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Citations de Albert Cohen (1119)


Edentés ou non, forts ou faibles, jeunes ou vieux, nos mères nous aiment. Et plus nous sommes faibles et plus elles nous aiment. Amour de nos mères, à nul autre pareil
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(...) les génies savent que le génie c'est de la ténacité les crétins croient que c'est un don (...)
(P678)
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Partie 3

Niaise, cet plaisanterie, mais plus le plaisantant est important et plus on savoure, les rires n'étant alors qu'approbation de la puissance.
« Babouineries et adoration de la force, le snobisme qui est désir de s'agréger au groupe des puissants. Et si le même prince de Galles oublie de boutonner le dernier bouton de son gilet ou si, parce qu'il pleut, il retrousse sur le bas de son pantalon, ou si, parce qu'il a un furoncle sous le bras, il donne des poignées de main en levant haut le bras, vite les babouins ne boutonnent plus le dernier bouton, vite font retrousser le bas de leur pantalon, de serrent les mains en arrondissant le bras. Babouineries, l'intérêt pour les idiotes amours des princesses. Et si une reine accouche, toutes les dames bien veulent savoir combien son vermisseau pèse de kilos et quel sera son titre. Incroyables babouin aussi, cet imbécile soldat agonisant qui a demandé à voir sa reine avant de mourir.
« Babouinerie, la démangeaison féminine de suivre la mode qui est imitation de la classe des puissants et désir d'en être. Babouinerie, le port de l'épée par des importants sociaux, rois, généraux, diplomates et même académiciens, de l'épée qui est signe du pouvoir de tuer. Babouinerie suprême, pour exprimer leur respect de Ce qui est le plus respectable et leur amour de Ce qui est le plus aimable, ils osent dire de Dieu qu'il est le tout-puissant, ce qui est abominable, et significative de leur odieuse adoration de la force qui est pouvoir de nuire et enfin de contre-pouvoir de tuer.
« Cette animale adoration, le vocabulaire même en apporte des preuves. Les mots liés à la notion de forces sont toujours de respect. Un "grand" écrivain, une oeuvre "puissante", des sentiments "élevés", une "haute" inspiration. Toujours l'image du gaillard de haute taille, tueur virtuel. Par contre, les qualificatifs évoquant la faiblesse sont toujours de mépris. Une "petite" nature, des sentiments "bas", une oeuvre "faible". Et pourquoi "noble" ou "chevaleresque" sont-ils termes de louange ? Respect hérité du moyen âge. Seuls à détenir la puissance réelle, celle des armes, les nobles et les chevaliers étaient les nuisibles et les tueurs, donc les respectables et les admirables. Pris en flagrant délit, les humains ! Pour exprimer leur admiration, ils n'ont rien trouvé de mieux que ces deux qualificatifs, évocateurs de cette société féodale où la guerre, c'est-à-dire le meurtre, était le but est l'honneur suprême de la vie d'un homme ! Dans les chansons de gestes, les nobles et les chevaliers sont sans arrêt occupés à tuer, et ce ne sont que triples traînant hors des ventres, crânes éclatés bavant leurs cervelles, cavaliers tranchés en deux jusqu'au giron. Noble ! Chevaleresque ! Oui, pris en flagrant délit de babouinerie ! À la force physique et au pouvoir de tuer ils ont associé l'idée de beauté morale.
« Tout ce qu'ils aiment et admirent est force. L'importance sociale est force. Le courage est force. L'argent est force. Le caractère est force. Le renom est force. La beauté, signe et gage de santé, est force. La jeunesse est force. Mais la vieillesse, qui est faiblesse, ils la détestent. Les primitifs assomment leurs vieillards. Les jeunes filles de bonne famille, en mal de mariage, précisent dans leurs annonces qu'elles ont des espérances directes et prochaines, ce qui signifie que papa et maman vont bientôt claquer , Dieu merci. Et moi, mon horreur des vieilles qui viennent toujours s'asseoir près de moi dans les trains. Dès qu'une de ses sorcières barbues entre dans mon compartiment, ça ne rate jamais, c'est moi qu'elle choisit, et elle vient se coller contre moi qui la hais en silence, me tenant aussi loin que je peux du corps abominable si proche de la mort, et si je me lève je tâche de marché un peu sur ses cors, par erreur.
« Ce qu'ils appellent péché originel n'est que la confuse honteuse conscience que nous avons de notre nature babouine et de ses affreux affects. De cette nature, un témoignage entre 1000, le sourire qui est mimique animale, héritée de nos ancêtres primates. Celui qui sourit signifie à l'hominien d'en face qu'il est pacifique, qu'il ne le mordra pas avec ses dents, et pour preuve il les lui montre, inoffensives. Montrer les dents et ne pas s'en servir pour attaquer est devenu un salut de paix, un signe de bonté, pour les descendants des brutes du quaternaire.
