un pari perdu, à un rêve et certainement une bonne dose d'opium,Mary Shelley à donné le jours à un monstre de la littérature anglaise du 19ème siècle et du cinéma du 20ème : Frankenstein. Entre les deux siècles, il y à tout de même une différence de taille, pour Mary Shelley c'est le docteur qui s'appelle Frankenstein et pour nous pauvre télévore (enfin plus pour moi) c'est hideuse créature qui porte ce nom. Quoiqu'il en soit la créature va rester dans nos imaginaires, a tel point de devenir un mythe moderne. Comme le sous titre de Prométhée moderne était visionnaire !
Venons en à l'histoire. le docteur Frankenstein marqué par la mort de sa mère a décidé de trouver le secret de la vie. Effrayé par son oeuvre, il fuit, mais la créature va survivre et se rebellé contre son créateur qui l'a abandonné lâchement.
Quand elle imagine et donne corps à ce roman Mary Shelley vit dans un 19ème siècle débutant, plein d'espoirs. La science et la technique révolutionnent la société, la dureté de la vie et rien ne semple plus impossible. C'est dans cette période de changement que naît cette histoire aux thèmes si multiple.
Il y a bien sûr le mythe de Prométhée, Frankenstein va se brûler au soleil de la connaissance et tout y perdre comme le premier. Mais sous ce mythe se cache une réflexion beaucoup plus profonde. Une réflexion sur l'abandon encore très pratiqué dans les basses classes, sur la difficulté de se construire dans un environnement inapproprié sans les repères que sont la famille. Cet abandon est aussi plus théologique, en abordant le sentiment d'absence de Dieu face aux malheureux de ses créature, car Frankenstein est bien devenu un dieu en insufflant l'étincelle de la vie, en créant un nouveau type d'homme qui malgré sa laideur est intelligent, n'apprend il pas à lire et écrire tout seul et mieux adapté au monde par sa force et son insensibilité au climat. Frankenstein horrifié abandonne sa créature, la laisse tout seul, souffrir de faim, de chaleur, d'amour. Comment ne pas se rebeller contre son créateur dans de telles circonstances ! Mary Shelley justifie par-là l'abandon de la religion.
Elle pose aussi la question du mal. La créature devient violente pas par plaisir, elle n'aime pas cela. Elle est même végétarienne. C'est tout dire. La violence est engendrée par l'absence de reconnaissance de son père qui lui refuse même une femme qui pourrait le combler, l'absence d'amour des autres humain qui le rejette pour son physique.
C'est plus qu'un roman, c'est une véritable interrogation sur le monde, le mal et le bien et Dieu.

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Désigné souvent à tort par le nom de son créateur, le monstre mythique du docteur Frankenstein est une des créatures cinématographiques les plus connues au monde. Films, séries et dessins animés ont adapté à toutes les sauces ce monstre imaginé par Mary Shelley en 1818 dans son célèbre roman "Frankenstein ou le Prométhée moderne", considéré par beaucoup comme le premier véritable roman de science fiction jamais écrit.

L'histoire de ce monstre, tout le monde en a entendu parler au moins une fois. Un jeune scientifique de bonne famille, Victor Frankenstein, adepte de la philosophie naturelle, est obsédé par l'idée de découvrir l'origine de la vie et par la création de l'être parfait. A l'aide d'un assemblages de morceaux de cadavres, Frankenstein va alors créer une créature douée de vie.

Si les films nous ont souvent dépeint une créature repoussante, gauche et qui balbutie quelques mots, la créature de Mary Shelley, désignée par "le démon" ou "le misérable" par son créateur, est un être intelligent, doué de paroles et de sentiments, comprenant la valeur du bien et du mal, de la vertu et du vice. En fait, à part son apparence hideuse, il s'agit dans ce roman d'un être tout à fait civilisé et même cultivé qui pourrait prendre le thé en société. S'il est un monstre - au sens moral du terme - , il ne l'est pas par nature mais par la faute des hommes. Ses mésaventures révéleront que les hommes voient avant tout en lui son apparence physique repoussante et le condamne à l'exil et la solitude malgré sa bonne volonté. de quoi bien énerver notre "misérable" qui est doté d'une force surhumaine.

