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Critiques de Alexandre Lacroix (145)
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Le roi qui rêvait d'un ciel toujours bleu

" Le Roi qui rêvait d'un ciel toujours bleu", c'est l'aventure d'un roi égocentrique qui voudra contrôler le temps.



Ce roi ordonnera à ses inventeurs de lui permettre de commander la météo.

Ainsi il a parlé.

( Le saviez-vous?

Louis XIV portait son surnom de "roi soleil"car on aimait à dire que le soleil se levait avec sa majesté, qu'il plaisait au roi Louis XIV que la nuit cessa quand il levait le petit doigt, qu'il était l'astre et sa cour son système solaire, qu'il faisait et défaisait les réputations pour les replacer dans l'ombre, voyez?)



Le roi de l'histoire, lui, n'aimait que le ciel bleu. Aussi Pantarck 1er décréta qu'il n'y aurait plus de mauvais temps (de pluie) avec une machine extraordinaire qui dressera les nuages à sa seule volonté.



On pourra s'en douter, une atmosphère soumis au beau temps toute l'année à un endroit localisé provoquera des catastrophes sur le reste du monde.

Pauvres grenouilles.



C'est un petit garçon qui fera entendre raison au roi tandis que les grands feront dans leur pantalon.

Le roi ne sera pas gagnant sur toute la ligne, les auteures Alexandre Lacroix et Sophie Lebot démontreront l'impact de l'absence de pluie mais aussi d'un temps trop sec.

La leçon écolo' et le conte en prime, un doublon gagnant pour enseigner autre chose que la morale, une leçon plus d'actualité.

Le ton sera mignon.

C'est à découvrir.
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La naissance d'un père

Etant papa d'un petit garçon depuis quelques mois, ce livre a attisé ma curiosité de par son titre et son auteur qui est le chef de rédaction de Philosophie Magazine. Je m'attendais donc à une réflexion philosophique sur la paternité et le chamboulement de l'être qu'elle entraine.



Force est de constater que mes attentes n'ont pas été totalement satisfaites car il s'agit surtout d'un récit autobiographique, certes intéressant pour le partage d'expérience mais qui n'échappe pas à mon avis au petit nombrilisme caractéristique de notre époque. Les réflexions purement philosophiques et relevant de l'Universel viennent se greffer à quelques chapitres pour sauver ce Roman de la banalité et l'enchainement d'anecdotes édulcorées et romancées à souhait.



Ceci dit, j'ai trouvé la lecture assez agréable et j'avais tout de même envie de suivre l'auteur dans ses péripéties quotidiennes dans lesquelles je me suis identifié et dont l'humilité de certaines m'ont rassurées dans cette aventure humaine qu'est la paternité.



Je conseille donc ce livre à tout père ou parent souhaitant une lecture légère de ce que je considère plus comme un partage d'expérience qu'une réflexion philosophique.

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Comment ne pas être esclave du système ?

Jusqu'en 1989, le monde était clair, dual, les pauvres s'opposant aux riches, le prolétaire au rentier, la campagne à la ville, etc... Depuis le web, l'humanité est transformée, peuplée de zombies le nez sur leur écran, plus de distinction entre travail et loisir, l'autoentrepreneur est devenu son propre salarié.

L'auteur, cartésien, propose une piste pour éviter l'excès dans un sens ou dans l'autre, ni trop de connexion ni aucune. Il vante le post utilitarisme, c'est-à-dire se fixer un idéal une bonne fois pour toutes, s'en servir de manière utilitaire et n'en point déroger. A nous de voir mais je trouve cela assez court.

C'est un philosophe et cela se remarque très clairement dans ce petit essai.
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La naissance d'un père

L'originalité de ce livre, revendiquée par Alexandre Lacroix lui-même, réside dans la position de l'auteur qui cherche à comprendre et à raconter comment un homme devient père. Beaucoup de livres ont été écrits à propos des relations que des fils ou des filles ont entretenu avec leur père. Autant ont abordé le rôle du père dans le ménage, la position de la mère face à l'homme de la maison. Mais l'auteur estime être le premier à avoir abordé l'expérience du devenir père, racontée par l'expérimentateur lui-même. Sur ce point, je ne serais pas aussi confiant que lui. Robinson, par Laurent Demoulin chez Gallimard(2016) en est un exemple. Cela ne range pas, pour autant, ‘La naissance d'un père' au rayon des livres inutiles.



