AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782369143079
220 pages
Libretto (08/09/2016)
3.71/5   12 notes
Résumé :
L'un – Klaus Mann –, le plus jeune, est fils d'un prix Nobel de littérature. La critique l'éreinte régulièrement, ne voit en lui qu'un dandy superficiel, un fils à papa et un écrivain médiocre.L'autre – Stefan Zweig – est un auteur célébré dans le monde entier.Leur correspondance échangée entre décembre 1925 et décembre 1941 illustre parfaitement les attitudes plutôt opposées que ces deux hommes de grand talent pouvaient prendre face à l'engagement. Là où Stefan Zwe... >Voir plus
Que lire après Correspondance (1925-1941) : Stefan Zweig / Klaus MannVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai beaucoup d'admiration pour Zweig, et ce pour une raison très personnelle (et absurde :p) : c'est le seul auteur qui arrive à me faire apprécier le format nouvelle. (Amok, le voyage dans le passé...) de manière générale, je n'aime pas la construction de ce genre littéraire, ça n'arrive pas à me toucher, j'en ressors frustrée. Sauf avec celles de Zweig. Là, ne me demandez pas pourquoi, je l'ignore, mais je me retrouve à apprécier les nouvelles qu'il a écrites.

Quand j'ai vu ce recueil rassemblant la correspondance entre lui et Klaus Mann, un auteur allemand, mon cerveau a uniquement retenu « Zweig » et « lettres ». Forcément, ça me plaisait déjà. Puis j'ai lu la présentation, qui expliquait comment ces deux auteurs avaient longtemps correspondu et eu des opinions opposées, principalement au sujet de l'engagement (politique par exemple, avec le nazisme) qu'un auteur se doit d'avoir. Ca pouvait être muy muy intéressant tout ça, non ?

Au travers de ces lettres, on découvre deux personnalités très différentes, qui adoptent des positions presque opposées face à la montée du nazisme. Zweig et Mann, tous deux juifs, ont donc particulièrement souffert de ce régime. On peut ainsi voir comment ces deux écrivains ont dû se débrouiller pour réussir à publier, comment ils étaient tous obligés à s'exiler et les projets qu'ils formaient (ou non) pour lutter contre le nazisme.

J'ai particulièrement apprécié le travail fait sur cette édition : de nombreuses notes sont là pour combler les vides laissés par ce que les lettres ne disent pas (ou celles qui n'ont pu être retrouvées). D'habitude, c'est quelque chose qui pourrait me rendre frileuse, mais ces notes-ci sont concises et je les lisais avec plaisir puisque sans elles j'avais la sensation de rater beaucoup.

Klaus Mann paraît bien plus fougueux, dans l'action, que ne l'est Zweig. C'est une relation assez étrange à mes yeux : Mann ne cesse jamais d'écrire à Zweig alors que celui-ci le déçoit souvent par son manque de prise de position. Il continue de lui écrire de manière très polie, alors que dans le même temps on découvre des notes bien moins sympathiques qu'il a noté dans son journal personnel. C'est assez troublant... il m'a semblé éprouver un mélange d'admiration et de mépris pour Zweig, aussi bien au niveau de l'homme et de la position qu'il adopte que de son travail d'écrivain. Mais cette dernière phrase reste très réductrice, cette relation devait être bien plus compliquée que cela ^^

Il estime souvent l'écriture de Zweig « de seconde ou troisième classe », mais lui reconnaît également une grande intelligence. Découvrir Zweig par ses yeux m'a vraiment passionnée, et la nécrologie qu'il lui a écrite m'a énormément émue : le portrait qu'il dresse de Zweig est si beau !

