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Citations de DOA (311)


- Il est difficile de connaître les gens, vous ne trouvez pas? Je veux dire véritablement. Même bien intentionnés, ils ont toujours tendance à cacher ce qu'ils pensent, leurs petits travers, leurs histoires honteuses, leurs vraies motivations, leurs croyances. C'est pourtant tout cela qu'il faudrait savoir. Parce qu'un jour ou l'autre, ces choses remontent à la surface par surprise et celui ou celle que vous avez en face de vous redevient un parfait inconnu.
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Ces techniciens un peu particuliers étaient organisés selon une chaîne bien précise. Certains se mirent à photographier les scellés encore intègres, pour référence, avant de passer les pièces à conviction à d'autres, chargés de les répertorier puis de les copier.
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Pour son grand retour sur le devant de la scène, la légende moudjahidine aurait déclaré : « Avec l'aide de Dieu, les États-Unis quitteront l'Afghanistan tête basse, dans la honte […] La guerre n'est pas une affaire d'hommes pressés et nous sommes très patients. »
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 DOA
BONNE ANNEE, K
We know a place where no planes go
We know a place where no ships go...
Arcade Fire, en boucle, au taquet, dans l'appartement en bordel. Si les voisins ont cogné, sonné, gueulé, ils n'ont pas été entendus. L'homme est seul, étendu au milieu des détritus. Il a les yeux fermés. Sa bouche mime la chanson, asynchrone, tandis que son menton, spasmodique, peine à en suivre le rythme. Il prend la bouteille renversée à côté de lui, parvient non sans mal à la déboucher et boit ainsi couché, à même le goulot. Ça le brûle dans la bouche, la gorge, le bide, le sang, la tête. Trop. Il boit. Déborde sur la gueule, dans le pif, les sinus, les yeux. Trop. L'homme s'étrangle et tousse. Il crache, pleure, se renverse sur le côté, crache encore et rebascule sur le dos. Boit. Trop.
No cars go
Where we know...
Dehors, une sirène. Il rallume son regard. La fenêtre, le jour, l'hiver. Bientôt la nuit. La dernière de l'année. Ce soir, partout, on se marre ! Lui aussi, et tout seul, depuis... Depuis combien déjà ? Il a perdu la notion du temps, le temps. Son temps ? Mais non, déjà la mémoire lui revient, acide comme ses rots alcoolisés. Il aimerait l'effacer, cette pute, oublier, vraiment. Mais il a vu, hier soir. T'as pas pu t'en empêcher, hein, connard ? Il a fallu que tu y ailles, hein, jusqu'au point de rupture ? Au bout du bout, à la fin. Pas celle avec laquelle t'as joué à te faire peur, à lui faire peur, celle dont t'as usé et abusé, hein ? Pas celle-là, non, la vraie fin. Celle dont elle ne reviendra pas.
Us kids know...
L'autre était avec elle. Salope. Elle est allée chez l'autre. Ce passé ressurgi, rappelé, rameuté, ressuscité, rafistolé. Rassurant. Pas même un mois, salope. Prendre du recul, salope. Besoin de réfléchir. Salope ! L'homme se redresse. Il titube et boit. Il ne devrait pas.
No cars go...
Mais l'ivresse ne l'abat pas. Il lâche la bouteille, qui achève de se répandre au sol, pour un blouson de cuir et l'enfile. Il faut qu'il la voie, cette salope. Il ne devrait pas. Il prend son casque. Il faut qu'il aille chez eux pour leur montrer, pour leur dire, à ces deux cons. Il sort. Il ne devrait pas. La moto sur le trottoir, les clés dans sa poche. L'homme met quelques secondes à débloquer son Neiman. Il râle. Il a froid mais il ne le sait pas. Première. Il ne devrait pas. Il s'engage le long du canal, la musique toujours dans sa tête.
Go !
No go !
Premier carrefour, rouge, l'homme accélère, zigzague, passe, un cheveu. Sourit. Il ne devrait pas. Deuxième carrefour, juste avant le choc, il voit la voiture sur sa gauche et crie dans son intégral, je t'aime, K. ! Tu devrais pas, connard.
Don't know where we're going...
