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EAN : 9782246616719
280 pages
Grasset (17/10/2001)
3.69/5   13 notes
Résumé :

Marina Ivanovna Tsvetaïeva (1892-1941) publia ses premiers poèmes avant Pasternak et Maïakovski. Marqué par la tradition du romantisme allemand, par les chants populaires russes et par la sensibilité de Pouchkine, elle composa des recueils de nouvelles.

Dès 1922, hostile à la Révolution russe elle quitte l'URSS et exalte la "Vendée russe". Mariée à un officier "blanc", émigrée à Prague puis à Paris, elle poursuit sous diverses formes une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Voici la biographie d'une poétesse russe qui, née en 1892, a traversé le 20ème siècle en prenant de plein fouet toutes ses crises.
Le livre retrace comment Tsvetaeva est éveillée à l'art dans son enfance, et commence très jeune à composer et publier ses poèmes.
Jeune mariée, elle voit son amoureux partir à la guerre, elle voit advenir les révolutions de 1917, mais l'époux ne peut revenir : il a rejoint l'armée blanche. Toute sa vie elle balancera entre sa nostalgie de la Russie tsariste et l'amour pour sa patrie, fût-elle bolchévique. Cette hésitation lui coûtera une belle carrière, car dans cette Europe où le couple, exilé, va errer sans jamais se sentir chez lui, il faut choisir son camp.
Lorsqu'elle s'installe pour un temps en Vendée, "elle a le sentiment d'honorer une population qui osa, dans le passé, se soulever contre le pouvoir central de Paris, capitale de la révolution, du mensonge et de la guillotine."
La vie au coeur de ces communautés de "Russes blancs" est décrite avec un luxe de détails, aussi bien les rencontres (et pas qu'artistiques) avec les grands noms de la littérature, que le quotidien misérable d'une poétesse mère de deux enfants, qui abhorre les tâches domestiques l'empêchant de se consacrer à son art.
A la fin des années 30, l'amour de la patrie perdue est le plus fort : la famille revient en URSS, un pays bien différent de celui qu'elle a quitté. Et c'est alors le stalinisme qui va dévaster leurs vies.
J'ai plutôt aimé ce livre, dans lequel j'ai découvert Tsvetaeva et sa poésie (beaucoup d'extraits sont cités). Mais je me suis davantage intéressée aux évènements traversés, qu'à la personnalité perpétuellement aigrie de la poétesse.
Challenge Solidaire
LC thématique de juillet 2022 : "Les prénoms, saison 2"
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Oui Marina à son retour en URSS en 1939 après 17 ans d'exil, prend conscience que le monde de son enfance est mort, que plus rien ne sera comme avant et se retrouve dans le même état d'esprit qui a nourri Stefan Zweig exilé au Brésil... Elle est détestée par Staline. Elle a connu des malheurs dans sa vie. Elle a tiré les marrons du feu tant qu'elle a pu, connaissant de nombreuses liaisons. Elle ne s'est pas retrouvée dans ce monde des russes blancs et autres candidats à l'exil , perdue dans cette diaspora misérable, honnie, animée comme une zombie. plongeant dans une liberté au goût amer où l'on voit des princes livrer des paquets de journaux à bicyclette se faire traiter de sous-hommes.

Elle a tout raconté si bien dans ses livres qui sont des témoignages poignants d'une vie hachée par la férocité de l'histoire, malheureusement pas seule à être confrontée à cette Russie douloureuse, née comme tant d'autres, des écrivains, des artistes, des poètes sans doute à la mauvaise période qui ne fut que désenchantement.

Alors à lire naturellement, l'oeuvre de Marina Tsvetaïeva, servie par une plume poétique, épique, elle qui n'avait pas attendue les Blok, Biély pour donner une tonalité phare à la fois merveilleuse et réaliste à une Russie mal barrée, étrangement fataliste, heureuse malgré tout qu'il y ait des talents de ce genre pour la raconter quand les biographes et autres historiens de la littérature ne prenaient même pas soin de relever son nom parce qu'elle était une femme. Son dévergondage faisait même ricaner les plus audacieux.

Marina qui croyait être enfin reconnue comme artiste a été bannie parce qu'en Russie soviétique on n'aimait pas ceux qui avaient pris le chemin de l'exil, tous l'apprirent à leurs dépens. Moscou, La rue Arbat (*) ne lui a jamais souri à nouveau. Pour ce qui est de la suite, on connaît la fin terrible ! @PatriceG

Marina, on t'aime !

