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Citations de Alessandro Baricco (1425)


Il avait du génie pour ça, il faut le dire. Il savait écouter. Et il savait lire. Pas les livres, ça, tout le monde le peut, lui, ce qu'il savait lire c'était les gens. Les signes que les gens emportent avec eux : les endroits, les bruits, les odeurs, leur terre, toute leur histoire
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Les désirs déchiraient mon âme. J'aurais pu les vivre, mais j'y suis pas arrivé.
Alors je les ai ensorcelés.
Et je les ai laissé l'un après l'autre derrière moi.
...
La terre qui était la mienne, quelques part dans le monde, je l'ai ensorcelée en écoutant chanter un homme qui venait du Nord, et en l'écoutant tu voyais tout, tu voyais la vallée, les montagnes autour, la rivière qui descendait, la neige l'hiver, les loups dans la nuit, et quand cet homme eut fini de chanter, alors ma terre, où qu'elle se trouve, a été finie à jamais.
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Le monde, il ne l'avait peut-être jamais vu. Mais ça faisait vint-sept ans que le monde y passait sur ce bateau : et ça faisait vingt-sept ans que Novecento, sur ce bateau, le guettait. Et lui volait son âme.
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Ce pourrait être, je m’en rends compte, le duel normal
entre générations, les anciens qui résistent à l’invasion
des plus jeunes, le pouvoir en place qui défend ses
positions en accusant de barbarie les forces émergentes,
comme c’est toujours arrivé et comme on l’a vu à de
multiples reprises. Mais, cette fois, ça semble différent.
Un duel si violent qu’il paraît nouveau. D’habitude,
on se bat pour contrôler des points stratégiques sur la
carte. Aujourd’hui, les agresseurs font quelque chose
de plus radical, qui va plus en profondeur  : ils sont en
train de redessiner la carte. C’est peut- être même déjà fait.
L’impression a dû être la même quand, par exemple,
naissaient les Lumières, ou encore à l’époque où le
monde entier se découvrit brusquement romantique.
Nul déplacement de troupes, nul fils tuant le père. Mais
des mutants, qui remplaçaient un paysage par un autre
et y créaient leur habitat
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Bref, il y a là quelque chose que j’ai envie de comprendre.
Au début, ce livre, je pensais l’intituler  : La
mutation. Mais je n’ai pas réussi à trouver autour de moi
une seule personne à qui ce titre plaise, même un peu.
Tant pis. Néanmoins, il était pertinent. Car c’était justement
ça, ce que je voulais comprendre : en quoi elle
consiste, cette mutation que je vois autour de moi.
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Mais fais bien attention : comme nous ne sommes pas des chaussettes mais des personnes, nous n'avons pas ici-bas comme but principal d'être propres. Les désirs, c'est ce que nous avons de plus important, et on ne peut pas éternellement les passer à la trappe. Si bien que, des fois, ça vaut le coup de ne pas dormir si c'est pour courir après un de ses désirs. On fait la saloperie, et après, on la paie. Et la seule chose vraiment importante, c'est ça: quand arrive le moment de payer, que le type n'essaie pas de s'échapper et qu'il reste là, dignement, pour payer.
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Elle gardait les lèvres entrouverte, on aurait dit la préhistoire d'un sourire
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A la fin j'aurais du admettre devant ce vieil ami (...) ce que j'ai du découvrir durant ces mois, à propos de moi même et des autres, c'est à dire le possible surgissement dans la vie d'évènements qui n'ont pas de direction, qui ne sont donc pas une histoire et qu'on ne peut pas raconter, mais qui demeurent des énigmes sans forme distincte, destinés à nous faire éclater le cerveau, comme mon cas le prouve.
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La France, les voyages en mer, le parfum des mûriers dans Lavilledieu, les trains à vapeur, la voix d'Hélène. Hervé Joncour continua à raconter sa vie comme jamais, de sa vie, il ne l'avait racontée.
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Elle regardait cette maison, devant elle, et pensait à la mystérieuse permanence des choses dans le tourbillon incessant de la vie. Elle pensait que chaque fois, en vivant avec elles, on finissait par laisser sur ces choses comme une légère couche de peinture, la couleur de certaines émotions destinées à s'estomper, sous le soleil, en souvenirs.
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Modesto.
Oui.
Çà ne vous pèse pas de devoir toujours être parfait?
Non. Au contraire: ça me dispense de chercher un autre sens à mes gestes.
C'est-à-dire?
Je n'ai pas besoin de me demander chaque jour pourquoi je vis.
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Il y avait des gens qui s'installaient sans broncher à des tables à présent disparues, des invités qui arrivaient en retard à des manifestations encore à venir, des miroirs qui, une fois déplacés, reflétaient des événements survenus des heures plus tôt, des bruits qui persistaient dans l'air, orphelins de leurs origines, et qui flottaient dans les pièces, jusqu'au moment où Modesto prenait sur lui de les ranger provisoirement dans des tiroirs déjà marqués d'une croix à la peinture rouge.
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Il n'y a pas de livres.
Pourquoi?
Chacun dans la Famille se fie entièrement aux choses, aux personnes et à soi même. Nul ne voit la nécessité de recourir à des palliatifs.
Je crains de ne pas vous suivre.
Tout est déjà dans la vie, si l'on prend la peine de l'écouter, et les livres nous distraient inutilement de cette tâche, à laquelle tous se consacrent avec une sollicitude telle, dans cette maison, qu'un homme plongé dans la lecture ne manquerait pas d'apparaître en ces lieux comme un déserteur.
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A présent tu penses : un piano. Les touches commencent. Les touches finissent. Tu sais qu'elles sont au nombre de 88, sur cela personne ne peut te tromper. Elles ne sont pas infinies, elles. Toi, tu es infini, et, avec ces touches la musique que tu peux faire est infinie. Elles sont 88. Tu es infini. Cela me plaît. Cela on peut le vivre.
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Jean Berbeck avait décidé un jour de ne plus parler. Il tint promesse. Sa femme et ses filles le quittèrent. Il mourut. De sa maison , personne n'avait voulu , et c'était donc maintenant une maison abandonnée.
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Les oiseaux volaient avec lenteur, montant dans le ciel puis redescendant, comme s'ils avaient voulu l'effacer, méticuleusement, avec leurs ailes.
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— Avete qualcosa da aggiungere ?
— No... o meglio... solo una cosa... Volevo dire che... il mare, lui è diverso... non si può giudicare quel che succede là dentro... il mare è un'altra cosa.
— Dottore, questo è un tribunale della Marina Regia : sa benissimo cos'è il mare.
— Credete ?
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Langlais non era un medico e non aveva mai salvato nessuno. Ma dalla propria vita aveva imparato l'imprevedibile potere terapeutico dell'esattezza. Lui stesso, si poteva dire, si curava esclusivamente con l'esattezza. Era il medicamento che, disciolto in ogni scorso della sua vita, teneva lontano il veleno dello smarrimento.
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J'entends distinctement l'eau s'emparer de la quille de mon livre et je vois chaque chose reprendre le large dans la voix du vieillard...
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Plus belle qu'on ne saurait le dire, je me décompose au moindre mouvement, ce qui inverse en l'espace d'une seconde toute admiration en pitié et tout désir en malaise.
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