Touffu, confus... in-foutue pour ma part d'aller au bout de la cacophonie de son orgue de barbarie.
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Un essai très stimulant qui nous demande de faire l'effort de prendre au sérieux les barbares qui remettent en cause les fondements meme de notre civilisation en privilégiant "la surface à la place de la profondeur, la vitesse à la place de la réflexion, la séquence à la place de l'analyse, le surf à la place de l'approfondissement, la communication à la place de l'expression, le multitâche à la place de la spécialisation, le plaisir à la place de l'effort" selon Alexandro Barrico. Nous assistons à "un démantèlement systématique de tout le bagage mental hérité de la culture du XIXe siècle, romantique et bourgeois" toujours selon l'auteur.
Certes notre civilisation est en train de disparaître, mais une autre est en train de naître, qu'il fau chercher à comprendre plutôt que lui jeter l'anatheme.
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Essai sur la mutation de notre société et plus précisément sur la barbarisation de cette dernière. Au revoir la belle Littérature et l'Art resplendissant des siècles derniers, place aux barbares et à leurs méthodes de destruction du Beau.
Baricco essaie de montrer ici les mutations de la société via différents thèmes (le football, le vin, les livres, ...). Bien sûr, l'on comprend aisément que ce dernier aurait pu analyser de nombreux autres sujets mais le but n'étant pas non plus d'écrire un essai de 4000 pages. Ces quelques sujets choisis sont bien suffisants puisqu'ils résument, à eux seuls, parfaitement la situation dans laquelle nous vivons.
Il est important également de noter que Baricco est italien ; il s'inspirera donc des faits et actualités italiennes pour dépeindre la situation de « barbarisation » qui nous envahit. Cela ne dégrade en rien la qualité de cet essai puisque je me suis très bien retrouvé dans ce qu'il analysait. Cela ne peut que donner un constat désolant au lecteur... ce n'est pas uniquement l'Italie, mais bien une majeure partie (si pas toute) l'Europe occidentale qui est affectée par ces barbares...
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Sans être moralisateur, il nous parle aussi de la notion presque perdue d'effort. Un exposé fascinant.
Lire la critique sur le site : LaPresse
C'est le cœur de la question: le reste n'est qu'une suite d'effets. La surface à la place de la profondeur, la vitesse à la place de la réflexion, la séquence à la place de l'analyse, le surf à la place de l’approfondissement, la communication à la place de l'expression, le multitâche à la place de la spécialisation, le plaisir à la place de l'effort.
On ne dirait pas, mais ceci est un livre. Je me suis
dit que j’aimerais bien en écrire un, mais sous forme
d’épisodes, dans un quotidien, parmi les morceaux de
monde qui transitent chaque jour par ces pages. C’est
la fragilité de la chose qui m’attirait. Comme d’écrire
en plein air, debout en haut d’une tour : les gens vous
regardent et le vent souffle, puis ils continuent leur chemin,
car ils ont autre chose à faire. Et vous, vous êtes
là, sans pouvoir corriger, revenir en arrière ni refaire
le plan. Ça vient comme ça vient. Et, le lendemain, ça
part envelopper la salade ou ça devient un chapeau de
maçon. S’ils s’en font toujours, des chapeaux en papier
journal – petits bateaux voguant sur le littoral de leur
visage.
Ce pourrait être, je m’en rends compte, le duel normal
entre générations, les anciens qui résistent à l’invasion
des plus jeunes, le pouvoir en place qui défend ses
positions en accusant de barbarie les forces émergentes,
comme c’est toujours arrivé et comme on l’a vu à de
multiples reprises. Mais, cette fois, ça semble différent.
Un duel si violent qu’il paraît nouveau. D’habitude,
on se bat pour contrôler des points stratégiques sur la
carte. Aujourd’hui, les agresseurs font quelque chose
de plus radical, qui va plus en profondeur : ils sont en
train de redessiner la carte. C’est peut- être même déjà fait.
L’impression a dû être la même quand, par exemple,
naissaient les Lumières, ou encore à l’époque où le
monde entier se découvrit brusquement romantique.
Nul déplacement de troupes, nul fils tuant le père. Mais
des mutants, qui remplaçaient un paysage par un autre
et y créaient leur habitat
La surface à la place de la profondeur, la vitesse à la place de la réflexion, la séquence à la place de l'analse, le surf à la place de l'approfondissement, la communication à la place de l'expression, le multitâche à la place de la spécialisation, le plaisir à la place de l'effort.
J'ai choisi trois domaines particuliers où ce phénomène semble s'être manifesté au cours des dernières années : le vin, le football et les livres. Je me rends bien compte que dans, les deux premiers cas en particulier, nous ne sommes pas face à des gestes essentiels de notre civilisation. Mais c'est précisément ce qui me plaît : étudier les barbares à travers leur saccage des villages périphériques, pas à travers leur assaut contre la capitale. Il est possible que là où la bataille est plus simple, circonscrite, il soit plus facile de saisir la stratégie de l'invasion et les gestes fondateurs de la mutation.
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […]
[…] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […]
Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […]
[…] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre
0:06 - Trieste
1:29 - le faubourg
5:27 - Lieu cher
5:57 - Une nuit
6:32 - Variations sur la rose
7:15 - Épigraphe
7:30 - Générique
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Référence bibliographique :
Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration :
https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation
Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site :
https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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