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Citations de Aharon Appelfeld (433)


Son bain lui avait fait du bien, mais il n'en fut pas de même pour les fruits. A cette époque, elle ne savait pas encore choisir entre tous les rouges et tous les noirs. Elle cueillait ce qui lui tombait sous la main : des myrtilles, des cerises, des framboises, des fraises. Le soir, elle fut prise de violents maux de ventre. Elle eut la diarrhée. Ses jambes maigres ne la portaient plus. "Mon Dieu, mon Dieu !". Les mots jaillissaient, mais ses cris étaient engloutis dans les hautes herbes. Si elle en avait eu la force, elle se serait traînée jusqu'au village et ses serait livrée.
Un paysan la surprit.
- Que fais-tu ici ?
- Je suis malade !
- Qui est ta mère ?
- Maria.
L'homme lui jeta un coup d'oeil dégoûté, grimaça et, sans plus la regarder, s'éloigna.
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"La Seconde Guerre mondiale dura six années. Parfois il me semble que ce ne fut qu'une longue nuit dont je me suis réveillé différent. ... Je dis : "je ne me souviens pas" et c'est la stricte vérité. Ce qui s'est gravé en moi de ces années-là, ce sont des sensations physiques très fortes. Le besoin de manger du pain. Aujourd'hui encore je me réveille la nuit, affamé. ..Je mange comme seuls mangent ceux qui ont eu faim un jour."
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Il a pour projet d’organiser des soirées de réflexion, mais nous manquons de textes. Pendant des années, les livres étaient notre préoccupation principale et voici que nous avons été brutalement séparés d’eux. Comme il est étrange que nous nous soyons si vite habitués à vivre sans livres. Parfois, dans l’après-midi, j’ai la sensation d’un livre entre les mains, à l’heure où j’avais l’habitude de m’installer dans un fauteuil.
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L’université est un lieu d'études important, mais pas une école pour écrivains. L'apprentissage littéraire se passe entre soi et soi, ou entre soi et des êtres dont l'âme vient de la même racine.
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- Après la grande rafle, votre oncle Salo est arrivé, ivre, et m'a demandé de le cacher chez moi, mais j'avais très peur et je redoutais de le faire entrer dans ma maison. Que Dieu me pardonne. J'aurais dû le faire entrer, mais j'avais très peur.

Étrange pensa Bruno, voila ce qui l'accable.

