AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alain Schmoll (39)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La tentation de la vague

La tentation de la vague, c'est le premier roman d'Alain Schmoll. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, sauf que sur Babelio il est pour beaucoup d'entre nous un ami commun, vous le reconnaîtrez aisément si je vous parle d'un avatar à l'image d'un hibou ébouriffé et studieux, un certain Archie... Je remercie donc Alain Schmoll et les éditions L'Harmattan de m'avoir permis de découvrir ce nouveau roman.



Ce sont deux histoires qui se construisent et s'alternent au gré des chapitres, deux itinéraires en parallèle bien différentes, deux voix qui viennent faire écho l'une à l'autre, deux ambitions attachées à des mondes antagonistes. D'un côté il y a le narrateur Werner, dont le père Sylvain Jonquart est à la tête d'un grand groupe industriel fromager qu'il a fait fructifier à partir d'une entreprise familiale créée par l'arrière-grand père à Pontarlier. Aujourd'hui pour des raisons fiscales, l'entreprise et la famille sont désormais établies en Suisse, près de Genève.

Et puis il y a Romain, militant d'extrême gauche, formé aux méthodes cubaines, à la tête d'une association qu'il a créée, Émancipation Révolutionnaire, et qui est devenue un mouvement politique soutenant notamment aujourd'hui les ZAD, Romain est par ailleurs épris de la belle Julia qu'il a connu à Cuba.



Deux destins différents, mais au fond, qu'ont-ils en commun, ces deux-là ? Être jeunes ? Aimer la vie et en douter tout autant ? Habiter Paris ? Être à peine ambitieux mais être capables aussi, chacun à sa manière, de faire un pas de côté pour regarder comment déferlent les flots sur leurs existences ? Peut-être sont-ils tout simplement fascinés tous deux par la tentation de la vague ?

Mais jusqu'où peut-on faire ce pas de côté tout en demeurant acteur de sa vie, jusqu'à quelle limite peut-on regarder sa vie et la vivre sans être emporté par la vague ?

Ce sont en effet des personnages bien complexes et l'on se demande dès les premiers chapitres comment ces deux histoires vont venir se télescoper, à quel moment et de quelle manière Werner et Romain vont finir par se rencontrer, car on sent bien que la vague sur laquelle nous surfons nous amène inéluctablement à cette rencontre.



Autour des deux personnages principaux gravitent d'autres personnages qui donnent du piment à l'intrigue. Ce sont eux qui amènent à faire bouger chacun des deux personnages dans l'itinéraire qui semblait jusqu'ici presque immuable.

Autour de Werner, il y a le fidèle José, mais aussi des femmes de pouvoir qui effleurent le jeune homme, effleurent son histoire, son cœur, son corps, son destin, Alexandra, Noémie, Toni, elles sont prêtes à entrer sur scène, ne demandent qu'à venir prendre la lumière qu'elles revendiquent chacune à leur tour dans cette histoire...

C'est lors d'un des week-end où Werner se rend de Paris jusqu'à la somptueuse villa de ses parents, au bord du lac Léman, que celui-ci pressent que l'entreprise est en difficulté, voit son père très affaibli, il sent des choses qui semblent déjà se jouer pour lui en coulisse, presque à son insu.

Romain, quant à lui, se demande comment donner du sens à son engagement politique sans basculer le mouvement qu'il a créé, dans la violence. Greg qu'il a accueilli et formé n'a plus la même vision que lui. L'élève, séducteur, charismatique, contexte déjà le maître...



La sociologie du roman est intéressante car, en effet, qui a-t-il en commun entre une entreprise cotée en bourse et l'univers zadiste. Peu de choses a priori, plutôt deux mondes qui s'opposent, se repoussent même, et pourtant on y rencontre presque les mêmes jeux de rôle, les mêmes luttes de pouvoir, les mêmes jalousies, les mêmes faux-semblants... Les beaux idéaux s'effacent vite derrière les ambitions. Même chez les zadistes, il y a des plans de carrière. Même chez les zadistes, certains rêvent de séduire la compagne de l'autre, de faire de l'ami un rival, de vouloir le mettre sur la touche, lui, le soutien de toujours, sous prétexte qu'il est peut-être déjà devenu has been. Un peu comme un produit fromager qui ne se vend plus parce que le marketing ne prend plus et que la communication est désormais obsolète...



Ce sont deux sociétés peintes avec réalisme et cruauté. Le travail est remarquable dans la description précise de ces deux mondes, leur mécanique implacable et j'ai trouvé que la narration qui s'engouffre dans ces mondes est bien huilée...

Comment peut-on passer d'une vague à l'autre et jusqu'à quelle ultime mouvement de la vague le surfeur peut-il encore demeurer en équilibre sur sa planche ?

Ici nous sommes invités dès le départ du récit à poser et assembler les morceaux d'un puzzle aux contours insaisissables. Nous voyons peu à peu une histoire qui nous échappe et cela nous emporte dans un récit furieusement énigmatique.

La force du récit est dans ces personnages qui s'esquivent à chaque instant.

Finalement, Werner comme Romain ne vivent-ils pas au début du roman le même rêve, celui de voir une vague venir tout balayer d'où émergera un monde plus fraternel et apaisé ?



Et si à la fin, la façon de se rencontrer tous les deux n'était pas dans ce regard partagé, s'apercevoir que la vague ultime n'était qu'une chimère et que tout détruire dans l'idée de tout reconstruire n'avait pas de sens ?



Voilà, je n'en dirai pas davantage...



Laissez-vous à votre tour porter par la tentation de la vague.
Commenter  J’apprécie          380
La tentation de la vague

Il faudrait plusieurs vies, dit-on souvent...



Plusieurs vies pour tout lire, tout éprouver, tout tenter.



Plusieurs vagues à  chevaucher,  à dompter , pour se griser encore et encore  à escalader leurs crêtes, à sonder leurs creux, à se perdre dans leurs rouleaux translucides.



C'est sûrement ce qu'a dû penser notre ami Archie, fin chroniqueur de Babelio et ami fidèle,   quand,  délaissant son pseudo et son avatar de hibou sagace, il s'est coulé dans le sillage d'un héros bien complexe,  Werner Jonquart, et a entrepris d'en  épouser  la trajectoire sinueuse,  non plus comme chroniqueur, mais comme auteur, sous son vrai nom d'Alain Schmoll.



