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Pierre-Marie Finkelstein (Traducteur)
EAN : 9782752903068
266 pages
Phébus (15/01/2009)
3.66/5   58 notes
Résumé :
Nous sommes au XIX e siècle dans le Roggeveld, région parmi les plus inhospitalières d’Afrique du Sud.

Une femme se meurt. Au cours de sa vie, elle a beaucoup vu et beaucoup entendu : elle a surtout énormément appris sur le coeur des hommes.

Hésitante, incertaine, elle égrène ses souvenirs, reconstruit son passé et, ce faisant, exhume un monde, celui des Afrikaners.

Surgissent alors de sa mémoire, sur fond de paysage t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Une belle découverte d'une plume, d'un auteur et d'une histoire d'une tranche de vie sur une terre d'exile.

Je dois dire que je suis inculte, je ne connais rien de l'afrique du Sud hormis ce que les médias veulent bien nous en dire. Donc une lecture enrichissante, par la voix de cette vieille dame qui fouille dans sa mémoire et nous livre ses souvenirs de toute une vie bien morne à vrai dire.
Elle est effacée de sa famille, du village, de tout, elle est comme une ombre qui se faufile entre les fils de la vie. Elle se fait petite, silencieuse, soumise à sa mère, elle n'aura qu'un peu de liberté quand cette dernière disparaitra à jamais. Elle goûte cette nouvelle liberté, cela semble anodin mais pour elle qui a toujours dû rendre des comptes, ne pas pouvoir jouir simplement d'un instant même pour lire car trop futile et inutile aux yeux de sa mère.
L'auteur nous brosse le portrait d'un personnage dévoué, et ne comprend rien aux choses de la vie, elle est là, comme un pion qui avance sur l'échiquier mais qui n'a pas de rôle nulle part sauf si ce n'est que d'accomplir les tâches ménagères. Pas d'amis, ni de mari, il y a bien eu des approches mais toujours avortées par l'exigence du clan familial qui encercle et enferme chaque membre dans un rôle déjà attribué par obligation ou convenance.
La vie est rude, modeste, misérable, un climat hostile, on découvre ce pays à travers les yeux de cette femme qui tente de recomposer un puzzle aux pièces manquantes. Car comme dans toute famille, il y a des silences, des secrets, avec le temps, la lumière se fait, avec l'âge, elle comprend du moins, semble réaliser les faits qu'elle a vécu sans les appréhender dans leur juste gravité. Ses deux frères, tellement opposés et cette femme entre les deux. Puis la disparition brutale pour l'un, mystérieuse pour les deux autres. La vérité percera ou pas, un jour ou l'autre, elle fait le chemin à l'envers, tente de remettre les choses et les mots à leur place pour en déduire un semblant de supposition.
Cette vie banale, dure, sans amour hormis son père qui lui donnait de l'affection, son frère et Pieter et Sofie qu'elle nommait « petite soeur », la quittait et se fondre dans le néant comme sa présence sur terre. Plus personne à ses côtés, alors oui, elle peut tirer sa révérence. Alors sa dernière pensée sera pour eux deux : "mon frère Pieter enjambant le rebord de la fenêtre et sautant dans ma chambre, fugitive apparition au clair de lune, et la chevelure de Sofie qui retombe sur son visage tandis qu'elle se penche pour souffler la bougie".

C'est un livre qui se lit doucement, malgré le manque d'intrigues, d'action, on se laisse porter par la belle plume de Karel Schoeman, on découvre cette vie austère dans le monde des Afrikaners du début du XIXe siècle.

Très belle découverte pour ma part.
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Au XIXème siècle, une vieille femme se meurt dans une région désolée de l'Afrique du Sud. Seule dans la chambre qui fut celle de son enfance, elle se raccroche à ses souvenirs.

