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EAN : 9782020499965
347 pages
Seuil (16/05/2001)
3.92/5   12 notes
Résumé :

« Paradis est lisible (et drôle, et percutant, et riche, et remuant des tas de choses dans toutes les directions - ce qui est le propre de la littérature), si vous rétablissez en vous-même, dans votre oeil ou votre souffle, la ponctuation. /.../ De la vitesse de lecture, dépendent beaucoup de choses en littérature. La ponctuation, parfois, c'est comme un métronome bloqué ; défaites le corset, le sens explo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Paradis et Paradis II lus à 30 ans de différence toujours ce même étonnement devant ce texte qui se défait au fur et à mesure qu'il se lit

ce qui étonne dans cette densité, c'est que nulle part il y ait une chance que ce déferlement verbal un jour s'arrête et cela se comprend parce que le paradis n'est-il pas fût-il composé de mots infini (nom de la revue dirigée par S.)

ce qui n'étonne donc pas c'est qu'il en a fallu un deuxième (le paradis n'est donc pas unique) pour venir à bout du concept - voir ma critique plus détaillée de ce second opus
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Je sais je sais, Sollers c'est pas D Ormesson.
J'entends qu'évidemment on ne veut pas être son poto à ce type là, non, il suffit d'ailleurs qu'apparaisse sa tronche corrosive à l'écran -ô vedette- et qu'il ouvre sa bouche de camion-benne pour que me saisisse l'envie de le torgnoler.

Oui Sollers c'est pas D Ormesson.

Il est de bon ton d'ailleurs de le détester -ô médias- , il faut dire que le Sollers en plus à l'ouvrir nous tend gentiment le bâton pour le bastonner…
Mais Sollers il a écrit Paradis.
Livre vendu à 99 exemplaires sur l'ensemble de l'année 2011 selon une étude officielle. Alors lecteur si tu en es l'heureux propriétaire sache que c'est toujours une édition Collector un Sollers.
Tu vois D Ormesson il était plus coulant avec les statistiques, il était Gémeaux ascendant Gémeaux, c'est dire!
Mais voilà Sollers a écrit Paradis.

Et en lisant l'exploit, on ne se réconcilie pas pour autant avec la bête, faut pas déconner, on ne colle pas non plus son portrait sur la porte de notre chambre de nos 16 ans en remisant le slow motion de Pamela on the beach, non, mais on se dit poétiquement, à le lire ce Paradis, on se dit d'une bouche toute fleurie : oh le putain de livre! (trop tard les enfants pour la censure)
Ecrit sans ponctuation avec un souffle tantôt court ample coupé un magma de verbe jouissif lancé à toute berzingue qu'on peut ouvrir à n'importe qu'elle page pour en sentir les bourrasques vous fouetter la gueule comme un doberman à la vitre d'un 4X4 et j'en passe
Certes Sollers c'est pas le meilleur ami de l'homme, D Ormesson si tu m'entends, ouaf-ouaf, mais je peux au moins dire qu'il a sa place au Paradis des aventuriers du verbe, là ou les chiens ne se laissent pas gentiment caresser la truffe.
A bon entendeur ouaf ouaf.
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Musicalité, fil de vie, c'est parti!
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
[...] rendez-vous dialogues prologues épilogues confessions péripéties via salons bêtise surtout énorme toute-puissante géante bêtise ahurissante installée bêtise greffée sur péché visages effarés bêtise incarnée tournant sur elle-même pour se faire knouter cosaquer s’enfoncer le dourakiné s’offrir tout cru cuir au grand martinet bêtise orgueil avidité re-bêtise intoxication baptisée question est-ce que des gens bêtes peuvent se rendre compte par eux-mêmes qu’ils sont bêtes est-ce qu’ils peuvent par conséquent devenir moins bêtes est-ce qu’on a déjà vu quelqu’un ou quelqu’une passer de bête à non-bête est-ce qu’il y a une évolution dans la bête ou bien ne préfèrent-ils pas sauter dans la folie plutôt que de se voir bête engendrés par bête en sous-bête par la force émue mascul-bête qui les fait buter bisons bêtes encore et toujours sur leur destin bête

en réalité il s’agit d’expérimenter dans l’entrelacement de la parole tissée le lien qui la délie détournée le tracé d’ouvrant der aufris où le temps se trempe où l’espace se prend dans sa trampe die zeit igt der raum raümt quand le temps se traume et se crampe là où spasse l’espace en tronc-rampe vibration balancement battement schwingung wiegen wogen wagen le rythme à ce moment vient flottant jointure éventail nervure blessure chose même entre chose et chose se sentant moins chose en pas-chose et ce qui se dit alors dans bête au-dessus de la bête à travers la bête c’est l’immanque immensité salamanque le qui chose et sa shitybanque l’avide effrayante entrée du pourquoi détaché du quoi de tout quoi et ce qui se redit dans tout ça c’est le petit trop petit sujet du sous-moi le porteur rivé aux valises le détail poubelle à part soi l’affaire du guichet quoi déguichant sa proie ticket coton pus déchet farfelu blousé d’autrefois surprise et hantise poil ébouillanté patte à froid