La tentation de la vague est un titre particulièrement bien trouvé pour ce premier roman,   publié , excusez du peu,  chez L'Harmattan



Werner est un fils à papa, né avec une cuiller en argent dans la bouche, qui n'a pas besoin de travailler vraiment pour vivre, et s'adonne aux délices d'une existence capricieuse, où son goût du jeu, sa propension au mystère, ses complexes d'enfant gâté et sa liberté dorée  lui permettent de passer,  comme un nageur émérite, d'une vague à l'autre, sans en épuiser les frissons,  jusqu'au jour où la maladie d'un père le contraint à faire des choix.



Il serait maladroit de dire plus de l'intrigue elle-même , sous peine d'éventer les surprises d'une narration très maîtrisée, d' une chronologie savante, d'une galerie de personnages bien croqués. Le récit,  bien documenté, se coule aussi facilement dans les grandes et petites magouilles d'une grosse boîte du CAC 40 que  dans les tribulations et débats stratégiques de l'ultra-gauche.



Le leit-motiv de la vague, dont le flux et le reflux rythment  le roman,  est une des belles réussites de ce polar intelligent et bien écrit.



Si vous aimez les personnalités complexes, si le dieu Janus vous fascine, si vous adorez les puzzles et les énigmes, tentez de suivre Werner sur ces vagues qui le tentent si fort..



Commenter  J’apprécie          372
La trahison de Nathan Kaplan

L’histoire commence in medias res, comme on dit sur les copies de bac: deux barbouzes en planque, un vétéran ravi de pouvoir impressionner un jeunot, un jeunot tout émoustillé de se la jouer (même si devoir pisser dans une bouteille de coca n’était pas au programme de ses fantasmes cinématographiques). Cette entame procure deux plaisirs : d’abord celui de se faire balader, car le roman est savamment construit. La narration tourne autour d’un mystère qui ne sera révélé que très progressivement : que s’est-il passé quand les deux hommes se sont enfin extirpés de leur voiture? (On se demande aussi, bien sûr, les raisons de la planque, mais ça c’est une question à laquelle s’attend le lecteur, donc beaucoup moins excitante.) Mon deuxième plaisir, plus pervers, tient à ce que le dialogue du jeunot et du vétéran s’amuse à imiter les codes de l’oral avec ellipses de l’adverbe de négation et autres approximations grammaticales. Et imaginer Archie qui, dans les avis qu’il poste sur Babelio, use toujours d’une langue exacte et précise s’encanailler jusqu’à faire parler son personnage de « potes » et de « meufs », m’a beaucoup fait rire.

(À ce propos, je voudrais lancer un sondage: dans un autre dialogue, entre gens banalement éduqués, un personnage conjugue le verbe convenir comme il se doit, avec l’auxiliaire être. Je voudrais donc savoir qui, dans le feu de la conversation, dit spontanément « nous sommes convenus. » À mon avis personne. Archie a craqué. Deux personnages qui causent mal, c’est son maximum :-)

Si le livre commence par utiliser les codes du polar, l’essentiel est ailleurs. L’intrigue fait la part belle à la vie des entreprises, mais c’est avant tout l’amour qui intéresse l’auteur: pourquoi aime-t-on? Qu’attend-on de l’autre? Questions fondamentales, s’il en est, portées ici par 3 couples : Mehdi (le policier) et sa femme Sylvie, Nathan (le traître du titre) et son épouse Ilana, enfin Virginie et Sylvain, sans doute les plus intéressants. Lui, un sous-Tapie hâbleur et habile, mais pas suffisamment, à la fois égoïste et profondément amoureux de sa compagne; elle, indépendante malgré elle, fille obéissante de son père, en quête d’un époux pour se couler dans le moule social, en perpétuelle recherche d’un associé capable de prendre en main les rênes de l’entreprise. Virginie est le personnage qui déjoue tous les pronostics, et d’abord en tenant à bout de bras une entreprise de bâtiment, certes en déclin, mais prouvant par là même qu’elle possède plus de compétences qu’elle ne s’en donne.

Osons le dire: les personnages féminins ne sont pas franchement bien lotis. Si Virginie est rendue intéressante grâce à la tension entre son idéal (trouver un homme qui la protège) et sa personnalité réelle (plus badass que prévue), Sylvie est assez gourde (contrairement à ce qu’elle croit, les hommes de l’âge de Mehdi s’occupent de leurs enfants) et Ilana, pour le peu qu’on sait d’elle, semble assez castratrice pour virer à la mégère. Bon, les hommes du roman ne sont pas non plus dénués de défauts, mais eux au moins agissent, alors que les femmes sont belles (et pourtant leur « horloge biologique » tourne) et portées sur la culture passive (elles sont ou profs ou amatrices d’opéra), bref de parfaits trophées (Inutile de préciser que le roman ne réussit pas le test de Bechdel).

Mais, puisqu’il s’agit avant tout d’un roman sur le couple, j’ai surtout été gênée par l’absence de détails sur ce qui en fait le ciment: la vie quotidienne. L’intimité se résume à la sexualité (une sexualité assez fonctionnelle : elle le fait bander, il la fait jouir) mais jamais Mehdi et Sylvie ne se disent qu’il faudrait penser à appeler le plombier parce que le chauffe-eau menace de rendre l’âme, jamais Sylvain ne regarde son beau-fils, jamais Ilana et Nathan ne discutent de leurs amis…

Peut-être fallait-il que les relations entre les protagonistes gardent leur opacité afin que le dernier mot (qui revient à Virginie) éclate dans toute sa force: nous, lecteurs, avons été leurrés, le vrai mystère ne concerne pas l’enquête policière mais l’amour. Et ce mystère-là est plus difficile à élucider. J’aurais alors préféré que le couple formé par Sylvie et Mehdi n’apparaisse pas: il prend trop de place dans la narration et n’éclaire sur rien, aimable badinage qui apporte plus son lot de stéréotypes que d’illusions réalistes.

Je relis les dernières lignes du livre: faut-il y voir une Emma Bovary qui congédie ses rêves de midinette ? Ou une Pénélope qui replie sagement sa tapisserie maintenant que l’homme rentre à la maison? J’aime cette incertitude.
Commenter  J’apprécie          363
Pièce unique

Typiquement le genre de livre difficile à commenter.... Je l'ai aimé, c'est évident. J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman. Mais que dire pour vous tenter mais sans en déflorer l'essentiel ?

.