C'est en fait le personnage de Frankenstein qui m'apparaît comme le véritable monstre dans cette histoire. Chouineur, mièvre et lâche, il se détourne de la créature qu'il a créée de ses mains, horrifié par son aspect... qu'il a eu pourtant largement le loisir d'observer durant son "opération". A peine "né", il le rejette et l'abandonne, créant à ce moment là précisément le véritable monstre que la créature va devenir en tuant par dépit tous les proches de son créateur. Frankenstein est un irresponsable. Il a pêché par orgueil et a commis un sacrilège en jouant avec la mort et la vie. Il en paiera le prix toute sa vie, à l'image d'un Prométhée moderne.
Le thème principal du roman est donc intéressant : attention à l'engouement provoqué par les avancées scientifiques et aux expérimentations contre nature ! Mary Shelley interroge dans son oeuvre le bien-fondé du progrès scientifique et discerne avant l'heure les enjeux éthiques que pose cette science toute neuve.

Mais que ce récit est long ! L'histoire que nous conte la créature dans son appentis est interminable, les plaintes et jérémiades de Frankenstein qui plonge dans cette terrible "mélancolie" me l'ont rendu agaçant, les descriptions des pays parcourus m'ont ennuyée. J'ai trouvé le style plat et souvent insipide, avec souvent le sentiment de tourner en rond. Le format "nouvelle" aurait je pense convenu à ce conte fantastique.

De toute évidence et malgré une idée de départ intéressante, je n'ai donc pas été sensible à ce classique - parfois érigé en chef-d'oeuvre ? - qui annonce les prémices de la science-fiction moderne. le style a pour moi été rédhibitoire.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'une classiqueté fondatrice avec Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley.

-Tu utilises des mots qui n'existent pas, ça ne te fait rien ?

-Rien du tout.

Or donc Frankenstein, jeune homme plein de talent, heureux fils dans une famille unie et heureuse, s'intéresse à l'ésotérisme, puis aux sciences. Sa passion l'emporte tout entier et il se trouve bientôt en mesure de fabriquer un… un humain, a priori, constitué de cadavres. Hélas, le créateur se trouve dépassé par l'horreur de sa prouesse.

-Aaaaarhg, mais quel début casse-pieds. Que c'était long ! Mais looong ! ce que je m'en fiche, du passé et des voyages du narrateur qui commence l'histoire et qui n'est même pas le héros ! Et le héros, tiens, parlons-en. Ce qu'il m'a gonflée, lui aussi !

-Ah bon ? Moi j'ai bien aimé Frankenstein, sa déprime romantique m'a amusée.

-Romantique ?! Frankenstein ?

-Mais oui ! dès qu'il éprouve une émotion, un paysage lui répond. Il promène sa tristesse et ses inquiétudes lors d'orages, de nuits brumeuses, sous des pluies battantes, dans la barque qu'il prend seul sur un lac, en contemplant les reliefs sublimes des montagnes… Tout l'aspect « quand je regarde l'horizon, je pense à la vie », j'adore. So début dix-neuvième, darling ! Plus sérieusement, je trouve les tourments intérieurs du savant orgueilleux plutôt réussis.

-Moi je l'aime pas. En plus, ce qu'il fait, c'est Dégueulasse.

-Pas faux, mais je ne pense pas que Mary Shelley essaie de le rendre sympathique.

-Et puis je ne supporte pas Rousseau, et le texte baigne dans ses niaiseries ! Toute cette morale, tout ce baratin « gna gna gna on gnest nyaturellement bon à la gnaissance », ben tiens ! ça me fait doucement rigoler.

-Cependant, il reste une idée intéressante, à savoir que l'amour et l'acceptation d'autrui peuvent nous rendre meilleur, et ça, c'est bô.

-Ca serait vraiment bô si ça tenait la route, Déidamie ! Comment se fait-il dans ce cas que Frankenstein devienne un tel monstre d'égoïsme alors qu'il a reçu tout l'amour qu'il voulait ?

-Oui, euuuh… bon… nan, mais je parle pour les créatures constituées de toutes pièces… pour les humains naturels, c'est plus compliqué…

-Waaah. Et c'est moi qui suis censée être de mauvaise foi. Quoi qu'il en soit, tu peux pas dire que cette histoire tienne la route ! Tout le monde s'exprime de la même façon, surtout la créature ! Je trouve le vocabulaire pédant ! Quel snobisme insupportable ! Et le roman ne reste même pas cohérent avec lui-même : le dénouement avec la gentille famille dans la forêt n'a aucun sens ! Ca m'énerve !