et c’est ainsi que le premier et dernier moteur amateur n’est pas motivé mais que son motus amâté meut sans fin les motifs mutés à travers ceci et cela et ceux-ci celles-là celles-ci et ceux-là combustion ingestion suffocation sécrétion prédictions imprécations conversions bien ou mal ou ni bien ni mal plutôt bien ou plutôt pas mal par-delà le bien sans son mal absolument bien moindre mal hasard fatalités permissions potions psalmodies à la synagogue jeunes garçons 8 10 12 ans fraîcheur volée à leurs mères oeil noir grâce furgitive feu de dieu flammèches hors-dieu mèches blondes châtains oeil gris-bleu que la mélodie s’étende se répande que l’articulation harmonie s’entende se tende que les voix transpirent à travers les lignes comme de l’eau frôlée par le feu en réalité tout ce mouvement de mots est fait pour trouver le repos le ciel tourne sans cesse et cherche la paix dans sa rotation les notions notations s’accumulent dans une sorte de natation nutrition

tout ça pour couvrir le nom dégager l’inégalité de l’union car le un est le non du nom et le non du non opère l’égalité de fusion par rapport à quoi

les créatures sont un pur néant je ne dis pas quelque chose qui soit peu de chose non mais vraiment le néant

rien le niant soufré d’immanent 1311 eckhart est à paris rue saint-jacques à deux pas d’ici cette nuit l’instant où dieu fit le premier homme l’instant où le dernier homme disparaîtra et l’instant où je parle sont tous semblables en dieu car il n’existe qu’un seul instant présent maintenant 1329 avignon bulle de jean 22 in agro domini 28 articles taxés d’hérésie franciscains contre dominicains querelle de style contrôle du prurit humain

ce que dieu faisait il y a des milliers d’années il le fait aujourd’hui comme il le fera dans des milliers et des milliers d’années si du moins le monde doit durer comme il a duré en monde compté par années

propositions malsonnantes et très téméraires tant par les termes employés que par l’enchaînement des idées 6e jour des calendes d’avril au 13 du pontificat

soumission dudit eckhart silence disparition pas de traces [66] rien à voir avec luther obstiné tenace comment d’ailleurs un monde peut-il en juger un autre à quoi bon

vous avez raison par définition
mais bien entendu monseigneur
bien évidemment cher docteur
comment donc monsieur le président-directeur
mais je vous en prie votre sainteté
si c’est vous qui le dites monsieur l’inspecteur
certainement excellence majesté votre honneur
aucune objection vénérable grand-maître assesseur
je ne saurais en aucun cas contredire votre épouse monsieur l’ensembleur
j’ai sûrement parlé avec légèreté professeur
veuillez m’excuser m’oublier me laisser dormir et manger où avais-je la tête je me suis un peu emporté je devais être coupé société je bavais je divaguais j’improvisais je rêvais je m’écoutais résonner je ne calculais plus mes effets
mais absolument monsieur l’administrateur
il va de soi que ce n’est pas moi le penseur
si j’ai pu en quoi que ce soit léser votre autorité et vous offenser
je me rétracte bien volontiers
je déclare n’avoir jamais rien pensé prêché formulé
je suis en tout d’accord avec le dix-millième congrès celui de la ligne juste pour la juste construction enfin juste d’une cuisinière en tout claire et juste dans la juste proportion populaire souhaitée
je me tais devant la toute-puissante et juste volonté de la sainte-ovule ancestrée source de toute mesure vérité salubrité fraternidité vérifiée
je m’en remets entièrement au siège de votre sagesse à votre éternelle ponfesse à votre vision d’une évolution dûment quadrillée courbée

mais mon frère n’avez-vous pas écrit qu’

en énonçant le verbe il s’énonce lui-même qu’il énonce toutes choses en une autre personne et donne au verbe la nature qu’il a en lui-même

certes oui peut-être à vrai dire je ne me souviens plus mais cela n’est-il pas vrai est-ce trop risqué

c’est avec grande douleur que nous faisons savoir qu’en ces temps derniers un certain eckhart des pays allemands docteur ès-écriture sainte à ce qu’on dit et professeur de l’ordre des frères prêcheurs a voulu en savoir plus qu’il ne convenait il ne l’a pas voulu avec modération et suivant la mesure de la foi puisque détournant son oreille de la vérité il s’est tourné vers des fables séduit en effet par le père du mensonge qui souvent prend la forme d’un ange de lumière afin de répandre les noires et profondes ténèbres des sens à la place de la clarté de la vérité cet homme faisant lever dans le champ de l’église au mépris de l’éblouissante vérité de la foi des épines et des tribules et s’efforçant d’y produire des chardons nuisibles et des ronces vénéneuses a enseigné bien des dogmes qui obnubilent la vraie foi dans les coeurs des nombreux fidèles il a exposé sa doctrine devant le vulgaire crédule il l’a même rédigée dans ses écrits