La femme ne sait pas combien de temps elle a erré dans Saint-Antoine, assommée. Un au revoir au médecin et cette évidence, ne pas sortir, ne pas aller le retrouver, pas tout de suite. Pour dire quoi ? Après avoir marché en rond, traversé des cours, elle s'est arrêtée dans ce renfoncement de couloir saturé d'antiseptique, près d'une double porte automatique, entre un vieux taiseux et un couple, avec enfant, dans l'intermittence des courants d'air.
Peu à peu tout me happe
Je me dérobe je me détache
Sans laisser d'auréole...
Seule la voix de Bashung, échappée du bureau des infirmières, perturbe le silence. Dans quelques heures, changement d'année. Dans sa vie, à coup sûr, le chaos. Pour le moment, tout est étrangement calme. Sauf ce gamin. Il pleure, sans bruit mais à chaudes larmes. Les parents sont inquiets. Leurs caresses désemparées, maladroites, inutiles. Elle le voit et comme eux ne comprend pas ce qu'il a. Elle ne saurait pas mieux. Leur inquiétude, leur impuissance, son angoisse. Et elle n'en veut pas. Pas encore, pas comme ça, pas déjà. Pas si vite. Le couple la voit qui fixe et la fixe en retour.
Les vents de l'orgueil
Peu apaisés...
La femme fuit vers le sol, isolée, et se rend compte qu'elle ne sait pas faire. Ce n'est pas la première fois. Seule, sans poids, libre. Une aspiration impossible, sa trahison intime. Plutôt abandonner que risquer d'être seule. Plutôt reculer que risquer l'abandon. Elle pourrait lui parler. Avec lui au moins, c'est facile, depuis toujours. Elle devrait lui parler. Ou se taire, encore un peu. Elle ne sait pas quoi faire. Elle pivote légèrement vers son autre voisin, le vieux. Seul. Ce soir. Sans doute aimerait-il discuter. Sans doute n'est-il ici que pour cela. Il a capté son mouvement, puisqu'il lui sourit. Mais elle n'a pas la force de le lui rendre, ce sourire. Elle détourne le regard, se lève et sort.
Une poussière dans l'oeil
Et le monde entier soudain se trouble...
Derrière la femme, les panneaux se referment. La chanson s'arrête. Il fait froid. Elle attend. Quoi, elle ne sait pas. Un mois déjà que l'autre n'est plus là. Douce facilité, confort, oubli. Et puis l'intuition, la certitude et aujourd'hui, la confirmation. Et plus rien n'est facile, subitement. Et l'autre la hante de nouveau. Où est-il ? Où t'étais ?
Son compagnon l'a retrouvée. Je t'ai cherchée partout. Il la prend par les épaules, sans brusquerie. Elle se laisse faire, c'est tellement simple. Qu'a dit le gynéco ? Sa réponse se noie dans le rugissement brusque d'un moteur. Arrivée des pompiers, sentences graves en écho aux questions empressées de soignants précipités dehors. La femme lève les yeux, elle voit le panneau et réalise qu'elle a dérivé jusqu'aux urgences de l'hôpital. Des mains l'entraînent à l'écart, il répète : qu'a dit le gynéco ? Dans son dos, échange d'informations médicales. Au vol, elle saisit moto et son coeur se serre. Elle voudrait voir le brancard mais il lui prend le visage, rassurant, et maintient leur contact. Alors ? Elle hoche la tête, je suis enceinte.
Peu à peu tout me happe.
Il lui sourit et la prend dans ses bras. Merci, K. Elle ferme les yeux, ça coule sur ses joues. Le brancard et sa suite disparaissent, avalés par la porte automatique.
No cars go, Arcade Fire (paroles : Régine Chassagne, Win Butler).
Happe, Alain Bashung (paroles : Alain Bashung, Jean Fauque).

http://www.telerama.fr/livre/bonne-annee-k,50984.php
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-Je ne suis pas sûr de vouloir continuer.
-Tu aurais tort. T'es bon et j'ai besoin de toi."
Fox tire une dernière latte sur sa Pine light, l'écrase. "on devient comme eux.
-On l'a toujours été.
-Tu le penses vraiment?
-Ils tuent des gens, on tue des gens. On lutte pour le bien, eux contre le mal."
Fox regarde ailleurs.
"Derrière le baratin on veut tous les mêmes trucs, pouvoir, pognon et putes."
Silence.
