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Philippe Raynaud (Autre)
EAN : 9782080419026
304 pages
Flammarion (05/04/2023)
4.07/5   214 notes
Résumé :
Voici le premier texte de philosophie politique qui s'attache à comprendre cette part de l'Occident qui n'est pas l'Europe : l'Amérique. Jusqu'au XVIIIème siècle, l'Occident désignait en effet toujours la Vieille Europe ; puis, à partir de la Révolution américaine, une pointe de l'Occident se développe hors d'Europe...
Ce que Tocqueville dit des élections, de la foule, de la presse, de l'opinion, des moeurs ou des armées, s'applique toujours à notre monde mod... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Opposition entre Liberté et Égalité – Analyse de Tocqueville de la Démocratie en Amérique

Il est avec Rousseau le plus profond analyste de la passion démocratique et du lien secret qui unit l'individualisme bourgeois avec la croissance infini de l'État administratif et l'exercice moderne du pouvoir sans contrôle. Il pense que la société est ce que les hommes en font : ainsi, les sociétés démocratiques peuvent être libérales ou despotiques. La passion pour l'égalité constitue une menace pour la liberté !




L'omnipotence de la majorité et l'absence de recul critique des individus ouvrent la voie au danger majeur qui guette les sociétés démocratiques : un despotisme d'un type nouveau que Tocqueville voit se profiler dans la transformation des hommes et de leurs passions. Les hommes démocratiques sont dominés par deux passions : celle de l'égalité et celle du bien-être et ses « petits et vulgaires plaisirs » (= recherche de la satisfaction matérielle), et ils sont prêts à̀ s'abandonner à un pouvoir qui leur garantirait de satisfaire l'une et l'autre, même si c'est au prix de l'abandon de leur liberté. Comment les hommes pourraient-ils être conduits à renoncer à cette dernière ?

À travers un mécanisme progressif et subtil qui amène les individus à confier de plus en plus souvent leur destinée entre les mains de l'État. Dans une société démocratique, il semble effectivement plus simple de s'en remettre à lui pour assurer une extension de l'égalité des conditions qui commence dans le domaine politique et qui est encadré par des lois. C'est l'État qui a pour charge leur élaboration et leur mise en oeuvre puisque lui seul est à même d'apporter l'uniformité de traitement que requiert ce type de société.

À partir de là, l'État peut progressivement mettre les individus à l'écart des affaires publiques (« les fixer dans l'enfance ») puisqu'il fait si bien à leur place ce à quoi ils aspirent. Enfin, fort de cette légitimité, et pour toujours mieux réaliser l'égalité et le bien-être, il peut étendre sans cesse les « règles compliquées, minutieuses et uniformes » qui encadrent la vie sociale jusqu'à étouffer toute velléité (= intention) d'autonomie. le despotisme prend ainsi la forme d'un contrôle d'autant plus pernicieux qu'il se donne les couleurs de la démocratie. Ainsi, on arrive à̀ l'égalité (en apparence) sans la liberté. Les tyrans peuvent ainsi surgir en promettant au peuple de protéger sa quiétude (= préserver sa situation, garantir la progression son confort matériel) et de lui éviter les inconvénients de l'anarchie qui résulte d'une liberté excessive. C'est essentiellement dans un renoncement à la liberté que se trouve, selon Tocqueville, le danger majeur pour la société démocratique. Mais, c'est dans la préférence pour l'égalité qu'il faut rechercher l'origine des maux de la société démocratique. Ainsi, l'égalité isole et affaiblit les hommes conduisant à l'individualisme, au goût du bien-être, au repli sur soi et au désintérêt pour la chose publique.

La passion pour l'égalité l'emporte sur la liberté parce que la liberté suppose des efforts et des sacrifices (réaction, mobilisation, action, risques, ...) alors que l'égalité rend les choses plus faciles et procure des jouissances immédiates. L'homme démocratique fait en quelque sorte le choix de la simplicité. Mais ce choix le place dans une situation de servitude et de dépendance de trois façons :

- Soit à travers la tyrannie de la majorité.

Tocqueville se préoccupe plus particulièrement de la règle de la majorité, qui, bien qu'au coeur du fonctionnement des régimes démocratiques, n'est pas sans effets pervers. Chacun sait qu'à défaut d'être en mesure d'atteindre en toutes circonstances l'unanimité, un régime démocratique fonctionne selon la règle de la majorité. D'après cette règle, la majorité peut imposer ses décisions à la minorité dans la mesure où elle est censée représenter la volonté « du plus grand nombre ». Mais si elle agit comme si la minorité n'existait pas, qu'elle en ignore absolument les intérêts et les avis, pire, qu'elle l'opprime, on est en présence d'une tyrannie curieusement exercée au nom de la démocratie.