voilà nous y sommes voilà encore une fois le fond du débat il écrivait donc il osait donc il écrivait qu’il osait donc il prétendait être ce qu’il écrivait donc il signait donc il se donnait le droit d’exister donc il refusait la médiateté il défiait la sainte matrice incrustée la soupape de sécurité comment voulez-vous accepter ce genre d’excité

plus les péchés sont grands et graves plus dieu les pardonne avec une facilité infinie et cela d’autant plus vite qu’ils le heurtent davantage dès que le repentir divin monte vers dieu tous les péchés ont disparu dans l’abîme de dieu en moins de temps qu’il n’en faut pour fermer les yeux et là pourvu que le repentir soit entier ils s’anéantissent totalement comme s’ils n’avaient jamais été commis

c’est sûr on peut difficilement faire plus écrit et pas seulement écrit mais souscrit inséré dans la trame-écrit personnelle algèbre en survie géométrie lyrique à replis

dieu ne veut pas que nous possédions rien en propre ne fût-ce qu’une petite poussière qui pourrait se trouver dans nos yeux laissons-le donc faire ce qu’il veut abandonne-toi sans regrets renonce-toi laisse-toi saborder couler le maximum est le minimum la hauteur est la profondeur développe-toi chaleur froideur joie douleur car ce que tu cherches n’est pas la ressemblance mais l’unité qui s’y est cachée et qui est vraiment père principe universel et sans principe au ciel et sur terre devenir feu ne peut sans trouble soubresaut craquement résistance peine agitation mais être feu est une jouissance intemporelle qui échappe à toute détermination le dessein bien arrêté de dieu est que l’âme perde dieu quant à l’homme il doit devenir tellement pauvre qu’il n’y ait même plus en lui un seul lieu pour dieu

qu’est-ce que tout cela veut dire sinon qu’il faut échapper à l’hystère croqueuse du lieu à la chienne liée au lieu donc toujours soumise à un dieu qui n’est pas un dieu même en niant dieu pour mieux affirmer que son lieu c’est dieu comment opérer en niant dieu non ce serait obéir à l’origine du lieu et en reconnaissant dieu non plus ce serait ramener le culte du lieu alors quoi poser à la fois dieu et la percée hors de dieu dire l’émanation la sortie l’exclamation dieu dans la tension dieu et en même temps l’effraction la rentrée dans la déité qui supprime dieu en effaçant dieu se prenant pour lieu accoucher dieu et mourir dieu pour ne pas se tenir sous dieu en ignorant dieu pour l’adorer lieu non pas se définir par rapport à dieu en idolant dieu trop fameux mais prendre le verbe en son lieu en se faisant cause du lieu et par conséquent de tout dieu pour réenfouir ça créatures fourmis anges archanges dans le trou sans nul lieu ni dieu de l’un-deux ici crise du faux-dieu domestiqué par le lieu

madamé en dieu ché truffa ché bugia ché corbelleria fureur désespoir de l’arrangement femme-à-dieu vénus mégère à peine apprivoisée cantinière mon dieu mon dieu on m’enlève ma raison bergère ma baguette aigrette sornette ciel mon stick eau de toilette oreillette ma musette assiette à sourdieu [74]



