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EAN : 9782844184382
148 pages
La Part Commune (07/09/2023)
4.33/5   9 notes
Résumé :
De retour dans la ville de sa jeunesse, Paul, ancien professeur de géographie et écrivain en attente de succès, est entraîné dans une série d'événements étranges après avoir accepté un emploi mystérieux : suivre des inconnus au hasard pour établir des circuits intimes de la ville. Au fil de ses déambulations urbaines, d'allers-retours entre sa mémoire te le réel, il est confronté à son existence, à son passé et son identité.
Dans ce labyrinthe narratif qui év... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En retournant cette année au Festival Rue des livres de Rennes, je me suis arrêtée sur le stand des éditions La Part Commune. de Jeff Sourdin, j'avais déjà lu Ripeur, que j'avais beaucoup aimé, acheté également lors d'un ancien passage à Rennes. J'ai choisi ce titre, moins par l'évocation de Jorge Luis Borges en quatrième de couverture (quoique) qu'en raison du résumé, qui m'a rappelé un autre livre, l'Emploi du temps de Michel Butor, lu il y a très longtemps, mais qui m'avait marqué… Paul est revenu dans la ville où il a vécu toute sa jeunesse. Ancien professeur de géographie, il essaye de réussir dans une carrière d'écrivain qui peine à démarrer. Un jour, il tombe sur une annonce. On recherche quelqu'un capable de suivre des inconnus dans la ville et de noter les circuits qu'ils empruntent. La mission est correctement rémunérée et semble sérieuse. Elle émane à priori du service culturel de la municipalité. Après quelques ajustements, Paul se prend au jeu, fait ses rapports journaliers avec enthousiasme, et se glisse dans un mécanisme de filatures auquel il ne pensait pas adhérer. Pourtant, des détails l'intriguent, des coïncidences ont lieu, et il finit par remarquer un étrange homme au chapeau… J'ai beaucoup aimé cette déambulation dans une ville, qui pourrait être Rennes, et qui prend rapidement un tour fantastique ou absurde. le lecteur perd sa boussole dans le labyrinthe qu'élabore pour lui Jeff Sourdin, mais peut se questionner ensuite sur ce qu'est l'identité, la solitude, le pouvoir d'une ville sur ses habitants. Une perte de repères bien menée et un intéressant objet littéraire !

Lien : https://leslecturesdantigone..
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C'est avec un grand plaisir que l'on retrouve un roman de Jeff Sourdin. Cet auteur de la Part Commune – il y a publié ses quatre précédents romans – nous propose cette fois un roman à la fois tendre et étrange, où il est question de "Filature(s)"...

De retour dans la ville de sa jeunesse, Paul, professeur ayant cessé d'exercer pour se donner le temps d'écrire, trouve un job bien particulier. Il s'agit de suivre au hasard des gens dans la rue, de photographier ces personnes et les lieux traversés puis d'écrire les rapports de ces filatures. Placées sous le couvert d'une oeuvre culturelle future qui sera dévoilée au public quelques mois plus tard, Paul ne se méfie pas. Tout comme il ne se méfie pas de cet autre « Paul », curieux artiste-organisateur qui l'emploie.
Paul et Paul ?
Déjà le lecteur s'étonne, revient quelques pages en arrière, tente de comprendre. Mais non, rien ne l'alerte. Alors, il suit le premier Paul à travers ces déambulations qui sont autant de trajets où les souvenirs de sa jeunesse estudiantine remontent à la surface. Pourtant, le mystère semble s'épaissir quand Paul se sent lui-même suivi et surtout quand il découvrira ce que fera de son « travail » le second Paul, son commanditaire.
En deux parties de 19 chapitres chacune, entrecoupées d'une longue Nouvelle étrange, signée P.A. – lequel des deux Paul ? – dont on ne saura pas le sens, mais qui ouvrira bien des possibles à la fin du roman.

On ne peut s'empêcher de penser à Borges, à Kafka, ou même au Julien Gracq de "La forme d'une ville". A moins qu'il ne faille relire Paul Auster que cite Jeff Sourdin et qui porte les mêmes initiales que les deux Paul de l'histoire... Mais, après tout, inutile de chercher des inspirateurs, il s'agit d'abord de la petite musique de Jeff Sourdin, celle qui nous a enchantée dans "Ripeur", "Le Clan des poissards", "Ecrire en deuxième division" ou le très beau "Pays retrouvé".

