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Critiques de Djief (148)
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Broadway - Une rue en Amérique, tome 1

Direction Broadway, le «Chapman‘s Paradise» ou George et Lenny décident de remettre à flot le music-hall de feu le frère ainé. Mais l‘entreprise s‘avère plus compliquée que prévu. L’arrivée de la jolie Fanny changera peut-être la donne ?

Voilà une belle façon de nous faire revivre le Broadway des années 1920.

Grâce à un scénario sans surprise mais solide, on suit avec plaisir la difficile reprise en main. D’autant que la concurrence est rude et de qualité. Le plus de ce premier tome vient de ces dessins à la fois chatoyants et réalistes, ils nous embarquent aisément dans la machine à remonter le temps. Assez en tout cas, pour donner envie de connaitre la suite. 3.5



Moi j'aime le music-hall

Ses jongleurs, ses danseuses légères …

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Broadway - Une rue en Amérique, tome 1

Parce que leur frère, Walter, s'est donné la mort sur scène, George et Lenny Chapman héritent bien malgré eux du cabaret, le Chapman's Paradise sur Broadway. Alors qu'ils pensaient le revendre, George propose de reprendre le flambeau, comme peut-être l'auraient voulu Walter et leur mère. Même si un courtier leur a déjà fait une offre et malgré leur incompétence en la matière. Après moult tergiversations, les deux frères s'accordent pour rouvrir en grande pompe le Chapman's Paradise...

Quant à Fanny, une jeune danseuse amoureuse des planches, elle vient de se faire virer. Encore une fois. Aussi tente-t-elle une audition lorsqu'on lui apprend que le Chapman's Paradise compte rouvrir...



Une couverture et une première page qui donnent le ton... Bienvenue dans le Broadway des années 20!

Dans ce premier tome, Djief nous plonge au cœur du Chapaman's Paradise, mis à mal depuis le suicide de Walter, son propriétaire. Bien des embûches vont se mettre au travers de la route des deux frères repreneurs, d'autant que la concurrence est rude. L'on suit, en parallèle, la jeune Fanny qui rêve de monter sur les planches. Un scénario sans grande surprise mais qui, au final, s'avère dépaysant et plaisant. L'auteur nous régale de ses magnifiques planches raffinées et très rétro, ses couleurs lumineuses et son coup de crayon minutieux.
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Broadway - Une rue en Amérique, tome 1

Le Chapman's Paradise est en deuil.

Walter, le gérant, a décidé d'avancer son rencard avec St Pierre.

Ses deux frangins, Lenny et Georges Chapman, après moult échauffements du ciboulot, décideront finalement de reprendre le flambeau malgré leur complète inexpérience, un contexte économique délicat et une concurrence plus que féroce.



Frais et enlevé, ce premier tome d'un diptyque annoncé séduit aussi bien de par son scénario original que ses magnifiques planches aussi lumineuses que les néons infatigables qui enflamment inlassablement cette célèbre avenue.



Réputation en berne, clientèle fantomatique, personnel à la rue, tout est à reconstruire.

Le temps de se retrousser les manches et de commander une bonne dose d'optimisme à la boutique du coin, il n'en faudra pas plus à nos deux frangins pour respecter la volonté maternelle de relancer le cabaret de leur aîné.



Des emmerdes et des intrigues comme s'il en pleuvait, des personnages attachants -mention spéciale à Fanny et son furet fureteur-, un plaisir des yeux sans cesse renouvelé, une ambiance cabaret qui vous colle délicieusement à la peau, le mix équilibré de ces divers aspects font de ce Broadway un album éminemment classieux et particulièrement agréable à lire.



Perso, j'ai déjà réservé pour une seconde représentation, et vous ?

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Le crépuscule des Dieux - Intégrale, tome 1

Nicolas Jarry, vieux routard de la bande dessinée et plus vieux routard encore de la Fantasy s'est lancé dans une drôle d'aventure avec "Le Crépuscule des dieux"…

Pour résumer le truc Wotan / Odin connaît l'avenir et il sait que lors du Götterdämmerung / Ragnarök, Fenrir le père de tous les loups lui prendra la vie et que faute de leader les forces de l'ordre seront vaincues par les forces du chaos… Pour changer le destin, il multiplie les intrigues pour fabriquer un champion qui pourra utiliser le pouvoir de l'Anneau et ainsi l'assister et le suppléer lors de la bataille finale… Siegfried aurait dû être l'alter ego d'Héraclès et au final il a été l'alter ego d'Achille, car de drames en drames le voyageur gris (coucou Gandalf ! ^^) voit sa création lui échapper avant d'être la cause de sa propre perte… Ayant perdu son champion, la cause est entendue et l'implacable destin poursuit son inexorable marche…



1) Mais qu'est-ce qu'on adapte ? Non, parce que l'histoire d'origine est déjà un gros bordel mythologique !

Est-on dans l'adaptation du "Nibelungenlied" qui ne contient pas d'éléments merveilleux, de la "Völsunga saga" qui ne contient que des éléments merveilleux, des "Eddas" islandaises qui s'en inspirent mais appartiennent déjà à un univers christianisé, de l'opéra de Richard Wagner intitulé "Der Ring des Nibelungen" ou des poèmes de JRR Tolkien intitulés "La Légende de Sigurd et Gudrún" ?... Chacune de ces œuvres puissent dans les mythes fondateurs indo-européens pour en donner une interprétation, et chacune de ces œuvres s'inspirent des versions précédentes tout en étant influencées par leur époque autant que par la marche des siècles écoulées… Oui je sais, cela donne le tournis voire le vertige… (Vive la mythologie comparée ! ^^)

2) Comment on l'adapte ?

