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Le prix Nobel me faisait craindre un livre ennuyeux. Quelle bonne surprise! c'est un joyeux et savant montage de roman tout ce qu'il y a de classique et de chapitres étonnants aux personnages hauts en couleurs et aux aventures extravagantes: il m'a fallu quelques allers-retours entre les deux pour me rendre compte que la manipulation fonctionnait à merveille. Rien n'est conforme aux prévisions, tout finit par s'éclairer. Un bonheur de lecture, un livre joyeux et poignant, un éloge fougueux de l'amour, des péripéties drôles, touchantes, des personnages plus vrais que nature, une vertigineuse mise en abyme avec les histoires dans l'histoire racontées par un narrateur qui observe l'écrivain qui observe le monde et en perd le fil, c'est exubérant, coloré, rythmé : le Pérou!

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Ce roman est mon entrée dans l'oeuvre de Mario Vargas Llosa. J'avais une petite appréhension à cause des positions très conservatrices en matière politique de cet auteur qui ne peut s'empêcher d'exprimer publiquement son soutien aux candidats autoritaires et ultra-libéraux dans les pays d'Amérique Latine, notamment le très contestable Jair Bolsonaro. Mais en ce qui concerne la littérature, ce roman montre une grande maîtrise de la composition et une inventivité réjouissante pour conter des récits drôles et rocambolesques.
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LA TANTE JULIA ET LE SCRIBOUILLARD de MARIO VARGAS LLOSA
Un retour il a quelques semaines m'avait donné envie de lire ce Llosa que je ne connaissais point. En partie autobiographique, c'est l'histoire d'un jeune garçon amoureux de sa tante( par alliance et qui narre l'évolution de cette improbable relation. Entre chaque chapitre, c'est la vie de ses amis, tous plus ou moins dans le journalisme, tirant souvent le diable par la queue mais tous passionnés par les lettres, l'écriture. L' histoire de Pedro Camacho, feuilletoniste vedette et adulé, moitié fou, vaut à elle seule la lecture de ce roman truculent sur fond de vie quotidienne péruvienne.
Un excellent Llosa.
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Vargas Llosa est, avec Borges, le plus grand écrivain sud-américain. Pourquoi ce restrictif géographique d'ailleurs ?
Il a reçu un des rares Prix Nobel de littérature justifié.
Je l'aime particulièrement parce qu'il est le plus français des écrivains sud-américains. Parmi tous ses livres, c'est certainement celui-ci que je préfère.
Outre ses qualités littéraire du, il en a une que je mets très haut. Et Dieu sait que l'humour fait partie des choses qui peuvent contribuer à faire supporter le monde ! S'il y a des livres qui aident à se sentir bien, ce sont ceux là.
Tout ce qui touche aux feuilletons radieux des années 50, avec leurs intrigues délirantes qui s'entremêlent et dont les personnages passent d'une série à l'autre tient du chef d'oeuvre
Et bien sûr nous avons aussi les amours et les aventures tragi-comiques du jeune Mario.
Tout cela n'est pas très sérieux ? Justement.
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Il y a des auteur.e.s qui aiment – ou veulent – faire de leurs romans de vraies expériences de lecture. Qu'un roman ne soit pas simplement une histoire, aussi belle, passionnante ou essentielle soit-elle, mais également une oeuvre expérimentale, un jeu d'écritures, dans la forme. On pense à Pérec ou à Italo Calvino, mais Mario Vargas Llosa pourrait, avec La tante Julia et le scribouillard, rejoindre le gang.

L'histoire, c'est celle de la romance de l'auteur-narrateur avec sa tante Julia, de 14 ans son aînée. Comment ils se sont rencontrés, comment ils tombent amoureux et comment ils se marient malgré l'opposition de leur famille – ils ne sont pas liés par le sang, mais Mario est mineur et la tante Julia, divorcée.
Mario travaille alors dans une radio où il rencontre un auteur de feuilletons radiophoniques, Pedro Camacho. Ce qui est le prétexte pour intercaler une nouvelle différente, un chapitre sur deux, en parallèle de l'histoire principale.

Et c'est cet aspect qui donne au roman tout son intérêt. J'ai du mal à poser les mots sur les réflexions que ça a suscité en moi, j'aurais aimé étudier ce roman pour mieux comprendre ce que nous démontre Vargas Llosa avec ces nouvelles. Au moment où j'écris, ce que j'arrive à reconstituer, c'est la volonté de montrer que les histoires sont indépendantes de leur auteur.e, que les personnages font partie d'eux, débutent en s'inspirant de leur entourage réel, mais prennent bien vite leur indépendance. Ou quelque chose comme ça.
Quoique j'arrive à exprimer, j'ai été touchée par cette démonstration de l'auteur sur le travail d'écriture, de composition de scénarios, de création de personnages.

Je n'ai pas forcément vu le rapport avec son histoire d'amour, mais j'ai apprécié pouvoir revenir à cette trame principale, qui était souvent plus fluide à lire que les nouvelles aux multiples personnages de Pedro Camacho – surtout à la fin quand tout se mélange (ceux qui ont lu le roman comprendront).

