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Belgiques tome 10 sur 19

Michel Torrekens (Autre)
EAN : 9782875862778
150 pages
Ker éditions (21/10/2020)
4.17/5   6 notes
Résumé :
Accident de l'histoire, fruit de compromis, la Belgique est-elle vouée à disparaître ?
À travers l'évocation de son passé - de l'homme de Spy à l'exploration de Gembloux, ville de l'auteur - de son présent - des Diables Rouges à Semira Adamu -, et de son avenir, Michel Torrekens brosse le portrait d'un pays multiple, défini par sa royauté et sa vie littéraire unique...

Sommaire
L’homme de Spy
Diable rouge un jour, diable rouge t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'aime beaucoup la littérature belge, ses ambiances, ses auteurs. Dans un temps très lointain, à l'université, j'avais choisi un cours centré sur les oeuvres de notre pays. J'ai poursuivi ma route en consacrant une partie de mes leçons de français à nos auteurs nationaux. Cela nous donnait la possibilité de les inviter, de discuter avec eux. Et c'est la raison pour laquelle cette collection des éditions Ker m'attire.
Et lui, là, sur la couverture. Je le connais ! Mais non. Pas Michel Torrekens. L'homme de Spy ! Je l'ai rencontré. Enfin, du moins sa reconstitution, lors d'une visite au Musée des sciences naturelles. Et j'ai posé à côté d'une de ses cousines, Lucy. Quelle surprise lorsque j'ai constaté qu'elle ne m'arrivait même pas à la taille !
Ceci explique que j'aie quitté la librairie ce livre sous le bras.
Et justement, la première nouvelle, centrée autour de Spy et son célèbre habitant met en scène un couple dont les noms, je suppose, n'ont pas été choisis au hasard : lui, c'est Michel et elle Lucie. Apparaît également un savant, Michel (comme l'auteur) Ergaster, dont le patronyme renvoie à « l'Homo ergaster » ou « homme artisan ». L'écriture, en effet, n'est-ce pas un artisanat qui demande beaucoup de travail ?
Au cours de ma lecture, je vais déambuler dans des endroits que je connais bien. Quand nous étions enfants, mon père nous emmenait parfois au Musée de Tervueren et j'avais gardé le souvenir terrifié de l'homme-léopard qui a servi de modèle à Hergé dans les aventures de Tintin.
Originaire de Gembloux, Michel Torrekens nous parle plus d'une fois de cette ville où habite ma soeur Dominique. Un passage évoque la gare « vaste vaisseau ouvert aux courants d'air (…) un froid de canard en hiver (…) A croire que ses deux architectes n'ont jamais dû attendre le train... » qui, contrairement à ce qu'il assure ironiquement, est très souvent en retard, lorsqu'il n'est pas tout bonnement supprimé. J'ai plus d'une fois reçu les plaintes de ma soeur qui, tout en tapant des pieds sur le quai sibérien, nous envoyait un message pour nous faire part de sa frustration.
Dans un salon cossu de l'Hôtel Métropole, un écrivain croise Johnny Hallyday. Ils sympathisent et devisent autour de la littérature. J'avais cru reconnaître François Weyergans et l'auteur a confirmé mon impression lors d'une rencontre littéraire à laquelle j'ai assisté.
J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce recueil plein d'humour et d'ironie, où l'on visite quelques villes (Spy, Bruxelles, Gembloux, Mons), où l'on croise des personnalités qui apparaissent sous un jour peu banal : son amie qui « se disait fille de prince » et attend la visite de cet « homme qu'elle appelait Papillon ». Johnny qui, non seulement aime la lecture, mais a pour livre de chevet celui de son interlocuteur. En 18**, un avocat montois découvre les poèmes d'une « Saison en enfer ». En visite à Bruxelles, il a eu l'occasion de mettre « la main sur cet amas de plaquettes couvert de poussière, un lot voué à la destruction ». Bien que, par sa fonction, ils soit plus attiré par les textes juridiques, l'homme de loi se plonge dans l'univers du jeune poète, qui bouleverse sa vie, ses habitudes, ses idées si bien établies.
« Que faire de ces exemplaires ? Les détruire ? Leur offrir une seconde chance ? Les renvoyer à l'anonymat d'un grenier ? »
C'est un ensemble de textes qui fait voyager à travers « ce plat pays qui est le » nôtre, entre passé et avenir. Je l'ai beaucoup aimé.
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La plume d'un citoyen du monde, instruit, curieux et humaniste nous guide une fois encore dans des balades tous azimuts, aux thèmes variés. L'auteur déploie un réel talent lorsqu'il transcrit des événements vécus ou ressentis personnellement et se met discrètement en scène. Je suis moins enclin à le suivre quand il convie imaginaire et fiction, adoptant un style littéraire trop construit (transe devant La chute des anges rebelles).
Michel Torrekens chérit l'énumération, la phrase à rallonge et le passé simple. Il paraît ainsi un écrivain de l'entretemps, empreint de nostalgie, ordonnateur de l'Histoire insérée dans le quotidien. Ce n'est pas un défaut, c'est sa marque.
Les quinze textes portent le cachet d'une réflexion sur le monde et sur soi-même, et aussi de situations originales telles la rencontre entre un prix Goncourt et Johnny H ou un saut au 19è siècle, chez un avocat aux prises avec Rimbaud.
La monarchie, la paternité, la colonisation, le terroir, les demandeurs d'asile, l'enfance... le nouvelliste pro témoigne d'une large palette. Un pessimisme léger perce par endroits, sentiment vite déjoué d'un sourire, d'une rencontre ou de l'observation de la nature dans son plus simple appareil.
La nouvelle la plus longue a Rome pour décor, lors d'une résidence d'écrivains, preuve s'il fallait, que Michel aime être dépaysé et écrire.