Elle poursuivit.
- De tous les hommes, c'est votre oncle Salo, que j'ai le plus aimé. Elle souriait comme au souvenir d'un vieux pêché. Il m'apportait de Vienne des bas fins et de l'eau de Cologne la plus chère. Je me rappelle très bien de votre maison. On avait de la bienveillance pour les femmes.
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- Il est dur de parler de la peur et de la faim. Ce sont des choses que l'on ressent très fort, mais que l'on ne peut pas décrire.
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J’ai parlé du silence et du soupçon, de la préférence pour le fait plutôt que pour l’explication. Je n’aime pas m’étendre sur les sentiments. Une trop grande propension à parler des affects nous entraînera toujours vers le labyrinthe sentimental, vers le piétinement sur place et l’aplatissement.
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Je fais ce que je peux, parfois moins.
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La contemplation me procurait le plaisir que l'on retrouve dans la sensation d'être oublié de tous. Un instant de contemplation (...) peut vous doter d'un réservoir de sensations qui vous accompagnent longtemps. Une vraie contemplation est dénuée de contenu matériel.
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Puis Iréna plongea dans ses hallucinations .Elle mentionna plusieurs noms et parla abondamment d'Adéla en la mettant en garde : si elle faisait trop d'efforts pour lire,elle ferait du mal à ses yeux.Il était manifeste que le lien avec Adèla était douloureux ,mais fort.
A minuit,la paysanne sortit annoncer aux femmes amassés devant la maison qu'Iréna était au plus mal.Contaminée par le typhus ,elle convulsait et proférait des paroles incompréhensibles.
Les femmes tombèrent à genoux en entendant la sinistre nouvelle et éclatèrent en sanglots.L'espace d'un instant, il fut manifeste que le monde était rempli de fautes et de méchancetés ,rempli de maladies et de souffrances,et d'une grande obscurité. Celle qui s'était chargée de ses maux était elle aussi inguérissable et n'avait plus le pouvoir d'apporter le salut. ( Page 252).
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Certaines visions prodigieuses ont sombré en moi à cause des accès de mélancolie et de mes cauchemars nocturnes : j'étais persuadé de ne plus les revoir. Je me trompais. Elles sont revenues vers moi, face aux pages blanches, étonnées du temps qu'il m'avait fallu pour les faire remonter de la vase.
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Mon père me dit souvent : " Si on ne connait pas l'histoire de quelqu'un, ses actes et ses motivations, il s'efface bien vite de notre mémoire. "
Maman est d'un autre avis : il suffit des fois d'un seul geste, un tressaillement, une main tendue ou un hochement de la tête, pour se sentir proche de quelqu'un. Il est des gens qui n'ont de cesse de répéter: "Laissez moi". La plupart du temps, ce sont des gens blessés qui ont perdu confiance en l'homme. Il est très difficile de s'approcher d'eux. Leur vie est un mystère et c'est ce mystère qui les nourrit. Ils n'ont pas besoin des autres. Mais la majorité des gens cherchent la présence de leurs prochains. Ils sont heureux lorsqu'on les réserve un bon accueil.
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Celui qui n'agit que pour lui-même est un insecte , pas un homme .
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Un mot d'encouragement est parfois aussi précieux qu'un bandage.
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Aharon Appelfeld
Des grands malheurs, on peut parler en murmurant.
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"Le moniteur M. m'a demandé incidemment, à la pause de dix heures, où j'étais pendant la guerre. La question m'a tellement surpris que je suis resté bouche bée. "Dans beaucoup d'endroits", ai-je choisi de dire pour éviter une conversation superflue. M m'a cependant poussé à parler et je me suis senti emprisonné dans le mutisme. Une frayeur s'est emparée de moi et ma mémoire s'est éteinte. Je n'ai su que dire et répéter : "Dans beaucoup d'endroits".
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- Le désordre me rend folle et, ici, tout le monde se moque de l'ordre et de la propreté.
- Pourquoi ? demanda Hugo, quelque peu imprudent.
- Parce que chacun ne s'occupe que de soi.
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Si on me tue, ne m'oublie pas. Tu es la seule personne au monde en qui j'ai confiance. J'ai enfoui une part de mon âme en toi. Je ne veux pas quitter ce monde sans te laisser quelque chose.Je n'ai ni argent ni or. Prends mon amour, cache-le dans ton cœur et, de temps en temps, dis-toi : "Il était une fois Mariana. C'était une femme meurtrie, qui n'avait pas perdu la foi de Dieu."
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L’armée gigantesque postée le long des routes et des fossés ne nous laissera pas de repos. Un jour, l’ordre de nous encercler sera donné et on nous écrasera. La fuite qui nous a menés là est une illusion, pour ne pas dire une tentative d’autopersuasion. L’empire qui décide d’exterminer un peuple l’exterminera. Il a tout son temps. Il nous laissera piétiner dans la boue encore un mois, peut-être deux.
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L'université est généralement un lieu froid, mais elle ne le fut pas pour moi. Il y avait Dov Sadan et les rapports chaleureux que nous entretenions. Tous mes professeurs étaient nés en dehors d'Israël et comme moi ils portaient en eux la douleur de deux patries. Leah Goldberg et Ludwig Strauss, pour en citer deux, évoquaient souvent la dichotomie due à la possession de deux langues, de deux terres. Ils étaient poètes et parlaient comme des poètes. C'est chez eux que j'ai appris à écouter le vers et le mot seuls, à essayer de comprendre que le son aussi a un sens.
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