Issa

Sous les fleurs de cerisier
Grouille et fourmille
L’humanité.

Me voit-il si vieux
le moustique qui me bourdonne
au bord de l'oreille

Un gros chat
taquine avec sa queue
un papillon

Ce monde imparfait
Mais pourtant recouvert de
Cerisiers en fleurs

Tout entier vêtu
de papillons a fleuri
un arbre mort

"Après sept jours de fugue,
Mon chaton m'est revenu -
Ronron sur ronron !" (p. 62)

(Carnet de l'ère Kyowa, 1803)

Solitude hivernale
ce soir écoutant
la pluie dans la montagne

Papillon qui bats des ailes
je suis comme toi-
poussière d'être !

Rien qui m'appartienne-
sinon la paix du coeur
et la fraîcheur de l'air

Les fleurs s'éparpillent au vent !
sous l'ombre des arbres
une statue sacrée

Au soir
parlant avec la terre
les feuilles tombent

Pas à pas
dans les montagnes d'été
soudain la mer

Grimpe en douceur
Petit escargot
Tu es sur le Fuji !

Au-dessus des montagnes
même au voleur de fleurs la lune
accorde sa lumière

Le rossignol!
son chant du matin
trempé par la pluie

Bien tranquillement
elle observe la montagne
la grenouille verte

Ne pleurez pas, les insectes!
Les étoiles elles aussi
Sont transitoires.

Puisqu'il le faut bien
Entraînons-nous à mourir
à l'ombre des fleurs.

Sortant du sommeil
Après de longs bâillements
Les amours du chat

Être là,
tout simplement,
au milieu de la neige qui tombe.