« oh assez. Pourquoi me donner tant de peine ? Je commence la séduction. Très facile. En plus des deux convenances, la physique et la sociale, il n'y faut que quelques manèges. Question d'intelligence. À une heure du matin donc, vous amoureuse, et à une heure quarante, vous et moi gare pour départ ivre mer soleil, et au dernier moment vous peut être abandonnée quai gare, pour venger le vieux. Le vieux, vous vous rappelez ? sa lévite, je la mets quelquefois la nuit, et je me déguise en juif de mon coeur, avec barbe et attendrissantes boucles rituelles et toque de fourrure et pieds traînants les dos voûté et parapluie ingénu, vieux juif de millénaire noblesse, ô amour de moi, porteur de la loi, Israël sauveur, et je vais dans les rues nocturnes, pour être moqué, fier d'être moqué par eux. Les manèges, maintenant.
« Premier manège, avertir la bonne femme qu'on va la séduire. Déjà fait. C'est un bon moyen pour l'empêcher de partir. Elle reste par défi, pour assister à la déconfiture du présomptueux. Deuxième manège, démolir le mari. Déjà fait. Troisième manège, la farce de poésie. Faire le grand seigneur insolent, le romantique hors du social, avec somptueuse robe de chambre, chapelet de santal, monocle noir, appartement aux Ritz, et crises hépatiques soigneusement dissimulées. Tout cela pour que l'idiote déduise que je suis de l'espèce miraculeuse des amants, le contraire d'un mari à laxatifs, une promesse de vie sublime. Le pauvre mari, lui, ne peut pas être poétique. Impossible de faire du théâtre 24 heures par jour. Vu tout le temps par elle, il est forcé d'être vrai, donc piteux. Tous les hommes sont piteux, y compris les séducteurs lorsqu'ils sont seuls et non en scène devant une idiote émerveillée. Tous piteux, et moi le premier !
« Rentrée chez elle, elle comparera son mari au fournisseur de pouahsie, et elle le méprisera. Tout lui sera motif de dédain, et jusqu'au linge sale de son mari. Comme si un Don Juan ne donnait pas ses chemises à laver ! Mais l'idiote, ne le voyant qu'en situation de théâtre, toujours à son avantage est fraîchement lavé et pomponné, se le figure héros ne salissant jamais ses chemises et n'allant jamais chez le dentiste. Or, il va chez le dentiste, tout comme un mari. Mais il ne l'avoue pas. Don Juan, un comédien toujours sur scène, toujours camouflé, dissimulant ces misères physiques et faisant en cachette tout ce qu'un mari fait ingénument. Mais comme il le fait en cachette et qu'elle a peu d'imagination, il lui est un demi-dieu. ô les sales nostalgiques yeux de l'idiote bientôt adultère, ô sa bouche bée devant les nobles discours de son prince charmant porteur de 10 mètres d'intestins. ô l'idiote éprise d'ailleurs, de magie, de mensonge. Tout du mari l'agace. La radio du mari et son inoffensive habitude d'écouter les informations trois fois par jour, pauvre chou, ses pantoufles, ces rhumatismes, ses sifflotements à la salle de bains, ses bruits lorsqu'il se brosse les dents, son innocente manie des petits noms tendres, dans le genre Chouquette, poulette ou tout simplement chérie à tout bout de champ, ce qui est dépourvu de piment et la met hors d'elle. Il faut à madame du sublime à jet continu.
« Elle est donc rentrée chez elle. Tout à l'heure, le séducteur l'entourait de guirlandes, l'appelait déesse des forêts et Diane revenue sur terre, et la voilà maintenant par le mari transformée en poulette, ce qui la vexe. Tout à l'heure, suave et charmée, elle écoutait le séducteur la gorger de sujets élevés, peinture, sculpture, littérature, culture, nature, et elle lui donnait délicieusement la réplique, bref deux cabots en représentation, et voilà que maintenant le pauvre mari en toute innocence lui demande ce qu'elle pense de la façon d'agir des Boulissons qu'ils ont eus à dîner il y a deux mois, et depuis, rien, silence, dîner pas rendu. Et le plus fort de café, c'est que j'ai appris qu'ils ont invité les Bourrassus ! Les Bourrassus, qu'ils ont connus grâce à nous, tu te rends compte ! Moi je suis d'avis de couper les ponts, qu'est-ce que tu en dis ? Et caetera, y compris le touchant tu sais chouchou ça a bien marché avec le boss, il me tutoie. Bref, pas de sublimités avec le mari, pas de prétentieux échanges de goûts communs à propos de Kafka, et l'idiote se rend compte qu'elle gâche sa vie avec son ronfleur, qu'elle a une existence indigne d'elle. Car elle est vaniteuse, l'amphore.