(*) La rue Arbat, Il y a bien sûr un certain nombre d'endroits au monde qui sentent bon un passé à jamais révolu mais ici il fut si dense qu'il respire encore cela, quand on pense que la rue Arbat fut foulée par tolstoï qui habitait à deux, trois verstes de là, par Bounine, par Pouchkine, et j'en oublie qu'on m'en excuse, on est là dans la démesure d'un temps où l'on respirait l'air qu'on voulait respirer dans une foule anonyme dont les artistes ne tardaient pas à en percer les secrets, Marina sera ma ponctuation !..
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Quelle descente aux enfers que cette biographie.
La poetesse Tsvetaeva brûle et se consume depuis petite.
Génie au caractère entier et passionné son itinéraire est un long chemin vers elle même qui se finit au bout d'une corde en l'absence de son fils et de ses voisins.
On se surprend à penser que c'était sans doute la seule issue quand on est confronté à ces propres démons et à ceux d'une époque mortifère.
On découvre grâce à mrTroyat qui nous embarque comme dans chaque biographie dans une époque et tout ce qui fait celle ci : personnalités...
On découvre donc une multitude d'écrivains et la communauté russe à Paris. Des noms oubliés ou à redécouvrir.
On découvre aussi des poèmes hallucinants de modernité et de puissance.
Comme si elle tirait d'elle même la lumière et la violence de ces écrits.
Poétesse à plein temps on peut dire que Tsvetaeva était possédée par l'écriture et sans concession pour elle même et les autres.
Absolue et attachante comme peu d'écrivain cette biographie est à découvrir si on ne connait pas ou peu cette artiste;
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On y apprend des choses sur le début de sa vie et surtout sur sa famille de bourgeois. On la suit dans ses différents exils, en Tchécoslovaquie, en Italie, en Allemagne et en France qu'elle finira par quitter pour rentrer en URSS. On visite également les milieux de l'émigration russe, ses courants, ses haines, ses rivalités. Quitter le bolchévisme n'est pas un long fleuve tranquille et la vie de tous les jours dans la pauvreté à laquelle elle n'a pas été habituée, avec ses marmots et son mari présent par intermittence. Elle finira par se suicider peu après son retour en URSS, seule porte de sortie à sa vie.
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J'ai été déçu par ce livre, le sujet m'intéressait beaucoup et en fin de compte, j'ai laché assez vite. Je l'ai repris plusieurs mois après et pareil j'ai pas pu finir. J'avais toujours apprécié les biographies de Troyat avant mais là cela manquait pour moi de dynamisme. Je me suis ennuyée.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La pensée de cette lettre est même si obsédante que dès le 11 août 1923, elle a transposé son impatience et son angoisse dans un poème :
On n'attend pas ainsi des lettres,
Mais une lettre,
Un lambeau de chiffon,
Avec de la colle autour.
Au-dedans, un seul mot,
Et c'est le bonheur. Et c'est tout !
On n'attend pas ainsi le bonheur,
On attend ainsi la mort.
Un salut militaire
Et du plomb dans la poitrine.
Trois balles et c'est tout (...)
Le carré d'une lettre.
Encre et magie.
Pour le sommeil de la mort
Personne n'est trop vieux.
Le carré d'une lettre.
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Plus perspicace qu'Akhmatova, Ariadna écrira dans ses souvenirs :" Maria Tsvetaeva était sans mesure, Anna Akhmatova était harmonieuse. D'où la différence que chacune avait vis-à-vis de l'autre sur le plan littéraire. La démesure de la première accepte et aime l'harmonie de la seconde, tandis que l'harmonie de la seconde l'empêche de comprendre la démesure de la première". Au vrai, tout en rendant hommage à la sage et brillante carrière d'Akhmatova, Marina l'envie, inconsciemment, d'avoir su imposer son talent sous les différents régimes. Elle lui en veut, à part soi, de satisfaire tous les amateurs de poésie, alors qu'elle-même compte parmi ses lecteurs des gens aux goûts contradictoires : les uns l'admirent tout en lui reprochant son manque de lisibilité, tandis que les autres la félicitent d'avoir disloqué le vocabulaire au point de faire du russe une langue strictement "tsvetaévienne". Néanmoins il lui semble que, même en Russie soviétique, il y a de plus en plus de partisans d'un lyrisme moderne, inventif, dérangeant.
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Et j'ai envie de dire à tous ceux qui sont encore vivants : "Écrivez, écrivez davantage ! Fixez chaque instant, chaque geste, chaque soupir. Pas seulement le geste, mais aussi la forme de la main qui l'a fait ; pas seulement le soupir, mais le dessin des lèvres dont il s'est envolé. Ne méprisez pas l'extérieur (...) Notez les choses avec plus de précisions. Il n'y a rien qui soit sans importance (...) La couleur de vos yeux et de votre abat-jour, le coupe-papier et les motifs de vos papiers peints, la pierre précieuse de votre bague préférée, tout cela formera le corps de votre âme, de votre pauvre âme, abandonnée dans le monde immense."
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L'important, c'est d'avoir à ses côtés quelqu'un de plus âgé que vous, ou quelqu'un en compagnie de qui vous avez grandi et avec qui vous avez beaucoup de souvenirs communs. Quand disparaît un de ces êtres-là, il n'y a plus personne à qui on peut dire : "Te souviens-tu ?" C'est comme si on perdait d'un seul coup tout son passé !
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Ne riez pas de la jeune génération
Vous ne comprendrez jamais
Qu'il est possible de vivre
Rien qu'avec le désir de la liberté et du bien.

Vous ne comprendrez pas
que s'embrase
D'ardeur belliqueuse
La poitrine du combattant,
Et qu'un adolescent peut mourir,
Fidèle jusqu'au bout à ses principes.
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