- Soit à travers la tendance au conformisme.
Selon Tocqueville, la démocratie engendrerait le conformisme dans les opinions. Les idées et les avis de chacun se ralliant nécessairement à l'avis général et majoritaire, cela peut aboutir à des dérapages qui consisteraient à combattre les croyances et points de vue qui s'éloignent de ceux du plus grand nombre, à tel point qu'ils ne peuvent plus s'exprimer. On voit poindre ici le risque de l'individualisme : la société démocratique transforme le lien social en faisant émerger un individu autonome. C'est une source de fragilisation qui peut déboucher sur une attitude de repli sur soi. Comment ce que Tocqueville appelle l'individualisme peut-il naître de la démocratie ? En favorisant l'égalité et l'accroissement du bien être matériel, la société démocratique brise les liens de dépendance entre individus et entretient l'espérance chez l'individu que son bien être matériel peut encore s'accroître sans qu'il ait à compter sur autrui. Il devient ainsi parfaitement possible pour son existence privée de s'en tenir aux siens et à ses proches. L'égalisation des conditions en rendant ainsi possible l'isolement vis-à-vis d'autrui remet en cause le lien social ainsi que l'exercice de la citoyenneté.
- Soit à travers le despotisme égalitaire.

Tocqueville dénonce l'absence d'indépendance d'esprit et de liberté de discussion en Amérique et va même jusqu'à comparer la difficulté d'exprimer une opinion critique à celle qui pouvait exister en France sous la monarchie : comme il fallait commencer par flatter le roi pour avancer une opinion hardie, il faut, en Amérique, commencer par flatter le peuple si on veut arriver à s'exprimer.
Quand toutes les opinions sont égales et que c'est celle du plus grand nombre qui prévaut, c'est la liberté de l'esprit qui est menacée avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer pour ce qui est de l'exercice effectif des droits politiques. Cette situation peut conduire à une certaine démagogie de la part des hommes politiques qui promettent beaucoup pour plaire au plus grand nombre. « Make America Great Again », de Reagan à Trump. On peut voir très clairement une traduction politique de ce despotisme dans l'annexion concomitante de la Crimée par Potemkine (1783) et le voyage de Catherine II (1787).

La société démocratique peut donc conduire ses membres à abandonner, presque volontairement leur liberté tant ils sont aveuglés par les bienfaits qu'ils attendent de toujours plus d'égalité. Éblouis par l'enrichissement, le désir d'une plus grande satisfaction matérielle et la recherche du confort individuel diminuent la vie culturelle, les citoyens oublient de participer à la vie politique qui, du même coup, s'appauvrit. le premier danger de la société démocratique est donc de pousser les citoyens à s'exclure de la vie publique qui devrait pourtant être une préoccupation essentielle.
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Je commence par recopier 2 paragraphes de wikipedia, qui, par l'excellence de leur analyse, ne méritent pas d'être paraphrasés :

"L'aspect visionnaire de cette oeuvre a marqué les esprits. de fait Tocqueville a prédit plusieurs événements qui se sont réalisés au fil du temps. Ainsi de la question de l'abolition de l'esclavage qui allait déchirer les États-Unis au cours de la Guerre de Sécession (1861-65); de la disparition des nations indiennes (« Je crois que la race indienne de l'Amérique du Nord est condamnée à périr, et je ne puis m'empêcher de penser que le jour où les Européens se seront établis sur les bords de l'océan Pacifique, elle aura cessé d'exister »1); de l'émergence des États-Unis et de la Russie comme super-puissances2, menant à une bipolarisation (situation que le monde connaîtrait sous le nom de guerre froide), du rôle croissant de l'administration dans la vie des citoyens, comme conséquence de l'exigence d'égalité de ceux-ci, ou bien encore du renoncement des citoyens à leur liberté au profit d'une plus grande égalité, comme cela eut lieu au xxe siècle dans les sociétés totalitaires. Plus discutable peut être sa prédiction de la violence entre les partis politiques et du jugement des sages par les ignorants.

De fait la démocratie américaine comportait, selon Tocqueville, des faiblesses potentielles : le despotisme populaire, la tyrannie de la majorité, l'absence de la liberté intellectuelle, faiblesses conduisant à la dégradation de l'administration et occasionnant la chute de la politique bénéfique, de l'éducation et des belles-lettres. Notons que si de la démocratie en Amérique fut rapidement reconnue comme une oeuvre majeure par nombre de commentateurs, elle fut aussi critiquée pour certaines lacunes : ainsi de la quasi absence de la mention de la pauvreté dans les grandes villes (même si l'on peut faire valoir que dans les années 1830, au moment où Tocqueville rédigeait son livre, la pauvreté n'était pas aussi répandue ni aussi critique qu'elle le devint plus tard dans les villes américaines), et d'une façon plus générale de l'impasse faite par l'auteur sur la question sociale."