Ce livre, en effet est très abordable et néanmoins sérieux. Ecrit par un philosophe qui a l'expérience du terrain puisqu'il a eu cinq enfants, ce titre nous invite à nous souvenir des petits bonheurs qu'on a pu vivre en essayant d'éduquer au mieux nos enfants. Par petits flashs, séquences parfois burlesques et souvent très tendres, il veut nous démontrer comment un homme devient peu à peu père et la sagesse à laquelle les enfants nous invitent lorsqu'on observe leurs centres d'intérêt et leur faculté à s'émerveiller de tout apprentissage.



Citation:

Je comprenais que les enfants, lorsque nous passons vraiment du temps avec eux, nous rendent le monde une seconde fois. Par empathie, immergés dans leurs impressions, nous nous mettons à redécouvrir des merveilles du quotidien. Un camion poubelles en tournée ou une tractopelle creusant une tranchée vers une canalisation sont, pour un très jeune enfant, des sujets d'étonnement d'admiration.



Loin d'être un catalogue de conseils, prétendus bons par l'auteur, ou d'un fourre-tout d'injonctions paradoxales et de principes cinglants, ce livre est aussi témoin d'un regard moqueur sur la vie d'un père, et plus encore sur celle d'un père de famille nombreuse.



Citation:

Passer de trois à quatre enfants dans une même famille, c'est franchir un cap. Rien n'est plus à vos dimensions. Vous ne pouvez plus monter dans un taxi. Impossible de demander à votre tante ou votre cousin de venir vous chercher à la gare. Les voitures normales sont conçues pour cinq personnes maximum. Quand vous entrez dans une rame de métro, vous ne tenez plus sur un carré de banquettes. Au restaurant, même s'il y a de la place, le serveur doit bouger des tables pour vous installer. Et quand vous allez chez des amis, même s'ils ont une grande maison, vous êtes encombrants. Avec trois enfants, ça passe encore. Mais lorsque vous arrivez à six dans un salon, il y a intrusion, presqu'effraction.



En le lisant et se reconnaissant dans la bonne volonté parfois décalée du père à enseigner au fiston les subtilités de vocabulaire dans notre belle langue française, on se dit que Raymond Devos aurait certes pu préfacer cet ouvrage. Ce qui e veut pas dire qu'après avoir lu, nous nous sentirons plus fort pour expliquer « comment est-ce qu'on parle par devant chez nous ! »



Citation:

Puis il finissait par s'exclamer : « Pour toi ! »

- Oui, c'est la tartine de papa. A la confiture de fraises. Tu en veux une aussi ?

- Une pour toi.

- Attention Giacomo, quand tu parles de toi, tu dois dire « moi ». « Je veux une tartine pour moi ». Ou « Donnez-moi une tartine ». Tu comprends ?

- Non pour toi. Toi aime la confiture.

- Je sais, c'est bizarre mon lapin, disais-je en commençant à lui étaler du beurre sur une tranche de pain. Mais le « toi » devient « moi » quand c'est toi qui parles. Par exemple, si je dis « C'est pour toi, Giacomo », toi tu me réponds : « Oui papa, une tartine pour moi ». Tu es un « toi » pour moi et un « moi » pour toi ».

- « Une tartine veux ! » criait-il en se demandant si je n'étais pas en train de l'embrouiller.

- Pour simplifier, tu peux aussi dire, ajoutais-je en lui montrant le petit carré de pain qui luisait de beurre et de confiture : « Cette tartine est pour Giacomo ».

- Non, Giacomo, c'est toi !

- D'accord, t'as gagné, t'es le plus fort. Régale-toi mon champion.