Bref ! Ce texte n'a pas d'autre intérêt que celui de vous enseigner l'histoire littéraire de la SF !

-Tu exagères. Moi j'aime bien le côté démodé…

-Parce que t'as mauvais goût. »
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Voilà un autre classique que je m'étais promise de lire un jour. Je peux maintenant le rayé de ma liste. Une lecture sans grande surprise (évidemment), avec toutes les adaptations cinématographiques, mais, je suis contente d'avoir redécouverte cette oeuvre dans sa version originale. Shelley est douée d'une plume qui sait raconter, imager et transporter son lecteur. Je me suis prise au jeu très facilement. Une bonne histoire très bien écrite... A lire, pour les puristes ! ;)
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Roman trouvé en boite à livres récemment. Étant un classique du genre, je n'ai pas hésité longtemps à le prendre même s'il s'agit d'une vieille édition de 1976. Vu sa faible épaisseur (moins de 200p), il a été vite intégré à mes encours entre deux romans plus conséquents. Je connais ce mythe uniquement par les films.

La lecture a été rapide. L'histoire se fait entre deux points de vue : le journal de bord d'un capitaine en route pour le Pôle Nord et le récit de Frankenstein. Ça se laisse lire même s'il y a quelques incohérences du fait de la grandeur du monstre de Frankenstein. L'histoire se déroule sur une vingtaine d'années, celle-ci est bien différente de celle relatée dans les films. Il se passe beaucoup de choses dans ce court roman mais il aurait mérité d'être un peu plus étoffé. À moins que je ne possède une version abrégée pour les enfants… Car l'édition fait penser aux bibliothèques vertes et roses.

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une bonne lecture. J'essaierai peut-être de me procurer d'autres romans de cette auteure au cas où. Si vous êtes amateurs du mythe de Frankenstein, je vous conseille de le découvrir vous en faire votre propre avis.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Le style ne m'a pas du tout convaincu, le choix de faire parler chaque protagoniste à la première personne du singulier rend le récit lourd, centré sur l'auto-apitoiement de chacun, à coup de litres de larmes, de “souffrances de l'âme” et d'adjectifs redondants, chacun des personnage est plus agaçant l'un que l'autre, et cela a un peu gâché mon plaisir, on est en plein romantisme, l'influence de Goethe se fait sentir dans le style et la forme (passages épistolaires par exemple), mais cela ne convient pas vraiment à l'intensité dramatique que le sujet aurait mérité. le rythme aussi m'a déçu, cette longue introduction sans saveur (1 cinquième du livre), où l'on revient sur le passé du marin qui recueille le Viktor Frankenstein au pôle nord, puis de chaque membre de la famille de Viktor n'apporte strictement rien à l'histoire.
Ce roman souffre d'une écriture assez mièvre, et manque d'articulations fortes et parfois de cohérence, mais le mythe inventé par Mary Shelley, inspiré lui même d'un mythe de l'antiquité, possède un potentiel formidable. Pour une fois, j'ai le sentiment que le mythe et les exploitations qui en découlent ont plus de force que l'écrit original. Par exemple dans la version de Kenneth Brannagh, je trouve que la transformation de l'histoire qu'il a apporté au sujet de la créature féminine est beaucoup plus forte et il m'a manqué de la retrouver dans le roman.
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De Frankenstein je ne connaissais que le titre et les très grandes lignes de l'histoire. Un homme érudit, passionné de sciences, Victor Frankenstein (et oui Frankenstein n'est pas le nom de la créature mais celui de son créateur…. Mais cela je le savais 🙂 ) se prend pour Dieu et crée un être à qui il donne la vie…. Mais, tout comme l'homme pour Dieu, son oeuvre n'est pas parfaite, loin de là et horrifié par le colosse au visage monstrueux qu'il a créé, il l'abandonne et s'enfuit. le monstre tente de nouer des liens avec ceux qu'il croise mais à sa vue tout le monde prend peur et le rejette. Se prenant d'affection pour une famille vivant isolée, il leur vient anonymement en aide mais finira également par être honni mais découvrira que l'amour existe. de rage devant tant d'incompréhension et d'injustice, il se retournera contre son créateur, Victor Frankenstein (on s'en prend toujours à ses parents quand quelque chose ne va pas…), lui demandera de lui donner une femme telle Eve, avec qui il pourra vivre heureux, loin du monde et des hommes. La promesse que lui fera Victor dans un premier temps et qui ne sera pas tenue aura des conséquences sur ses proches et finira par une course poursuite jusqu'aux territoires glaciaires.