On a d'un côté l'histoire de Siegried qui est traitée comme une chanson de geste arthurienne ou carolingienne (est-ce un hasard si l'histoire de Siegfried / Brunhilde/ Gunther / Krimhilde ressemble ici à celle de Lancelot / Guenièvre / Arthur / Morgane, accusation de trahison et élixir d'oubli compris ? ^^)

D'un autre côté on a l'histoire de Wotan qui dans les moments epicness to the max est traitée comme dans un blockbuster cinématographique voire comme dans un blockbuster vidéoludique, ce qui nous dirige vers un mélange entre "Thor" de Marvel et "God of War" de Sony…



Comme tout amateur de fantasy le sait JRR Tolkien a largement puisé dans la littérature merveilleuse du haut moyen-âge pour composer l'univers des Terres du Milieu, et ici cela se sent plus jamais Nicolas Jarry ayant consciemment ou inconscient donné une coloration "Seigneur des Anneaux" non négligeable à sa création (oui, Mon Précieux ! ^^)

Mais peut-être que pour être plus cohérent on aurait dû traiter du destin des hommes dans un 1er temps puis du destin des dieux dans un 2e temps, au lieu de traiter les deux simultanément sans que les deux fils directeurs n'ait beaucoup d'incidence l'un sur l'autre (ça et quelques incohérences des familles ^^).

Et puis, dans la comparaison avec le "Siegfried" en 3 tomes du talentueux Alex Alice pique un peu les yeux… Toutefois la série se bonifie au fil des tomes sur le fond comme sur la forme, et finit par devenir agréable à lire !





Tome 1 : "La Malédiction des Nibelungen" => bof bof

http://www.babelio.com/livres/Jarry-Le-Crepuscule-des-Dieux-Tome-1--La-Malediction-de/120028/critiques/1175564



Tome 2 : "Siegfried" => pas mal

http://www.babelio.com/livres/Jarry-Le-Crepuscule-des-Dieux-Tome-2--Siegfried/266196/critiques/1176019



Tome 3 : "Fafner" => bien !

http://www.babelio.com/livres/Jarry-Le-Crepuscule-des-Dieux-Tome-3--Fafner/345171/critiques/1176476
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Brocéliande forêt du petit peuple, tome 3 : Le ..

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS, VOIR SI LE LOUP...



Mi-décembre 1918. L'armistice est signé depuis à peine plus d'un mois et le lieutenant Ronan est, enfin, sur le chemin du retour au pays. Mais la route est longue et les guimbardes de l'époque sont facilement récalcitrantes. Après tous ces kilomètres parcourus depuis l'est profond et meurtri, c'est la panne. Hasard ou coup du sort, le véhicule s'arrête à quelques pas du "Jardin aux Moines", un lieu aujourd'hui bien connu des touristes et qui présente un tertre mégalithique rectangulaire peu fréquent, datant de près de trois mille ans, mais dont on sait encore très peu de choses.



Certes, nous ne sommes pas ici pour faire du tourisme populaire ni de l'archéologie et c'est bien autre chose que ce lieu étrange et mystique évoque au Lieutenant Ronan. C'est à son propre passé qu'il songe, comme si, après quatre années de la pire des guerres, il fallait enfin qu'il se souvienne aussi de ses combats intimes... Empruntant dès lors les chemins de l'analepse, Ronan se plonge dans son passé d'il y a quarante ans, tandis que jeune garçon de sept ou huit ans, orphelin de mère et passé sous la coupe d'un père devenu alcoolique et violent, il était parti en expédition avec ses rares amis d'antan : Ewenn, une petite brunette un rien sauvageonne dont la mère, considérée comme une sorcière, est rejetée par la communauté villageoise, sauf lorsqu'il y a besoin d'une potion, d'un onguent, d'un sort contre le feu... Il y a aussi Marie, l'enfant fragile - elle est sujette à de violentes crises d'asthme - d'un riche bourgeois parisien presque toujours absent ; elle est un peu godiche et apprêtée mais elle est douce, patiente et gentille, et puis, c'est la jolie blonde de l'équipe ! Il y a enfin Mabik, surnommé "Gros-Mab" affectueusement, en raison de son gabarit légèrement hors norme pour son âge ; lui refuse de le voir, mais il semble communément admis que sa maman très bigote n'a pas conçu son rejeton que par la vertu du Saint-Esprit mais fort probablement des actions de grâces très appuyées du curé du village : la ressemblance est aussi évidente qu'un christ au milieu de sa croix... Il y a enfin, invité involontaire mais consentant, le jeune cousin Kilian - c'est une des toutes petites "faute de goût" de l'album : ce prénom n'est donné chez nous que depuis les années 1990, et par ailleurs fort rare même sur sa terre de prédilection, l'Irlande. On aurait pu trouver un prénom plus "d'époque" - dont Mabik a charge, bien malgré lui, en ce jour de grande expédition. Mais si le petiot ne sait encore parler, il n'en comprend pas moins ce qu'on lui demande, sait se faire comprendre et accepte de se faire trimbaler en des lieux étrangers.



Après quelques turpitudes, voila donc notre petit "Club des Cinq" (Maître Alfaric, ici comme ailleurs, ne s'y trompe pas : on songe immédiatement au petit groupe d'aventuriers en culottes courtes créé par Enid Blyton !) qui se dirige vers le fameux "Jardin au Moines" et si les éléments ne se mettent vraiment pas de la partie, c'est un bien autre drame qui va entacher cette histoire entamée sous les meilleurs auspices.