« Le plus comique, c’est qu'elle en veut à son mari non seulement de ce qu'il n'est pas poétique mais encore et surtout de ce qu'elle ne peut pas faire la poétique devant lui. Sans qu'elle s'en doute, elle lui en veut d'être le témoin de ses misères quotidiennes. Au réveil, la mauvaise haleine, la tignasse de clownesse ébouriffée et clocharde abrutie, et tout le reste, y compris peut-être l'huile de paraffine du soir ou les pruneaux. Dans le compagnonnage de la brosse dents et des pantoufles, elle se sent découronnée et elle en tient responsable le malheureux qui n'en peut mais. Par contre, quelle marche triomphale à cinq heures de l'après-midi lorsque, lessivée à fond avec mise en plis et sans pellicules, plus heureuse et non moins fière que la Victoire de Samothrace, elle va retrouver à larges Coulées son noble coliqueur clandestin, et elle chante des chorals de Bach, glorieuse de faire bientôt la sublime toute belle avec son intestineur, et en conséquence de se sentir princesse immaculée avec cette mise en plis si réussie.
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Jeunes gens,...enivrez_vous pendant qu'il est temps et soyez heureux comme furent Ariane et Solal,mais ayez pitié des vieux, des vieux que vous serez bientôt.
pauvre Didi,qu'est-ce que vous voulez,il est sorti cocu du ventre de sa mère.
Le bruit de sa robe secouée par la marche était le claquement d'un voilier cinglant vers une île extraordinaire,et l'amour était le vent qui goflait les voiles.
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C'est une honte, cette conception du mariage ! La femme, propriété du mari ! On ne lui laisse même pas le droit de s'appeler de son vrai nom ! Elle doit porter, imprimée au fer rouge sur son front, la marque de propriété du mari ! Comme une bête !
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J'ai pensé longuement à vous ce matin à mon réveil, dans mon lit, trop pensé même. J'espère que vous ne comprendrez pas ce que cela signifie. Mais après, je n'ai pensé qu'à vos yeux. Ils sont parfois absents, j'adore ça. Parfois enfantins et ravis, et je les adore. Parfois glacés et durs, c'est affreux mais j'adore ça aussi. Je me procurerai demain un horaire des trains pour pouvoir vous suivre samedi. Tiens il est maintenant à Dijon, maintenant à Bourg, maintenant à Bellegarde, chic ! Darling, please do take care of yourself. Ne fumez pas trop, s'il vous plaît. Pas plus de vingt par jour ! Aimé, je vous quitte parce qu'il est neuf heures moins dix. Je cours au jardin en vous aimant !
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«  Le sommeil a les avantages de la mort sans son petit inconvénient » .
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Il n’y a rien d’autre à apprendre de la vie, la seule leçon qu’elle vous donne est celle qui dit que vous sera ôté tout ce que vous avez aimé, il faudrait ne s’attacher à rien ni à personne, et, pourtant, le prix de la perte ne se mesure jamais qu’au prix de ce que l’on a perdu.
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En somme, il restait des intérêts dans la vie. Une tasse de thé, un beau livre, la musique. Pas vrai. Oh, ce sale besoin d'être aimée, ce besoin à tout âge.
(P525)
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Dents projetées en avant, elle sortit en pompe et majesté de possédante, corsetée de dignité et la tête haut levée, passant trois fois sa main sur son arrière-train comme pour le caresser, geste machinal sans doute destiné à s'assurer qu'elle s'était bien remise en état de décence et que son kimono n'était pas resté soulevé à la suite de sa station dans le lieu que son mari appelait "le petit endroit" ou encore "la çam-brette où les rois ne vont pas à ceval".
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Moi, ce qu'il me faut, c'est une existence mouvementée, avec discussions et stratagèmes ! Enfin, un peu de vie avant beaucoup de mort !
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Albert Cohen
Dieu m'aime si peu que j'en ai honte pour Lui.
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Les autres mettent des semaines et des mois pour arriver à aimer, et à aimer peu, et il leur faut des entretiens et des goûts communs et des cristallisations. Moi, ce fut le temps d’un battement de paupières. Dites moi fou, mais croyez-moi. Un battement de ses paupières, et elle me regarda sans me voir, et ce fut la gloire et le printemps et le soleil et la mer tiède et sa transparence près du rivage et ma jeunesse revenue, et le monde était né, et je sus que personne avant elle, ni Adrienne, ni Aude, ni Isolde, ni les autres de ma splendeur et jeunesse, toutes d’elle annonciatrices et servantes.