C'est une sacrée découverte que ce roman et cet auteur, je suis contente de m'y être enfin lancée !
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Varguitas, alias Vargas Llosa, alors âgé de 18 ans, est le rédacteur en chef de la rubrique informations de la radio Panamericana à Lima. C'est alors qu'il fait la connaissance de la belle et pétillante Julia, sa tante par alliance divorcée et âgée de 33 ans, dont il tombe rapidement amoureux.
Le roman raconte la jeunesse de Mario Vargas Llosa, ses aspirations à devenir écrivain et les difficultés rencontrées par le couple pour faire accepter leur relation par la famille de Varguitas dans le Pérou des années 50.
La partie fictionnelle du roman, ce sont les nouvelles écrites par Vargas Llosa et présentés sous formes de feuilletons radiophoniques qui sont diffusés quotidiennement.
Ces feuilletons, « écrits » à marche forcée par Pedro Camacho, sont suivis par des millions de fans. Mais le pauvre scribouillard, totalement épuisé et dont la mémoire commence sérieusement à flancher, finit par mélanger tous les protagonistes de ses histoires, au point d'être obligé de tous les occire, dans diverses catastrophes naturelles ou pas, et ainsi se sortir du chaos dans lequel il s'était empêtré.
Je me suis beaucoup amusé à la lecture de ce roman au rythme très soutenu et à l'humour toujours présent.
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D'inspiration autobiographique, un roman jubilatoire, qui ne cesse de nous surprendre par là où on ne s'y attend pas. Sous la plume habile de l'auteur, le scribouillard n'est peut être pas celui qu'on pense.

Du même auteur, j'avais adoré La ville et les chiens, récit troublant et chaotique de la vie de jeunes garçons dans un collège militaire au Pérou. Je n'avais encore alors jamais rencontré une forme aussi déstabilisante de roman, avec ses multiples voix narratives pas toujours identifiables, ses récits mêlés et sa bizarre gestion de la chronologie. Plus tard, j'ai eu le même coup de coeur, la même admiration pour le bruit et la fureur de Faulkner.

Ainsi, je m'attendais à quelque chose d'aussi original et même si j'ai mis du temps à prendre mes marques, je n'ai pas été déçue par Tante Julia.

Le héros, Marito, 18 ans, est un étudiant en droit par obligation et un écrivain en herbe, par vocation. Il occupe en complément un poste peu reluisant dans une radio péruvienne et ne tarde guère à s'éprendre de Julia, sa tante par alliance, deux fois plus âgée que lui. Scandale!

Premier leurre, le scribouillard relié à Julia par le 'ET' du titre, ce n'est pas Marito. Il s'agit en fait d'un auteur bolivien de feuilletons radiophoniques, personnage décalé qui m'a tout de suite fait penser au Hercule Poirot d'Agatha Christie. Et tandis que les textes du jeune homme dont nous ne connaissons qu'à grands traits la teneur passent les uns après les autres à la poubelle ou sont moqués par ses amis, tout le talent de Vargas Llosa consiste à nous faire profiter pleinement des épisodes radiophoniques retranscrits dans des chapitres intercalés entre ceux de l'intrigue principale.

Très vite, j'ai été agacée par la romance à deux balles du Marito et j'attendais avec impatience les feuilletons qui - encore un trait de génie - ne sont pas la suite les uns des autres mais reprennent à chaque fois une histoire nouvelle pour nous laisser sur une fin qui n'en est pas une, bourrée de questions qui instillent un suspens atroce, comme toute bonne fin d'épisode de feuilleton... Frustrant, frustrant, grrrr! Et vous pouvez vous brosser pour connaître le fin mot de l'histoire!

Mais ce n'est pas tout, car c'est le propre d'un grand roman que de réserver jusqu'au bout des surprises. Dans le dernier tiers du roman, tout a basculé, le suspense a changé de côté et je me suis enfin attachée aux mésaventures du petit couple tandis que les feuilletons, consécutivement à un rebondissement dont je n'ai pas l'intention de vous faire part, cessaient tout à fait de m'intéresser et viraient au grand n'importe quoi. Frustrant aussi mais pour d'autres raisons.

En conclusion, retenez qu'il est assez agaçant de s'identifier à la ménagère moyenne, l'oreille scotchée à son poste de radio, avide d'histoires rocambolesques alors même qu'on est en train de lire une oeuvre indubitablement littéraire. J'ai la forte impression que tout ceci se paye notre tête dans une grande bonne humeur!
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Après Pantaleon, j'avais hâte de découvrir cette fameuse tante Julia, livre semi-biographique del senor Mario V.L. C'est hilarant, m'avait dit mon péruviophile. M'annonçant que Vargas Llosa a connu trois honneurs de son vivant - vivant, il l'est toujours à ce jour ! -, trois honneurs rarissimes, surtout cumulés : être publié à la Pléiade, être à L Académie Française alors que sa langue maternelle est l'espagnol, et voir reçu le prix Nobel de littérature. Pas mal non ?
Et qui se permet, avec tout ça, de ne pas se prendre au sérieux et d'écrire des livres hilarants.