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Gembloutois, navetteur, Michel Torrekens donne lui aussi sa vision de la Belgique dans cette collection "Belgiques" chez Ker éditions, où carte blanche est donnée à un auteur sur ce qui représente notre plat pays.

A travers une série de nouvelles et de courts récits, Michel Torrekens nous fait réfléchir, prendre du recul sur notre passé, il se projette dans l'avenir, dans un monde sans frontières, une utopie. Il rêve de changement, d'intégration.

A la frontière entre fiction et réalité, il nous propose des histoires aux chutes insolites et inattendues.

Ses thèmes les plus récurrents : la monarchie, la royauté, l'architecture, les trains... notre passé, notre patrimoine, nos musées, l'art et bien entendu le pouvoir des livres.

Il nous fait voyager dans le temps et dans l'espace, de Spy et son célèbre "Homme", en Afrique, à Matongé, Mons, Rome en résidence d'écritures.

Il nous parle de sa ville , Gembloux, la cité aux trois clés, ses coutelliers, son beffroi et sa N4 illuminée de vitrines particulières.

On visite avec lui quelques musées ; celui de Spy, des sciences naturelles, l'Africa Museum, le musée des arts anciens. On y rencontre Verlaine et Rimbaud, Johnny et un très bel hommage à Jacques Dedecker.

Un très beau voyage , une jolie plume liant le réel et l'imaginaire. Une très belle découverte pour voir notre pays sous d'autres facettes.

Ma note : 9/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Amour toujours, eh oui, il était un indécrottable romantique. Il souriait intérieurement : l'amour n'a pas d'âge et il rajeunit ses adeptes. Á cinq, dix, quinze, vingt, vingt-cinq ou soixante ans, tomber amoureux plonge dans un état originel, une aube des temps, une nouvelle naissance, une jouvence. Pourquoi tomber d'ailleurs alors que l'on s'envole, que l'on est emporté dans une autre dimension et que tout semble possible? Le contraire absolu d'une chute.
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Le français servait de langue véhiculaire, non pas suite à ses origines latines, mais parce que nos amis flamands étaient meilleurs bilingues que nous.
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Mes reportages sur le terrain m'en apprenaient autant sur la nature des hommes qu'un cursus de plusieurs années en en psychologie.
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Je sortais d'une journée harassante de dédicaces à la Foire du livre de Bruxelles, car ce rituel nous oblige, soit à égrener des heures durant quelques lignes d'hommage à une majorité d'inconnus, soit à prendre une contenance dans l'ennui car vous êtes tout aussi inconnu aux yeux de ces inconnus.
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Au moment où il s'y attend le moins, il se souvient de son père, dont la mémoire en berne lui a imposé un éloignement progressif malgré la présence corporelle, un deuil anticipé, et dont la mort lui a procuré un douloureux soulagement.
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