__________

De manière générale, j'ai adoré les deux portraits d'auteurs qui se devinent au travers des ces lettres. Cela m'a donné envie de lire le Méphisto de Mann, cela m'a donné envie de lire d'autres oeuvres de Zweig, cela m'a fait découvrir tout un pan de l'histoire. Tellement intéressant.
Lien : http://www.deedr.fr/stefan-z..
Commenter  J’apprécie          30
Il est toujours un peu compliqué de faire une critique sur ce genre très particulier qu'est l'échange épistolaire. Mais la correspondance menée entre Klaus Man et Stefan Zweig durant vingt ans ne manque pas d'intérêt. Tout d'abord pour la personnalité de ces deux écrivains (bien que l'un soit plus connu) et sur cette relation d'admiration que Man vouait à Zweig et vers qui il recherchait une reconnaissance, lui le "fils de". Leurs lettres sont également sujets de réflexion sur cette période de montée du nazisme et la place des intellectuels et de leur engagement.
Parfois en discordance et au bord de la rupture leurs échanges se poursuivront pourtant jusqu'en 1941, un an avant le suicide de Zweig.
Librio nous offre une édition très riche en documentation à la fin de chaque lettre. On retrouve surtout pour les amateur, la finesse de l'écriture de l'auteur du "Joueur d'échecs".
Commenter  J’apprécie          40
Deux écrivains de langue allemande tentent, par leur dialogue, de sauver les meubles au moment de l'effondrement. Tous deux assistent avec effarement à l'assassinat de la culture allemande par les nazis. Tous deux doivent fuir. Leur réaction pourtant diffère. Zweig doute. Il hésite à prendre part au combat. Il se pose en intellectuel détaché de la boue politique. Mann veut agir. Il fonde une revue pour les écrivains allemands dissidents, cherche à y attirer son illustre aîné, n'y parvient pas parce que sa revue est trop politisée, trop manifestement anti-nazie, pas assez "littéraire". Bref, ce dialogue pose des questions essentielles : quelle est la place de la littérature par rapport à la politique? Jusqu'à quel point peut-elle rester indépendant de la politique? quelle est la place de l'intellectuel dans la société? que peut-on faire, avec un simple crayon, contre la barbarie? Zweig et Mann, perdus dans dans un monde qui s'effondre, finissent par en arriver à la même conclusion : le suicide.
Commenter  J’apprécie          30
je suis totalement sortie de ma zone de confort avec cette lecture. Mais la description du livre m'avait fait très envie dans la liste de livres proposés lors de la masse critique de septembre et lorsque j'ai reçu le mail m'annonçant ma sélection j'étais JOIE. Et je n'ai pas été déçue par la découverte de cette correspondance, de ces lettres écrites lors d'une période très dure de l'Histoire, de notre Histoire. Bon, après il n'est pas question QUE d'Histoire, ne vous inquiétez pas ! Ils nous parlent surtout de leur quotidien d'exilés, de littérature, de la vie quoi !
J'ai trouvé cela très intéressant de redécouvrir cette période au travers de lettres écrites par des personnes, et pas n'importe lesquelles, au coeur de l'action si je puis dire. Leurs visions s'opposent mais leur respect mutuel les réunit et les unit. Ils se soutiennent lors de leur exil en se tenant au courant de leurs publications même si Klaus Mann commence à en vouloir à Stefan Zweig de ne pas participer activement à sa revue, Die Sammlung, qui connaît quelques déboires du fait de cette participation annoncée mais non honorée...
Ce qui les réunit donc ce sont leur exil mais aussi leur amour pour la littérature ainsi que leur désir de transmettre leur littérature allemande, celle des exilés et des expatriés, dans le monde entier pour qu'elle ne soit pas oubliée, pour que l'on puisse la lire où que l'on se trouve. En effet, de nombreux auteurs ayant été déchus de leur nationalité allemande, ils ne peuvent plus publier dans leur pays, ce qui est le cas de Klaus Mann.
Je trouve que tout le paratexte est très bien travaillé, bon boulot Libretto ;) !

En conclusion, la lecture de ces lettres a été très intéressante et si cette période historique vous "plait", je vous conseille cette lecture à 1000% (sinon passez votre tour si vous n'êtes pas fan d'histoire), entre Histoire et amour pour la littérature et sa diffusion, sa transmission.
Lien : https://bookandteablog.wordp..
Commenter  J’apprécie          00
@lafleurpierrick: En toutes lettres : Zweig et Klaus Mann http://t.co/w26YVojlFG
Commenter  J’apprécie          00


Videos de Stefan Zweig (66) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stefan Zweig
Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
Stefan Zweig et tous les grands auteurs sont sur www.lire.fr
autres livres classés : shoahVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Le joueur d'échec de Zweig

Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

Santovik
Czentovick
Czentovic
Zenovic

9 questions
1880 lecteurs ont répondu
Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

{* *}