Cela étant dit, de manière très anecdotique, heureusement, l'auteur ne peut s'empêcher d'égratigner ses semblables par des attaques qui, finalement n'apportent aucune valeur ajoutée au récit. Affaire d'ego ? Probablement. Il a sans doute beaucoup à apprendre des jeux innocents des enfants dont il se dit un observateur assidu. Mais, le rôle de père n'efface pas toute envie d'être aussi le coq ! Alors donc, pourquoi rappeler, qu'en son temps, Marguerite Duras, dans un article qu'elle signe le 17 juillet 1985 dans Libération, a manqué de lucidité en désignant la mère comme celle qui ne pouvait qu'être la seule coupable dans la sombre affaire du petit Gregory ? Et même si cette erreur de positionnement de Duras peut s'entendre, pourquoi souligner que c'était l'été, que donc les gosiers devaient être secs et que …



Citation:

« Duras tournait en ces temps-là à cinq ou même sept litres de vins par jour. Il lui arrivait de mettre son réveil la nuit, à trois ou quatre heure du matin, afin d'ingurgiter un demi litre supplémentaire et de ne pas subir les tremblements du manque ».



Voilà bien, Monsieur Lacroix, des flèches inutiles à décocher dans le dos d'une consoeur écrivaine ! Dommage.



Et pourquoi aussi cette coquetterie d'auteur qui joue à se poser la question de savoir si son dernier chapitre est tout à fait dans la lignée de tous les autres ? Pourquoi cet appel au jugement du lecteur pour faire passer une décision qui est celle de l'auteur et qu'aucun lecteur ne conteste par ailleurs ? L'auto-flagellation est encore aux yeux de certains le signe qu'ils sont habités par le doute, donc profondément sérieux ! Leur hésitation, leur prudence d'homme faible rencontrant des difficultés à trancher justifie le courage dont ils font preuve pour dépasser leurs angoisses et trancher de manière virile les révélant parfaitement capable de régner dans leur univers... Vieille ficelle du métier que ces faux combats intérieurs et, in fine, verbiage scriptuaire sans aucun panache!

Car, s'il avait cru flouer le lecteur, ou il ne disait rien et passait en doute, ou il retirait ces derniers paragraphes ce qui n'aurait modifier que l'aspect cosmétique de son bouquin ! Allons, un peu de simplicité s.v.p. !



Citation:

« Je n'avais jamais provoqué délibérément une expérience ou un moment de vie avec l'un ou l'autre de mes enfants, dans le but de les placer ensuite dans mon livre. Et donc provoquer une rencontre à vivre avec mon fils aîné, premier enfant introduit dans le livre qui, à son terme est devenu majeur, me posait question. A mon sens, procéder ainsi , vivre une situation en sachant qu'on va l'écrire, c'est non seulement trahir les autres mais aussi se tromper soi-même »



Enfin, hormis la double réserve annoncé ci-dessus, au terme de ce livre, somme toute assez agréable et au regard tendre sur nos enfants, nous pouvons entrevoir les difficultés à devenir père mais aussi les joies, petits et grands bonheurs à partager. On sourit, se retrouve. On apprend et on se prend même l'envie d'approfondir quelques réflexions sur les sujets évoqués. A découvrir donc.


Lien : https://frconstant.com/
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Comment vivre lorsqu'on ne croit en rien ?

Intéressant mais ardu.



On trouve dans cet ouvrage une construction claire et beaucoup d’idées pertinentes. Les références à plusieurs mouvements de pensée anciens ou récents sont rédigées de façon détaillée et de main de maître. Mais c’est de haut niveau et plutôt difficile à mémoriser. Donc à destiner de préférence à des amateurs de philosophie motivés.

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Apprendre à faire l'amour

J'ai acheté et lu ce livre après avoir lu quelques interviews de l'auteur. J'ai été séduit par son approche, par sa critique de ce qu'il appelle le freudporn, enfin dans l'espoir de trouver une réflexion philosophique de qualité sur la sexualité.