"Ce monde est pas fait pour les humanistes."
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Quand j’aurai les pleins pouvoirs, je me chargerai moi-même d’en pendre quelques-uns à des crocs de bouchers !
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Quand on n’entend rien, on n’est obligé à rien.
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Néris s’approcha bientôt avec le poignard de Tod et le lui tendit, maladroit. Il était livide.
Une lame anodisée noire se matérialisa devant le visage de Saskia Jones qui essayait de réprimer de violents haut-le-cœur.
« Ça, ça s’appelle un Ka-Bar », commença Tod en anglais, « c’est un instructeur américain qui m’en a fait cadeau, il y a quelques années. J’en avais déjà un autre à l’époque, mais il était abîmé et il tranchait moins bien. Le jour où il me l’a donné, moi et d’autres paramilitares on a fait une descente dans un village tenu par les comunistas, alors j’ai pu l’essayer tout de suite. » Habile, Tod joua avec l’arme un instant, la faisant tournoyer dans l’air entre ses doigts. « Je l’ai bien en main, no ? »
De grosses larmes coulaient sur les joues de l’Anglaise.
« On a découpé une cinquantaine de mecs là-bas. Peut-être soixante, je me souviens plus très bien. C’est vieux.
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Tous frétillent sans l'ouvrir, libres dans la contrainte, coincés entre la concentration induite par le vide sensoriel et la douloureuse transcendance de la surtension, le nirvana du rien et l'enfer du trop.
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De ma bouche ne s’échappe aucun mot, mais dans ma tête, ma réplique est cinglante. Je n’en peux plus de ce discours entendu mille fois, que j’ai moi-même tenu à une époque où j’étais plus exalté ou simplement plus naïf. Oui, oui, oui, dans ce genre d’endroit on n’en a rien à branler des tabous, on joue avec, on les moque, on les méprise et l’on méprise aussi la bonne société, répressive et sectaire. Et par la démonstration d’une curiosité sans limites, d’une ouverture d’esprit, d’une audace à aller au-devant du sombre, de l’organique, du prohibé, du sale, à explorer ces limbes qu’elle n’ose pas approcher, on lui prouve qu’elle ne contrôle rien, et nous encore moins. Qu’au fond, on lui est supérieurs, parce qu’on sait et qu’on peut, nous. Alors qu’on nous lâche la grappe, bla, bla, bla, et qu’importe la manière de prendre son pied, si on ne fait de mal à personne, ha, ha, ha.
De la merde, c’est tout.
Pas plus ici que dans le monde vanille, celui des pauvres cons rétifs aux délectables violences du subspace, la liberté n’existe. Objet ou sujet, l’autre est un enfer nécessaire, il nous enchaîne à lui. Faire fi de l’interdit implique son existence. Sans interdit, impossible de se penser en affranchi, à moins de vouloir devenir la norme et la norme, c’est la fin garantie de toute forme de licence. Et que dire de nous-mêmes, de nos vies, de ce qu’elles nous réservent, nous sommes tous prisonniers de nos propres expériences.
Libres, quelle blague.
Notre autojustification acrimonieuse d’anars de la fesse n’a guère plus de valeur que les tartufferies moralisatrices des réacs de la vertu. Tous nous manifestons la même arrogance intolérante et planquons notre dictatorial égotisme derrière de belles postures.
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"Il boit parce qu'il a la trouille et il a la trouille parce qu'il boit." Devant l'absence de réaction de son interlocuteur, Freya se sent obligée d'ajouter : "Sa femme l'a quitté pour ça.
- Et vous ?
- On se croit seul et pourtant il y a toujours quelqu'un à proximité." D'u doigt, Freya indique la proue, légèrement à bâbord. Des lumières viennent d'apparaître au loin dans cette direction. "Ou alors nous sommes condamnés à la solitude, même s'il y a quelqu'un tout près." Son bras reste tendu un instant et retombe, lourd. "On peut aider une personne malgré elle, vous croyez ?"
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Hommes et femmes et hommes se mélangent, se parlent, rient, s'amusent, se branchent. Ils boivent, se boivent, se reniflent, se sniffent et plein d'autres choses encore.
