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EAN : 9782253143079
192 pages
Le Livre de Poche (23/02/2005)
3.82/5   62 notes
Résumé :
Le gamin poussa la porte et annonça, en regardant la femme de ménage qui, les mains sanglantes, vidait les lapins :
- La vache est morte.
Son vif regard d'écureuil fouillait la cuisine, à la recherche d'un objet ou d'une idée, de quelque chose à faire, à dire ou à manger et il se balançait sur une jambe tandis que sa sueur, ronde et frisée comme une poupée, arrivait à son tour.
- Allez jouer, prononça Mme Pontreau avec impatience.
- L... >Voir plus
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Gilberte, fille de la veuve Pontreau mère castratrice, femme autoritaire et fière âgée de cinquante ans, est mariée depuis un an à Jean Nalliers, jeune homme de vingt-huit ans, terne, sans autorité et atteint du haut mal, entendez l'épilepsie.
Tous les deux sont les propriétaires de la ferme la " Pré-aux-Boeufs ", ferme qu'a fait cadeau à son fils le père Nalliers.
C'est l'été, le battage du blé bat son plein. La chaleur est étouffante.
Parmi la vingtaine d'ouvriers agricoles engagés pour l'occasion, certains rechignent à la tâche, davantage portés qu'ils sont sur les litrons de vin blanc que sur le labeur.
Jean essaie en vain de les motiver.
Il s'agace.
Gilberte craint que son mari ne fasse une autre crise, car lors de l'une d'elles, il a fait naguère une mauvaise chute qui aurait pu lui être fatale.
Autour de sa mère, la veuve Pontreau, il y a Hermine sa soeur, célibataire âgée de trente ans, pâle copie conforme de sa génitrice, et aussi grande et maigre que Gilberte est petite et ronde. Il y a également une femme de ménage Madame Naquet, femme étrange et agitée âgée elle de soixante ans, employée pour les trois jours que devait durer le battage.
Soudain une altercation vient à opposer Jean et un ouvrier agricole.
Le patron tente de renvoyer sans succès l'ouvrier récalcitrant.
-Ton mari a l'air d'une marionnette, dit la veuve Pontreau à Gilberte.
Jean disparaît.
On s'inquiète.
Subrepticement, la veuve Pontreau retrouve l'infortuné inanimé dans le grenier à grains de l'écurie.
Elle le jette par la lucarne.
Le médecin appelé constate le décès qu'il impute à une crise d'épilepsie ayant entraîné la chute du malheureux.
Les gendarmes se rangent à l'avis du médecin.
Viève, la cadette de dix-huit ans des Pontreau, rentre de son travail dans une librairie de la Rochelle, et assiste effarée à la scène macabre.
La veuve Pontreau ramène ses trois filles à Nieul dans la maison familiale.
La ferme est mise en vente.
Le crime va-t-il rester impuni ? "L'accident" a-t-il eu des témoins ?
Vous le saurez en lisant ce très bon petit roman méconnu de Simenon.
Simenon que j'ai souvent préféré au cinéma qu'en livre(s).
J'ai longtemps appartenu à ceux qui ne lui trouvaient pas de génie et le considéraient comme un auteur cinématographique... " un délassement intelligent".
Lorsqu'on voit - le chat - avec Gabin dans son dernier grand rôle, Signoret magistrale, tout aussi stupéfiante dans - La veuve Couderc -, qu'on prend - le train - avec Trintignant, Romy Schneider, Maurice Biraud et Régine, qu'on est les témoins privilégiés du duo Serrault-Aznavour dans - Les fantômes du chapelier -, ou ceux impuissants du désarroi de Noiret dans - L'horloger de Saint-Paul -, quand on prend la mesure du talent dramatique de Michel Blanc - dans - Monsieur Hire -, et que notre coeur se pince pour Gabin découvrant sur son lit de mort qu'il est follement amoureux de Danielle Darrieux, sa femme qui vient de l'empoisonner après avoir espéré pendant des années l'amour d'un mari volage dans - La vérité sur Bébé Donge -, sans compter tous les - Maigret -, la lecture des romans qui ont inspiré ces grandes réalisations cinématographiques fait bien pâle figure en comparaison.
- le train - est à mes yeux l'exemple qui illustre le mieux ce hiatus entre livres et films.
Simenon était un auteur prolifique. Songez qu'il lui fallait en moyenne six semaines pour écrire un bouquin.
Songez que sa bibliographie compte 192 romans... 75 Maigret et 117 romans qu'il appelait " ses romans durs "... et 158 nouvelles !
Impressionnant !
- le haut mal - appartient à ces romans dits durs.
Il y a dans cette oeuvre quelques éléments qui collent à l'univers du roman policier cher à l'auteur, mais la dimension principale est de l'ordre du psychologique.
C'est le roman des non-dits, un roman d'atmosphère.
On connaît d'emblée la coupable.
On ne court donc pas après un assassin, mais après des pourquoi.
On veut comprendre, donner des réponses à ces pourquoi.
Mais personne ne se livre. On agit au quotidien. On parle au quotidien. Mais aucune introspection, les sentiments ne sont ni fouillés, ni montrés, ni analysés... et la tension monte.
Tous les personnages ont une densité et une intensité remarquables.
Mais ils nous échappent.
Nous les voyons comme nous voyons tous les jours nos voisins, l'épicier, le boulanger, le boucher, le cafetier, le chauffeur de bus, le libraire, le médecin, le curé... pour ceux qui en voient encore ( je ne veux froisser personne )... mais nous ne pénétrons jamais au coeur du labyrinthe de leur âme.
Nous ignorons quels démons les habitent, quel enfer ils fréquentent.
Ainsi dans ce roman à découvrir, qu'on peut lire et relire tant il recèle de mystères, les réponses appartiennent au lecteur.
Plus que réponses, j'aurais dû dire conjectures.
Pour une fois, j'ai davantage apprécié le livre que le film... il n'y en a pas à ce jour... sauf erreur de ma part.
Du très très bon Simenon !