Il est difficile de dire à partir de quel moment une histoire romanesque devient conte ni quand le conte prend et confine autant à la légende qu'aux mythes, ou que l'histoire véritable cède le pas à l'imaginaire véridique - oxymore indispensable ici. C'est difficile à révéler, lorsque cette étrange potion est réalisée avec attention, patience, un rien de sagacité, ce qu'il aut d'originalité et pas mal d'expérience. Indubitablement, Nicolas Jarry, le dessinateur Djief et la coloriste Elodie Jacquemoire y parviennent sans coup férir. Mais soyons un instant chagrin - et "local de l'étape" - avant de pouvoir expliquer comme certains détails sauront faire oeuvre ou feront peine à voir, selon qu'on sait embarquer le lecteur ou non. Pour qui aura visité le charmant village de Paimpont, se sera intéressé à son histoire, il ou elle se souviendra que c'est un village du pays gallo (une sorte de sas entre la France de la IIIème République qui nous intéresse ici, et la Bretagne bretonnante, "folklorique" pour les plus indélicats, quelques pas plus à l'ouest encore) où ces quelques costumes (ils ne sont cependant que l'exception au détour d'une page) visiblement plus "bas bretons" (Finistère, pays de l'Aven ?)que crédible dans cette "haute-Bretagne" paimpontaise. Le visiteur aura aussi compris que jusque vers le début du XXème siècle, Paimpont, c'était avant tout une abbaye et son lac (plus loin, ses forges) : rien de cela ici. Pourtant, sans que cela ressemble un instant à ce que l'on en sait, on y croit à ce petit coin de Bretagne, parce que le canadien Djief sans s'y prendre pour nous faire croire à l'impossible vraisemblable - ce sera encore plus vrai lorsqu'il emmènera le lecteur vers les rivages improbablement véridiques de la fantaisie : un dragon de toute beauté est là pour en convaincre le plus récalcitrant des lecteurs -. Il y a aussi ces gosses qui doivent parcourir des arpents entiers avant de parvenir en lisière de forêt : pas plus au centre de la mystérieuse Brocéliande que Paimpont. Quant à cette inquiétude de gamins de la campagne qui s'échappent de la férule des adultes, mais qui craignent de se faire attraper... Les temps changent très vite, mais il fut une époque, à la campagne plus qu'ailleurs sans nul doute, où les gamins pouvaient disparaître dans leur monde "d'émerveilleux" des heures durant sans que les adultes s'en préoccupe grandement. Souvenez-vous de "La guerre des boutons". On pourrait aussi s'étonner de cet homme un peu vieux pour n'être que Lieutenant au sortir de la guerre, mais ce n'était, certes, qu'un simple appelé. On pourra aussi reprocher, ici et là, une narration un peu pesante, un rien trop étale, mais c'est aussi le soucis de ce genre d'album condamné à tout devoir dire en un minimum d'espace. Voila pour les (éventuelles) petites invraisemblances, les (très) légères déceptions ou remarques très légèrement critiques.



Ceci étant, Nicolas Jarry et ses deux compères artistes du pinceau font oublier au fâcheux ces insignifiants détails, parce que tout, ici, fonctionne à merveille. Il y a d'abord l'évocation : L'enfant conteur qui croit à la force des contes et qui se fait passeur - Jarry relate ici l'une des plus fortes histoires liée au Jardin aux Moines, et parmi les plus caractéristiques de l'imaginaire local : la légende du Seigneur Gastern -. Il y a cette dramaturgie impeccable, oscillant entre moments heureux, instants de tension inhérent à tout groupe dans lequel un chef semble se détacher mais sans qu'il ait été rien décidé. Il y a encore ce passé déjà très lourd quoi que parfaitement contraint, involontaire, de ces enfants ayant tous - sauf le petit Kilian - des problèmes liés à leur parentalité. Et puis, peu à peu, on pénètre dans le monde fascinant de la «low fantasy», avec ces bizarres petits squelettes qui évoquent de drôles de formes humanoïdes d'abord, puis ces antiques rêves de bambin perdant sa mère... Le "vrai" monde est bien là, avec son lot de luttes pour la survie à l'âge des découvertes - qui peut se transformer en bête castagne avec les mauvais gars du coin - , mais "l'autre monde" n'attend qu'un détail, une ouverture, une porte pour s'imposer à ce quotidien sombre. Cet accès, le futur lieutenant va le découvrir incidemment tandis qu'il pénètre le tertre préhistorique du Jardin aux Moines - forêts et pierres ne sont-ils pas, de tout temps, des lieux privilégiés de passage d'un monde à l'autre ? - et, à partir de ce moment, tout est absolument différent, magique, possible, réaliste dans l'incroyable. Mais tout cela serait un peu vain sans un autre élément indispensable à toute bonne histoire : la Quête. Elle sera double et doublement terrible, obligeant le jeune garçon à un choix bien cornélien : s'enfoncer dans les profondeurs des lieux habités par le petit peuple pour sauver Kilian et s'enfoncer dans ses propres souvenirs pour retrouver un visage, celui d'une mère trop tôt disparue, la possibilité de résoudre l'un interdisant par absolu de résoudre l'autre. On est dans la pure mythologie, a mi chemin entre Orphée désirant faire sortir son Eurydice des enfers ou la fille de Loth qui ne peux s'abstenir d'un ultime regard en direction de son passé. Dans les deux cas comme dans ce troisième, c'est à un choix impossible que le si jeune petit héros de l'album est confronté et le dénouement ne peut en être que terrible, autant qu'il semble définitif... Sauf que, force du monde de Faérie, rien ne l'est jamais tout à fait et le scénariste a l'intelligence ainsi que la malignité, une de ces tendres et insignes scélératesses d'auteur que le lecteur aime à découvrir tandis que tout semblait pourtant achevé et refermé.



Ce troisième volet de cette série consacrée au "Petit Peuple" de Brocéliande est, vous l'aurez compris, une véritable réussite tant narrative que graphique. Après un premier volume intéressant mais au résultat mitigé puis un second très décevant, il semble que la série trouve enfin son rythme, mais c'est aussi le risque inhérent à ce genre de série composée d'une succession de "one shot" d'auteurs et de dessinateurs différents, plus ou moins doués, plus ou moins convainquant, plus ou moins "dans" leur sujet. Ne boudons pas notre plaisir, Jarry nous embarque très loin vers ces rivages de l'enfance où rêve et réalité sont incontournablement entremêlés, puisant aussi avec discernement et finesse au plus profond de nos imaginaires universels tout en sachant évoquer avec tact mais sans concession le monde des adultes, celui des drames, des violences - publiques ou privées, sociales, familiales, économiques, historiques -, des mensonges - il s'en trouve ici un panel incroyable de nuances -, des faux-semblants ou des faux-fuyants dont nos chères "petites têtes blondes" sont si souvent les témoins involontaires mais bien moins innocents, ignorants qu'on se plait trop souvent à le croire, pour se rassurer. Mais cette trame et tous ses composés n'auraient su atteindre leur but sans le magistral dessin de Djief, lequel allie un semi-réalisme très sûr à une poésie très forte du détail - il suffit de bien regarder la couverture de ce Jardin aux Moines pour se convaincre de la richesse des décors, de cette faune et de cette flore tour à tour réaliste ou fantastique : l'entièreté de l'album est du même tonneau, et l'on ne se lasse pas d'aller y abreuver le regard (jetez un oeil du côté du dragon de l'histoire : il est de toute splendeur) ! - mais, ne soyons pas injuste ni oublieux, ce superbe dessin ne saurait traduire autant de force ni de beauté sans la délicatesse et l'exactitude des couleurs d'Elodie Jacquemoire que l'on savait douée mais qui se surpasse ici, indubitablement. Une très belle réussite, même en ayant l’œil parfois un peu sévère - injuste ? - du "local de l'étape"...



