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EAN : 9782846822787
256 pages
P.O.L. (05/02/2009)
3.25/5   6 notes
Résumé :
« Minable héroïne de seconde zone, Catherine est un personnage de fiction sans œuvre fixe qui a eu l’indécence d’élire domicile dans mon corps. Au départ, je m’étais faite à l’idée d’être deux : je suis partageuse, comme fille, moi. Mais le problème, c’est que la présence de Catherine est parfaitement incompatible avec la vie saine que je m’efforce de mener : elle est obsessionnelle, monomaniaque, hystérique, et j’en passe. Aussi ai-je décidé de l’éliminer. Définiti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une narratrice anonyme, assaillie par une pléthore de voix intérieures passablement cacophoniques et globalement malveillantes, en nombre imprécis mais sans doute multiple de trois, décide de se débarrasser de l'une d'elles, nommée Catherine. On comprend aisément que la raison en est l'incompatibilité stylistique entre cette dernière, qui serait prolixe, sirupeuse et harlequin si on la laissait dire, et la première (inter pares). Les autres, ma foi, sont incaractérisables, à l'exception d'une pointilleuse juriste et une encyclopédie vivante...
Ce livre est constitué d'atermoiements et tergiversations dans la narration de cette exécution, car ce qui est narré en réalité, c'est la multiplication des niveaux du métadiscours qui lui préside, dans la forme d'une succession de fragments narratifs se situant dans un chaos plutôt bien ordonné, à condition d'y regarder attentivement (et accessoirement de se référer à l'Entracte placé à la moitié exacte du texte). Certains fragments sont très drôles, d'autres réussis selon d'autres critères : le tout ressemble à un catalogue de formes d'écrit (y compris la parodie de modes d'emploi, de pubs, de tout autres textes non littéraires) explosées et retombées sur place stochastiquement.

« - Au demeurant, il vaut mieux habituer le lecteur : de la mise en abyme et des récits en fractale, c'est tout ce qu'il trouvera ici. » (p. 92)

« - Toi, la Cassandre du métatexte, ta gueule.
Il s'agit en réalité d'une forme d'humour néo-absurde, que d'un point de vue stylistique on pourrait qualifier d'anti-prolepse : on annonce quelque chose et on ne le fait pas. » (p. 181).

Un jour, en réfléchissant avec Hector sur l'existence d'éléments nettement récurrents dans les premiers romans, il avait repéré une forte pulsion autofictionnelle ; ou bien un besoin pressant de définir sa propre poétique, avait aussitôt opiné Henri. Ce qui, somme toute, n'est pas si différent, dans la mesure où l'auteur recherche par là une légitimité à son acte d'entrée en littérature, avait conclus Alexis. Peut-être qu'ici une dose plus forte que la posologie habituelle, donc plus toxique : de doutes, d'insécurités, de perplexités, de méfiance, d'angoisses, de révoltes, de dénigrements, est partagée à égalité entre la primo-auteure et le lecteur.
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Si toi aussi tu es attiré(e) par l'auto-meurtre symbolique, que tu aimes jouer au Cluedo dans un hôpital psychiatrique, tu es Catherine, devant lire non, tuer Catherine. Il y a des fragments poétiques où la parole déborde littéralement qui m'échappaient de-ci de-là, c'est confus, c'est le bordel certes mais c'est les méandres et les circonvolutions d'un esprit malade, fou, hors du commun, et du coup c'est absolument génial. C'est fascinant, terrible, de suivre une schizophrène force 12 mais c'est tellement marrant, aussi. Je salue l'exercice de style, c'est vraiment ludique comme roman casse-tête et la notice d'utilisation décalée, à la fin, est vraiment drôle. Il va falloir fonder une association pour défendre les livres maltraités par leurs auteurs, pour leur intenter un procès, car le livre est relégué à la fin au statut de livre-objet, le sujet étant mort ou sur le point d'être tué dès la première page de couverture. C'est du haut niveau en tout cas, de la mise en abyme bien abîmée.
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Chose promise, chose due ! Après avoir lu, il y a quelques mois, « Double nationalité », je me suis attaqué à une autre oeuvre de Nina Yargekov, en l'occurrence « Tuer Catherine », son premier roman publié en 2009.

A vrai dire, je ne sais trop comment relater cette expérience de lecture pour le moins singulière. le roman n'est pas très long (250 pages), mais se révèle d'un indubitable hermétisme, oscillant dangereusement entre autofiction et métafiction. Malgré ma bonne volonté et mon grand courage, j'ai dû m'accrocher pour suivre le cours d'un récit qui n'en a pas (de cours) et qui s'affranchit également des règles élémentaires de la ponctuation.

Séduisantes quand on les considère isolément, les diverses expérimentations se révèlent très déstabilisantes dans leur globalité et forment un ensemble hétéroclite qui pourra effrayer même le plus curieux des lecteurs. On est très proche des procédés stylistiques de Chloé Delaume, et, m'a-t-il semblé, on retrouve certains traits d'écriture présents dans « Enfance », de Nathalie Sarraute.

Malgré l'humour désopilant de certaines remarques ou références, je suis bien content d'avoir achevé « Catherine » et de pouvoir retourner pour quelque temps à des formes d'écriture plus conventionnelles. Mais je tenterai la lecture d'un autre roman de Nina Yargekov dans quelques mois, quand j'aurai digéré tout cela, parce que, décidément, cette auteure m'intrigue. Oui, j'aime souffrir et j'ai moi aussi une Catherine à tuer.
Lien : http://www.facebook.com/Pere..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Bonjour, ici Dieu. Veuillez s'il vous plaît arrêter d'ajouter des dimensions supplémentaires à votre récit. Cette affaire de narratrice de la narratrice tient du délire, cessez donc de vous autocommenter continuellement et renoncez une bonne fois pour toutes à votre fantasme d'exhaustivité car, que les choses soient bien claires : je suis le seul à pouvoir l'incarner et je commence à être légèrement agacé par vos tentatives. En outre, enfin je dis ça pour vous hein, mais vous êtes en train de pousser au suicide les quelques lecteurs qui ont tenu le coup jusqu'ici et, par ce biais, de vous discréditer complètement. Sur ce, je m'éclipse, Amen.
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« - En fait, je crois qu'on tombe amoureux quand on n'arrive pas à décoder la structure pathologique de l'autre. » (p. 146)
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Il s'agit en réalité d'une forme d'humour néo-absurde, que d'un point de vue stylistique on pourrait qualifier d'anti-prolepse : on annonce quelque chose et on ne le fait pas.
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