AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Albert Cohen (1119)


Edentés ou non, forts ou faibles, jeunes ou vieux, nos mères nous aiment. Et plus nous sommes faibles et plus elles nous aiment. Amour de nos mères, à nul autre pareil.
Commenter  J’apprécie          340
Albert Cohen
Marche triomphale de l’amour. […]
Marche triomphale de la haute nymphe allant à larges enjambées, sûre de ce soir, orgueilleuse de sa servitude. Elle s’arrêta soudain, émerveillée. Elle était la femme d’un homme, sa propriété. Ô merveille d’être la femme d’un homme et sa proie, la fragile d’un homme. « Merci, mon Dieu », dit-elle. Elle s’arrêta devant un arbre, arracha la résine qui coulait du tronc, en huma l’odeur mâle, odeur de vie, la tint entre ses lèvres, puis la jeta, eut un sourire d’énigme, puis alla sous l’énorme soleil, transpirante, heureuse. La vie, c’était la vie enfin !
Marche triomphale de l’amour, marche d’Ariane.

(Belle du Seigneur, page 584)
Commenter  J’apprécie          330
Voilà, voilà ! Elle avait faim de social ! Si elle avait seulement envie de danser avec lui, pourquoi ne lui proposait-elle pas de tourniquer ici, dans sa chambre, aux sons de son sacré gramophone ? Mais non, elle avait besoin d'autres que lui ! Besoin d'être vue par d'autres et de voir d’autres !
À Genève, cette tête enchantée lorsqu'il lui avait demandé si elle accepterait l'île déserte avec lui ! Il résista à l'envie de le lui rappeler. Non, ça travaillerait en elle et elle finirait par s'apercevoir qu'il n'était pas le bien suprême, nécessaire et suffisant. Il y avait des vérités qu'il valait mieux garder pour soi.
CHAPITRE LXXXVII P738
Commenter  J’apprécie          331
Le vrai amour, veux-tu que je te dise, c’est l’habitude, c’est vieillir ensemble.
Commenter  J’apprécie          327
Voilà, c'était sa vie désormais, être chaque jour désirable, faire la roue sexuelle. Elle l'avait changé en paon. En somme, ils menaient une existence animale, elle et lui.
CHAPITRE LXXXII - P698
Commenter  J’apprécie          310
Fils des mères encore vivantes, n'oubliez plus que vos mères sont mortelles. Je n'aurai pas écrit en vain, si l'un de vous, après avoir lu mon chant de mort, est plus doux avec sa mère. Aimez-la mieux que je n'ai su aimer ma mère. Que chaque jour vous lui apportiez une joie, c'est ce que je vous dis du droit de mon regret, gravement du haut de mon deuil.
Commenter  J’apprécie          302
Albert Cohen
... on a eu la gentille pensée de lui mettre dessus une lourde dalle de marbre, un presse-mort, pour être bien sûr qu'elle ne s'en ira pas.

( Le livre de ma mère )
Commenter  J’apprécie          303
« Et pourtant, il n’y a rien de plus grand que le saint mariage, alliance de deux humains unis non par la passion qui est rut et manège de bêtes et toujours éphémère, mais par la tendresse, reflet de Dieu. Oui, alliance de deux malheureux promis à la maladie et à la mort, qui veulent la douceur de vieillir ensemble et deviennent le seul parent l’un de l’autre »
Commenter  J’apprécie          302
(Page 721)
« À quoi penses-tu ? » demanda-t-elle.
Il savait bien ce qu’elle voulait. Des compliments elle voulait, des commentaires élogieux sur leurs galops de tout à l’heure, et l’entendre dire que ce fut si et cætera, et que jamais et cætera, le tout en utilisant l’agaçant avoir de la joie, plus noble et moins technique que l’autre mot. Il s’exécuta, procéda à l’exégèse souhaitée, ce qui eut pour effet une reconnaissante application de nudité particulièrement collante. Décidé à la perfection, il supporta sans se retirer tandis qu’elle continuait son maternel manège des doigts promenés traçant maintenant sur l’épaule des slaloms engendreurs d’épouvantables chairs de poule.
En somme, le mieux était de faire semblant de dormir. Ainsi, vacances, et plus besoin de poésie.
Commenter  J’apprécie          290
Alors, voilà que tout à coup elle sort de sa superbe cabine, elle appelle l'hôtesse de l'air qu'on avait naturellement affectée au service exclusif de Son Altesse Royale, et elle lui dit voulez-vous que je vous montre mes robes, mes bijoux ? Naturellement, l'hôtesse a accepté et elle est entrée bien timidement dans la superbe cabine, toute rouge d'émotion et de plaisir ! Alors Son Altesse Royale lui a montré toutes ses robes de gala, brodées avec des pierres précieuses, ses colliers de perles et de diamants, son magnifique diadème d'émeraudes, un diadème qui appartient à la famille royale depuis des siècles forcément, lui montrant tout très simplement, de femme à femme ! Il paraît que l'hôtesse de l'air sanglotait de reconnaissance. Je dois dire qu'en lisant l'article j'en ai eu aussi les larmes aux yeux, je trouve ça d'une beauté, cette princesse royale qui montre toutes ses merveilles à cette pauvre fille, après tout une sorte de femme de chambre qui n'a jamais rien vu de pareil, mais qui au moins aura eu la joie une fois dans sa vie d'être pendant quelques minutes dans une ambiance de grand monde, de raffinement, d'opulence ! Oh, que c'est beau ! Il faut avoir l'âme d'une princesse héritière pour avoir une idée aussi belle moralement ! C'est vraiment l'amour du prochain !
CHAPITRE XXXI P328
Commenter  J’apprécie          292
Des quelques idées que contenait la petite cervelle de Benedetti, la mieux ancrée était que dans la vie il importait avant tout d'avoir beaucoup de relations, de rendre toutes les invitations et de ne pas se faire d'ennemis. D'où les cocktails mensuels dans son immense salon. Immense, oui, mais une affreuse petite chambre à coucher donnant sur une courette noire. Avant tout, paraître.