Plutôt que d'ergoter laissons-nous tout simplement accompagner par trois auteurs inspirés, pour nous promener dans les bois, voir si nos loups intimes n'y sont pas.
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Brocéliande forêt du petit peuple, tome 3 : Le ..

Mine de rien j'ai trouvé ce tome 3 consacré au Jardin aux moines assez proche dans l'esprit du "Labyrinthe de Pan" de Guillermo del Toro, sauf que les forêts enchantées de la Bretagne remplacent les forêts enchantées du Pays Basque et que nous sommes au lendemain de la WWI et non de la Guerre d'Espagne.

6 décembre 1918 le lieutenant Ronan revient du front, et stoppé à l'orée de la forêt de Brocéliande il ne peut s'empêcher que malgré tout ce qu'il a vécu ce qu'il a le plus marqué dans sa vie ce sont les tristes événements qu'il s'y déroulé en l'an de grâce 1877... Nous sommes dans un album qui suit une structure en analepse, et nous suivons l'odyssée rurale d'un Club des Cinq dixneuvièmiste : Ronan est le fils d'un poivrot qui ne se souvient plus du visage de sa mère disparue bien des années plus tôt, Mabik croit que son père est mort en mer alors qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau au curé local que ne lâche pas d'une semelle sa bigote de mère, Ewenn n'a jamais connu son père, marin américain de passage qui a engrossé sa mère rebouteuse restée célibataire, Marie la bourgeoise parisienne exilée à la campagne pour cause de maladie des poumons ne voit jamais le sien certes mais elle a bien compris qu'elle n'était que la bâtarde d'une courtisane fortunée... Avec le petit Kylian, ils trompent leurs malheurs en partant en expédition au Jardin aux Moines où on aurait découvert une cimetière de fées, et après moult péripéties réalistes viennent les péripéties fantastiques : dans le brouillard sylvestre le benjamin s'égare, et Ronan parti à sa recherche tombe sur les fantômes maudits du Seigneur Gastern et des siens qui ne lui rendront le petit que s'il entre en féerie leur ramener la Médaille de Saint-Gildas... Et dans le monde souterrain, il doit passer trois épreuves pour aller au bout de sa quête : un épreuve de ruse, une épreuve de courage et une épreuve de force morale. Mais comment un orphelin pourrait-il réussir là où même le héros Orphée a échoué dans l'Antiquité ?

Des enfants traumatisés, des familles brisées, une communauté endeuillée... Sortez vos mouchoirs malgré une fin totalement ouverte, car Ronan ne saura jamais ce qu'il est advenu de sa hache et s'il a été confronté au rêve ou à la réalité : Kylian a-t-il été dévoré par une bête sauvage, a-t-il été tué par un vagabond de passage, est-il mort de faim et de froid quelque part au fond des bois, ou nouveau Peter Pan haut comme trois pommes continue-il de jouer avec les fées, les lutins et les dragons du monde souterrain ?



Au fond de la Boîte de Pandore reste-il encore l'espoir ? Le scénariste Nicolas Jarry nous offre un histoire d'une grande beauté mais aussi d'une grande tristesse. Le dessinateur Djief qui n'a cessé de s'améliorer depuis ses premières planches est ici en grande forme et ses réalisations sont sublimées par le travail d’Élodie Jacquemoire qui est l'une des meilleures coloristes de la profession, qu'on se le dise !

Je peux à peine reprocher un équilibre qui aurait pu être optimisé, mais c'est sans doute dû essentiellement au format du stand alone : la mise en place réaliste est assez longue par rapport au développement des éléments fantastiques, d'autant plus qu'on passe assez vite du réel à l'irréel, et les auteurs développent un beau message sur le deuil, la culpabilité et la nécessité de se reconstruire (les spécialistes parle de résilience, mais je trouve ce terme technique inapproprié aux souffrances humaines qu'il recouvre), mais au vu du format je ne sais pas s'ils en font trop ou trop peu (comme par exemple les pages consacrées au récit inventé par Ronan pour réussir l'épreuve du lutin qui finalement ne sont pas loin de la métaphore psychologique).
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Le Crépuscule des Dieux, tome 2 : Siegfried

En introduction on nous raconte la genèse nordique avec le néant Ginnungagap, la vache originelle Audhumla, le titan Ymir, Hönir, Lothur et Wotan fils Bor fils de Buri… Ensuite l’affrontement entre les Ases et les géants ressemblent furieusement à la titanomachie / gigantomachie de la mythologie grecque ! (encore une fois vive la mythologie comparée ^^)

Mais ce tome 2 intitulé "Siegried" est largement consacré à Siegelinde réfugiée en Islande et enceinte jusqu’au cou… Loge toujours en mode Loki de Marvel est à la recherche de l’élu, du moyen de vaincre le dragon Fafner et de s’emparer de l’anneau maudit, mais comme il est feignant il manipule Albéric le banni pour faire le boulot à sa place… Et ce dernier va devoir puiser dans la magie des temps anciens pour vaincre les derniers des siens qui veulent éliminer les hommes et les femmes d’Islande dont mère de l’élu fait partie, avant de l’aider à accoucher pour finalement la laisser agoniser en amenant son fils Siegried avec lui…



Un tome où Nicolas Jarry s’amuse à multiplier les clins d’œil au "Seigneur des Anneaux", et c’est assez facile puisque JRR Tolkien avait largement puisé dans la geste du héros germanique, et qui au final s’avère assez plaisant grâce à la belle amélioration des dessins de Djef même si on reste dans le mainstream fantasy dont les éditions Soleil se sont fait une spécialité.
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Broadway - Une rue en Amérique, tome 2

Un malheureux "accident" au cours d'une représentation au Chapman's Paradise a fait s'écrouler et l'estrade et les rêves de Lenny et George. Ce dernier semble baisser les bras tandis que Lenny se met en tête de trouver un nouveau metteur en scène. Sa mère d'ailleurs lui en conseille un. Le rendez-vous est pris et les deux frères sont surpris de se retrouver nez à nez avec un jeune homme, ambitieux certes, mais qui n'a pas une once d'expérience. Il veut faire du Chapman's Paradise un night club branché où les gens pourront rire, danser et s'amuser. Visiblement, cette réouverture possible ne semble pas au goût de tout le monde...