Disons un roman autour d'une guitare perdue de John Lennon et de la coupe du monde de foot 1998. Dis comme ça, ça pourrait rebuter... quelqu'un comme moi qui n'aime ni le foot et qui n'est pas fan des Beatles ! Alors sachez que ce roman je l'ai dévoré. J'ai adoré le personnage central, Ludovic, que j'ai aimé, que j'ai détesté, que j'ai aimé détester, que j'ai détesté aimer. Enfin vous m'avez comprise ! Dans ce livre on n'est pas dans le binaire noir/blanc, l'auteur joue sur toutes les nuances des personnalités collant ainsi au plus près de la réalité. Avec ses hauts et ses bas, ses cruautés, ses joies, ses vengeances....

.

Je suis heureuse d'avoir pu découvrir ce livre, j'en remercie donc l'auteur qui se cache sur babelio sous les traits d'une petite chouette..... Merci !

.

.

Et pourtant la coupe du monde de foot 1998... Pour moi c'est synonyme de gare de Lille bloquée par les CRS pour empêcher les supporters anglais sans billet d'aller au stade de Lens. On était juste après le guet-apens contre les gendarmes au cours du quel le pauvre David Nivel (je me souviens encore de son nom) a été lynché. Et moi étudiante me demandant comment j'allais rentrer chez moi coincée, entre supporters anglais pas vraiment amicaux et CRS nerveux après ce qui s'était passé..... Déjà que le foot me tentait moyen.....

Juste pour dire que la coupe du monde peut ne pas être un bon souvenir, le livre reste addictif !
Commenter  J’apprécie          350
Les moyens de son ambition

Tout d'abord je remercie Alain Schmoll, l'auteur et les éditions Librinova, de m'avoir permis la lecture de ce roman. Quelques jours auparavant, j'évoquais des personnages attachants au travers d'une histoire faite de très bons sentiments, dont le livre m'était tombé des mains... Ici, c'est un peu le contraire. Les moyens de son ambition est un roman qui anime des personnages franchement antipathiques, enfin selon mon goût, mais qui ne manquent pas du tout d'intérêt. Allez comprendre !

C'est un roman noir, une histoire d'amour, d'ambition et de trahison.

Voilà un roman qui tourne autour de trois thèmes liés : l'ambition, l'argent et le sexe. Cette approche n'est pas originale, elle existe depuis la nuit des temps. De multiples écrivains de la littérature classique ont su mettre en oeuvre ce triptyque infernal et riche d'intrigues et de rebondissements, s'appuyant sur la construction de personnages denses, complexes, autant attachants que repoussants.

Comment faut-il vous parler d'un milieu totalement hostile ? Un jour prochain je vous parlerai de Crime et Châtiment, un livre qui permet de faire entrer le lecteur que nous sommes dans des zones qui lui sont totalement inconnues. Balzac aussi aimait ces ambiances, je pense notamment à Eugénie Grandet, quoique le sexe soit absent dans Eugénie Grandet, mais sans doute pas le désir. Maupassant aussi d'une autre manière, je pense à Bel-Ami... Et ne parlons pas de notre cher Zola, dans la saga des Rougon-Macquart...

Mais revenons à notre cruelle époque contemporaine qui n'a rien inventé sur le mauvais genre, le côté sombre du genre humain, c'est-à-dire l'ambition. Certes, l'ambition n'est pas quelque chose de négatif en soi, ce sont parfois les moyens de la servir. Ici tous les ingrédients sont réunis.

Le roman démarre sur un drame, autant vous en faire part tout de suite.

Nous sommes en 2018. André-Pierre, riche homme d'affaires, est retrouvé grièvement blessé après une tentative de suicide. Son succès de façade cache en réalité un homme acculé par les dettes. Dans le même temps sa charmante femme, Charline, répond aux abonnés absents... Voilà pour le décor planté !

À partir de la tentative de suicide d'André-Pierre, nous sommes invités à comprendre la psychologie des personnages, les tenants et aboutissants, en remontant le cours des choses, faisant connaissance avec leur vie depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte.

Ainsi l'auteur revient en arrière et nous tisse l'itinéraire respectif d'André-Pierre et de Charline, que rien ne prédestinait à ce qu'ils fassent connaissance et s'attirent l'un et l'autre. Nous revenons à l'enfance de chacun d'eux et suivons l'itinéraire qui a permis cette rencontre improbable. Au début, ce sont de charmants chérubins, comme tous les enfants... Quoique...

Il est né dans les beaux quartiers parisiens et toutes les portes lui étaient ouvertes... Jeunesse insouciante, légèreté de l'être, méconnaissance des réalités économiques et sociales, indélicatesse avec l'argent, surtout l'argent des autres, les dettes… voilà ce qui caractérise André-Pierre, issu d'un milieu très riche, celui de la banque d'affaires. Sa mère est une avocate de renom et elle n'aura de cesse de le sauver de chacun de ses faux-pas... Elle est sa meilleur alliée... Ah, les mères ! Justement, ma mère disait que ces gens-là sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche.

C'est le contraire de Charline, son épouse brillante mais désargentée, issue d'un milieu très modeste, qui a su profiter de sa beauté et aussi de son intelligence pour s'offrir des études et un avenir. Elle a toujours fait ce qu'il fallait pour effacer ses origines modestes... Elle vit en intrigante sans scrupules. Avancer pas à pas.

Le personnage de Charline est aussi détestable qu'attachant. Certes elle est arriviste, tous les coups lui son permis pour s'élever socialement, y compris les moyens les plus douteux, c'est ce qui la motive, son intelligence, son opiniâtreté et les injustices qu'elle subit nous la rendent presque sympathique.

Il y a un gouffre qui sépare les deux univers dans lesquels ont grandi et vécu les deux protagonistes depuis leur enfance.

Mais s'il fallait leur trouver un point commun : ils savent toujours prendre le contrôle de leurs émotions.

On avance crescendo jusqu'à la rencontre d'Angel, personnage permettant d'offrir un tournant à l'intrigue... Il fallait bien un grain de sable à un moment donné...

J'ai vu ici, au travers des personnages des bêtes qui avançaient, des cigales, des chats, des loups, des hyènes, des corbeaux, des mantes religieuses...

Car les chats savent retomber sur leurs pattes, comme à chaque fois le fait André-Pierre, qui par ailleurs est plus cigale que fourmi...

La mante religieuse, c'est bien entendu Charline... Plus fourmi que cigale...

Ils croient être faits l'un pour l'autre et décident de faire route ensemble... Mais ne pas avoir les moyens de son ambition peut s'avérer dramatique...

La dernière partie du roman est soutenue, bien enlevée, relevant d'une mécanique implacable et redoutable qui dévoile les desseins de l'histoire.

