Dialogue imaginaire :
- Belzébuth ? Méphisto ? Hadès ? Est-ce que quelqu'un pourrait me répondre ? Y a quelqu'un ? demanda Dorian Gray.
- Que veux-tu, petit homme ? répondit une voix sépulcrale.
- Je souhaiterais vivre longtemps mais sans vieillir... Pouvez-vous m'aider, monsieur le Seigneur des Ténèbres ?
- Nous avons des excellentes crèmes anti-rides : de l'Huile Ofolaz, de l'Oré-Al de chez Bête En Cours ou de la Diader Mine. Au choix.
- Maître des Ténèbres, je ne suis pas prêt à vous vendre mon âme pour une quelconque crème anti rides ! Je refuse de vieillir, point !
- Tu rigoles ou quoi ? s'esclaffa le diable.
Jane Fonda semble avoir 20 ans dans ses spots publicitaire !
- S'il vous plaît, Votre Ténébreuse majesté ? Qui est cette
Jane Fonda ?
- Oublie, c'est dans le futur ! Fais-toi tirer le portrait, mon cher Dorian et laisse-moi faire le reste ! rugit le diable dans un rire démentiel.
Et voilà comment, par la magie d'un voeu (ou d'un pacte avec le Diable, nul le sait), Dorian Gray conservera la grâce et la beauté de sa jeunesse. Seul son portrait vieillira.
Mais à tout pacte, il y a une contrepartie et Dorian laissera plus que son âme dans ce petit arrangement !
Durant tout le roman, nous le voyons s'avilir, à défaut de vieillir, n'hésitant pas à tuer pour que son petit secret soit aussi bien conservé que sa jeunesse. Et point de vue conservateur, c'était du costaud !
Au départ, je n'avais pas l'intention de lire ce roman d'
Oscar Wilde, même en sachant que c'était CE livre qu'il avait écrit tandis que
Conan Doyle écrivait "
Le signe des quatre".
Nos deux auteurs avaient reçu une avance d'un américain nommé Joseph Marshall Stoddart, qui venait d'être nommé directeur du Lippincott's Monthly Magazine, publié simultanément à Londres et à Philadelphie.
Une avance pour quoi ? Pour écrire chacun un roman...
Wilde, écrivit "The picture of Dorian Gray" qui allait scandaliser le Londres littéraire et mondain et
Conan Doyle, lui, s'était vu réclamer, non pas un roman historique, mais une autre aventure de
Sherlock Holmes ! Ce fut "
Le signe des quatre".
Honte à moi... Si une connaissance ne m'avait pas conseillé, séance tenante, de me procurer ce livre et de le lire, je ne l'aurais jamais lu. Et je serais passée à côté d'un grand moment de lecture !
La descente de Dorian dans un abîme de noirceur est tout simplement magnifique. On lit et on est impuissant devant ce qui se trame.
Excellent !
Que dire de plus face à 136 autres critiques ?
Juste que la critique est publiée dans le cadre du challenge "La littérature fait son cinéma" de Kabaret Kulturel, du challenge "Romans Cultes" de Métaphore et "I Love London" de Maggie et Titine.
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