Pour ma part, j'ajouterai que la qualité et le défaut simultanés de la démarche de Tocqueville résident dans son côté très "intuitif" : il énonce des enchaînements qui ne sont logiques que pour lui-même. Cela lui permet une très grande fluidité, certaines fulgurances visionnaires, mais se paye par quelques aberrations totales.

Il fonctionne beaucoup par a priori. Un tel livre devrait donc être normalement imbuvable. Et pourtant, il a une telle acuité d'observation, sans doute poussée par une volonté de neutralité où on reconnaît la figure de l'honnête homme en proie à de sincères interrogations, qu'on lui pardonne tant sa démarche apparaît, finalement, très originale voire rafraîchissante à un chercheur du XXIème siècle.

D'autant que l'on a rarement l'occasion de revenir 200 ans en arrière, pour y lire la photo d'un pays de la plume d'un homme qui nous parait incroyablement contemporain dans ses réflexions (sur la justice ou la décentralisation, par exemple).

La seule chose réellement choquante en 2020 est la quantité de jugements à l'emporte-pièce portés sur le peuple, sur les "sauvages", sur les motivations des hommes... Cela nous montre que le politiquement correct et l'auto-censure qu'elle induit, souvent critiqués, peuvent avoir du bon, puisqu'ils nous épargnent, au moins sur les sujets identifiés comme sensibles, de telles bavures.

D'une manière générale, la manière dont Tocqueville établit un pont entre l'Antiquité, la pensée des Lumières, et ce que va devenir la philosophie économique et politique, est très fertile en idées pour son lecteur de 2020.
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Depuis la sinistre année 1958 en France, j'imagine assez bien comment Montesquieu, le théoricien de la séparation et de l'équilibre des pouvoirs, doit se retourner dans son tombeau! le bonapartisme triomphant en 1958 a donné au pays son monarque élu, son parlement croupion rabaissé au statut de chambre d'enregistrement des lois (49.3), son pouvoir judiciaire inexistant puisque simple "autorité" dont l'indépendance est à ce point chimérique qu'on nous en rebat les oreilles à chaque occasion, comme un mauvais slogan publicitaire... Il est vrai toutefois que plus c'est gros, plus ça passe!
Que dirait Tocqueville de tout cela?
“Je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu'en matière de gouvernement la majorité d'un peuple a le droit de tout faire, et pourtant je place dans les volontés de la majorité l'origine de tous les pouvoirs. Suis-je en contradiction avec moi-même ? Il existe une loi générale qui a été faite ou du moins adoptée, non pas seulement par la majorité de tel ou tel peuple, mais par la majorité de tous les hommes. Cette loi, c'est la justice. La justice forme donc la borne du droit de chaque peuple. Une nation est comme un jury chargé de représenter la société universelle et d'appliquer la justice qui est sa loi. le jury, qui représente la société, doit-il avoir plus de puissance que la société elle-même dont il applique les lois ? Quand donc je refuse d'obéir à une loi injuste, je ne dénie point à la majorité le droit de commander ; j'en appelle seulement de la souveraineté du peuple, à la souveraineté du genre humain. Il y a des gens qui n'ont pas craint de dire qu'un peuple, dans les objets qui n'intéressaient que lui-même, ne pouvait sortir entièrement des limites de la justice et de la raison, et qu'ainsi on ne devait pas craindre de donner tout pouvoir à la majorité qui le représente. Mais c'est là un langage d'esclave. Qu'est-ce donc qu'une majorité prise collectivement, sinon un individu qui a des opinions et le plus souvent des intérêts contraires à un autre individu qu'on nomme la minorité ? Or, si vous admettez qu'un homme revêtu de la toute-puissance peut en abuser contre ses adversaires, pourquoi n'admettez-vous pas la même chose pour une majorité ? Les hommes, en se réunissant, ont-ils changé de caractère ? Sont-ils devenus plus patients dans les obstacles en devenant plus forts ? Pour moi, je ne saurais le croire ; et le pouvoir de tout faire, que je refuse à un seul de mes semblables, je ne l'accorderai jamais à plusieurs.”
Chaque jour qui passe, avec son lot d'actualité ahurissante qui en vient à me faire dire qu'il ne reste décidément plus grand chose des idéaux de 1789, eux-mêmes en partie inspirés de la naissance de la démocratie en Amérique, m'incite à souhaiter que l'oeuvre du grand Alexis de Tocqueville sorte massivement des rayons des bibliothèques pour tomber entre les mains du plus grand nombre de citoyens. Avant qu'il ne soit trop tard...
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Une oeuvre visionnaire ! Malgré quelques conjectures un peu douteuses-conjectures secondaires, sans incidence sur le reste, heureusement-cet ouvrage reste un magnifique traité sur la démocratie, ou la démocratie, dans " ses penchants", comme dit Tocqueville, est magnifiquement décodée. Grand et bel ouvrage ! A lire de toute urgence !
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A l'heure de Trump, il semble tout indiqué de se plonger dans quelques réflexions classiques sur la démocratie américaine.