J'ai aimé la structure du récit, c'est formidablement bien huilé. J'ai aimé la construction du personnage. le démarrage est sans doute lent, mais nécessaire pour bien comprendre d'où vient chacun des deux personnages centraux.

Sans porter de jugement, l'auteur nous invite en définitive et en toute liberté à porter un regard sur les deux protagonistes de l'histoire, et pourquoi pas interroger notre avis. Cette invitation est bien amenée...

S'il m'avait été possible de le faire, j'aurais voulu questionner ces derniers : "vous êtes-vous aimés un seul instant ?"
Commenter  J’apprécie          350
Pièce unique

« Pièce unique », comédie romantique, tendance Hollywood-sur-Seine. Ils étaient amis quand tout les opposait. Ron vs Hermione, goy vs juive, CRS S!S! vs étudiants diants! diants!, fils de bonne famille beatlesmaniaque vs intello accro au ballon rond. Alors que la vie les a séparés et que le hasard (ou pas) les remet en présence, vont-ils enfin régler leurs comptes ou tomber dans les bras l'un de l'autre et (éventuellement) coucher ensemble ?

Indice: l'essentiel de l'histoire se déroule pendant la coupe du monde 98, celle que l'équipe de France parvint cahin-caha et après moult péripéties à gagner.

Car Ludo est un spectateur, dans les gradins du Stade de France comme dans la vie. Il attend des autres qu'ils prennent des initiatives et se contente de se laisser ballotter par les circonstances entre deux excursions dans ses souvenirs. Ludo n'est d'ailleurs même pas capable de vivre dans le passé: il transforme ses souvenirs en discours pour se faire le chroniqueur de lui-même. Quand des enfants viennent assister à un match, il les détourne vite du présent pour leur conter un passé qui est à peine le sien tant il prend soin de le faire entrer dans l'Histoire.

Ludo raconte sa vie comme Stéphane Bern nous ouvrirait les portes d'un château pas franchement prestigieux mais témoin de son époque. Pas moyen de faire un pas sans se prendre une leçon. Et c'est quoi la « ola ». Et que « Beatles » vient de « beetle » (avec deux e). Et que « mancunien » veut dire « habitant de Manchester ». Et que dans les années 60 on faisait des « compositions » à l'école. Et comme on n'est jamais trop didactique, après un point d'interrogation, Ludo précise: « Je pose la question. »

Alors, bien sûr, Ludo se fait bousculer par les femmes, qui se glissent dans son lit (il est assez riche pour plaire), qui le houspillent et tentent désespérément d'obtenir de lui une réaction. Obtenir ? Ludo ne donne jamais, il amasse et collectionne, comme le titre l'indique, les pièces uniques. Il ne donne rien, ni même ne prête son attention. Tandis que le lecteur (et sans doute plus encore la lectrice) se désespère de son aveuglement, les personnages autour de Ludo font ce qu'ils peuvent pour lui dessiller les paupières : aveux tardifs (la mère), outing (l'épouse), caprices (l'ex), insolence (le chauffeur).

Il faudra une escroquerie hautement improbable pour que Ludo soit joué et gagné au D. de Danielle. Et sans doute le charme de cette romance tient-il en partie du contraste entre un récit saturé d'informations et la grande question existentielle de tous ceux qui n'aiment pas, et à laquelle il n'est nulle réponse : « Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve? »
Commenter  J’apprécie          320
La tentation de la vague

Je remercie chaleureusement Alain Schmoll (alias Archie sur Babelio) pour l'envoi, en service presse, de son roman La Tentation de la Vague.

Dans ce roman, nous découvrons Werner. Il vit à Paris, à l’écart de ses parents, de riches industriels de la filière laitière menant grand train dans leur belle propriété sur le lac de Genève. Lors d’un week-end, il découvre que le groupe familial fait face à des difficultés, faute de répondre aux exigences sociétales actuelles. Pour Werner, se pose la question de la responsabilité, la sienne et celle du groupe...

Nous découvrons aussi Romain, qui vit également à Paris. Militant de longue date à l’extrême gauche, passé par les forces spéciales castristes, il a fondé son propre mouvement politique. Il s’appuie sur Julia, sa compagne, et sur Greg, un jeune militant qu’il a formé. Mais voilà que ce dernier, impétueux et séducteur, se met à contester son autorité et à prétendre mettre Julia dans son lit...

Lors d’une manifestation sur une ZAD, un homme est tué. Est-ce une bavure des forces de l’ordre ? Quand les faux-semblants seront levés, Werner et Romain devront affronter une destinée unique exposée à des rebondissements inattendus...

La Tentation de la Vague est un très bon roman. Je ne m'attendait pas à ça du tout en le commençant.

J'avoue avoir eu un peu de mal à démarrer ma lecture car j'ai énormément de travail en ce moment, sur ma tablette c'est écrit assez petit et je fatigue vite. Et puis, je me suis accrochée, je me suis plongée dedans.. au point d'avoir du mal à quitter ce roman.

Je suis d'ailleurs triste de quitter les personnages. Ils sont très intéressants, je me suis attaché à eux. Ils ont une personnalité complexe, et il y a beaucoup de choses que je n'avais pas du tout vu venir ! Que de surprises dans ce roman.

L'histoire est très bien ficelée, et originale. Il n'y a aucunes incohérences, tout se tient de la première à la dernière page.

Je ne peux pas vous en dire plus autant sur l'histoire que les personnages, car j'aurais détester qu'on me dévoile certaines choses ! C'est un roman qui se découvre, se dévore. Il nous submerge.. comme une vague... Mais il est difficile de l'expliquer, de peur de trop en dire...

J'ai apprécié l'écriture d'Alain Schmoll. Il a de très bonnes idées, et a su m'étonner tout au long de ma lecture. A aucun moment je n'ai pu deviner où il allait nous emmener, ce que j'ai apprécié :) Et je le souligne car il est assez rare que je ne devine pas une partie d'un roman, souvent je comprends où l'auteur souhaite aller. Ce qui est un peu logique, je lis beaucoup.

Là je me suis laissée prendre par l'histoire, les personnages. J'ai passé un excellent moment de lecture et je ne vais pas oublier tout ce petit monde de sitôt.

La tentation de la vague est un très bon premier roman que je vous recommande chaleureusement.

Ma note : cinq étoiles.
Commenter  J’apprécie          290
La trahison de Nathan Kaplan

Un grand merci à l'auteur Alain Schmoll de m'avoir permis de découvrir son dernier roman.

