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EAN : SIE285966_949
Calmann-Lévy (01/01/1922)
3.42/5   13 notes
Résumé :
Extrait : Un très vieux temple antique s'écroulant - Sur le sommet indécis d'un mont jaune, - Ainsi qu'un roi déchu pleurant son trône?; - Se mire, pâle, au tain d'un fleuve lent?; - Grâce endormie et regard somnolent, - Une naïde âgée, auprès d'une aulne, - Avec un brin de saule agace un faune - Qui lui sourit, bucolique et galant. - Sujet naïf et fade qui m'attristes, - Dis, quel poète entre tous les artistes, - Quel ouvrier morose t'opéra, - Tapisserie usée et su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Parallèlement . Paul Verlaine.

C'est un recueil, publié en 1889, moins disparate de « Jadis et naguère »(quoique) bien qu'il réunisse lui aussi des poèmes écrits à des époques différentes et certains textes (« Les amies ») avaient déjà été publiés en Belgique par Poulet-Malasis, l'éditeur de Baudelaire ; D'autres que Verlaine avait signés sous le pseudonyme de Pablo Maria de Herlaňes relatifs aux amours saphiques (« Ballade sappho », « Sappho ») avaient été condamnés à être détruits par le tribunal de Lille en 1868. D'autres sont écrits en prison (« Impression fausse », « Autre »), sans doute pour passer le temps, où évoquent les pérégrinations de l'auteur en Belgique (« L'impénitent », « l'impudent », « Poème saturnien »)ou portent témoignage de ses relations avec Rimbaud, de sa vie avec Mathilde que peu ou prou il regrette(« dédicace ») ou de ses errements solitaires après la mort en 1883, de Lucien Létinois avec qui il vécu une passion amoureuse. On y trouve aussi des poèmesVerlaine s'amuse à s'adresser à son lecteur (c'est toute la série de « Révérence parler »). L'auteur trouve la force de rire de lui-même (« La dernière fête galante», »poème saturnien »), regrettant le temps passé. Un autre aussi(« Princesse Roukline ») témoigne, après la mort de sa mère, de sa liaison avec une prostituée, Marie Gambier qui ne fut d'ailleurs pas sa seule compagne de sa fin de vie. On est donc bien loin de « La bonne chanson » et de « Sagesse » et de leurs louables intentions !
Le décès de sa mère qui, malgré tout ce qu'il lui a fait subir, l'a toujours soutenu et a été à ses côtés jusqu'à la fin, le hante toujours (« Mains », « Les morts que l'on fait saigner »).

Ce recueil fut relativement bien accueilli à cause sans doute de sa connotation érotique qui s'inscrit dans une tradition poétique française, même si l'auteur s'en est mollement défendu. Il témoigne du parcours quelque peu cahoteux de Verlaine mais illustre agréablement la musique verlainienne de ses vers.
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Mon dieu, que c'est bien écrit, mais aussi que c'est si démodé! Je déconseille aux hommes s'ils veulent avoir une relation digne d'intérêt de lire ces vers à une femme... que l'on veux passive... manipulatrice... et qui vous fera croire non pas que vous êtes l'élu de son coeur, mais que vous êtes un amant hors pair... franchement êtes vous si naïf de croire que l'amour se mesure en performance et pas en acte désintéressé ? Car il en est de même de l'amour filiale ou fraternel de l'amour sentimentale, quoi qu'on essai de nous faire croire encore dans les magasines de bas étages... et les livres osés... car l'essentiel, c'est la façon dont on se bat ensemble dans un même but qui rapproche l'homme et la femme.... nous avons obtenu des hommes qu'ils cessent leurs glorioles dérisoires au rythme de la croissance du chiffre de leurs conquêtes.... alors pourquoi ne pas aller plus loin et voir l'essentiel : comment s'entendre avec passion pour que chacun est sa vie professionnelle en ayant sa place à la maison, ... et les vaches seront bien gardées...
Alors oui, Verlaine, pourtant plume incomparable déçoit quand il parle des femmes... et pourtant la dédicace à sa mère, est délicieuse, parlant de leurs erreurs respectives... donc tout n'est pourtant pas mauvais dans se recueil, mais on se gardera bien d'en tirer des leçons pour une vie amoureuse épanouie... décidément c'est trop vieillot, dépassé! Et pourtant si bien écrit!

Pour les enfants
On pourra les intéresser à la poésie grâce aux fables De La Fontaine, mais pas seulement on eut taper aussi dans les chansons de Brassens, qui n'a pas fait que des chansons aux allusions paillardes, mais a reprit des poèmes en chanson, notamment le petit cheval! Ou bien encore cette autre chanson générique d'un film avec Fernandel : Heureux qui comme Ulysse, du fameux Joaquim du Bellay