Une deuxième représentation sans grande surprise mais qui vaut le coup d'oeil. Car, graphiquement, Djief s'est fait plaisir et nous a fait plaisir en nous plongeant dans ce Broadway des années 30. Les décors sont magnifiques, les lumières éclatantes et le trait toujours aussi élégant, le tout donnant vie à l'ambiance de ces années folles. Dommage que ce dyptique n'ait pas été plus approfondi tant il y avait matière. Certaines scènes auraient pu être étoffées, d'autres évitées. Le rideau se referme avec, au final, une agréable prestation...
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Le Crépuscule des Dieux, tome 6 : Ragnarok

Ce tome 6 justement appelé "Ragnarök" est censément le point d’orgue du cycle… Et force est de constater qu’il envoie du bois !

Sur la terre des hommes, pour récupérer l’anneau maudit le duo Hagen / Albéric ne cesse de jeter de l’huile sur le feu sur le quadrangle amoureux Gunther / Brunhilde / Siegried / Kriemhilde… Du coup on retrouve à la fois la tragédie de la relation Arthur / Guenièvre / Lancelot / Morgane, et la vendetta entre Clotilde et Brunehaut les reines maudites mérovingiennes qui mirent en leur temps l’Europe à feu et à sang… Même Gunther ressemble à la fois à Artorius et à Carolus Magnus ^^

Sur la terre des dieux c’est la guerre entre les nains, les elfes, les barbares du nord et les seigneurs dragons contre les géants, les montres et les morts-vivants… C’est epicness to the max, voire carrément Heavy Metal ! Oh Yeah !!!

Au final :



Le vrai truc chiant c’est qu’on passe constamment d’une bataille high fantasy à la tragédie de la chanson de geste, et que finalement cela nuit au rythme des deux récits qui s’entrecroisent… mais ça, c’est le problème depuis le début en raison des choix effectués par Nicolas Jarry… (qui nous a offert une magnifique version 2.0, mais ceci est une autre histoire ^^)
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Le Crépuscule des Dieux, tome 1 : La malédictio..

Nicolas Jarry, vieux routard de la bande dessinée et plus vieux routard encore de la Fantasy s’est lancé dans une drôle d’aventure avec "Le Crépuscule des dieux"…

Pour résumer le truc Wotan / Odin connaît l’avenir et il sait que lors du Götterdämmerung / Ragnarök, Fenrir le père de tous les loups lui prendra la vie et que faute de leader les forces de l’ordre seront vaincues par les forces du chaos… Pour changer le destin, il multiplie les intrigues pour fabriquer un champion qui pourra utiliser le pouvoir de l’Anneau et ainsi l’assister et le suppléer lors de la bataille finale… Siegfried aurait dû être l’alter ego d’Héraclès et au final il a été l’alter ego d’Achille, car de drames en drames le voyageur gris (coucou Gandalf ! ^^) voit sa création lui échapper avant d’être la cause de sa propre perte… Ayant perdu son champion, la cause est entendue et l’implacable destin poursuit son inexorable marche…



1) Mais qu’est-ce qu’on adapte ? Non, parce que l’histoire d’origine est déjà un gros bordel mythologique !

Est-on dans l’adaptation du "Nibelungenlied" qui ne contient pas d’éléments merveilleux, de la "Völsunga saga" qui ne contient que des éléments merveilleux, des "Eddas" islandaises qui s’en inspirent mais appartiennent déjà à un univers christianisé, de l’opéra de Richard Wagner intitulé "Der Ring des Nibelungen" ou des poèmes de JRR Tolkien intitulés "La Légende de Sigurd et Gudrún" ?... Chacune de ces œuvres puissent dans les mythes fondateurs indo-européens pour en donner une interprétation, et chacune de ces œuvres s’inspirent des versions précédentes tout en étant influencées par leur époque autant que par la marche des siècles écoulées… Oui je sais, cela donne le tournis voire le vertige… (Vive la mythologie comparée ! ^^)

2) Comment on l’adapte ?

On a d’un côté l’histoire de Siegried qui est traitée comme une chanson de geste arthurienne ou carolingienne (est-ce un hasard si l’histoire de Siegfried / Brunhilde/ Gunther / Krimhilde ressemble ici à celle de Lancelot / Guenièvre / Arthur / Morgane, accusation de trahison et élixir d’oubli compris ? ^^)

D’un autre côté on a l’histoire de Wotan qui dans les moments epicness to the max est traitée comme dans un blockbuster cinématographique voire comme dans un blockbuster vidéoludique, ce qui nous dirige vers un mélange entre "Thor" de Marvel et "God of War" de Sony…



Comme tout amateur de fantasy le sait JRR Tolkien a largement puisé dans la littérature merveilleuse du haut moyen-âge pour composer l’univers des Terres du Milieu, et ici cela se sent plus jamais Nicolas Jarry ayant consciemment ou inconscient donné une coloration "Seigneur des Anneaux" non négligeable à sa création (oui, Mon Précieux ! ^^)

Mais peut-être que pour être plus cohérent on aurait dû traiter du destin des hommes dans un 1er temps puis du destin des dieux dans un 2e temps, au lieu de traiter les deux simultanément sans que les deux fils directeurs n’ait beaucoup d’incidence l’un sur l’autre (ça et quelques incohérences des familles ^^).

