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EAN : 9782715219953
96 pages
Le Mercure de France (21/02/1997)
3.76/5   31 notes
Résumé :
Pourquoi de jeunes chevaux gris pommelés tourmentent-ils un cheval pie ? Parce qu'il est différent.
Léon Tolstoï est un pur-sang, un génie, mais «pie» dans la vie et dans la littérature.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'éditeur reprend dans cet opuscule deux nouvelles extraites de « La Tempête de neige et autres récits ». « Le Cheval », écrit en 1885, et « Albert », achevé en 1858. Résultat d'une découpe à deux euros et secret d'une mystérieuse réunification que ne dévoile pas la courte introduction. A chacun d'en découvrir le sens et la vertu ou l'inutilité. le meilleur est sans doute ici dans la lecture. Avec Tolstoï. D'abord à cheval et ensuite dans un petit bal à Saint-Pétersbourg. Deux domaines où il est souverain.

« Le Cheval »: À une troupe de jeunes chevaux vraiment trop folâtres ayant pris la sévère habitude de l'importuner un vieux hongre au bout du rouleau, « grave et méditatif », reconnu par une vieille pouliche qu'il avait jadis « honorée », finit par révéler l'infortune de son destin. Toute la troupe soudainement assagie se rassemble autour de l'Arpenteur (c'est son nom) dans l'enclos à la tombée du jour pour écouter l'animal pendant cinq nuits. Sous la robe « pie » qui valut jadis au vieux cheval son rejet par les hommes sa fougue retrouvée rythme le climat réaliste de cette belle fable cruelle qui est surtout une méditation désenchantée sur la nature humaine et porte un regard lucide sur la décrépitude de la vieillesse. L'écriture de Tolstoï fait merveille avec ses évocations puissantes magnifiant la beauté animale cavalière et ses charges, par animal interposé, contre l'iniquité des hommes. L'écrivain, en vieux cheval, laisse deviner en filigrane la révolte des années de vieillesse aggravée après la crise de 1880.

« Albert » : Un petit bal à Saint-Pétersbourg offre des pistes plus dansantes à un officier fatigué de la vie qui s'ennuie au milieu de l'amusement des autres. Ecriture de jeunesse qui aborde la lassitude de la maturité et la dégringolade d'un artiste. L'ambiance de cette petite fête laisse entrevoir les plus brillantes à venir de "La Guerre et la Paix" (cf. la soirée inaugurale du roman donnée par la dame d'honneur de l'impératrice). La réception présente n'a ni leur brio ni leur faste … L'enjeu n'est pas le même, plus resserré ici. Quarante-trois pages. Délessov terrassé d'ennui tombe sous le charme du violon d'un musicien étrange, intrus à cette réunion, et se laisse envahir par les notes d'une « Mélancolie en ré majeur » où il retrouve intacte la fièvre de ses bonheurs passés, inconsolable d'une jeunesse révolue. Il prend le violoniste, Albert, sous sa coupe et lui offre l'hospitalité… Amples réflexions et brusques accélérations surgies des profondeurs gouvernent l'âme des personnages. Ce rythme singulier qui communique sa tonalité très « tolstoïenne » aux deux nouvelles fait partie intégrante du plaisir qu'il y a à les lire.
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Deux très belles nouvelles.

Le cheval
Au milieu d'un troupeau, un vieux cheval pie, Moujik 1er, se remémore sa vie.
Ses congénères l'écoutent avec attention.
C'est beau, c'est riche, c'est émouvant, c'est triste.

Albert
C'est la passion de l'art, la passion du violon.
C'est la déchéance et la folie.

Il y a si longtemps que je n'avais plus lu Tolstoï.
Il a un tel talent pour traduire l'âme humaine.
Une écriture qui n'a pas vieilli et un grand plaisir retrouvé.
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Voici deux nouvelles de Léon Tolstoï.
D'abord "Le cheval"... Ce vieil et grand ongre pie vit dans un troupeau, taciturne mais doux, on voit qu'il a été très beau. Il s'appelle Moujik 1er. Avec une fine connaissance des chevaux et des hommes, le grand écrivain nous raconte ici son histoire, mise en abîme des destins mélés de ces animaux généreux et des hommes. Une pépite.
Puis vient en seconde partie du livre une autre nouvelle, autour d'Albert, violoniste de génie dévoué corps et âme à l'art. Deuxième pépite.
Ce Léon, quel grand homme de littérature et d'humanisme, un brin cynique, juste ce qu'il faut...
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Dans cette nouvelle, nous sommes littéralement plongés dans la peau du cheval et le regard qu'il porte sur le monde. Nous sommes cheval, nous pensons cheval, nous vivons cheval, l'homme est un personnage secondaire qui semble avoir bien du mal à comprendre cet animal.

Les descriptions des chevaux et relations entre eux sont si justes qu'il est facile de se représenter les scènes décrites. Les amoureux des chevaux et ceux notamment qui ont pris le temps de les observer en liberté dans la nature ne pourront qu'affirmer ces dires.

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Ce que j'aime chez Tolstoï c'est sa capacité à parler en métaphore, il parle d'un cheval et nous on pense a notre camarade de classe en primaire ou a notre cousin x)
Cette nouvelle est courte, elle ne m'a pas plus que sa fasciner contrairement a d'autres de Tolstoï mais elle mérite d'être lu, justement par rapport aux métaphores et la moral en elle même est très belle notamment pour la considération animale :)
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des gens qui disent de la terre "ma terre" ; et cependant ils n'ont jamais vu cette terre et ne l'ont jamais parcourue. Il y a des gens qui prétendent que d'autres hommes leur appartiennent ; ils ne les ont jamais vus et le seul rapport qu'ils entretiennent avec eux consiste à leur faire du mal.
Le cheval - Tolstoï
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Les souvenirs surgissaient d'eux-mêmes, et le violon d'Albert disait toujours la même chose. Il disait : "Il est passé pour toi, il est passé à jamais, le temps de la force, de l'amour et du bonheur, il est passé et ne reviendra plus. Pleure-le, pleure toutes tes larmes, meurs au milieu des larmes pour ce temps-là - c'est le seul bonheur qui te reste, et le meilleur."

Albert, ch. II, p. 83-84.
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Il y avait effectivement quelque chose de majestueux dans l'aspect du hongre pie, dans cette combinaison étrange des signes repoussants de la décrépitude que soulignait le pelage tacheté, avec l'attitude calme et assurée d'un animal conscient de sa force et de sa beauté.
Le cheval - Tolstoï
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Oui, je suis le fils d'Aimable Ier et de Baba. Mon nom d'après le livre des origines est Moujik Ier, mais on m'a surnommé l'Arpenteur, à cause de ma foulée large et rapide qui n'avait pas son égale dans toute la Russie. Je suis de naissance plus noble que quiconque.
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J'étais trois fois malheureux : j'étais pie, j'étais hongre et les hommes s'imaginaient que j'appartenais non pas à Dieu et à moi-même, ainsi qu'il est normal pour tout être vivant, mais au chef d'écurie.

Le Cheval, deuxième nuit (p. 43)
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