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Si Dieu avait voulu foutre de la morale dans la guerre, il aurait pas inventé la guerre
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Raconte ton cauchemar à la rivière et demande-lui de le prendre avec elle.La rivière ne veut plus m'écouter, Spin Dada, elle me laisse seul avec mon malheur. (page 127)
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 DOA
(à propos de ses livres)
Politiques, ils le sont parce que j'y expose des faits sous un angle que le public ne voit pas forcément. Mais je ne lui dis jamais ce qu'il doit penser. J'utilise le réel en toile de fond et, souvent, quand on procède de cette manière, certains pensent que vous le dénoncez. Ce n'est pas mon cas.
(...)
Ce foisonnement d'infos correspond à ce que nous vivons chaque jour. J'essaie de ne pas faire de leçon de choses tout en fournissant de la matière à ceux qui veulent aller plus loin.
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[...] mais là, c'était sous son nez tous les jours. La censure insidieuse et l'absence de courage, les grands discours et la posture, la servitude des uns, l'acceptation silencieuse des autres, l'inculture crasse et l'à-peu-près dissimulés derrière le prestige d'être la référence, un titre gagné de haute lutte pour des plumes passées, le manque d'objectivité face à un réel décidément capricieux et rarement comme il faut, l'impossibilité de penser contre soi, voire l'interdiction de le faire, la défense de caste.
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L'émotion monte brusquement en lui, comble avec délice le vide des derniers jours, lui redonne vie. Il la laisse le submerger, s'autorise à exploser, renvoie femme et fille au village. "Disparaissez !" Il veut la paix, être seul avec son fils. Et Badraï.
Quand elles sont parties, il reste un moment à écouter le vent descendu des sommets, le regard dans le lointain, égaré sur leurs cimes blanches, à se remémorer la dernière matinée avec sa fille, sa chute dans la poudreuse et sa surprise joyeuse. Il sourit brièvement et sa poitrine s'effondre sur elle-même. Plus jamais. Voir, marcher, tenir, guider, pousser, porter, serrer. Avoir peur. Plus. A jamais. L'air manque à Sher Ali, il titube, ne pleure toujours pas. Mais la rage est là. Elle s'installe, trouvera bientôt à s'exprimer sans retenue. Tous l'attendent de lui. Etre un homme d'honneur, un chef de famille, un chef, guerrier, vendeur. Badal. Il faut, il doit, il peut, il veut.
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Et c’est son subordonné qui prend la parole. « Les relations entre messieurs Cardona et Soubise sont confidentielles.
J’entends bien », répond Pâris, « mais peut-être aurait-il été opportun de nous dire qu’il menait des recherches potentiellement dangereuses sur des sociétés aux capitaux mafieux.
-Qu’est-ce à dire ?
-Trinity Srl., monsieur Cardona », sciemment, Pâris ignore le juriste. « Que pouvez-nous nous en dire ? Qui ne relève pas du secret d’Etat, évidemment ».
Une ombre de surprise vient obscurcir le visage de Cardona. Il connaît cette boite mais ne s’attendait pas à ce qu’elle soit mentionnée au cours de cet entretien.
Il garde le silence.
« Comment avez-vous entendu parler de cette société ?
- Nous sommes policiers. Trouver des informations c’est ce que nous faisons tous les jours. N’employiez-vous pas Benoît Soubise dans cette capacité, d’ailleurs ? » Sourire faux cul de Pâris, toujours fixé sur Cardona. « Alors Trinity ? »
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« Gédéon ? Et nous alors, il nous arrive quoi si tes pros nous trouvent avant ? »
« On va disparaître. On a déjà tout prévu, non ? Deux semaines max à tenir le coup, simple routine ». Silence, puis Erwan se lève.
« Très bien, la décision est prise. Consignes de sécurité habituelles. Julien, tu sais où aller, et tu continues à travailler sur Gédéon. Saf’, je t’emmène, je te mets à l’abri, ensuite j’irai me planquer ».
Saf’ soupire et acquiesce d’un signe de tête.
Erwan lui prend le visage des deux mains. « Je m’occuperai de la vidéo quand Gédéon sera fini, promis. Maintenant, action ! »
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Et puis il y a eu Noël, le Nouvel An. Sans oublier le flingage de Nourredine H., au tribunal, et l’ouragan de merde politique et médiatique qui s’en est suivi. Après ça, plus personne n’avait envie de faire de cadeau à Théo.
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