Et puis, dans la comparaison avec le "Siegfried" en 3 tomes du talentueux Alex Alice pique un peu les yeux…





Ce tome 1, intitulé "La Malédiction des Nibelungen", Nicolas Jarry recourt à la formule du monologue intérieur du personnage narrateur qu’il maîtrise bien (et de mieux en mieux d’ailleurs !) pour nous raconter et nous expliquer en moins de 10 pages le pourquoi du comment de la malédiction de l’Anneau… Le reste du récit nous conte la tragédie de l’effondrement du royaume burgonde face à la horde d’Attila, Sigmund les et Siegelind les prince et princesse jumeaux servant d’esclaves au khan suite à leur défaite, et dans un moment d’égarement ils commettent l’irréparable… L’enfant élu a été conçu, mais la déesse Frikka qui préside aux lois du mariage et de la famille demande leur exécution : Wotan missionné pour exécuter sa propre descendance, charge sa fille préféré de sauver l’enfant à naître quitte à ce qu’elle perde son immortalité… To Be Continued

Remplacer les Saxons par les Huns qui interviennent ici au départ plutôt qu’à la fin comme dans la geste germaine amène un paquet d’incohérences pour la suite du cycle, donc amène mine de rien un gros bordel potentiel. Mais peu importe, il faut surtout être attentif à Loge en mode Loki de Marvel qui est déjà en train de proposer ses ruses aux maîtres d’Asgard bien qu’à chaque fois il y ait un lourd prix à payer…



Dans ce tome 1, les dessins de Djief ne sont pas au top : ça manque de détails, de précisions et le charadesign est assez inégal puisqu’il alterne de manière un peu inquiétante le bon et le moins bon. C’est d’autant plus dommage que le découpage est plutôt sympa et les choix graphiques plutôt intéressants. Mais j’ai bien fait d’insister car les graphismes s’améliorent très agréablement de tome en tome !
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Broadway - Une rue en Amérique, tome 1

Coup de cœur pour cette magnifique BD qui nous plonge en plein Broadway des années 20. Le Music-Hall, les années folles, la prohibition tout est très bien exploité et c'est un vrai voyage dans le temps.



Walter le propriétaire du Chapman's Paradise vient de se suicider et ses deux frères décident de reprendre l'affaire. Mais on ne s'improvise pas gérant d'un cabaret aussi facilement. C'est un parcours semait d’embûches qui les attends. Parallèlement, on suit l'histoire de Fanny, qui va être embauchée comme danseuse.



Les dessins sont magnifiques et cet album est un vrai bijou. J'ai vraiment hâte d'avoir la suite et fin entre les mains.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Le Crépuscule des Dieux, tome 7 : Le grand hi..

La série aurait dû se terminer avec la mort de Siegfried et de Brunhilde, ainsi que celle des dieux lors du Ragnarök, mais comme vous le savez dans l'édition comme ailleurs tant qu'on gagne on joue… Donc les auteurs rempilent pour un 2e cycle avec ce tome 7 intitulé "Le Grand Hiver"…





Partis de Port-Réal, les nouveaux soldats de la Garde de Nuit s'aventurent vaillamment au-delà du Mur pour combattre les tribus sauvageonnes dans le Nord… Mais ils découvrent que les mystérieux Autres ont fait place nette, et que dans la nuit noire rôdent d'étranges créatures qui ne craignent pas la mort… L'Hiver vient !

Ah non pardon, ça c'est dans "Game of Thrones"... Je vais la refaire ^^

Partis de Constantinople, les nouveaux soldats de la Légion s'aventurent vaillamment au-delà du Limes pour combattre les tribus slaves dans les Balkans… Mais ils découvrent que les mystérieux Winterdrags ont fait place nette et que dans la nuit noire rôdent d'étranges créatures qui ne craignent pas la mort… L'Hiver vient !

Comme vous pouvez le voir, la différence est de taille… ^^



Nous avons donc le centurion Phocas, neveu de l'éparque Priscus, qui entretient une relation adultérine avec Hélène l'épouse de Téophylacte l'ancien eidikon et qui s'est attiré les foudres de l'empereur pour avoir soutenu publiquement la position du pape Grégoire Ier… Au niveau intrigues byzantines c'est déjà bien rempli, vu que notre Phocas est destiné à être l'empereur usurpateur intercalé entre Maurice le pingre et Héraclius le brave. Mais on a en plus à Elfheim un Conseil Blanc organisé par Dame Evir la magicienne et le noble Iduril le guerrier au sujet de leurs protégés Lif et Lifthrasir, des jumeaux völsungs qui réunis disposent de pouvoirs surpuissants qui suscitent autant la peur que la convoitise (il y avait la même chose dans "L'Empire de poussière" de Nicolas Bouchard qui piochait lui aussi dans mythologie nordique ^^), une valkyrie manchote dernière survivante de son ordre qui cherche parmi les chrétiens celui qui pourra sauver les païens, la sorcière Yngvild (oh celle-là, je l'ai déjà vu quelque part ^^) et le berserker Bjarnulf (on t'as reconnu Beorn du SdA ^^) gardiens de Nothung le Glaive de la Détresse qui sont traqués par un cavalier noir qui s'avère être un völsung maudit et défiguré, et puis il ya aussi Erda qui essaye de dissuader Dark Wotan de renoncer au pacte faustien qu'il a conclut avec Hell la déesse des enfers…

Nous sommes dans un récit choral qui aurait sacrément eu de la gueule dans un roman fantasy, mais dans une bande dessinée de 48 pages c'est trop voire beaucoup trop ! (3,5 étoiles, que j'arrondis à 3 malgré les dessins de Djief en constant progrès mais si c'est pas oufissime non plus)
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Le Crépuscule des Dieux, tome 4 : Brunhilde

Dans ce tome 4, intitulé "Brunhilde", Wotan révèle toute la vérité à Siegried qui de colère refuse de s’allier à lui. Pire, il rompt sa lance sur laquelle étaient écrits les traités divins… Pendant ce temps, les Ases acculés par leurs assaillants essayent de renouer avec les Vanes : Froh, Idunn et Baldur partent en quête pour convaincre Njord de rejoindre leur cause… avec Loge qui envoie Fenrir le père de tous les loups à leurs trousses !