en conséquence je suis heureux de dédier ce livre mais si mais si n’en doutez pas c’est un livre à toutes celles et tous ceux et elles sont nombreuses et nombreux qui auront essayé ave
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grouper d'assurer sa communauté de toutes façons vos garçons sont obsessionnels laissez-nous travailler leur féminité pendant que vos filles
sont hystériques autre structure laissez-nous broder leur virilité l'homme
ne marche plus avec un grand h en route pour le f en relief ne dites pas
l'année de la femme annoncez un siècle une ère un millénaire un messie
répétez sans cesse mais si mais si mémési qu'importe la statue si on a le socle attention aux anarchistes ni dieu ni mère ne tolérez pas les cas isolés notre stratégie est la bien-pensance toujours ranimée internement suicide des éléments singuliers mise au ghetto des irréductibles élimination progressive des psychotiques par récupération signe égal des masses névrotiques bref projection de la grenouille en surboeuf voilà c'était notre
émission les parents modernes horizon 2020 regroupant tous les cultes
et tous les occultes dimanche prochain comment adapter les mathématiques à 'angoisse de notre temps si cette confěrence vous a intéressé écrivez-nous n'importe où nous retrouverons votre lettre ou téléphonez-nous à babylone 33-33 six cent soixante-six lignes groupées notre bureau d'orientation culturelle nos colloques instituts moulins analystes freudiens ou jungiens nos gynécos-psychos-herméneutes notre livraison rapide de morts embaumés dans leurs positions préférées nos gentils stages croisières cours d'art dramatique comment devenir danseur
sculpteur écrivain skieur en dix leçons dix imitations nous apprenons tout comprenons tout distribuons tout en somme rien n'a beaucoup bougé depuis alexandrie ou ninive quand la déprofundité dit à osée pends-toi à ta langue va t'installer à mon compte chez une prostituée tu seras là mon carrefour mon oreille tu seras planté au cœur du marché car les jours de représailles sont arrivés ils adorent des dos des veaux des nabots astarté vénus andromède et le prophète devient insensé l'inspiré dément à cause de la grandeur de leurs fautes mais la contre-attaque sera grande elle aussi elle est déjà comme un flet déployé rempli feu sur la maison de leurs dieux feu sur leur polymorphe gâteux feu sur le quartier général fétiche toi je t'ai connu dans le désert en ébullition et de bas en haut de tes os
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c’est ça croulez sombrez votre mort coma grossé à l’envers placenta cancer auréole d’où je suis je les vois chuter goutte à goutte bazooka typhon siphoné j’ai de nouveau l’enfilade masque à bascule regards craquelés des por­traits d’ancêtres galeries prunelles lueur cirée entoilée rond d’aspiration pompe à trompe transmission du quotient crétin au fretin affamant torrent chromos d’hommes cheval soufflet forge haleine bave naseaux mors babines velours c’est l’état quarantaine allumé de fièvre ils se sentent pourris dedans caviardés d’où ce grouillis vert étroit et caillé tube révolté sarbacane en pet car le rot en réalité se rôtit de vide il sonde la vésicule et le foie pour savoir si l’on est bien là vite un clin d’œil sur ce bal masqué d’androgynes incubes succubes décors rapiécés ils entrent dans leur éclairage limbique écharpes de brume foulards de brouillard plis de pus lamelles flasquées flous méduses regardez ce flot de lymphe en globules narines orbites pincées lèvre supérieure en moue rassurée possédant paraît-il l’extrait ultime de sperme bouilli en ovule leucorrhée pertes flueurs blanches mouillure de base toujours oubliée manne tourbe croûton viscéré les voilà tassés queues tressées rats de trous en butoir plombé fondu merde or donc au commencement était la valse absurde gaie harmonieuse java rumba ou bossa nova mais dieu fut jaloux et sur­ tout sa dieue et elle prit son gode à souder et il avala sa potion bromure et ils se figèrent gâteux dans la glace et depuis vagin suturé pénis ampoulé ils parlent en étant sexés comme si le sexe se laissait penser et voilà nos vies s’évanouissent odeurs sons couleurs et touchers glycines coins de noisetiers sève automne hiver bords d’été embrasse-moi mieux oui là plus bas non plus bas lèvres cerises foin cheveux dans la cave froissement d’osier au grenier tapis plancher viens demain matin dans ma chambre réveille-moi je veux être réveillé par toi ou encore soirs d’orage rendez-vous au garage tiens ici couchés sur les feuilles orangers lauriers citronniers qu’est-ce que ça peut être pour elle ma queue durcie chaude qu’est-ce qui peut l’accrocher là chaque fois elle n’en finit pas de s’en barbouiller les joues les seins elle n’en finit pas d’y bloquer sa bouche aspirant le fond couilles figues frétillant la langue longueur et largeur dis-moi quand ça vient fais-le venir encore de plus loin depuis ton fond d’os hein cale à mœlle vampire chauve-souris dracula des âges encore un effort mettons que tu sois mort maintenant je découvre ton cadavre nu je cueille ton dernier souffle ta dernière larme sueur je vais sauver l’humanité d’un désastre de stérilité tu es le dernier homme crevant mais encore bandant oh donne exsude transmets-moi le code tu sens l’histoire tout entière est penchée vers nous pense à nous oh donne ta friture 120 millions millilitre tu vas sauver l’espèce hein mon dada tu vas la livrer ta gésure sinon tu sais qu’il faudra te recrucifier hein mon niché on n’y peut rien tu vois c’est la loi imagine-t-on un monde sans cordon sans fond chaos des générations confusion des noms imagine-t-on dupont s’appelant durond ou ducon et le fils ducon se nommant duplomb et madame dutronc devenant duflon vous voyez une société une histoire dans ces conditions foi d’ombilic j’en frissonne aussi continuons à dire que ce qui est nous est à nous peut-être y arriverons-nous un jour sans détours pour l’instant ça monte degré par degré attention le petit oiseau va sortir cuicui vénus des fourrures vous qui partez laissez toute abstinence tout s’imite sauf éminence donc reprit-il je vais vous dire comment la trinité se noue en nous et autour de nous père fils saint-esprit inhibition symptôme angoisse nœud de l’omnipotence datée sous nouessence chacun dans son sac de vœux vous vous demandez sans