Tocqueville découvre aux Etats-Unis non seulement un système politique original mais aussi et surtout une société nouvelle, basée sur l'égalité : aucun homme – les femmes, ça viendra, mais Tocqueville est un peu frileux à leur sujet – n'est intrinsèquement supérieur à un autre. Certes, il existe des différences de fortune mais celles-ci ne sont pas ancrées dans un ordre immuable. le pauvre peut s'enrichir et le riche dégringoler au bas de l'échelle sociale.

Ce principe d'égalité est à la base de toute démocratie. Si on l'oublie, on retombe dans l'aristocratie, c'est-à-dire le pouvoir de quelques-uns, par exemple les requins de la finance. Si les démocraties d'aujourd'hui sont malades, c'est qu'elles ont tendance à oublier l'égalité, certaines castes se croyant au-dessus des autres.

Face à ces démocraties dévoyées, les appels au peuple sont souvent grossiers, démagogues et populistes, pour employer des mots à la mode. Ils n'en sont pas moins nécessaires, afin que ne meurent pas les fondements d'une société qui permet à tout individu d'espérer y vivre dignement.

La démocratie en Amérique n'est pas morte. Elle a juste besoin de retrouver l'égalité qui la fonde.

Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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critiques presse (1)
LeMonde
11 juin 2021
La trajectoire singulière d’un grand penseur de la société et de la politique modernes s’y reflète dans une langue superbe.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Les croyances dogmatiques sont plus ou moins nombreuses, suivant les temps. Elles naissent de différentes manières et peuvent changer de forme et d’objet; mais on ne saurait faire qu’il n’y ait pas de croyances dogmatiques, c’estàdire d’opinions que les hommes reçoivent de confiance et sans les discuter. Si chacun entreprenait luimême de former toutes ses opinions et de poursuivre isolément la vérité dans des chemins frayés par lui seul, il n’est pas probable qu’un grand nombre d’hommes dût jamais se réunir dans aucune croyance commune.

Or, il est facile de voir qu’il n’y a pas de société qui puisse prospérer sans croyances semblables, ou plutôt il n’y en a point qui subsistent ainsi; car, sans idées communes, il n’y a pas d’action commune, et, sans action commune, il existe encore des hommes, mais non un corps social. Pour qu’il y ait société, et, à plus forte raison, pour que cette société prospère, il faut donc que tous les esprits des citoyens soient toujours rassemblés et tenus ensemble par quelques idées principales ; et cela ne saurait être, à moins que chacun d’eux ne vienne quelquefois puiser ses opinions à une même source et ne consente à recevoir un certain nombre de croyances toutes faites. Si je considère maintenant l’homme à part, je trouve que les croyances dogmatiques ne lui sont pas moins indispensables pour vivre seul que pour agir en commun avec ses semblables.
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Ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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La véritable dignité des manières consiste à se montrer toujours à sa place, ni plus haut, ni plus bas; cela est à la portée du paysan comme du prince. Dans les démocraties, toutes les places paraissent douteuses; d’où il arrive que les manières, qui y sont souvent orgueilleuses, y sont rarement dignes. De plus, elles ne sont jamais ni bien réglées ni bien savantes.
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Dans les siècles de foi, on place le but final de la vie après la vie [...]. Ceci explique pourquoi les peuples religieux ont souvent accompli des choses si durables. Il se trouvait qu'en s'occupant de l'autre monde, ils avaient rencontré le grand secret de réussir dans celui-ci [...]. Dans les siècles d'incrédulité, il est donc toujours à craindre que les hommes ne se livrent sans cesse au hasard journalier de leurs désirs et que, renonçant entièrement à obtenir ce qui ne peut s'acquérir sans de longs efforts, ils ne fondent rien de grand, de paisible et de durable. S'il arrive que, chez un peuple ainsi disposé, l'état social devienne démocratique, le danger que je signale s'en augmente.
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A l'approche de l'élection, le chef du pouvoir exécutif ne songe qu'à la lutte qui se prépare ; il n'a plus d'avenir ; il ne peut rien entreprendre et ne poursuit qu'avec mollesse ce qu'un autre peut-être va achever.

(Chapitre 8 Réflexions sur le régime présidentiel)
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