En Islande, Siegfried rompt les maléfices de la reine des enfers fille de Loge pour délivrer la première des valkyries de la malédiction de Wotan. Cette dernière abandonne ce qu’il lui reste d’immortalité pour se donner à son bel éphèbe libérateur… Quel beau couple ! ^^

Sur la terre des hommes, les Burgondes chrétiens sont en guerre contre les Saxons païens qui ont recours à une magie impie… Le prince Geselher échappe au massacre grâce au sacrifice d’Herule… De sa capitale de Vienna, le roi Gunther ne sait que faire face à la chute de Vesontio, Augustodfumun, et Lugdunum… Son ministre Gernot ne sait à quel saint se vouer, mais son autre ministre Hagen lui conseille d’aller quêter l’aide du fameux héros nommé Siegfried… Pour ce dernier, qui rêvait de fouler la terre de ses ancêtres, l’occasion est trop belle et il rejoint les quêteurs en laissant l’anneau maudit à la garde de sa belle endormie…



Pourquoi Wotan qui galère déjà pour survivre au Ragnarök se perd-il en master plan pour survivre au christianisme ? Pourquoi insister sur les pactes brisés mais ne pas réaliser de build up dessus ? Pourquoi monter un tel fossé entre les Ases et les Vanes si ce n’est pas pour en expliquer la cause ? Pourquoi la Burgondie réduite à néant par Attila dans le tome 1 se porte comme un charme dans ce tome 4 ? Pourquoi Albéric défiguré et tué à la fin du tome 3 se retrouve à cour de Vienna vivant, frais et dispo ? Pourquoi d’ailleurs Hagen obéit-il aveuglément à toutes les directives d’Albéric (qui sont celle de Loge/Loki) ? Et Loge/Loki intrigue à qui mieux mieux contre les dieux, mais le pourquoi du comment on n’en saura rien même à la toute fin !

Nicolas Jarry, tu nous as habitués à mieux hein ! ^^
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Broadway - Une rue en Amérique, tome 2

Le chapman's Paradise va t'il réouvrir malgré tout les déboires subit dans le tome 1 ?

Grégoire n'y croit plus. Il est près à tout laisser tomber, mais c'est son frère qui le motive et ils essaient tout deux de sortir la tête de l'eau.. et pour cela ils vendent la cordonnerie.



J'aime beaucoup cette BD qui sans avoir un sénario original a tout au moins des personnages sympathiques mais surtout des graphismes tout en rondeur et une colorisation adaptée. A tel point qu'on se croirait vraiment au temps des années 30.. J'aime ce dépaysement
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Broadway - Une rue en Amérique, tome 2

Le Chapman's Paradise, c'est un peu comme le Phénix qui renaîtrait toujours de ses cendres.



Une énième fermeture.

Le moral dans les bas résilles.

Rien de neuf au royaume des music-hall appelés à se vautrer encore et toujours alors qu'ils semblent enfin sur la pente ascendante.



Moins de surprise dans cet ultime épisode.

Si le trait séduit toujours autant, difficile d'en dire autant d'un scénario ici convenu et au final bâclé, ascendant eau de rose.



Broadway, le retour, a brodé sur le thème de personnages méritoires finalement plus forts que les vilains malfaisants qui faisaient rien que leur mettre des bâtons dans les trous.

M'ouais, pas convaincu plus que ça par cette suite à la filiation douteuse...
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Broadway - Une rue en Amérique, tome 1

La couverture de cette BD m'a tout de suite tapé dans l'oeil... j'ai adoré les graphismes et l'ambiance ressortant de cette BD.



Broadway et ses comédies musicales au temps de la prohibitions. Le directeur d'un cabaret se suicide et ses deux frères reprennent l'affaire alors qu'ils n'y connaissent rien. C'est également l'histoire d'une danseuse qui pour le moins est plutôt maladroite.



J'ai apprécié l'histoire , qui me donne très envie d'en savoir plus, mais là il me faudra patienter !! Les graphismes sont tout en rondeurs et très agréables ainsi qu'une colorisation assez chaude qui correspond très bien aux cabarets et à l'idée que l'on en a;
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Le Crépuscule des dieux, tome 8 : Le Sang d'O..

La série aurait dû se terminer avec la mort de Siegfried et de Brunhilde, ainsi que celle des dieux lors du Ragnarök, mais comme vous le savez dans l’édition comme ailleurs tant qu’on gagne on joue… Donc les auteurs continent leur 2e cycle avec ce tome 8 intitulé "Le Sang d’Odin"…

Le récit suit plus que jamais une structure en POV fort fournie :

- Yngvild consulte les Nornes pour guérir Bjarnulf de sa folie et pour savoir à qui remettre Nothung

- Odin essaye de réparer les dégâts commis par Loge/Loki avant devoir respecter la part du marché qu’il a passé avec Hell pour revenir d’entre les morts

- aux portes de Dark Fondcombe le völsung maudits revenu de la noire nuit affronte les fantômes de Thor et des héros du Ragnarök

- la team Phocas est affectée à la garde d’un fort abandonné dont les derniers gardiens ont été massacrés par des créatures de nuit… et elle est toujours sous la surveillance de la valkyrie manchotte ^^

- poursuivis tant pas les rois elfes qui les craignent que par les Winterdrags qui les convoitent, Evir et Iduril tentent de mettre à l’abri Lif et Lifthrasir chez le dieu Njord… Mais celui-ci rongé par le chagrin souhaitent que les völsungs bénis ramènent ses enfants à la vie… et la déesse Erda est obligée d’intervenir en emmenant les enfants de la terre des elfes à celle des hommes, où ils seront séparés dont privés de leurs pouvoirs et de leurs mémoires !

3,5 étoiles et la suite peut s’annoncer palpitante…
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Le Crépuscule des Dieux, tome 3 : Fafner

En introduction les Asgardiens se défendent comme ils le peuvent en l’absence de Wotan, Donner faisant pleuvoir le feu du ciel sur les envahisseurs démoniaques dans une scène digne d’un blockbuster hollywoodien.