Je me suis laissée totalement embarquer dans cette histoire. J'ai découvert avec atterrement les "faits réels" qui ont servi de base à ce roman. Consternant ! Mais voilà je suis un peu coincée. Difficile de vous en dire plus sans révéler des éléments essentiels de l'histoire. C'est compliqué pour moi....

.

Le roman débute dans une voiture, la nuit, l'attente. Deux hommes. La DGSE. Un complot contre l'Etat ourdi par un agent du Mossad, le fameux Nathan Kaplan du titre (provoquer un faux attentat contre des Juifs en mettant en cause des musulmans). Et puis tout va dérailler car rien n'est ce qu'on pense, ce qu'on croit. Je me suis régalée ! Clairement je me suis fait balader par l'auteur. Et avec plaisir en plus ! Des petites notes d'humour, des personnages fouillés et surtout pas lisses, exactement ce que j'aime.

.

J'ai refermé un livre lu avec plaisir, avec intérêt. En y réfléchissant ensuite, en repensant aux fameux "faits réels", base de ce roman, si stupéfiants et que j'ignorais, c'est l'inquiétude qui a dominé....

Merci donc à l'auteur pour cette lecture.
Commenter  J’apprécie          271
La tentation de la vague

Merci à Masse critique de m’avoir permis de lire un de mes amis Babelio. Chapitres alternés par deux hommes habitant Paris. L’un se rend à Genève où ses parents voudraient qu’il reprenne la grosse entreprise familiale de fromages. L’autre est un activiste formé à Cuba. On attend longtemps avant de savoir ce qui va les réunir et qui est original. On ressent bien le gros travail d’écriture de l’auteur. Le problème, et je suis gênée de le dire, est que ce sujet ne m’intéresse pas dans les romans. Les grosses sociétés, l’argent qui coule à flot. L’impression de lire des comptes-rendus d’entreprises et d’être au travail. Heureusement que la belle Julia est là.
Commenter  J’apprécie          260
Pièce unique

Envie de revivre l'épopée de l'équipe de France de football dans ce qui fut son tout premier triomphe mondial ?

Envie d'en ressentir à nouveau les frissons ?

Vous vous souvenez de ce fameux 12 juillet 1998 ?

Moi, oui, très bien puisque... je travaillais.

Je n'ai donc pas pu participer à la liesse populaire qui a suivi ce fantastique 3-0.

Mais revenons à l'objet de ces quelques lignes.

Alain Schmoll vous invite au Stade de France.

C'est dans le huis clos de la loge de la Société Talmond que vous allez vibrer, soulever quelques coupes de champagne, grignoter quelques amuse-gueules, crier, danser au son du fameux "I will survive" de Gloria.

C'est Ludovic, le fils Talmond, qui vous accueille.

Rien à dire, il a mis les petits plats dans les grands.

Pourtant, le foot, lui, ce n'est pas sa tasse de thé, je dirais même, vulgairement, qu'il n'en a rien à foutre...

Mais bon, il faut bien faire le job.

Grands patrons, politiques de tous bords, anciennes stars du ballon rond et autres personnalités, il se plie aux courbettes et faux sourires hypocrites.

Business is business.

Ses passions, à lui ?

Ses collections et... la musique.

Notamment un groupe britannique qui déferla sur le monde du rock dans les années soixante, les Beatles. Ça vous dit quelque chose ?

Voilà que notre bon Ludovic, apprend qu'une guitare, volée il y a bien longtemps à John Lennon, réapparaît sur le marché et c'est à lui qu'on la propose.

Pour la récupérer, il a besoin d'aide.

Il ne voit qu'une personne pour ça. Danielle. Une amie. Enfin, une ancienne amie. Trente ans qu'ils ne se sont pas vus. Mais, Ludovic n'a pas de scrupules et... pas de mémoire,  apparemment.

Commence alors un jeu du chat et de la souris entre ces deux personnages.

Ludo, prêt à tout pour arriver à ses fins, mais à moindres frais.

Danielle... Ah oui, Danielle, elle est bien mystérieuse, que cache-t-elle ?

Schmoll nous explique tout, il fouille le passé de ses protagonistes et au fil des pages dévoile leurs secrets les plus intimes.

Vous l'aurez compris, la coupe du monde de football ne sert que de décor, ou d'interlude pour tempérer, intelligemment, notre lecture.

Si l'auteur nous faire revivre quelques moments inoubliables de cette compétition, là n'est pas le sujet principal.

Dans cette chasse au trésor, Ludovic réussira-t-il à mettre la main sur cette Pièce unique ?

Et si oui, à quel prix ?

Une guitare et un ballon rond, pour un roman original...











Commenter  J’apprécie          250
Les moyens de son ambition

Merci à Librinova de m'avoir permis la lecture de ce bon roman . André-Pierre a investi dans un cabinet d'assurances où il espère faire fortune seulement il aime aussi impressionner son entourage et ses amis ,au grand dam de sa mère,Eléonore ,avocate .Et la rencontre de Sandra ,une jeune fille qui n'a pas hésité à vendre ses charmes pour quitter une ville sans avenir et réussir ses études ne risque pas de tempérer les dépenses et l’insouciance d'André-Pierre.Est-ce que l'amour les sauvera ?
Commenter  J’apprécie          210
La tentation de la vague

Werner Jonquart est né d'une famille de riches industriels laitiers implantée en Suisse, au bord du lac Léman. Moyennant la générosité de ses parents, il pallie ainsi le manque de clientèle de sa société de consultant d'entreprises à Paris. À la faveur d'une visite à sa famille, il est informé de la grave maladie dont souffre son père et des problèmes financiers importants qui menacent la pérennité du groupe familial. Il doit prendre une décision essentielle : succéder à son père afin de redresser la société ou poursuivre sa vie de bohème à Paris.





Romain est un militant de l'extrême gauche radicale. Il a été formé à Cuba au sein de mouvements de luttes révolutionnaires clandestines. Mais contraint de rentrer en France - par la suite de la découverte de sa relation avec Julia, activiste également - il fonde aux côtés de celle-ci, désormais sa compagne, un mouvement politique révolutionnaire à Paris. Très soucieux de demeurer dans l'ombre, il recrute Greg, jeune beau et charismatique, chargé de le représenter publiquement et de mettre en œuvre les idées du parti. Mais considérant les élans révolutionnaires de Romain très affaiblis, Greg ambitionne très vite de prendre sa place à la tête du mouvement, mais également dans la vie de Julia.