D'un point de vue formel, c'est un livre de philo bien troussé, efficace d'un point de vue rhétorique, avec quelques petites références de-ci de-là. Rien à dire, ça fait le job. C'est plutôt le fond qui pêche.



Le début du livre s'est avéré conforme à mes attentes, mais bien vite, j'ai eu comme l'impression que quelque chose clochait. En fait, plus on avance dans le livre, plus on s'aperçoit que la posture de l'auteur n'est qu'une façade, qui masque une vision de la sexualité malheureusement terriblement conforme avec ce qu'il entend critiquer, et à mille lieues de ses discours d'introduction sur la beauté de la sexualité, sur la nécessité de la déconnecter de la performance, etc.



La fin du livre, surtout, est accablante : AL entend par exemple déconnecter la sexualité de l'impératif de l'orgasme. Les deux chapitres qu'il consacre à la question montrent cependant qu'il entend par là l'orgasme de la femme. Pour lui, en revanche, il n'est pas question de se priver du sien. Le livre, qui suit en quelque sorte le déroulé d'une relation, monte en fait en crescendo vers le chapitre 28, puis s'achève sur le repos. Montée, apex, retombée : c'est précisément le déroulement standard qu'il reproche au freudporn.



Pour le reste, la vision de la sexualité proposée est terriblement pauvre, machiste, et même trash par moments. Là aussi, du freudporn à l'état pur. Petit florilège : on ne parle pas pendant l'amour. Pas besoin de kama-sutra, on peut se limiter à la triade pénétration-fellation-sodomie. Madame n'est pas obligée d'avoir un orgasme, elle peut simuler si elle veut, ce n'est pas philosophiquement défendu apparemment. En revanche elle peut pleurer à la fin. Enfin, AL, incapable de s'extraire de la notion de domination dans l'amour, concède qu'on peut alterner le rôle dominant. Grand féminisme ! J'aurais plutôt eu tendance à remettre en question cette notion de domination mais bon. L'ensemble se revendique comme un point de vue, celui de l'auteur, donc un homme hétérosexuel. Moi aussi, ça tombe bien, mais cela n'interdit pas, me semble-t-il, de prendre en compte le point de vue de l'autre, et de proposer autre chose que la soupe viriliste ambiente.



Je schématise à grands traits les séquences qui m'ont gêné (en fait toute l'armature du livre, la posture générale). Pour le reste il y a d'assez bons passages, mais l'ensemble est cantonné à une défense et illustration de la sexualité ordinaire selon les standards d'aujourd'hui, c'est-à-dire le freudporn.



AL plaide pour refaire de la sexualité un moment esthétique, comme une ballade en forêt dit-il. Soit, mais le reste ne suit pas. J'invite ceux qui auraient des doutes à lire le chapitre 28, juste pour voir la tonalité d'une ballade en forêt selon AL...
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Les couleurs de la forêt

Basile habite une petite ville à la lisière de la forêt. Tout le monde lui dit qu'elle est dangereuse et remplie de bêtes sauvages et de gens étranges mais Basile ne rêve que d'une chose : y pénétrer. Un après-midi, il décide d'entrer dans le sous-bois où il découvre les merveilles de la nature et fait la rencontre d'un petit être nommé Lenno. Celui-ci invite Basile dans son village et lui fait assister à la fête des couleurs...



C'est une jolie histoire d'amitié mêlée de mystère, d'un brin de féerie et une véritable ode à la nature. Elle développe les thèmes de la curiosité, de l'imaginaire mais aussi de la peur de l'inconnu. Cette pépite vous fera fondre devant la beauté des illustrations aux couleurs chatoyantes et vous plongera dans cette saison cocooning qu'est l'automne.
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Le Croco Blues Band

C'est une histoire amusante. Voir ces dangereux animaux jouer de la musique est assez drôle. C'est aussi très mignon de percevoir l'attachement de ce petit garçons pour ces crocos.



Le style est agréable. Le texte est rythmé. Le vocabulaire musical permet de faire découvrir différents instruments aux jeunes lecteurs. Le format de l'album permet une bonne prise en main. La police est facilement lisible par des lecteurs débutants.