doute qui tire ex-machina caché les ficelles formidable me chuchota ma voisine je voyais qu ’elle dessinait tout ronds carrés jamais elle n’avait vu un tel appareil papillon fripon coulant canas­ son jamais elle n’avait regardé comme ça les cravates elle vibrait tremblait intestin gordien cerveau tarte confondant tout d’ailleurs sur le pont haubans drisses écoutes vergues palans je voulais parler mais déjà la salle entonnait debout les cantiques jésus s’est fait notre frère un sauveur nous est donné il vient à nous débonnaire et de grâce couronné ah qu’il est beau qu’il est charmant une étable est son logement un peu de paille est sa couchette il veut nos cœurs il les attend difficile de les arrêter en pleine extase amoureuse mon beau sapin roi des forêts que j’aime ta verdure quand par l’hiver bois et guérets sont dépouillés de leurs attraits mon beau sapin roi des forêts tu gardes ta parure dangereux d ’essayer de les réveiller en plein vol panique théosophique ma voisine palpitait je voulu poser sa main sur mon petit arbre mais elle me foudroya du regard quelle médiocrité dit-elle tu es vraiment dégradé borné tu ne comprendras jamais le sacré bon tant pis j’allume ma télé de poche retransmission du débat à la chambre sur les différentes techniques de stérilisation cinq cents députées se demandent s’il vaut mieux ligaturer à droite ou à gauche autre chaîne discussion sur l’avortement individuel ou en groupe résumé des catastrophes de l’année 5 000 morts au pakistan 40 au liban orient moyen-orient proche-orient occident devenant orient autre chaîne nous introduisons désormais sous le nom d’orthosexuels tous les sexes n’ayant pas leur autre en eux-mêmes et par conséquent incapables de le retrouver nulle part il y aura donc les orthos hétéros-homos et les hétéros homos-hétéros femmes et hommes prenant leurs tickets au fil des surfaces écoutez-moi maintenant comme des pommes d’or dans un filet d’argent telle est la parole dite selon ses deux faces maskiyyôth ciselures mailles sphère pleine polie le découpage extérieur laisse deviner l’intérieur lisez donc ici le filet ici là ici même ça s’écrit dehors sans répit mais dedans volume jamais rien d’acquis vanité fumée buée des buées une génération passe une autre vient la terre demeure en son sein le soleil se lève il se couche il se lève glisse et revient le vent tourne va retourne et les fleuves rejoignent leur plein la mer n’est pas remplie elle s’avale les torrents reculent s’étalent tout travaille au-delà des mots sans dessein l’œil s’ouvre voit revoit l’oreille entend se retend ce qui a été est sera et ce qui se fait sera refait s’enfuira rien de neuf pas un éclat pas un chat un temps pour naître un temps pour pourrir j’ai été sage et puis fou et de nouveau sage et de nouveau fou je m’éveille sage encore fou je m’endors plus fou mais plus sage la fébrilité m’habilite ma bêtise me subtilise plus je suis con plus je tourne en rond et plus j’atteins le fond des plafonds l’idiotie rejoint le génie qu’est-ce qu’un coït en définitive sinon une autocritique mais dis-moi pourrai-je encore avancer avec ce voile de sang sur la tête le visage enfoui dans le sang pourrai-je encore tenir longtemps dans ce sang et toi dis donc mon autre vas-tu enfin me répondre je m’ennuie de toi j’ai envie de toi je rêve de toi pour toi contre toi réponds-moi ton nom est un parfum répandu ta couleur éclate, parmi les épines fais revenir mon cœur avec du vin fais-moi une couverture de matin j’étouffe sous ce masque peau drainée arasée rien n’existe à part le désir cassé jeune en hâte les vieux disent qu’ils savent ils se tâtent on est toujours trop soumis par rapport à eux et plus ils s’écroulent et plus ils roucoulent et plus ils s’éteignent et plus ils enseignent terreur des fraîcheurs répression tuteur ils essayent de te refiler leurs renvois sons mythes paupières lourdes digestion ratée les filles adorent ça long regard derrière les lunettes main farfouillant braguette oh oui vacillant papa n’est-ce pas que je suis précieuse et berceuse en vérité ce monde est une invention de vieillards-fillettes et les fils hypofils aussi sont fillettes et les mères pareil les pères tout pareil le grand secret c’est ça foirage épouvante petite monnaie sacrifiée rusée recomptée défense de l’originaire refoulant foulant chevillé conflit d’or d’argent métal mis en pièces pérou mexique égypte gênes lisbonne séville amsterdam où sont passés les indiens les carolingiens ou encore les grecs les romains notre dieu progresse en habits chrétiens dominicains charles quint crédit titres femmes flotte noire brésil esclaves transférés bref il n’y a pas de bref je tente seulement de me réveiller et parfois j’y crois mais je tombe comme on s’élance enfant vers le tranchant comme on court tendu vers la cible comme on est tiré hein comme on est tiré invincible les forces reviennent lame noire brillante attendant rasoir attendant rendez-vous secret pour chacun comme si on était attendu expérience unique pas deux fois le même trou dans ce coin non chacun brisé en chacun chacune dissoute en chacune drap des légendes jeté par-dessus combien d ’années d ’univers 16 milliards si peu pas possible et nous nos plus vieux restes 3 millions à peine où ça plis d’afrique rift afar kenya sahara ghana ainsi petit à petit moins petit squelette fragile vase d’os pilé sous pathos appel cri grognement murmure flèches glotte et voilà miss karénine poil aigri diaphane isis planant sur la flotte je reviens je reviens passage moulé à l’envers trauma mou cervelle aspirée maniable crissement des fers frisés d’air entrée classée sous le casque baby engourdi langôsha langôsha morne traîne ma résurrection se dit je me lève des morts à la verticale des morts tombeau vide c’est-à-dire aussi berceau vide et vide aussi !’entrecuisses de l’humain maman c’est pourquoi on la voit dressée au pied de la croix aux abois c’est pourquoi ils sont bien forcés de la poser vierge autrement tout fout le camp espace temps géométrie biochimie tu comprends la découverte de l’effondrement les laisse inemployés nus en rade rien à continuer à mimer point brûlant néant accablant tu n’es plus qu’un souffle une trace
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Commentaire
(Journal correspondant à l’extrait de Paradis publié dans Tel Quel n ° 62).