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Un grand roman. L'un des meilleurs, je l'annonce d'emblée, de Simenon. Les termes "haut mal" font ici évidemment allusion à l'épilepsie, maladie dont est atteint Jean Nalliers mais dont, apparemment, son père a évité de parler lorsqu'il a marié le jeune homme à Gilberte, la cadette des filles Pontreau. On peut aussi y voir une définition de l'action, menée de main de maître, par Mme Pontreau Mère, pour liquider son gendre maigrelet et sans personnalité, et de l'habileté infinie avec laquelle elle guide sa barque pour ne pas se faire prendre et mettre en échec un à un tous ceux, maîtres-chanteurs potentiels, médecin suspicieux, policiers bien embêtés et juges soucieux, qui tenteront de la déstabiliser. Certes, elle en paiera le prix - le suicide de Gilberte et la fuite de sa troisième fille, Geneviève - mais, désignée du doigt, huée et pour ainsi dire assiégée par des villageois au bord du lynchage dans sa grande maisons grise, elle parviendra à remonter la pente et la dernière image du roman la montre, encadrée de sa fille aînée, Hermine, et de Mme Naquet, maîtresse-chanteuse désormais solidement tenue en laisse, se rendant, missel à la main et impeccablement gantée, la tête haute et fière dans les rues du village, à la messe du dimanche.