À l'occasion d'une manifestation particulièrement violente, à laquelle Greg et des membres du mouvement de Romain participent, un homme est tué dans des conditions étranges et inexpliquées. Est-ce la conséquence d'une bavure policière ? Pourquoi Romain souhaite-il à rester dans l'ombre du mouvement révolutionnaire qu'il a créé ?





Tels sont les enjeux et les intrigues du premier roman d'Alain SCHMOLL, dirigeant d'entreprises, "la tentation de la vague », paru, en 2019, aux éditions l'Harmattan.





l est peu aisé de donner un avis très tranché à propos de la fiction d'Alain SCHMOLL. Le suspense et les rebondissements trouvent incontestablement leur place au sein de cette intrigue originale et très bien pensée. Mais le récit, dont il faut souligner qu'il est le premier de l'auteur, est très inégal à plusieurs égards.





L'architecture d'ensemble heurte par son manque de cohérence et d'harmonie. Non pas de façon strictement formelle - en ce sens que les deux parties qui le composent sont disproportionnées, en tant que tel ce n'est pas un problème si le roman le justifie - mais sur le fond, elle révèle bien d'autres défauts. Dans la première partie, l'auteur alterne, respectivement et alternativement, les récits de Werner et de Romain. À cet égard, Alain SCHMOLL a très judicieusement employé un statut narratif différent - la première personne pour l'un, la troisième pour l'autre - que justifie l'intrigue et, mieux encore, qui sert celle-ci. Cependant, la seconde partie n'en est pas véritablement une au sein d'un ensemble homogène que requiert la construction d'un roman. Elle semble être une suite de l'histoire des protagonistes Ainsi, après avoir révélé, d'une part, le choix de Werner au regard de la direction de société familiale et, d'autre part, les raisons de la clandestinité de Romain au sein de son propre mouvement – et l'on comprend ainsi la mise en parallèle du destin des deux personnages – l'auteur leur permet de se retrouver (au sens littéral) y tirant le bénéfice pour résoudre l'énigme de la mort du malheureux manifestant. Mais, pour autant, les deux parties ne peuvent s'exclure l'une de l'autre. À méditer…





À partir de là, certains défauts de fond devenaient inéluctables. L'histoire peine à prospérer, son évolution est souvent laborieuse. Elle est, parfois, affaiblie par de trop nombreuses et longues digressions financières et économiques concernant la société Jonquart indifférentes à l'évolution de l'intrigue ainsi que de narrations à propos des partenaires différentes de Werner – la lecture du roman permettra de comprendre pourquoi celui-ci et Julia se sont, à un moment donné, perdus de vue. Les descriptions et digressions de faits ou de situations sont toujours les bienvenues quand elles permettent de construire les personnages, les décors ou le paysage du roman ; elles ruinent, en revanche, l'intérêt de celui-ci quand elles ne se justifient que pour et par elles-mêmes.





Les personnages précisément. Il s'agit d'un aspect parfaitement réussi dans le roman. Plus particulièrement celui de Werner, mais de Romain également. Leurs défauts, leurs doutes et leur évolution tout au long du récit leur permettent de dominer celui-ci et de se souvenir d'eux après avoir refermé le livre.





En revanche, si l'écriture est limpide, elle n'est pas toujours très bien maîtrisée. de trop nombreuses fautes de style, de syntaxe, parfois même d'orthographe sont à déplorer. La recherche du mot juste, qui doit traduire avec précision la pensée du narrateur, n'est pas toujours effectuée avec vigilance.





Pour conclure « la tentation de la vague » n'est pas un mauvais roman, loin de là, mais très inégal et surtout perfectible. L'on passe, grâce à une intrigue incontestablement habile et intelligente, d'instants de lecture très captivants, mais aussi quelquefois ennuyeux. C'est dommage car Alain SCHMOLL n'a pas choisi la facilité propre à quantité d'auteurs qui encombrent trop souvent de leurs livres les rayons des librairies.





C'est donc sans aucune réserve que je conseille la lecture de « la tentation de la vague », d'Alain SCHMOLL.



Bonne lecture,

Michel.






Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
Commenter  J’apprécie          80
Les moyens de son ambition

Une couverture un peu fade, mais qui attire néanmoins l’attention. En tout cas, la jeune femme au regard déterminé illustre parfaitement le titre.

Lorsque l’on découvre une nouvelle plume, on ne sait jamais à l’avance si le style va nous plaire. On a beau lire la quatrième de couverture et trouver le résumé intéressant, il arrive que la mayonnaise ne prenne pas.

Mais après quelques pages de ce roman, on constate que l’écriture est fluide et agréable. J’ai apprécié la construction des chapitres, faite judicieusement en alternant le récit de la vie des principaux personnages depuis leur enfance, sans pour autant être linéaire.

Le début pourrait paraître un peu « plan-plan », mais il n’en est rien : on comprend ainsi ce qui les a construits et motivés pour atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils visent tous les deux la lune, et ne sont pas prêts à se contenter des étoiles.

Chacun à sa manière, en fonction des atouts dont la nature a bien voulu les doter, va jouer un jeu dangereux avec ses proches et au-delà, pour parvenir à ses fins.



Jusqu’où vont-ils aller ? Quels obstacles vont-ils franchir ? Dans quels pièges vont-il sombrer ?

Comment sortir de la spirale infernale dans laquelle ils se sont engagés, sans perdre la face ?



Malgré quelques pirouettes un peu faciles, on passe un très bon moment avec André-Pierre, Charline, Sandra, et Éléonore. On pourrait croire que rien ne relie tout ce petit monde, et pourtant… Au fil des pages et des rencontres, les événements s’imbriquent avec une logique implacable, sans pour autant dévoiler trop rapidement les conséquences et le dénouement.

Evidemment, ce n’est pas le même suspense que dans un thriller, mais ce livre est pour moi une belle surprise, avec des protagonistes aux caractères et ambitions parfaitement plausibles – et sûrement réels pour certains ! – dans le monde actuel, tout en étant distrayant. Une chouette découverte !
Lien : https://clairestoriesblog.wo..
Commenter  J’apprécie          50
Les moyens de son ambition

Ce roman est bien écrit, bien construit, et j’ai bien aimé le thème de l’histoire, jusqu’où sommes-nous prêts à aller ou faire pour de l’argent !!?