Côté illustrations, j'aime beaucoup les crocos et les autres animaux mais beaucoup moins les traits des visages humains. Dans l'ensemble, c'est plutôt coloré tout en restant doux. Les illustrations en pleine page sont agréables à regarder. C'est un joli objet.



Un album jeunesse qui montre que la musique adoucit les mœurs.
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Les couleurs de la forêt

!une forêt proche est interdite, mais Basile ne résiste pas à violer l'interdit et cède à la curiosité. Il découvre une autre vie dans la forêt, il y côtoie le temps de quelques heures des êtres bien différents et tout se passe bien. Lorsqu'il rentre en ville, ses parents et amis sont heureux de le retrouver en vie et trouvent qu'il a une imagination débordante.
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Comment vivre lorsqu'on ne croit en rien ?

J’ai découvert ce philosophe par une amie, qui m’a offert ce livre pour mon anniversaire, je la remercie pour cet ouvrage instructif et passionnant, déroutant par moment , je ne suis qu’un piètre philosophe débutant et son histoire est assez flou pour tout comprendre et absorber à ma première lecture, Comment vivre lorsqu’on ne croit en rien ?, cette question comme titre du livre interpelle par cette sa forme assez nihilisme, et ne cache-t-elle pas surement une notion sociétale qui se dégage par cette formulation négative , le mot croire qui renvoie souvent vers la religion, et celle d’un Dieu créateur, certes j’interprète forcément, croire en la vie, croire à la philosophie, croire à le bienveillance de l’être humain, il y a toute sorte de croyance, mais doit-on croire pour vivre comme Alexandre Lacroix va nous l’exposer dans son essai philosophique.

Tout d’abord dans cette deuxième édition, celle, Champs essais, Alexandre Lacroix modifie la préface de sa première édition de 2014, aux regards de ces amis, notre philosophe sème le doute au lieu de donner un repère aux lecteurs, l’idée de ne plus croire désarçonne beaucoup, alors notre auteur les a écoutés pour regarder autour de lui.

L’histoire de la philosophie est importante pour comprendre certains préceptes, Alexandre Lacroix aborde ce passé pour nous introduire à sa pensée philosophique, celle du scepticisme, qu’il a découvert à travers un livre qui l’a bouleversé profondément, Les Esquisses pyrrhoniennes de Sextus Empiricus, c’est pour lui une révélation comme l’a été plus jeune la lecture de La généalogie de la morale de Friedrich Nietzsche, c’était un anti prêche, une inversion du Sermon sur la montagne, Alexandre Lacroix découvre une voix nouvelle dissonante, celle de pouvoir réfléchir, de plus être diriger par des paradigmes extérieurs , être maitre de sa conscience…. Au début de son essai, Alexandre Lacroix, prend l’exemple de la forêt de Descartes de son Discours de la Méthode, puis déroute la pensée de Descartes, celle de la ligne droite, cette direction unique à poursuivre, au lieu de pouvoir prendre le chemin de l’étoile et avoir cette réflexion de la situation, pas celle du confort, celle du moment vécus, celui de l’épaisseur de l’existence. Cette introduction nous rappelle le caractère critique de l’auteur vis à vis de ces pères philosophiques en désarçonnant Descartes, comme Michel Onfray et sa Contre-histoire de la philosophie, la philosophie est toujours en mouvement, elle vit au fil du temps comme un cœur qui bat au rythme l’existence, au cours de cet essai Michel Foucault sera aussi égratigné avec son néostoïcisme contemporain et son esthétisme de l’existence.

Le court paragraphe qui définit le propre du scepticisme selon Sextus Empiricus qu’Alexandre Lacroix va au fil de son essai nous faire comprendre, par des exemples et surtout en retraçant brièvement l’origine de ce concept à travers le terme très important l’ Epokhé, en parlant de cette Grèce antique philosophique avec Platon et les scholarques qui le succèdent.