A la fois tendre et nostalgique, ironique aussi, son écriture est capable de mystères et d'inquiétude, entrainant son narrateur à poursuivre une chimère pour finalement tenter de comprendre qui il est vraiment et quelle sera sa propre oeuvre à venir.
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Paul revient dans la ville où il a passé sa jeunesse (ville jamais nommée mais que j'ai reconnu facilement, y habitant) et trouve à se loger dans la tour H, mythique. Ecrivain en attente du grand livre qui le fera connaître, il accepte un travail assez mystérieux, où il s'agit de suivre des habitants afin de faire une étude sur les circuits habituels de la population.

Chaque semaine, Paul doit envoyer un rapport des flux qu'il a suivi, avec une photo de la "cible" prise de dos ou de trois quart. Il peut ajouter à cette analyse une impression personnelle.

Le voici donc arpentant les rues, choisissant les personnes au hasard, passant de l'une à l'autre, découvrant des quartiers, repérant des anciennes connaissances ... et écrivant des rapports de plus en plus détaillés.

Et puis ... cette première partie qui incite à l'introspection et au flânage, va complètement être chamboulée par une deuxième partie très courte, en forme de renversement de situation, avec un questionnement sur le contrôle de la vie de Paul.

La troisième partie revient sur les traces des filatures, visibles par tous, et l'interrogation sur l'identité de Paul et son rapport à lui-même.

Diablement intelligent !

Un petit livre étonnant qui nous ouvre un dédale de possibles.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Je viens de terminer mon premier roman de Jeff Sourdin et ... Waouh !

Une claque littéraire.

Pour tout vous avouez, au début, je ne comprenais pas trop où voulait en venir l'auteur, alors, je me suis simplement laissée prendre au jeu de la filature avec Paul dans les rues de son passé. J'ai adoré les descriptions de l'auteur, j'ai réussi à m'immerger rapidement que ce soit au niveau des personnages que des lieux.
Une fois la première partie terminée, je reste bouche bée. Je me dis que non, c'est injuste, l'auteur ne peut pas nous laisser comme ça.

Arrive à deuxième partie, qui m'a semblé très très intéressante philosophiquement et humainement parlant. D'ailleurs, je l'ai lu deux fois pour m'en imprégner totalement.

Et la 3eme partie, le clou du spectacle, qu'on commence à entrevoir et à comprendre quand on se refait le fil de l'histoire. Et que dire ? A part bravo à l'auteur d'avoir réussi à traiter de l'identité, du passé, de l'impact qu'il a sur nos vies, des regrets, des choses qui seraient à refaire et surtout surtout : Notre positionnement face à tout ça. Qui sommes nous vraiment ?

Je n'en dis pas plus car je n'ai pas envie de spoiler les futures lecteurs, mais ce roman est à lire, et à lire aussi entre les lignes. Il pousse à la reflexion. Merci à Paul, Rebecca, Alice, Abel, Nikola. Merci à l'auteur et belle lecture à vous !
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Avec Filature(s), Jeff Sourdin file une métaphore kafkaïenne et subtile de la réalité de l'écrivain confronté à la relation complexe et tourmentée avec son narrateur, "double fantasmé" tout puissant, voire tyrannique, au fil de déambulations savamment orchestrées dans l'architecture du récit-ville. Réel et fiction, faits et imaginaire, passé et présent se mélangent et se confondent, de détricotage en reconstruction, les images se superposent et l'on "revient sur nos pas pour effacer nos propres traces". Mais qu'advient-il de l'auteur soumis à l'emprise diabolique de sa voix narrative qui lui "vole jusqu'à son âme", réduit à une simple marionnette ballottée dans le grand labyrinthe des mots, invisible, anonyme, et dont le portrait s'affiche partout dans les rues? Quand vivre et écrire sont devenus indissociables, qu'une part de soi enfouie menace de remonter à la surface, "le corps est un, l'esprit multiple et l'imaginaire sans fin. Ne crains rien".
Rien à craindre vraiment? Il est pourtant une diagonale du vide où résonnent les noms d'écrivains "que nul ne connaît, ne fréquente, ne rencontre", hommage poignant aux plumes lumineuses et amies sous des cieux littéraires menaçants. Ceux qui les connaissent les reconnaîtront.
Reste l'écriture, "remède contre la fuite, refuge contre le vide", un fil solide sur lequel avancer, danser parfois, à défaut de reprendre pied dans le réel, qui, comme disait Lacan, est insupportable.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le temps fait une œuvre d'élimination dont les rescapés gardent bien de témoigner.
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A croire que le hasard n'a besoin d'aucun artifice pour poursuivre son ouvrage.
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Toutes les villes se ressemblent sous la pluie.
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