Les adultes trouveront leurs bonheurs dans les trophées de José Maria de Hérédia, les Chimères et la traduction en vers du second Faust de Goethe de Gérard de Nerval, Poème de Rimbaud et Méditations poétiquesDe Lamartine.... et la langue française n'en déplaise à ses détracteurs, est belle et riche... et surpasse bien souvent le simple français courant qu'ils ont appris... comme toute langue humaine !
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Ce n'est pas le recueil le plus connu de Verlaine, mais c'est sûrement un de ceux que j'ai préférés, pour la liberté des thèmes et pour sa tonalité personnelle, voire intime. Les Fêtes galantes présentent de jolies pièces, mais désincarnés, ce ne sont pas les amours du Poète, mais des fantaisies imaginaires. Ici, Verlaine évoque ses propres souffrances - plusieurs poèmes sont d'ailleurs écrits du fond de sa prison. Ce n'est pas encore le temps du repentir et du retour vers l'épouse légitime et vers la religion, mais plutôt celui des souvenirs, ceux des voyages londonien et belge, des vapeurs d'alcool et de la vie de bohème avec la pauvreté mais aussi la liberté, et surtout de Rimbaud. Sa présence est partout dans le recueil, même si son nom n'est jamais prononcé. Il incarne la jeunesse, la fête et ses excès, le voyage éperdu, lui, "l'homme aux semelles de vent", le péché et l'art, la passion et l'érotisme. C'est le superbe poème "Laeti et errabundi", "Gais et vagabonds", mais aussi dans la description de Ganymède par exemple.
C'est donc un recueil sur le désir et sur le plaisir, et là où les Fêtes galantes n'étaient que sensuelles, là, le ton est érotique. L'homosexualité masculine est donc célébrée, mais aussi, ce qui est plus rare dans la littérature du XIXème siècle, l'homosexualité féminine, vue non comme une curiosité ou une dépravation - Balzac, Zola, Dumas... mais comme une union des corps, qui permet le plaisir - et elles en prennent ces jeunes filles !
Je ne suis pas sûre d'avoir vraiment compris le titre, mais pourrait-il renvoyer justement à cette union des corps dans un lit ?
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Impression fausse

Dame souris trotte,
Noire dans le gris du soir,
Dame souris trotte
Grise dans le noir.

On sonne la cloche,
Dormez, les bons prisonniers !
On sonne la cloche :
Faut que vous dormiez.

Pas de mauvais rêve,
Ne pensez qu'à vos amours
Pas de mauvais rêve :
Les belles toujours !

Le grand clair de lune !
On ronfle ferme à côté.
Le grand clair de lune
En réalité !

Un nuage passe,
Il fait noir comme en un four.
Un nuage passe.
Tiens, le petit jour !

Dame souris trotte,
Rose dans les rayons bleus.
Dame souris trotte :
Debout, paresseux !
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Sur une statue de Ganymède

Eh quoi ! Dans cette ville d'eaux.
Trêve, repos, paix, intermède,
Encor toi de face et de dos,
Beau petit ami Ganymède,

L'aigle t'emporte, on dirait comme
Amoureux de parmi les fleurs.
Son aile, d'élans économe,
Semble le vouloir par ailleurs

Que chez ce Jupin tyrannique,
Comme qui dirait au Revard,
Et son œil qui nous fait la nique
Te coule un drôle de regard.

Bah ! reste avec nous, bon garçon,
Notre ennui, viens donc le distraire
Un peu de la bonne façon,
N'es-tu pas notre petit frère ?
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Ballade de la vie en rouge

L'un toujours vit la vie en rose,
Jeunesse qui n'en finit plus,
Seconde enfance moins morose,
Ni vœux, ni regrets superflus.
Ignorant tout flux et reflux,
Ce sage pour qui rien ne bouge
Règne instinctif : tel un phallus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

L'autre ratiocine et glose
Sur des modes irrésolus,
Soupesant, pesant chaque chose
De mains gourdes aux lourds calus.
Lui faudrait du temps tant et plus
Pour se risquer hors de son bouge.
Le monde est gris à ce reclus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

Lui, cet autre, alentour il ose
Jeter des regards bien voulus,
Mais, sur quoi que son œil se pose,
Il s'exaspère où tu te plus,
Œil des philanthropes joufflus ;
Tout lui semble noir, vierge ou gouge,
Les hommes, vins bus, livres lus.
Mais moi je vois la vie en rouge.

Envoi

Prince et princesse, allez, élus,
En triomphe par la route où je
Trime d'ornières en talus.
Mais moi, je vois la vie en rouge.
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LŒTI ET ERRABUNDI
Je n’y veux rien croire. Mort, vous,
Toi, dieu parmi les demi-dieux !
Ceux qui le disent sont des fous.
Mort, mon grand péché radieux,

Tout ce passé brûlant encore
Dans mes veines et ma cervelle
Et qui rayonne et qui fulgore
Sur ma ferveur toujours nouvelle !

Mort tout ce triomphe inouï
Retentissant sans frein ni fin
Sur l’air jamais évanoui
Que bat mon cœur qui fut divin !

Quoi, le miraculeux poème
Et la toute-philosophie,
Et ma patrie et ma bohème
Morts ? Allons donc ! tu vis ma vie !
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Et tout le train,tout l'entrain d'un manège
Qui par malheur devient notre ménage.
Que n'avez-vous en ces jours là, que n'ai-je compris les torts de votre et de mon âge.
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