« Le scepticisme est la faculté de mettre face à face les choses qui apparaissent aussi bien que celles qui sont pensées, de quelque manière que ce soit, capacité par laquelle, du fait de la force égale qu’il y a dans les objets et les raisonnements opposés, nous arrivons d’abord à la suspension de l’assentiment, et après cela à la tranquillité. »

Il y a deux idées importantes qui se dégagent, dans cette phrase, celle de l’ isosthénie et de l’ épochè, l’une est la force égale des contraires argumentaires, l’autre est la suspension de l’assentiment que va développer Alexandre Lacroix pour bien comprendre la profondeur de ce terme et ce que voulait nous dire Sextus Empiricus, avec son Scepticisme,perdu, face au meltingpot des pensées de l’époque et des courants divers comme le stoïcisme-une pensée sans doute, comme si, il était en quelque sorte une antithèse du scepticisme- le Scepticisme c’est la sagesse du dégagement et de l’apesanteur. Nos cinq sens n’ont pas de valeurs de vérité, les apparences sont la seule valeur fiable, cet adage interroge fortement Alexandre Lacroix sur sa superficialité.

Il y a une part importante de la pensée Nietzschéenne dans cet ouvrage, Alexandre Lacroix puise beaucoup dans les écrits de ce philosophe qu’il a rencontré lors de son adolescence avec La Généalogie de la morale, puis du changement d’attitude de Nietzsche vis-à-vis du Scepticisme, qu’il dénigre dans Par-delà le bien et le mal, publié en 1886, pour deux plus tard dans Ecce homo, reconnaissant cette doctrine comme la plus respectable, nous savons la dualité des idées qui nous gouverne, Nietzsche le reconnait parfaitement dans Ainsi parlait Zarathoustra, au fil de cet essai, Nietzsche est comme une fantôme qui hante ces pages, Alexandre Lacroix compare son exaltation en lisant Les Esquisses pyrrhoniennes de Sextus Empiricus à celle de Nietzsche avec Dostoïevski qui écrira la « voix du sang se fit aussitôt entendre », il cite même ce dernier pour définir le testament du Scepticisme moderne dans un texte publié à titre posthume « Vérité et mensonge au sens extra-morale ».

Alexandre Lacroix nous fait découvrir le pyrrhonisme et la vie de Pyrrhon son fondateur, à travers Les Sceptiques grecs, paru en 1887, de Victor Brochard et naturellement les Esquisses pyrrhoniennes. Pyrrhon vivait à l’époque de Socrate, cet homme était un orateur, proscrivant l’écrit, aucun texte de sa main existe, seulement des pensées par certains intermédiaires comme Diogène Laërce. Le fondement de cette philosophie réside dans cette formule, je ne peux pas dire qu’une chose qu’elle est ou qu’elle ne l’est pas, résume en quelque sorte cette pensée qui s’oppose à celle d’Aristote de réfléchir à la nature profonde de l’être « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? », cette question métaphysique n’est plus selon la doctrine pyrrhonienne. Au cours de ce passage Alexandre Lacroix étaye plus en profondeur cette philosophie en puissant certains philosophes comme Marcel Gonche, qui parle de philosophie de « l’apparence pure », comme le dit le vers de Timon citait par Diogène Laërce « l’apparence, où qu’elle se présente, l’emporte sur tout. » Selon notre philosophe, elle invite à la contemplation esthétique, pour devenir une métaphysique d’artiste, comme l’avait compris Nietzsche. Lors d’une conférence en 1929 sur L’éthique, Ludwig Wittgenstein imagine sans le vouloir la forme du Web qu’il nomma à l’époque un livre de jugements relatifs qui selon lui serait des valeurs indéfinissables, immesurables, comme le précise la pensée du Scepticisme !