Karel Schoeman a la remarquable faculté de donner une incroyable intensité aux petits moments de la vie. Une vie qu'a priori on imagine vide, sans intérêt, morne, celle d'une vieille fille dans une région au rude climat d'Afrique du sud. Sauf que, de sa position en retrait, elle a porté une attention aiguë à tout ce qui l'entourait, hommes et nature. Cette femme témoin (dont la seule ambition de vie a été de voir et d'entendre, puis de se souvenir) a eu une existence "en creux", elle a servi de révélateur aux existences des autres qui, comme elle, sont nés et ont grandi mais ont aussi aimé, se sont mariés, ont souffert, sont morts. D'elle, le lecteur ne connaît même pas le nom et ignore tout de l'apparence… Avec un talent de peintre impressionniste, l'auteur fait en sorte que les souvenirs de la narratrice émergent par bribes, par fragments, les scènes fondamentales comme les ambiances, les sons, les couleurs, les sensations, les émotions enfouies. La narratrice a tout absorbé, comme une éponge. Pressée par sa mort imminente elle restitue tout ce qui fut sa " vie minuscule", à l'ombre d'une mère autoritaire et froide, et celle de sa famille, des Afrikaners blancs, possédants parvenus.

Le récit est d'une grande mélancolie, d'une profonde lucidité, d'une grande beauté. Schoeman fait le choix d'un récit linéaire (les souvenirs émergent dans l'ordre chronologique, pas de flash back obligeant le lecteur a une gymnastique intellectuelle), classique dans la forme, prenant cependant le risque de n'insérer aucun dialogue. Mais quelle vie néanmoins ! On croit entendre les personnages comme on croit les voir évoluer sous nos yeux, à travers ceux de la narratrice, au rythme des saisons. Cette vie est un très grand roman sur la nature humaine, la famille, les passions : l'amour, l'envie, la cupidité, la jalousie, avec en arrière-plan historique la ségrégation.

Avec ce texte lent comme la mort, subtil, puissant et infiniment symbolique, Schoeman nous révèle son immense talent de conteur et de poète. Il donne envie de lire toute son oeuvre…
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Un livre dense et fort dans un style plein de poésie, qui ne peut laisser le lecteur indifférent. A travers les souvenirs de cette vieille femme sur son lit de mort qui se repasse le film de sa vie, c'est la vie solitaire et rude des colons sud-africains que l'on va découvrir. L'Afrique du Sud et le territoire âpre du Roggeveld servent de décor à cette existence ou plutôt à cette "non-existence". Une vie passée sous silence au rythme des saisons et des transhumances qui ponctuent cette histoire austère et forte. Tel un fantôme, dans la solitude la plus sombre et l'effacement le plus total, au milieu de ces paysages mornes battus par les vents et de la poussière, cette femme a vécu comme une ombre au sein de sa propre famille. Elle se souvient de ces hommes et de ces femmes qui ont traversé son existence sans jamais s'arrêter vraiment, elle se souvient de cette mère autoritaire et froide, de la bonté de son père, des domestiques auprès de qui elle passait ses soirées, de ses frères ardents et impétueux... Et les secrets remontent petit à petit à sa mémoire. A-t-elle rêvé ? A-t-elle bien compris les histoires de sa famille et les non-dits du passé, elle la fillette à qui personne ne parlait vraiment ? Elle ne sait plus très bien... mais elle raconte ; et le lecteur devine à travers ses récits les drames qui ont jalonné sa vie. A travers ses souvenirs, elle essaie de revivre le passé et de lui donner un sens dans le but de comprendre enfin les secrets qui ont entouré son enfance. Comment est mort Jakob, son frère aîné ? Qu'est devenue Sophie, la femme de ce frère disparu ? Ou est passé Pieter son autre frère durant toutes ces années ? Mais si les souvenirs remontent peu à peu à la surface, certains mystères demeurent, enfouis dans le silence et dans l'oubli. Un livre magnifique sur cette terre oubliée du Roggeveld, tout en nuances et en demi-teintes dans un vocabulaire d'une force incroyable, créant cette atmosphère si particulière qui sait nous bouleverser par sa poésie et la puissance de ses mots.