Tout dépend, en définitive, des sentiments qu'inspire au lecteur le personnage. Or, bien qu'elle soit peu expansive et très directive, cette femme m'est apparue comme une mère responsable, qui préfère qu'on lui croie le coeur sec plutôt que de déroger à une certaine idée qu'elle se fait de sa mission envers ses filles. Je ne me risquerai pas à écrire que j'eusse aimé avoir une mère de ce genre mais ... quelle force de caractère, quel tempérament, quelle dignité, quelle ... oui, quelle grandeur ! Je suis persuadée que d'autres la verront mesquine et infernale mais il me sera impossible de les suivre en cette voie. Mme Pontreau est une femme qui a subi et subit encore, avec bravoure et sans plier, les aléas du Destin - son mari, un riche bouchoteur, a commis des erreurs de jugement qui ont laissé sa femme et ses trois filles dans la panade la plus totale - qui met tout en oeuvre pour que l'une de ses filles fasse un riche mariage et qui, se voyant en quelque sorte "jouée" par le beau-père, se débarrasse tranquillement du fils et unique héritier, récupérant ainsi la Pré-aux-Boeufs, une exploitation dont hérite sa fille veuve et qu'elle, la mère, lui fait revendre au meilleur prix, ce qui renfloue bien sûr la famille.

Oui, c'est amoral. Et pourtant, il y a là-dedans une beauté, une sérénité, une puissance, un instinct de lutte invaincu et comme invincible ... C'est difficile à expliquer. du début jusqu'à la fin, Simenon nous fait sympathiser avec cette femme que, en bonne justice, nous devrions charger de tous les défauts - d'autant qu'elle ne manquerait une messe à aucun prix - et nous craignons pour elle autant les borborygmes et les tentatives avortées de chantage de Mme Naquet (laquelle va jusqu'à la porte des Pontreau mais se refuse toujours à sonner et s'en repart en murmurant des phrases que personne ne comprend mais dont tout le monde, dans le village, devine plus ou moins la teneur) que les magouilles d'un certain Gérard Noirhomme, travailleur saisonnier qui n'a pas assisté au crime mais à qui Mme Naquet s'est confiée, et qui, dans une ultime tentative pour forcer les événements, finit, après une tentative de cambriolage ratée, par accuser carrément Mme Pontreau.

La stratégie sans failles que met en oeuvre celle-ci pour se sortir de ce très mauvais pas est à couper le souffle : convoquée par le juge, elle contre-attaque en portant plainte contre Noirhomme pour diffamation et obtenir ainsi la remise du dossier à son avocat. de suspecte avérée, elle se mue ainsi en simple témoin et ... elle l'emporte. Même si tout le monde, à Nieul, conservera des doutes pour certains et des certitudes absolues pour d'autres, Mme Pontreau ne sera pas inquiétée.

Et le plus fort, c'est que le lecteur est content pour elle !

De l'atmosphère, nous dirons qu'elle est pluvieuse et bourbeuse. Oui, pluie et boue prédominent à Nieul, avec ses bouchots qu'une tempête venue du Golfe de Gascogne peut vite réduire à néant. Et puis, il y a la tristesse, la rigidité de cette vie provinciale où chacun tient son rôle avec résignation et où il n'y a guère d'animation officielle qu'au bistrot de Louis . Avec, en prime, des silhouettes de paysans avisés, comme celle du père Nalliers qui, dès l'enterrement de son fils, dit carrément que l'affaire n'est pas normale et qui fêtera sans vergogne le suicide de sa bru en payant tournée sur tournée pendant vingt-quatre heures pleines, le tout pour une somme supérieure à quatre-cents francs - en 1933, cela faisait une sacrée somme. le bonhomme s'offrira même le luxe d'aller déposer cent francs à la quête du curé, lors de la messe d'enterrement de Gilberte - puisque, bien sûr, Mme Pontreau s'est arrangée pour obtenir la cérémonie religieuse.

C'est lourd, c'est très lourd, aussi lourd que l'un de ces gros manteaux que vous mettez justement pour vous rendre à un enterrement où il pleut tout le temps et qui vous laisse dégoutter dans les flaques à chaque pas sur le chemin du retour. Ca vous enveloppe, ça vous tient en haleine, ca vous donnerait presque des palpitations (surtout qu'une petite part de vous-même vous souffle que vous devriez souhaiter la déconfiture de Mme Pontreau) mais vous êtes conquis, charmé, pour ainsi dire hypnotisé et par le personnage, et par la manière dont Simenon mène, au coeur de cet ouragan larvé qu'il a imaginé, la barque dans laquelle il vous a convié à grimper.