Pour le reste de ce tome 3, intitulé Smaug, euh pardon "Fafner" ^^, nous suivons le jeune Siefrieg élevé par Albéric le banni qui parcourent le monde en quête du secret permettant de forger une arme capable de tuer un dragon. Orphelin, solitaire, haï des hommes, Siegfried a bien du mal à se construire et à avancer dans la vie. Avec l’aide de la déesse Idunn, Loge continue d’aiguiller son pion pour lui faire découvrir la dépouille de sa mère et les débris de Nothung le Glaive de la Détresse… Le destin de Fafner et d’Albéric sont scellés… Siegfried obtient l’anneau maudit et le sang du dragon lui confère l’invulnérabilité, mais le drame est loin d’être terminé !

Plus que jamais nous sommes dans le mythe fondateur de la Quête du Héros aux mille et un visages donc c’est un album très cool, grâce à l’universalisme de l’histoire qui est contée certes, mais aussi grâce aux graphismes de Djef encore en amélioration depuis l’arrivée d’Olivier Héban aux couleurs !

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Le crépuscule des Dieux - Intégrale, tome 2

Nicolas Jarry, vieux routard de la bande dessinée et plus vieux routard encore de la Fantasy s'est lancé dans une drôle d'aventure avec "Le Crépuscule des dieux"…

Pour résumer le truc Wotan / Odin connaît l'avenir et il sait que lors du Götterdämmerung / Ragnarök, Fenrir le père de tous les loups lui prendra la vie et que faute de leader les forces de l'ordre seront vaincues par les forces du chaos… Pour changer le destin, il multiplie les intrigues pour fabriquer un champion qui pourra utiliser le pouvoir de l'Anneau et ainsi l'assister et le suppléer lors de la bataille finale… Siegfried aurait dû être l'alter ego d'Héraclès et au final il a été l'alter ego d'Achille, car de drames en drames le voyageur gris (coucou Gandalf ! ^^) voit sa création lui échapper avant d'être la cause de sa propre perte… Ayant perdu son champion, la cause est entendue et l'implacable destin poursuit son inexorable marche…



1) Mais qu'est-ce qu'on adapte ? Non, parce que l'histoire d'origine est déjà un gros bordel mythologique !

Est-on dans l'adaptation du "Nibelungenlied" qui ne contient pas d'éléments merveilleux, de la "Völsunga saga" qui ne contient que des éléments merveilleux, des "Eddas" islandaises qui s'en inspirent mais appartiennent déjà à un univers christianisé, de l'opéra de Richard Wagner intitulé "Der Ring des Nibelungen" ou des poèmes de JRR Tolkien intitulés "La Légende de Sigurd et Gudrún" ?... Chacune de ces oeuvres puissent dans les mythes fondateurs indo-européens pour en donner une interprétation, et chacune de ces oeuvres s'inspirent des versions précédentes tout en étant influencées par leur époque autant que par la marche des siècles écoulées… Oui je sais, cela donne le tournis voire le vertige… (Vive la mythologie comparée ! ^^)

2) Comment on l'adapte ?

On a d'un côté l'histoire de Siegried qui est traitée comme une chanson de geste arthurienne ou carolingienne (est-ce un hasard si l'histoire de Siegfried / Brunhilde/ Gunther / Krimhilde ressemble ici à celle de Lancelot / Guenièvre / Arthur / Morgane, accusation de trahison et élixir d'oubli compris ? ^^)

D'un autre côté on a l'histoire de Wotan qui dans les moments epicness to the max est traitée comme dans un blockbuster cinématographique voire comme dans un blockbuster vidéoludique, ce qui nous dirige vers un mélange entre "Thor" de Marvel et "God of War" de Sony…



Comme tout amateur de fantasy le sait JRR Tolkien a largement puisé dans la littérature merveilleuse du haut moyen-âge pour composer l'univers des Terres du Milieu, et ici cela se sent plus jamais Nicolas Jarry ayant consciemment ou inconscient donné une coloration "Seigneur des Anneaux" non négligeable à sa création (oui, Mon Précieux ! ^^)

Mais peut-être que pour être plus cohérent on aurait dû traiter du destin des hommes dans un 1er temps puis du destin des dieux dans un 2e temps, au lieu de traiter les deux simultanément sans que les deux fils directeurs n'ait beaucoup d'incidence l'un sur l'autre (ça et quelques incohérences des familles ^^).





Tome 4 : "Brunhilde" => pas mal

http://www.babelio.com/livres/Jarry-Le-Crepuscule-des-Dieux-Tome-4--Brunhilde/279588/critiques/1177111



Tome 5 : "Kriemhilde" => pas mal

http://www.babelio.com/livres/Jarry-Le-Crepuscule-des-Dieux-Tome-5--Kriemhilde/279587/critiques/1178263



Tome 6 : "Ragnarok" => bien !

http://www.babelio.com/livres/Jarry-Le-Crepuscule-des-Dieux-Tome-6--Ragnarok/333815/critiques/1179016
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Le Crépuscule des Dieux, tome 5 : Kriemhilde

Dans ce tome 5, intitulé "Kriemhilde", toutes les forces en puissances sont sur le sentier de la guerre et cela part un peu dans tous les sens…

Sur les terres des hommes, en Islande c’est démocratiquement que Brunhilde est élue grand protectrice du peuple, alors qu’en Burgondie Siefgried affronte les démons invoqués par les sorciers saxons… Hagen et Albéric continuent d’intriguer pour récupérer l’anneau maudit qui n’est plus en possession de Siegfried mais de Brunhilde… Car Siegried perd la mémoire moins suite aux blessures qu’il a reçues qu’à cause que de l’élixir d’oubli donné par Kriemhilde qui est tombé amoureuse de lui…

Sur la terre des dieux Thor défend la forteresse d’Asgard contre les assauts répétés des troupes mortes-vivants envoyées par la déesse des enfers… Et Frikka demande à Loge/Loki de tout faire pour ramener Wotan sur le champ de bataille, mais l’un comme l’autre ont leur propre agenda…



Sans doute que trop de choses sont racontées dans un seul tome, du coup on ne sait pas trop quelles sont les motivations de Loge/Loki qui d’un coup passe du trikster à la Prométhée au traître à la Mordred…
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