Jamais je n'ai lu une histoire aussi forte sur la solitude, le silence pesant, la nature comme un défi qui modèle le caractère des hommes. Cette Afrique du Sud oubliée et dure où le pardon n'existe pas et où la loi de la terre est plus forte que celle des hommes. Elle n'était rien, juste une ombre au milieu des ombres, témoin silencieux des luttes intestines, des querelles familiales, une petite fille sage et solitaire, qui ne disait rien et se contentait d'écouter, qui acceptait son sort sans un mot. A la fin de son existence, cette femme qui a fait du silence son maître, se met enfin à parler, sans doute pour la première et la dernière fois, et à raconter cette vie.
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"D'où venaient cette animosité, cette discorde, cette jalousie ? Nous vivions dans la même maison, partagions la même cour, travaillions la même terre, connaissions la même misère, et faisions face aux mêmes dangers et aux mêmes menaces, condamnés à nous entraider sur ces hauteurs hostiles, inextricablement liés les uns aux autres dans notre isolement, et pourtant irrémédiablement divisés, sans espoir de trouver un jour un remède à nos dissensions. "

Le Roggeveld (le champ de seigle, étymologiquement), deuxième moitié du XXe siècle, terre aride, froide et désolée, inhospitalière mais pourtant âprement belle. La narratrice, une vieille femme abandonnée ou presque, est au soir de sa vie, et elle se souvient. Sa mémoire s'embrouille, souvent, mais il lui fat, envers et contre tout, reconstituer ce fil de la vie. En apparence, il ne se passe rien, et pourtant, quelle force se dégage de ce roman ! Avec son écriture limpide et comme évidente, délicate et précise, bref, avec sa présence et l'originalité de sa voix, Schoeman déploie une réflexion d'une richesse inouïe sous une forme apparemment simple.

Il y a d'abord ce travail sur la mémoire. La morne lande, l'entrelacement des souvenirs et des générations : voilà qui rappelle Les Hauts de Hurlevent (ce qui, comme chacun sait, n'est pas pour me déplaire). Schoeman tisse brin à brin sa narration, reflétant les caprices de la mémoire, les incertitudes des souvenirs, la relecture et la réinterprétation. Vraiment, c'est brillant.

Puis ce cheminement sur les âges de la vie, auquel réponde une réflexion métaphysique profonde sur la solitude et la finitude. A l'enfance revisitée sous un jour idyllique ("Comme c'est étrange de songer aujourd'hui qu'à une époque, je pouvais me réveiller en pleine nuit sans me poser de questions, sans réfléchir ni me souvenir, et me rendormir sans problème, blottie dans l'immense obscurité, protégée par la maison et rassurée par la présence des gens qui m'entouraient et dormaient dans les pièces voisines") succèdent les troubles adolescents et les déceptions d'un âge adulte qui laisse encore plus la narratrice sur le bord du chemin, comme à l'écart de sa propre existence. Une vie en marge, une vie d'occasions manquées, où grandir, c'est clairement perdre. Un effacement recherché et subi à la fois, qui donne à la narratrice une posture d'observatrice distanciée.

"Je me souviens encore du sentiment d'abandon qui s'empara de moi, assise avec l'enfant sur le banc devant la maison, contemplant le veld qui s'estompait peu à peu dans le soleil du soir, immense et infini, jusqu'à l'horizon : le banc, l'enfant près de moi, l'enfant sur mes genoux - que faisais-je donc ? - et, devant moi, le vide dans la lumière du soir. C'est alors que je compris à quel point j'étais seule."

Mais Cette vie s'inscrit dans une trame historique, et en ce sens a une portée à la fois sociale et politique (Schoeman est un remuant personnage connu pour son engagement). L'existence dans le Roggeveld est difficile, ennuyeuse, enfermée dans des cycles répétitifs abrutissants (la répétition constante de la transhumance bisannuelle entre le plateau et la plaine). A la dureté des rapports familiaux (père-enfants mari-épouse) répond la dureté des rapports sociaux (dominant-dominé), sclérosés par des conventions rigides et des rapports de force silencieux mais brutaux, hiérarchisant jusqu'à la caricature (le Blanc propriétaire, les métis, les domestiques qui dorment au pied du lit des maîtres, les domestiques qui dorment près de la cheminée, les bergers qui construisent leur propre abri, les Boers errants en dessous de tout qui survivent en mendiant aux propriétaires des pâturages pour leurs quelques moutons galeux).