"Le Haut Mal" : lisez-le, vous ne l'oublierez pas de sitôt. ;o)
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Une histoire et un style. Simenon, taille patron.
Le haut mal est un roman dont on ne peut penser que le plus grand bien.

Même si vous saurez tout de suite qui a tué celui qui souffre du haut mal (l'épilepsie), vous serez surpris par la justesse de Simenon.
La froideur de l'assassin décrite par des attitudes, des gestes. Aucune analyse directe, un style fait de sobriété. Simenon nous expose des personnages et un contexte où l'implicite est dans chaque phrase.

La fureur des gens d'un village des Charentes, qui sont prêts à chasser ou même lyncher tous les membres d'une famille même si on ne connaît qu'un seul suspect!

Cet environnement hostile est palpable tout au long du récit comme semble intenable la posture d'une certaine bourgeoisie qui vit dans l'imposture.

Pas de témoin? Si, l'idiote du village: Mme Naquet. Va-t-elle parler?

"Le haut mal" rejoint haut la main des chef d'oeuvre comme"Vipère au point" ou "Le sagouin" tout simplement.
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Encore un petit bijou de noirceur tout en atmosphère et plans séquences, au fond d'un village de bord de mer que les flots marins sont loin d'égayer.
Au centre du plan : la mère Pontreau, solide comme une église, sombre comme le fond de l'étable où elle rejoint son gendre faiblard qui lui n'en ressortira pas. C'est qu'elle a des intérêts à défendre cette veuve austère qui, toute taiseuse qu'elle est, compte, calcule et manipule filles, voisins, autorités.
La chape de fatalité crasse qui écrase ce roman de son poids glauque dégoute autant qu'elle réjouit son lecteur, complètement embarqué dans l'histoire mais heureux de quitter son air vicié.
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"Le Haut-Mal" : l'épilepsie... Autant dire, depuis le Moyen Âge : "Le Malheur". Mme Pontreau en sait quelque chose. Jean Nalliers et ses crises... Son propre gendre ! Rien ne va plus dès lors, à la ferme... Et puis Jean qui se casse le cou depuis le fenil... Et cette f...ue mère Naquet (On sait bien qu'elle déraisonne !) qui raconte n'importe quoi, et menace... Signe qu'elle sait sûrement quelque chose ! Mme Pontreau bientôt soupçonnée de meurtre...

Tragédies extraordinaires, chez ces gens dits "ordinaires"...

Simenon, cuvée 1933...
Foncez-y, il sent encore le foin fraîchement coupé et l'écurie ! :D
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On mangea des tartines de confiture en buvant du café. Mme Pontreau ferma à demi les persiennes car les rayons du soleil couchant pénétraient dans la pièce.
" Tu peux aller changer de robe, Hermine. "
L'horloge marquait les minutes, les heures, les jours d'une existence quiète et monotone.
Des poules s'obstinent à rester dans l'ombre chaude du nid alors que leurs oeufs sont éclos. Certaines même couvent encore de leurs ailes un poulet devenu aussi gros qu'elles.

(Georges SIMENON, "Le Haut-Mal", 1933, librairie Arthème Fayard, chapitre 11, page 187 de l'édition de poche Presses Pocket)
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[...] ... C'était fini ! Le curé s'en allait. Et les deux hommes, le magistrat et le docteur, se dirigeaient vers Mme Pontreau, murmuraient des condoléances, sans apercevoir autre chose qu'une tache imprécise sous le voile.

Quand elles sortirent du cimetière, les gens du village reculèrent et la plupart entrèrent chez Louis pour les regarder à travers les vitres.

Nalliers avait remplacé la série des grogs par celle des apéritifs. Il expliquait à un groupe de vieux :

- "Je ne savais pas et pourtant j'étais sûr ... Comprenez-vous ? ... J'étais aussi sûr que cela n'était pas catholique que si le petit était revenu me le dire ..."