Alors hilarant, pas tout à fait. Subtil, cocasse, drôle, enjoué, ne se prenant toujours pas au sérieux, oui. Envie de dire qu'il y a cette puissance irrésistible de l'humour anglais dans ses récits, personnages et anecdotes. Et ce petit quelque chose de plus, purement sud-américain, mais voilà bien un monde que je ne connais pas dans ses subtilités, au moins littéraires.

Raconter ? Raconter quoi, le livre ? Ah non alors. J'en profite pour porter plainte contre le graphiste de chez Folio, qui nous a imposé une photo de couverture nulle. Je déteste ce couple qui se roule une pelle sous le parapluie, je déteste leurs fringues, leurs gestes, ce qui se dégage de la photo. J'aurais dû coller un paysage normand à la place, je me serais sentie plus à l'aise. La première de couv comme on dit dans le jargon, mais aussi la quatrième : en mal d'inspiration le gars, qui nous gâche le plaisir de la découverte. Non vraiment, ya du relâchement et ça ne se fait pas. Raconter l'histoire de tante Julia e son scribouillard donc, non.
Par contre, évoquer le conteur de la radio où travaille notre héros, avec plaisir. A-t-il existé, ou est-ce une invention de Vargas LLosa, ce Pedro ? Et pourquoi cet homme déteste-t-il à ce point les Argentins ? Sur ce sujet, j'ai enquêté, auprès d'un ami argentin. Il me dit, avant même que j'aie évoqué M.V.L. et son loufoque et argentophobe personnage "oui, au Chili ils nous détestent. Au Pérou ? Bah c'est pas compliqué : dans toute l'Amérique Latine on nous déteste". A cause de cette supposée arrogance, comme l'illustre cette blagounette spéciale auto-dérision : "C'est un Argentin qui monte à la Tour Eiffel, tout en haut, pour voir à quoi ressemble Paris sans lui"...

Ce Pedro Camacho, petit homme fou d'écriture, invente des histoires diffusées à la radio. Et Vargas LLosa nous en livre plein, de ces histoires et c'est... bon d'accord, c'est presque hilarant. Intrigant aussi, parfois flippant, délirant mais on aimerait quand même connaître les suites ! Chacune est un petit bijou, que M.V.L. intercale dans l'histoire des deux amoureux.
La part du vécu et de l'inventé, là, j'aimerais bien savoir. Il a dû exister, ce petit homme. Dans Pantaleon et les visiteuses, il y a aussi un "homoncule", ainsi l'auteur qualifie-t-il ces hommes petits sans être nains ou lilipuciens, au fort caractère, qui trouvent leur place dans la cocasse société où ils évoluent.
Les autres personnages aussi sont savoureux.
Un grand plaisir, ce livre.
Je ne sais pas si ça a été adapté, moi je le verrais bien en BD, ou en animation. En attendant, c'est l'imagination qui s'anime en suivant ces aventures menées tambour battant. Avec le front haut, le nez aquilin, le regard pénétrant et ce merveilleux esprit plein de bonté et de droiture qui fait tout le charme de l'univers liménien.
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Première lecture de Mario Vargas Llosa et j'en ressort enchantée.
La tante Julia et le scribouillard est une lecture fort plaisante qui démontre le talent de son auteur.
Le titre est un rien trompeur, puisque le narrateur ( le jeune Marito , dix-huit ans ) aspirant à devenir écrivain, aurait pu être ce scribouillard. En tout cas , c'est ce que je pensais en commençant ma lecture. Mais que nenni ! le scribouillard est un autre personnage, Pedro Camacho, embauché par la chaine de radio où travaille Marito pour produire des feuilletons radiophoniques. Travail dont il s'acquittera avec beaucoup de zèle et de rigueur...
Marito, quand à lui, va découvrir l'amour en la personne de la tante Julia, jeune divorcée de trente trois ans et qui n'est rien d'autre que la soeur de sa tante par alliance ( vous me suivez j'espère ). On suit avec intérêt l'évolution des sentiments et de la relation de ces deux personnages avec tous les obstacles qui se dressent sur leur route au fur et à mesure que s'affirme leur volonté de se marier : les prejugés, l'opprobre familial...)
Cette histoire est en partie autobiographique puisque Mario Vargas Llosa a épousé la tante Julia...
En parallèle de cette histoire, nous découvrons le talent du scribouillard , avec ses différentes productions . Ces histoires sont vivantes, et restituent bien l'ambiance et le climat social qui existait au Pérou à cette époque. Je me suis surprise a être comme les auditeurs, complétement en haleine devant ces histoires...
Mais que va -t-il se passer quand la machine s'emballe, ou plutôt quand le scribouillard aura de la peine à maitriser ses différentes histoires ?

Challenge ABC 2015/2016
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Si j'ai été surprise, voire déroutée, au début par cette autobiographie entrecoupée d'histoires loufoques, j'avoue être entrée très vite dans le jeu de l'auteur et avoir été enchantée par l'humour, la drôlerie et le côté sensible de ce roman. Très beau livre qu'on quitte à regret.
(Les avis divergent quant à la traduction : personnellement j'émettrais des réserves).
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