CHAPITRE XXVI P276
Commenter  J’apprécie          294
[…] le cœur c'est le petit grelot du pesant collier de la vie, comme dit la chanson.
CHAPITRE LVI P512
Commenter  J’apprécie          280
Somptueuse, toi, ma plume d’or, va sur la feuille, va au hasard tandis que j’ai quelque jeunesse encore, va ton lent cheminement irrégulier, hésitant comme en rêve, cheminement gauche mais commandé. Va, je t’aime, ma seule consolation, va sur les pages où tristement je me complais et dont le strabisme morosement me délecte. Oui, les mots, ma patrie, les mots, ça console et ça venge.
Commenter  J’apprécie          280
Albert Cohen
Ma souffrance est ma vengeance contre moi-même.
Commenter  J’apprécie          270
Le terrible des morts, c’est leurs gestes de vie dans notre mémoire. Car alors, ils vivent atrocement et nous n’y comprenons plus rien.
Commenter  J’apprécie          270
Dans la salle des pas perdus, les ministres et les diplomates circulaient, gravement discutant, l'oeil compétent, convaincus de l'importance de leurs fugaces affaires de fourmilières tôt disparues, convaincus aussi de leur propre importance, avec profondeur échangeant d'inutiles vues, comiquement solennels et imposants, suivis de leurs hémorroïdes, soudain souriants et aimables. Gracieusetés commandées par des rapports de force, sourires postiches, cordialités et plis cruels aux commissures, ambitions enrobées de noblesse, calculs et manoeuvres, flatteries et méfiances, complicités et trames de ces agonisants de demain.
Commenter  J’apprécie          270
Une vieille bonne si dévouée et depuis quarante ans dans la famille, les bourgeois adorent ça, et leurs yeux illuminés d'idéal s'attendrissent de confort charmé, et parce qu'ils raffolent de pratiquer leur amour du prochain, amour qui n'engage à rien, à rien qu'à sourire, ils sourient beaucoup à cette esclave et prochaine, fort aimée mais peu payée, à chaque ordre donné lui sourient saintement, lui montrent leur squelette de bouche, lui adressent un message dentaire d'amour du prochain, ce qui ne coûte pas cher et les épanouit et dilate de perfection morale.
Commenter  J’apprécie          270
Je ne veux pas qu´elle soit morte. Je veux un espoir, je demande un espoir. Qui me donnera la croyance en une merveilleuse vie ou je retrouverai ma mere? Freres, o mes freres humains, forcez-moi a croire en une vie éternelle, mais apportez-moi de bonnes raisons et non de ces petites blagues qui me donnent la nausée tandis que, honteux de vos yeux convaincus, je réponds oui, oui, d´un air aimable. Ce ciel ou je veux revoir ma mere, je veux qu´il soit vrai et non une invention de mon malheur.
Commenter  J’apprécie          270
Avec les plus aimés, amis, filles et femmes aimantes, il me faut un peu paraître, dissimuler un peu. Avec ma mère, je n avais qu à être ce que j étais, avec mes angoisses, mes pauvres faiblesses, mes misères du corps et de l âme. Elle ne m aimait pas moins. Amour de ma mère, à nul autre pareil.
Commenter  J’apprécie          260
Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d'eux seuls préoccupés, goûtaient l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d'être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s'admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir...
Commenter  J’apprécie          260



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Albert Cohen Voir plus

Quiz Voir plus

Mangeclous

Quel événement bouleverse la vie des héros et les décide à quitter leur île ?

La mort de l'un de leurs amis
La réception d'un chèque
Une grave épidémie
L'envahissement par une armée

13 questions
17 lecteurs ont répondu
Thème : Mangeclous de Albert CohenCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..