Je viens de les border dans leurs lits. Maintenant, passage chuchoté de bénédiction à malédiction. Insistance sur la lettre R. Cancer, envers décalé, en impasse, de la grossesse : cellule proliférante non rejetée.
Limite de reproduction négative, explosion spasmée de l’échec à s’implanter dans l’auto-division. Auréole : signature de la figure peinte, retournement du corps sur lui-même, décollation, noir. C’est sacré, croulez. Son dans l’ombre, sombrez.

Dans l’ascenseur : vision de l’enfilade infinie des géniteurs, génitants-génités, visages tombant comme des écailles, tableaux sous tableaux, tunnel vide, Moi inconnu riant de moi connu, moi connu de moi inconnu riant de moi inconnu.

Freud (1935) : « les psychanalystes font une faute de pensée ( denkfehler ). Il ne faut pas s’obstiner, ainsi que le font la plupart, à vouloir tout expliquer du seul point de vue psycho-ontogénique. Si la féminité, si souvent, n’est pas, comme on dit, « acceptée », cela doit tenir à quelque chose de plus profond, de plus ancien, et qui est phylogénique, paléobiologique ».
« Avant toute répression morale, la sexualité en tant que telle éveille dans l’être vivant de l’angoisse ».
« Les premières masses protoplasmiques devaient redouter et la dissémination de leur substance et leur effraction ».
C’est ce que je vois.
Fièvre montant, liant et pliant : le délire aime le calcul des gouttes, des graines. Déclics, grimaces, pensée-cellules, moëlle-pensées. Narines, lèvres. Comme ils tombent, comme ils sont tombés. Trois jours de frissons, sans arrêt.

La demande d’enfant. Moi, justement, écrivant le passage dans l’« autre monde » (père impossible, abstrait). Nécessité aussi d’une vie « normale ».

Dansé toute la nuit. Le nom de celle qui m’embrassait dans l’oreille ? Bras, pupille. La tour.
Fin sur les banquettes. Ciel rose, ciel gris.

Le jardin, la maison là-bas : tout a été rasé, bâtiments, acacias, palmiers. Ce trou dans la ville en allant au cimetière. Il ne restait plus que la grille. Bulldozers, boue. Le matin dans les chambres. Elle venait, se glissait contre moi. La chapelle en face : mercredi des cendres. Tache noire, sur le front. Dies irae, dies illa. Grégorien, pierre blanche.

Visite au Séminaire. Dévotion, on les dirait prêts à chanter. Ecolières avec nœuds dans les cheveux. Appel du corps enfant fétiche pénis impossible christique. Leurs doigts. Elles le tressent. Ils notent tout, sans comprendre.

Maïmonide, Guide des égarés : « maskiyyôth sont des ciselures réticulaires, je veux dire où il y a des ouvertures formées de mailles extrêmement fines, comme les ouvrages des orfèvres ; on les appelle ainsi parce que le regard y pénètre. »
L’Ecclésiaste. Résumé : aucun sens ne remplit le sens. L’œil et l’oreille comparés aux cycles naturels (soleil, vent, fleuves, mer). Ceux qui demandent, à propos de Paradis, si « c’est fini », « où ça va », « pourquoi », « ce que ça peut faire comme ensemble ». Comme s’ils disaient : ah, non, tout ce que vous voudrez, pas la Bible (qu’ils n’ont d’ailleurs jamais lue).
Lueur du Cantique des Cantiques : « rose parmi les épines ».

Dessin rapide de pères gâteux avec filles.
Musique indienne : l’unité de division rythmique, dans le temps musical, a la durée de cinq clins d ’œil.
Le nombre cinq est consacré à Siva.
Les Apsaras et les Gand harvas sont réjouis par cette gamme de la cinquième note. Elle est appelée joyeuse. Le soleil est sa divinité.
Indra, dieu de la gamme du cheval vert.
Bharata décrit les six formes de rire employées en musique : sourire, rire, rire contenu, rire composé, rire moqueur, rire violent.

Livre médium de médias : programme ininterrompu, bulletins d’informations, conférences et cours trafiqués, articles, pseudo-scénarios, radio, télé, publicité, portraits chinois, vraies et fausses clés, charades, émanations de divans, enchevêtrement de cures, coïts, ridicules politiques et religieux, fausseté intégrale des croyances, le tout rythmé, emporté.

Haydn, quatuors : déséquilibre en haut comme en bas, sablier. Pas de fond. Violon-alto-violon, violoncelle ; violoncelle-violon-violon-alto, etc. Deux plus un, plus un.
Cristal. Vide. But : aile du mouvement perpétuel. Pourquoi 4.

