« Les turbulences d'une grande famille ». Une Grande famille, certes … Etonnante, aussi , la famille Lebaudy...
La grande famille en question, c'est d'abord le couple Jules et Amicie Lebaudy (née Piou), mais aussi et surtout une très grande fortune bâtie par Jacques sur l'essor du raffinage du sucre issu de la betterave ; et sur des opérations boursières douteuses comme en 1882, celle qui provoqua le krach de l'Union Générale qui mettra sur la paille nombre de petits porteurs et vaudra à son instigateur une réputation d'escroc…
Bien mal acquis… On connaît la suite... Il décédera à l'âge de cinquante-quatre ans , laissant une énorme fortune à ses enfants et à son épouse, qui dès lors , n'aura de cesse que d'essayer de redorer le blason de la famille à travers des mécénats divers et la construction d'immeubles sociaux…
Les enfants : un aérostier fantasque, un noceur poitrinaire très tôt décédé et un fou un temps « Empereur du Sahara » ; une fille également, Jeanne qui épousera Edmon Gustave Frisch, Compte de Fels et Prince de Heffingen…j'en passe... notamment les petits enfants qui ne font pas tache...
Après de solides biographies de grandes figures de l'histoire, Henri Troyat nous livre celle de cette « grande famille » à la jointure des deux siècles. On croise Zola, et bien d'autres , acteurs plus ou moins heureux des événements majeurs de l'époque ; et ce n'est pas le moindre des talents de l'auteur de nous faire vivre le quotidien de cette famille au milieu d'une actualité si dense. Un régal.
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Cette famille Lebaudy, quelle folie ! Ayant fait fortune dans le raffinage du sucre, la famille multimillionnaire mais farfelue en fascine plus d'un. Entre Amicie qui redistribue sa richesse pour redorer le blason de la famille qui a profité de la faillite de tant de gens, le fils Jacques qui souhaite conquérir le Sahara, l'autre fils Robert qui conquiert le ciel, etc... Les repas de famille doivent être bien atypiques !
J'ai eu un peu de mal avec la première partie du livre qui portait essentiellement sur Amicie. La description de sa vie était redondante et moins passionnante, peut-être parce qu'elle était rongée par la haine contre l'argent...
Par contre, la deuxième partie du livre, se concentrant sur la conquête des terres et ciels des frères Lebaudy, était captivante. J'ai aussi apprécié le subtil apaisement d'Amicie lors des derniers instants de sa vie.
Comme le disait Franklin D. Roosevelt, « le bonheur n'est pas la simple possession de l'argent, il réside dans la joie de l'accomplissement, dans le frisson de l'effort créateur. », ce que les frères Lebaudy avaient bien compris... Mais attention, trop d'argent tue l'argent et on en devient vite fou...
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Avec l’élection de Raymond Poincaré à la présidence de la République, elle eut l’impression, pour la première fois, que le patriotisme pouvait fleurir aussi bien à gauche qu’à droite et qu’il y avait en France quelque chose de plus profond, de plus enraciné que les idées politiques : c’était, pour chaque citoyen, le sentiment d’appartenir à la même terre, au même passé, à la même langue que son plus ardent contradicteur.
Si, autrefois, elle trouvait toutes les qualités à ceux qui avaient été épargnés par la tentation corruptrice de l'argent, elle découvrait peu à peu que les laissés-pour-compte de la chance étaient souvent aussi détestables que les nantis.
Amicie s'inquiéta en pensant aux suites juridiques de l'affaire. Elle savait trop que, sous le régime actuel, les magistrats se souciaient moins d'être équitables que de complaire à ces messieurs du gouvernement.
Elle avait toujours estimé que la charité envers les démunis devait être limitée et provisoire. Elle voulait bien aider les malheureux à se mettre en selle, mais elle refusait de fournir de l'avoine à leur monture aussi longtemps qu'il leur plairait de la chevaucher. Autant il était légitime, jugeait-elle, de secourir les faibles qui titubaient en sortant dans la rue, autant il était néfaste de les habituer à être accompagnés et guidés, quels que fussent la longueur et le but de leur promenade.
Ce n'était pas en usant d'aimables compromis qu'on extirperait de ce pays le cancer démocratique. Il importait d'abord de chasser de l'Assemblée les démagogues de gauche qui parlaient au nom du peuple français sans en connaître vraiment les souffrances. Après, on y verrait plus clair et on pourrait restaurer la religion, la justice, la pureté des mœurs, le courage civique, selon les bonnes recettes de jadis
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