Un roman sublime et bouleversant, et la découverte d'une voix étonnante. Une invitation à connaître d'autres oeuvres.

"Les pierres entassées là il y a longtemps se désagrègent, s'effondrent, et plus rien ne permet de les distinguer au milieu des corniches, des affleurements et des crêtes dans le paysage de pierre plat et gris."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Quatrième incursion dans l'oeuvre de Karel Schoeman. Et, cela n'est pas surprenant, un grand livre, construit un peu autrement et qui se conjugue à la première personne. Une femme au fin fond de l'Afrique du Sud au XIXème Siècle, se meurt et se souvient. On ne sait pas même son prénom et elle pense au passé, seule activité possible à cette vieille fille, vieille soeur, vieille servante presque mais jamais vieille épouse. Elle aura été le témoin, effacé, invisible et omniprésent de la pénible existence de ces Afrikaners pionniers qui certes finiront par s'enrichir en ce pays de pierre, mais à, quel prix. Une fille pour ces plus qu'austères protestants bataves sera toujours moins bien qu'un fils . Pourtant après les disparitions de ses deux frères, mystérieuses, sa relative éducation fera d'elle une sorte d'écrivain public à qui on ne demande pas son avis mais sa plume.

La mort est fort active, en filigrane mais bien là dans les romans de Karel Schoeman. Je l'ai déjà évoquée dans mes précédents billets sur lui. Notamment dans "En étrange pays". C'est aussi que dans ce bout du monde austral ni la Géographie ni L Histoire ne sont tout à fait comme ailleurs. Je suis intimement persuadé et c'en est parfois bouleversant que des pays comme l'Afrique du Sud ou Israel aiguillonnent les talents. Je ne rappellerai pas la vieille parabole de la Suisse et de l'Italie.

L'héroïne de "Cette vie" nous conte ses souvenirs, un peu confus et jamais assénés en une vérité univoque. Elle nous propose à l'heure dernière de ses jours de douleurs toute une série d'hypothèses sur la mort de ses frères, sur les affaires de son père, sur l'éducation de son neveu, tâche principale de sa modeste existence. Et l'on aime cette figure qu'on dirait de peu si j'ose dire. Je dirais volontiers qu'il peut y avoir un angle flaubertien à ce portrait. Pourtant le cadre n'est pas la verte Normandie mais ce pays de broussailles et de moutons où les pierres tiennent lieu de croix sur les tombes disséminées et souvent enneigées au coeur profond du veld résonnant des cris des chacals et du vent hurlant.

La narratrice à de nombreuses reprises se questionne mais peut-être est-ce le délire sur sa légitimité à se souvenir. Sûre de rien elle pense mais ne pleure pas sur son sort, elle pense à son passé et à cette grande maison, bien améliorée au fil des ans, à cette chambre qu'elle n'a pas quittée depuis 70 ans. Et toutes ces bribes d'avant, ces miettes d'une famille déchirée et violente, composent une symphonie d'un beau pays, un pays bien-aimé comme l'écrivait le précurseur de la littérature sud-africaine Alan Paton. Dont Karel Schoeman est un digne héritier.