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Combien nous pouvons faire souffrir ceux qui nous aiment et quel affreux pouvoir de mal nous avons sur eux.
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A neuf heures cinquante, Mme Deume estima opportun de se rendre dans sa chambre pour se refaire une laideur. Après avoir oint ses deux bandeaux de brillantine à l'héliotrope, elle passa sur son visage, à l'aide d'une boulette de coton, une poudre blanche, dénommée "Carina", qui ne servait que dans les grandes occasions et qu'elle enfermait dans le tiroir à secret de son bureau. Ensuite, elle se remit derrière les oreilles quelques gouttes de "Floramye", un parfum âgé d'une quarantaine d'années. Séduisante et ragaillardie, elle descendit et fit son entrée dans le salon, morale, sociale et odorante, avec l'air douloureux de la distinction.
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Page 748 :
« Déshabille-moi, dit-elle. J’aime que tu me déshabilles. Mais allume. J’aime que tu me voies. »
Il alluma. Il déshabilla. Il vit. Oui, la prendre, lui donner le petit bonheur d’être prise, un pitoyable bonheur qu’un lépreux pouvait encore donner à sa lépreuse, pensait-il, son beau visage au-dessus du beau visage exalté de la souriante malheureuse. Ah, dans quoi, dans quoi l’avait-il embarquée ? Ma petite fille, mon enfant, lui disait-il en son âme tandis que tristement il la maniait comme une femme.
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Quelquefois, lorsque je suis seul avec ma chatte, je me penche vers elle et je l’appelle ma petite Maman. Mais ma chatte me regarde et ne comprend pas. Et je reste seul, avec ma ridicule tendresse en chômage.
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Sainte stupide litanie, chant merveilleux, joie des pauvres humains promis à la mort, sempiternel duo, immortel duo par la grâce duquel la terre est fecondée.
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Sir John devisait maintenant avec Benedetti et le tenait familièrement par le bras. Cet attouchement du grand homme remplissait le subordonné d'une reconnaissance éperdue. Comme Adrien Deume, quelques semaines auparavant, il allait, vierge bouleversée, au bras du supérieur adoré, troublé par tant de bonté et de simplicité, fier et pudique, sanctifié par le bras magistral, levant parfois ses yeux vers le chef, des yeux religieux.
Car sous son amour intéressé pour le grand patron, il y avait un autre amour, un amour horrible, un amour vrai et désintéressé, l'abject amour de la puissance, l'adoration femelle de la force, une vénération animale.
Assez, assez de cette bande, je les ai assez vus.
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... faire durer le plaisir. Voir un peu l'enveloppe d'abord, Belle enveloppe solide, sans l'affreux doublage intérieur. Très bien. Et il avait collé le timbre soigneusement, pas sens dessus dessous juste au bon endroit, avec amour, voilà. Oui, parfaitement, c'était une preuve d'amour. Elle regardait la lettre de loin, sans la lire. Ainsi, lorsqu' elle était une petite fille, elle considérait le biscuit avant de le manger. Non, ne pas lire, attendre encore. Elle est à ma disposition, mais il faut que je meure d'envie de la lire. Regardons un peu l'adresse. Il a pensé à moi en écrivant mon nom, et parce il a du mettre madame qui fait honorable, décent, il a peut être pensé par contraste à moi nue, si belle, qu'il a vu de tous les côtés. Maintenant regardons un peu le papier, mais du côté pas écrit. Papier très beau, japon peut-être. Non, le papier ne sent rien. ll sent la netteté, la propreté absolue, un papier viril, voila.

Soudain, elle n'en pouvait plus. C'était alors une lecture minutieuse et lente, une étude de la lettre avec des arrêts pour méditer, pour se représenter, les yeux fermés, et sur les lèvres un sourire un peu idiot, un peu divin. Afin de mettre en valeur des mots plus tendres ou plus ardents, elle recouvrait parfois la feuille de ses deux mains, de manière que seule la phrase merveilleuse restât visible. Elle s'hypnotisait sur cette phrase. Pour mieux la sentir, elle la déclamait, ou encore, prenant une glace à la main, se la confiait à mi-voix, et s'il lui écrivait qu'il était triste sans elle, elle était contente, elle riait. Il est triste, il est triste, chic! s'écriait-elle, et elle relisait la lettre tant de fois qu'elle ne la comprenait plus et que les mots perdaient leur sens.

Le plus souvent, elle résistait à la tentation, savait qu'à trop lire une lettre on l'abimait. on ne la sentait plus. Alors, elle l'enfermait, se donnait sa parole d'honneur de la laisser se reposer et de ne pas la reprendre avant ce soir. D'ici là, la lettre aurait repris son suc, et ce serait la récompense d'avoir attendu, et on la lirait bien fourrée dans le lit.
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