Les premières pages nous donnent envie de nous plonger dans l’histoire ! Un homme, André-pierre, se retrouve dans le coma à la suite d’une tentative de suicide ! La femme de ce dernier est introuvable et la mère d’André-Pierre apprend que pendant que son fils était à l’hôpital, un virement conséquent a été fait !! Le début est très intrigant !!!

Mais ce roman nous relate surtout la vie de Sandra de l’adolescence à l’âge adulte. Sandra a toujours voulu quitter son village natal, Firminy, près de Saint-Etienne, dans la Loire. Sandra vient d’une famille modeste, sa mère l’éleve seule elle et son frère, avec un salaire qui ne leur permet pas tout ce dont elle rêve !! Elle ne veut surtout pas finir sa vie comme ses grands-parents ou comme sa mère, à Firminy, a travaillé pour un smic ; elle, elle rêve de vivre dans une grande ville et de se marier avec un homme de bonne famille !! Sandra est très intelligente et ambitieuse, après le collègue, elle poursuit ses études à Saint-Etienne, et c’est à partir de cette époque qu’elle se rendra compte de son potentiel séduction et des avantages que cela lui donne ! Elle fera tourner la tête de quelques hommes avant de rencontrer son futur mari …

Je n’en dis pas plus pour ne pas spolier l’histoire !!

J’ai trouvé cette lecture très agréable, l’écriture est fluide, les chapitres sont sans lourdeurs et les personnages bien construits ! J’ai eu envie de gifler à plusieurs reprises Sandra et surtout envie de secouer André-Pierre (non mais quel boulet celui-là, pire qu’un gosse) !!! Et à cause de la vénalité de Sandra, j’ai eu pitié pour certain, … Surtout pour Angel…

Je tiens à remercier l’auteur pour la lecture de son roman ! J’ai passé un agréable moment avec votre roman !!


Lien : http://nanoulafourmi.canalbl..
Commenter  J’apprécie          40
Pièce unique

J'ai lu " Pièce unique " un roman de Alain Schmoll .

Un roman qui nous ramène en 1998 et qui nous permet de vivre ou revivre la coupe du monde de football, mais vue sous un autre angle, on va suivre Ludo qui est plutôt présent professionnellement car lui ce qui lui plaît ce sont les groupes de rock et surtout les Beatles qui le font vibrer, jusqu'au moment où il apprend que la guitare de John Lennon est en vente à Tokyo, c'est à son ancienne amie qui va faire confiance mais est ce que Danielle sera aussi investi est ce qu'elle se rend compte que c'est important pour Ludo... Bien des étapes vont être franchi pour arriver tous gagnants ?...
Commenter  J’apprécie          30
Les moyens de son ambition

Merci à Alain Schmoll pour son SP.

Je suis dubitative après cette lecture.

J'ai aimé, mais sans plus et parfois, à mon goût il y avait des longueurs.

C'est surtout que j'avoue m' être un peu perdue, car j'ai eu du mal au début, me demandant si j'allais arriver au bout du récit.

Et puis ça a été un peu mieux et je me suis vraiment intéressée vers la fin, car là, tout a changé et sincèrement, j'aurais aimé qu'il en soit ainsi tout au long du roman.

C'est quand Angel est entré en lice que je fut captivée; j'ai trouvé plus de rythme et d'intérêt à l'affaire.

Vers la fin, nous revenons au début de l'histoire et on comprend très bien pourquoi André-Pierre est hospitalisé.

Ah parlons de Charline un peu! Qu'elle m'a énervée celle ci et aucune sympathie pour elle; justement, elle a utilisé les moyens à sa disposition pour arriver au bout de son ambition et quelle sa....!!!

Déjà dans la vraie vie, je ne supporte pas ce genre d'individu!

Permettez moi de dire qu' André-Pierre est un peu mou du genou et en fait, il mérite ce qui lui arrive finalement.

Je ne regrette pas ma lecture, c'est juste que j'aurai aimé un roman aussi passionnant que la fin dès le début; d' où ma note de 4,5/5.

Encore merci à l'auteur.
Commenter  J’apprécie          30
La tentation de la vague

C'est un roman qui nous plonge dans différents milieux de la société, des cercles privés qui gravitent autour de la riche famille de Werner sur les rives du Léman, aux fréquentations extrémistes variées de Greg, qui veut donner un tournant révolutionnaire violent au mouvement de Romain.



L'histoire semble par moments cousue de fil blanc, à d'autres un peu improbable et irréaliste, mais l'ensemble est distrayant, tout en donnant énormément à réfléchir sur les évènements qui agitent notre société. Evidemment, la manifestation où les blacks blocs viennent titiller les forces de l'ordre ne peut que nous rappeler les différents épisodes des rassemblements des gilets jaunes, tandis que certains scandales économiques et environnementaux ont des airs d'affaires connues.



Les personnages sont bien étoffés et la lecture facile, c'est un livre qui donne matière à réflexion sur notre société tout en nous entraînant sur la piste d'un énigmatique tueur en série, avec un fond de romance.
Lien : https://www.luckysophie.com/..
Commenter  J’apprécie          20
La tentation de la vague

Merci à Babelio de m’avoir envoyé ce livre. Honnêtement, je ne m’attendais pas à cela, ayant « oublié » Masse Critique et m’étant rabattue sur ce qui restait, quelle bonne surprise !

Je passe sur le résumé que vous avez sans doute déjà lu.

Je trouve que le suspense est très bien rendu. Je ne m’attendais à rien de ce que j’ai découvert au fil des pages. Alors certes, certaines situations se résolvent de manière un peu trop heureuses, surtout à la fin. Mais comme le reste est assez crédible, je pardonne le dénouement. Et que de rebondissements !

Les personnages sont également bien construits, l’auteur prend le temps de nous les faire découvrir, de détailler leur psychologie, leurs faiblesses … on peut s’attacher à eux. Ou pas.

Ce roman est l’occasion de découvrir plein de mondes différents : la gestion d’une entreprise, l’entraînement de militants castristes, les manifestations d’ultra-gauche dans des ZAD … C’est ça aussi qui m’a accrochée : de nature curieuse, ces passages m’ont donné des aperçus sur des organisations que je ne connaissais pas du tout les réalités.

Ce qui est intéressant également est l’amertume qui me reste à la fin de la lecture : Werner n’est pas tout blanc dans cette histoire, ses méthodes pour remettre l’entreprise de son père dans le droit chemin sont tout sauf droites ! Mais comme il atteint son but, cette manière forte restera inconnue du grand public.