Très grosse surprise pour moi ! J'ai découvert un roman à plusieurs tonalités : dans un premier temps un roman épistolaire entre Robert Walton et sa soeur, celui-ci lui narrant sa rencontre avec Victor Frankenstein qu'il recueille à bord de son voilier (l'action se situe en 17..) celui-ci devenant ensuite le narrateur pour conter les raisons pour lesquelles il a été retrouvé errant sur la banquise à la poursuite de celui qu'il a mis au monde et qui est la source de tous ses tourments.

A la suite d'un assassinat, le roman prend la tournure d'une enquête : qui a tué le frère de Victor, Justine (une servante), accusée du meurtre sera jugée et exécutée, mais n'est-elle pas la première victime collatérale de son oeuvre créatrice ? Puis s'en suit un voyage de plusieurs années à travers pays et mers où les morts se succèdent, châtiments d'un fils envers son père pour de multiples raisons et pour finir par un retour aux lettres de Robert Walton à sa soeur pour l'épilogue.

Publié en 1818, Mary Shelley n'a que 21 ans (1797-1851), ce roman écrit lors d'un séjour en Suisse où elle séjourneMARY SHELLEY PORTRAIT avec celui qu'elle épousera plus tard, Percy Shelley, et Lord Byron (poète) et son épouse Mary ainsi qu'un médecin nommé Polidori. Pour occuper les journées (la météo étant peu clémente) ils décident de se raconter des histoires terrifiantes. Mary Shelley en fera un cauchemar dont elle s'inspirera pour créer Frankenstein .

Je ne peux pas dire que j'ai été terrifiée par le récit (ni par le monstre) mais je suis passée par plusieurs états : dans un premier temps j'ai trouvé très présomptueux et lâche ce Victor Frankenstein qui se pense capable, tel le Créateur, de « mettre au monde » un homme pour ensuite l'abandonner à son sort, incapable qu'il est d'assumer son échec (quel pleutre inconscient et immature) malgré ses « connaissances scientifiques » et de livrer à lui-même une créature, tel un nouveau-né, au monde. J'ai été ensuite attendrie par ce Monstre, par sa volonté à aider, à apprendre le langage, les mots, à s'instruire, à éprouver des sentiments et se rapprocher des autres. Certes sa vengeance sera terrible, il sera sans pitié jusqu'à unMARY SHELLEY dénouement digne des grandes tragédies.

Depuis ma lecture et en y repensant je trouve qu'il soulève également bon nombre de thèmes et peut-être même être le symbole universel de la responsabilité de ce que l'homme crées ans toutefois en mesurer toutes les conséquences (bombe atomique par exemple). Un roman gothique qui aborde donc bien des réflexions sur la création, la responsabilité des actes mais également, les apparences (le Monstre n'est jugé que sur son apparence), la vengeance, les remords.

Quelle imagination pour une si jeune fille dont je connaissais l'histoire (j'avais vu il y a quelques temps un très joli film Mary Shelley de Haifaa al Mansour retraçant la génèse de ce roman) et dont l'enfance mais également sa vie a été imprégnée de deuils (mère, enfant, époux).

Je ne pensais pas trouver une écriture aussi fluide et moderne, une construction aussi variée, une réflexion aussi intéressante (et énigmatique) sur le devenir de l'homme, en tant qu'être humain, qu'il ne serait, dans sa forme négative, que le résultat d'avoir été renié par le Créateur et chassé du Paradis (Eve étant, bien entendu, la source de tous ses malheurs….. bon je me calme), devenu capable du mal mais pas de son fait mais par son rejet par son géniteur et les humains. Un roman qui se veut une référence gothique mais que je trouve également très philosophique….

Finalement j'ai eu beaucoup de compassion et de compréhension pour la Créature et compris son désarroi face à un monde qui l'exclut, le rejette alors qu'il ne souhaitait que vivre heureux, amoureux, loin du monde et de ses turpitudes. Et en plus j'aime beaucoup la couverture…..
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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