Personnages : curés ; docteurs, profs, juges, flics, prostituées, artistes, militants, analystes — schizos, paranos, phobiques, hystériques, obsessionnels, pervers, etc. branchés-décalés dans l’histoire mondiale à retours d’histoires et raflés par elle.

Père, résultante des phallus possibles. Ange : signe algébrique de l’opération. Confirmé par vierge : pas réceptacle d’un phallus en particulier (d’une castration d’homme). Du coup : christ.
De quoi jouit une femme ? De l’ensemble des rapports sociaux. Père : l’espèce bafouille autour. Point mort.
Crise de paternité : hystérisation générale (fille faisant le fils, faux-père prenant ses fils pour ses filles), aplatissement de la perversion .
Baroque : trouille de découvrir que le pénis de la mère ne tient pas, n’a jamais été là. Maintien à tout prix du pénis anal (le trône et l’autel). D’où contorsion, moulage, chiure revenant devant (étoffes). Le baroque serre les fesses. Catastrophe imminente, stuc, struc. Plâtré d’horreur. Contre-réforme (vierge). Quelle idée de prendre une statue de Michel-Ange pour Moïse ou une sculpture du Bernin pour sainte Thérèse (c’est moins grave dans le dernier cas). Pourquoi la sculpture à la place d’un événement intense de castration. Fétiche : ombre portée, pétrifiée.

L’humanisme est l’apologie du ratage sexuel là où la religion en faisait un théâtre d’ombres.
Le fascisme, lui, trouve que ça n’est pas encore assez raté comme ça.

Mlle de Rousset, au fond, aime la Présidente de Montreuil. Elles jouissent de Sade en prison comme d’un enfant.

Femme : fonction d’interruption et en même temps de mise en réel de l’obsession sexuelle mâle déterminée par la castration.

Rapts de cellules, trafic de spermatozoïdes, détournement de chromosomes, virements d’ovules. Refoulement originaire.

Orfeo : il monte pour finir au ciel avec Apollon son « padre cortese ». Prairies, danses, vie immortelle. Eurydice reste en enfer.
Mallarmé

Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu’un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l’unanime pli

Autre éventail de Mademoiselle Mallarmé. Inceste père-fille. « Mon aile dans ta main ».
Hölderlin : « dans le lointain brille le temps des vignes ». (Bordeaux).

Versants des sexes. D’un côté, de l’autre. Paradis : les deux impossibles, parallèles non symétriques, mais dits quand même.

Grossesse réelle : axe père-fille
imaginaire : mère-fils
symbolique : père-fils
Interruption : mère-fille

Chères petites. Comme si je n’avais pas eu deux sœurs.

En principe, on ne doit pas parler de la Genèse, mais il faut parler de la sortie d’Egypte. Déchet dont se détache le sens. Effet de percussion son-syllabe.
Comme on s’élance enfant vers le tranchant, comme on est tendu vers la cible.
Stabat mater.
Zarathoustra : « Le sud le plus chaud n’est pas encore découvert pour l’homme ».
Entre Barcelone et Valence, le soir.
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Points, p. 63-67