En définitive donc, un roman complexe, bien ficelé, où on ne s’ennuie pas du fait de la construction étudiée des personnages et des multiples univers que les héros traversent.
Commenter  J’apprécie          10
La tentation de la vague

De l'anarchiste à l'anarque



« J’ai compris que le pouvoir de changer le monde n’appartiendrait qu’à celui qui saurait dompter les vagues, les dresser à sa main, les conduire comme un guerrier mène sa monture à la victoire. J’ai compris surtout que ce guerrier n’existait pas, que nul prophète, nul combattant, sur cette terre, ne pourrait jamais maîtriser la puissance destructrice de la nature. J’ai compris que mes défis de nageur n’étaient que des jeux d’enfants, que ma fascination pour la vague ultime n’était qu’une chimère et que tout détruire dans l’idée de tout reconstruire n’avait pas de sens. »



Deux hommes que bien des choses séparent vont voir se rejoindre leurs destinées. Werner est ce qu’on appelle un fils de famille. Beau, riche, oisif, célibataire, il rechigne à reprendre en main la grande entreprise familiale spécialisée dans la filière fromages lorsqu’il apprend que son père est malade et ne pourra guérir. Romain est un activiste d’ultra-gauche formé dans les milices castristes. Très épris de sa camarade de lutte Julia, il organise une manifestation officiellement écologique dans une ZAD de la province française. Mais dans un contexte d’affrontements avec les forces de l’ordre en présence, un homme meurt. Comment cet événement est-il arrivé ? Comment son onde de choc va-t-elle impacter les protagonistes ?



Commençons par le plus évident : ce qui se tient à la surface du texte. La tentation de la vague est un thriller efficace et bien ficelé parce qu’on sait d’où on part mais on ne sait pas où on va et, en plus, peut-être surtout, on ne sait pas par quel chemin on va s’y rendre. Cela tient en partie au fait qu’Alain Schmoll parvient à planter des décors convaincants et facilement saisissables, crédibles dans un contexte francophone. Rappelons en effet qu’un récit à suspense n’est pas sommé d’avoir une origine américaine. (Oui, « récit à suspense » est bien un équivalent de « thriller »!) Dans ce cadre, la vague peut-être perçue comme une métaphore de l’Histoire. Cette Histoire, nous voulons ou ne voulons pas l’affronter. Être tenté par la vague, chez les uns et les autres, peut s’apparenter au surf : il s’agit soit de suivre la vague, soit de se laisser emporter (et détruire) par elle. Suivre le mouvement de l’Histoire, participer à ses révolutions : Romain, sur cette voie, se tient d’abord en arrière, dans la position du stratège. Cherche-t-il ensuite, sous le poids de certains impondérables, à jeter son froc aux orties ? Quant à Werner, nous le voyons à un moment nager à contre-courant des vagues artificielles d’une piscine : son Histoire semble l’appeler, qui le pousse vers l’héritage de l’entreprise paternelle. Lutte-t-il en fait pour maintenir son existence de bobo désœuvré, rester à l’abri du temps qui tout emporte ?



Werner et Romain doivent résoudre ce problème d’un blasonnement pas encore abouti malgré les apparences. Bien qu’ils soient adultes, ils ont encore à apprendre, ce qui donne à l’intrigue, outre son suspense savamment distillé, les couleurs d’un roman de développement (Entwicklungsroman). À ce point précis de notre lecture, essayons de prendre une direction un peu moins évidente que les considérations qui précèdent : les différents personnages de La tentation de la vague, au fond, n’en constituent qu’un, celui qu’on appelle l’anarque, et c’est à son épiphanie que nous assistons dans le roman d’Alain Schmoll.



« Anarque » fait référence à un type d’individu décrit par l’écrivain Ernst Jünger (1895 †1998) dans une série de textes, Passage sur la ligne (1950), Traité du rebelle (1951) et Eumeswil (1977). Il s’agit de l’anarchiste passant de la domination des autres (ou de ce désir) à la domination de soi-même. Ce faisant, s’il y parvient, il ne lutte plus pour infléchir le cours de l’Histoire, il vit dans l’Histoire sans être prisonnier des conditionnements de celle-ci. La lutte contre la vague devient, en quelque sorte, une marche sur les eaux. À bien y regarder, certains protagonistes du roman d’Alain Schmoll réussissent l’épreuve, d’autres non, mais ces différentes résolutions ne sont peut-être que des facettes d’un même processus vécu simultanément. C’est un peu iconoclaste : nous nous amusons à quitter délibérément la trame linéaire, chronologique de l’intrigue, nous détricotons La tentation de la vague pour assister au surgissement alchimique d’un être conquérant car centré, non pas égocentré. La lecture n’est plus linéaire, elle est sphérique, mais, bien entendu, si nous souhaitons nous en tenir à une approche conventionnelle, l’auteur nous laisse toute latitude pour cela.



Se posera pourtant la question de savoir si ce dernier a ou non conscience de la tradition qu’il véhicule. S’il n’en a pas conscience, on a presque envie de dire : ce n’est pas grave, et même tant mieux car cela illustre une fois encore les remarquables ruses de l’esprit qui souffle où il veut, y compris sur un pays désormais privé d’échine littéraire, y compris sur ce qui semble de prime abord une étude romancée d’un engagement social et rien de plus, publiée chez un éditeur connu pour pondre au kilomètre. Il est passé par ici (Jünger), il repassera par là (Schmoll). Dans le cas contraire (et l’auteur de la présente note ne connaît pas la réponse), eh bien, on pourra dire qu’il a de bonnes lectures et qu’il a parfaitement compris ce qui se passe autour de nous. Quelles sont les forces réellement mises en jeu dans le désir de révolution ou la direction d’un grand groupe industriel ? De quelles scories devons-nous purger notre être, quelle houle devons-nous surmonter (allégorisées sous forme d’adversaires dans l’intrigue) afin de parvenir au plein exercice du pouvoir éclairé ? « Connais-toi toi-même », c’est dit depuis longtemps. Le talent d’Alain Schmoll est d’avoir exprimé cette recherche dans un contexte où bien des forces se liguent pour ne nous faire scruter que la surface des choses. La tentation de la vague est par conséquent une lecture recommandée.




Lien : https://www.mauvaisenouvelle..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alain Schmoll (33)Voir plus

Quiz Voir plus

Stephen King, presque...

L'histoire d'une jeune fille aux pouvoirs de télékinésie ?

Carrie
Mary
Jessie
Mathy

5 questions
602 lecteurs ont répondu
Thème : Stephen KingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}