Pour les autres, Jean Nalliers n'était déjà plus une réalité. On ne pouvait plus l'imaginer tel qu'il était vivant, allant et venant comme chacun, buvant du vin blanc et serrant les mains. Avait-il vraiment fait tout cela ?

C'est pourquoi, en regardant son père, on était mal à l'aise, car on retrouvait certains de ses traits, l'ovale allongé du visage, les yeux clairs et cet air à la fois fiévreux et fatigué.

- "Vous entrez un moment ?" proposa le docteur à son compagnon en désignant sa maison toute proche.

- "Volontiers."

Ils s'installèrent au premier étage, où il y avait le flacon de porto en permanence, sur un guéridon.

- "Un cigare ?"

Quand il l'eut allumé, le juge soupira :

- "Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?"

Or, le docteur eut en réponse exactement le même regard résigné que le magistrat. Un instant, ils eurent l'air de se tâter mutuellement.

- "Evidemment !" dit enfin M. Gonnet.

- "Pour moi, il n'y a pas de doute possible." ... [...]
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[...] ... Il y avait toujours la vibration monotone de la batteuse et le grincement d'un mécanisme, chaque fois qu'un sac était plein. Le grain, sous les pieds, fuyait comme de l'eau. Un rayon de soleil franchissait la lucarne et atteignait la joue gauche de Nalliers.

Quand il avait sa crise, il était comme un mort, et Mme Pontreau regardait autour d'elle, les sourcils froncés.

Sa fille avait dit tout à l'heure :

- "Si sa crise le prenait sur la meule !"

Il tomberait d'un seul coup, ainsi qu'il était déjà tombé d'une charrette. Or, ici, à deux mètres de lui, il y avait la lucarne ouverte, presque au ras du plancher.

Mme Pontreau s'approcha, souleva légèrement son gendre par les épaules, pour le soupeser. Puis elle enleva un morceau de bois qui barrait le passage.

Enfin, lentement, mais sans trop de peine, elle traîna le malade dans le grain qui s'écartait.

La lucarne donnait sur ce qu'on appelait "la cour aux cochons", une cour pavée, entourée de murs, où l'on remisait les outils.

Quand le corps fut près de la fenêtre, l'opération devint plus délicate. Il fallait le soulever tout entier et un instant Mme Pontreau eut l'air de serrer un monstrueux enfant dans ses bras.

Elle était calme. Elle n'oubliait aucun détail. Elle poussa le buste de Nalliers hors de la pièce, dans le vide, puis, après un dernier regard à la trappe et à la cour, elle donna une dernière secousse aux jambes.

Néanmoins, elle ne regarda pas. Cela ne fit pas beaucoup de bruit, et encore était-ce un bruit mou !

Avec un rien de hâte, elle remua le blé afin de faire disparaître la traînée, et enfin descendit, traversa l'écurie, se replongea dans le soleil du potager, parmi les mouches vertes qui étincelaient. ... [...]
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Enfin, lentement, mais sans trop de peine, elle traîna le malade dans le grain qui s'écartait.
La lucarne donnait sur ce qu'on appelait la " cour aux cochons ", une cour pavée, entourée de murs, où l'on remisait les outils.
Quand le corps fut près de la fenêtre, l'opération devint plus délicate. Il fallait le soulever tout entier et, un instant, Mme Pontreau eut l'air de serrer un monstrueux enfant dans ses bras.
Elle était calme. Elle n'oubliait aucun détail. Elle poussa le buste de Nalliers hors de la pièce, dans le vide, puis, après un dernier regard à la trappe et à la cour, elle donna une dernière secousse aux jambes.
Néanmoins, elle ne regarda pas. Cela ne fit pas beaucoup de bruit, et encore était-ce un bruit mou !
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Des poules s’obstinent à rester dans l’ombre chaude du nid alors que leurs œufs sont éclos. Certaines même couvent encore de leurs ailes un poulet devenu aussi gros qu’elles.
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