J'aimerais convaincre
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - La femme qui raconte est vieille. Elle tente dans un ultime effort, avant de s'éteindre, de se remémorer son passé et celui de toute sa famille afrikaner. On l'a transportée dans la vieille maison, au toit de chaume, au sol de bouse séchée, dans sa chambre d'enfant où lui reviennent, par lambeaux, des fragments de vie des quatre générations de fermiers qui se sont succédé tout au long du XIXe siècle. Elle a toujours été une spectatrice effacée et timide du comportement des adultes et c'est donc dans un récit chaotique et lacunaire qu'elle tente de comprendre une réalité qui se dérobe.
Au fil de la narration se dessine l'ascension sociale d'une famille afrikaner dominée par la figure d'une mère autoritaire et illettrée, avide de richesse et de considération sociale, qui voit son ambition se concrétiser dans son petit-fils. Car il faut être dur et inflexible pour réussir sur ces plateaux hostiles d'Afrique du Sud. Un travail acharné, une vie économe et la gestion judicieuse des alliances matrimoniales permettent de sortir de la pauvreté. Dans cette société presbytérienne, chacun s'observe, se jalouse tout en respectant les rituels qui assurent une certaine cohésion. Il n'y a pas de place pour l'expression de l'amour entre ces hommes et ces femmes, sauf dans la fuite. C'est le secret de famille jamais totalement dévoilé. En arrière-plan évoluent les pauvres blancs errant avec leur chariot misérable, les esclaves noirs attachés à vie au service de leur maîtresse blanche, les métis méprisés, les indigènes bochimans et hottentots dont le sort ne préoccupe personne tant ces Afrikaners sont sûrs de leurs droits.
Mais la mémoire de la narratrice restitue aussi les paysages immenses du veld, les cieux balayés par le vent, les éclats de lumière à la surface des lacs, l'âpreté des hivers et la beauté des prairies fleuries au printemps, dans une belle prose lyrique. Que reste-t-il de tous ceux qui ont vécu et souffert sur cette terre quand leurs traces matérielles disparaissent, si ce n'est le récit de cette vieille femme sage et compatissante ? L'auteur a obtenu le prix Hertzog, la plus prestigieuse récompense littéraire d'Afrique du Sud, pour ce roman, à conseiller à de bons lecteurs. Colette Broutin
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
J'ai trop de souvenir. Toute ma vie, j'ai eu trop d'occasions de regarder, d'écouter, de voir, d'entendre et de me souvenir. Je n'ai pas fait exprès d'emmagasiner toutes ces connaissance et je n'ai pas demandé à les retenir mais aujourd'hui que me voici arrivée au soir de ma vie, je considère toute cette sagesse et je me rends soudain compte qu'elle est loin d'être vaine.
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Seule dans l'obscurité de sa chambre, une vieille femme se meurt et resonge à sa vie discrète, passée à écouter et à observer les autres. Au crépuscule de son existence, elle lève enfin le voile sur les secrets inavoués de son clan et recompose un puzzle intime, pétri de rancoeurs et de douleurs. Sur fond de paysage tissé par le vent, la poussière et le silence, c'est un monde fantôme qui se déploie sous ses yeux, celui des Afrikaners, austères et secrètement ardents, débarqués au début du XIXe siècle, sur les terres arides d'Afrique du Sud. Là " où le pardon n'existe pas ".
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"Etait-ce vraiment un choix - ai-je jamais eu le choix? A examiner ma vie de près, on pourrait en douter ; pourtant, bien que je ne puisse pas expliquer le fond de ma pensée, je voudrais dire que si j'ai jamais eu un jour le privilège de pouvoir choisir, c'est sans doute lorsque j'étais assise toute seule, dans un coin de cette cuisine sombre, et où j'ai décidé, à l'aveuglette et sans le savoir, de mon avenir."
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Pays pauvre, pays rude, pays chéri. Comment ai-je pu vivre ici toute ma vie sans jamais te regarder, ou si peu, me contentant de temps à autre de coups d'oeil furtifs qui m'ont laissée inassouvie, brûlant toujours du désir de te revoir ?
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"Qu'il était riche, notre Roggeveld, pendant les quelques semaines qui suivaient la fin de l'hiver, lorsque les fleurs sauvages, seul luxe qu'ait jamais connu ce pays de misère, surgissaient soudain dans la lumière crue et le vent froid du printemps encore hésitant !"
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Video de Karel Schoeman (1) Voir plusAjouter une vidéo
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