de cette situation découle le flottement tactique du dollar comme de l’euro-dollar d’où flux et reflux dans les portefeuilles assurances métaux non ferreux sidérurgie construction immobilier descente et montée des titres chlorés ou peroxydés des obligations emprunts conversions dividendes notamment chez moulinex intercom air-liquide electrobel usinor nestlé pendant que hachette peut être considéré comme la deuxième affaire mondiale d’édition et de distribution de livres périodiques journaux derrière le groupe américain time effectif 5895 et qu’à mon avis les revendications féminines sont dues principalement à la féminisation accélérée du travail salarié non productif il va sans dire mesdames et messieurs que la concentration étant poussée par fusion des deux procès de capital engagé largement sur ses deux faces condensées entraîne une extension considérable de la rotation amoindrie et une diminution non moins considérable de l’hyperrotation coulante comme quoi nous pouvons envisager dès maintenant à la fois une parcellisation des sous-ensembles déjà branchés et au contraire là est la nouveauté une cristallisation progressive des branchements périodiques vous voyez à quel point sont réfutées les hypothèses de chercheurs comme l’italien malire sans parler des études plus ambiguës du britannique pressbook je garde en revanche la définition d’ensemble je dis bien d’ensemble de la prolifération profilée du marché tout en ajoutant le calcul diagonal du rétrécissement des aires d’influence supprimant dès lors la notion dépassée d’interconnexion tendancielle encore défendue c’est son droit par le soviétique kochek pour promouvoir celle de balancement centré sur fréquence variable laquelle nous amène directement à saisir l’ensemble je dis bien l’ensemble des transferts en cours les conflits inférieurs et supérieurs du moyen-orient mais aussi l’entrée de l’inde dans l’orbe atomique la crise du poisson en islande ou du mouton frisé en nouvelle-zélande de même que le nationalisme ukrainien j’ajoute que mes conclusions ont l’avantage sur celles de mes concurrents de se situer dans une fourchette beaucoup plus étroite dont la marge d’erreur n’est guère que de 0,099 % la dernière illustration de ma méthode étant les élections du monarque de la république française où j’ai réussi à obtenir la réponse en introduisant simplement dans l’ordinateur les énoncés suivants d’un côté tic facial droit claquement de langue descendance louis 15 exposant doublé tva de l’autre veillée des chaumières bassin morne hésitation dentaire décrochée mais compatissante la machine a tranché milliard de secondes comme le peuple lui-même dont vous constatez qu’on pourrait finalement se passer ok ok n’empêche que les résultats de nos services sont ces temps-ci parfaitement spectaculaires exemples le chancelier coincé au dodo le colonel avec un petit matelot le maréchal avec son propre fils le président en pleines bandes magnétiques le secrétaire général avec la dactylo du premier ministre promue depuis à la chambre des lords pendant que la sténo s’occupe maintenant des japonais peu importent les noms d’autres viennent ce seront les mêmes l’histoire dans le deuxième monde rentre dans un sur-place intégral ce qui compte c’est le conte de fées toujours le même la citrouille oui oui la citrouille très important la citrouille encore et partout en réalité je l’avais épousé sans amour je m’en aperçus de plus en plus vite surtout avec l’agrandissement de l’appartement dont j’espère qu’il va se tirer bientôt c’est normal que l’homme laisse à la femme les murs les objets les disques alors elle me dit je crois que je vais me payer une analyse avant de mourir la super bien sûr la plus chère et la voilà qui va raconter nos petites freudaines plus les siennes au grand dépotoir après quoi elle vient me trouver dis on va baiser je me sens toute chose après cette séance le dépotoir lui ne sait plus où donner de l’oreille ça sort par centaines elles veulent toutes se faire entendre en ce point lui faire miroiter le trop tard perdu sous cambrure aïe l’enfant du père cacochyme avec castration symbolique du fils insoumis ça c’est sucré croyez-moi vrai gâteau sidéral interne conséquence montée de l’abscendantal à la bouse de paris benedicat vos omnipotens deux tampax vobiscum je vous en veux pas mes chéries c’est logique il faut penser à caler un peu votre vie la vieillesse est longue autant vendre les actions à temps c’est pas moi qui vous reprocherai de tirer des traites sur mon foutre quelques gouttes distraites et hop une carrière vous voilà belles organonnes et eux de tendre leurs mains tremblantes vers ces corps rutilants qui ont connu mes montagnes mes fleuves allons allons soyons sérieux messieurs une femme touchée par la grâce par le mugissement rigoureux du rythme ça mérite que vous montiez les prix n’oubliez pas que je vous cède ici du matériel rapide haute-fréquence une expérience affinée du vide en chaleur mais non mon cher vous me proposez là tout au plus un cours moyen à peine une circulation de potins primaires je ne suis pas dans la formation des cadres moi aujourd’hui rugit-il je vous dirai ce qui sépare définitivement l’homme de la femme il y eut un frisson les minets se cramponnèrent à leurs cheveux longs les minettes mordirent leurs crayons mais d’abord nous allons relire un brin d’aristote ça y est il recommence soupira une blonde tu vois claudie je te l’avais dit mais claudie était déjà en train de draguer une valeur en hausse dans la confidence elle ignorait qu’était en train de s’écrire au tableau la formule topo­ logique l’équation centrale bien qu’obliquement présentée bref ce que son père et sa mère auraient donné cher pour l’éviter elle et en plus s’éviter l’un l’autre est-ce que claudie est en analyse mais oui pour qui la prends-tu elle est très bien je t’assure en réalité la révolution n’a pas encore produit tous ses effets ses cascades de déplacements mystifiés il reste encore beaucoup de sacré à tondre avant d’avoir sous les yeux le rapport nu direct ennuyeux la cause découpée du suicide ou du jeu sans bornes mon enseignement cria l’autre on aurait entendu voler une mouche le grand art de gueuler n’importe quoi l’air enragé sépulcral tuteur ça s’appelle faire le coup du commandeur en piqué sur la houle pressée des mineurs ça s’appelle fouler du fœtus à travers le zeus du trou d’balle les actionnaires serrèrent leurs jetons les administrateurs vérifièrent leurs cases les jurys d’hystériques ad hoc glissèrent leurs mains sous la table et entremêlèrent leurs doigts consacrés à la tête marbrée de méduse au carré de l’hypoténuse c’était beau comme du bossuet greffé sur mabuse comme de l’orson welles repris par mounet-sully mon enseignement hurla-t-il m’aimez-vous enfin oui ou merde oui dirent les filles merde dirent les garçons voilà la démonstration était faite sauf que les filles pendant un quart de seconde avaient été garçons et les gar­çons filles le temps que passe
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Vidéo de Philippe Sollers
Dialogue autour de l'oeuvre de Philippe Sollers (1936-2023). Pour lire des extraits et se procurer l'essai SOLLERS EN SPIRALE : https://laggg2020.wordpress.com/sollers-en-spirale/ 00:04:45 Début
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