Alexandre Lacroix, après avoir définit la doctrine du Scepticisme, se questionne sur la manière de vivre et du Bonheur, comme l’a fait Alain avec son essai de petits moments choisis de bonheur simples et intenses qui fourmillent tout autour de notre existence, Propos sur le bonheur, que je déguste de temps à autre, lorsque la nuit est insomniaque ! Ce bonheur est une sensation morale, plus précisément un but, pour savourer le goût de vivre, ce bonheur nous est alloué, il vient naturellement sans aller à sa quête, l’amour n’est qu’ivresse passagère, l’argent est juste un objectif transitoire, nullement ultime, la reconnaissance, l’apanage d’une société libérale vénale et arrogante, reste l’écho de l’enfance et cette voix « Maman regarde je sais faire du vélo…. », la vie n’a pas de but, elle reste libre de la traverser sans être dans les œillères d’une croyance qui nous guide, elle doit s’épanouir de l’instant, avoir cette liberté de butiner de fleurs en fleurs, ou pas , de plus être l’otage d’une doctrine que l’on suivre et de sacrifier notre vie si courte par des contraintes si pesantes , « la vie ne sera jamais plus belle qu’en cette minute précise », poursuit Alexandre Lacroix. L’impulsion Vitale mène nos vies, croire aux choix est une illusion, l’imprévisibilité est le mot d’ordre du futur, la formule de Diogène Laërce à propos de Pyrrhon est si belle, « Il se laissait guider par la vie », il faut se dépouiller de ces artifices de toutes idéologies qui diffusent leurs venins, et ces autres fausses croyances pour se laisser caresser par nos désirs modeler par ce monde, Alexandre Lacroix propose la puissance germinative de la solution, celle de notre chair, cette suspension ou recul permet d’avoir ce temps nécessaire pour nous permettre d’être cet être entier pour décider, d’être indivisible, il y a cette écoute du désir et non cette abstention que soulève la petite fable de Buridan, dans une schématisation trop abusive.

Il y a dans cet essai ce passage sur le crépuscule, ce tableau magnifique que nous propose la nature, ce soleil qui va rejoindre l’autre face de la terre pour l’inonder de sa chaleur et de la sa lumière, cette peinture du ciel est un spectacle que je me lasse jamais, regarder ces couleurs et se laisser dissoudre par cette beauté pure, cette contemplation esthétique porte le regard du Scepticisme qui nous reconnecte avec le plaisir esthétique qu’il formule par la reconnexion au mystère, suis-je sans le savoir une voix du scepticisme, celle de l’inexplicable comme le croyant religieux, mais même si je connais le phénomène physique de ces couleurs, je n’y pense pas, je reste un spectateur incrédule face à la beauté de la nature, j’aime ce paysage modelé sans l’homme, j’ai hâte d’avoir un temps conséquent pour lire Devant la beauté de la nature de ce même auteur.

Alexandre Lacroix nous propose un tétrapharmakon – littéralement un « quadruple remède », pour clore ce chapitre, une idée qu’a utilisé dans sa Lettre à Ménécée, Épicure, sur le scepticisme, voilà ce tétrapharmakon sceptique, proposant deux concepts négatifs et deux autres positifs , accédons à ces quatre préceptes. Le premier négatif est la vie n’a pas d’égale supérieure, son but est la vie, il n’y a pas de Bien supérieur, le deuxième négatif est que les soucis de la vie ne se résument pas en terme de choix, le troisième positif est d’écouter ces instincts, son impulsion vitale et enfin la dernière positive est de s’émouvoir du plaisir esthétique, pour ma part celui d’un aurore et d’un crépuscule, et pour conclure, Alexandre Lacroix résume ces quadruples remèdes par cette phrase.

« Ne perds pas ta vie à poursuivre un but illusoire ; ne choisis jamais ; obéis toujours à ton désir le plus grand ; admire aussi souvent que tu le peux les apparences de ce monde. »

Cette phrase que l’on retrouve dans le quatrième de couverture, elle est la clé de voute de cette façon de penser que façonne Alexandre Lacroix au cours de cet essai, tout en exposant ces réflexions face à d’autres philosophes qu’il aura de plaisir de contredire , comme la pensée de Michel Foucault à la fin de sa vie , considérant que nous pouvons devenir des œuvres d’art que l’on module, avoir ce fantasme d’ autocréation, d’ailleurs Pierre Hadot mettra en garde Foucault, lui reprochant son dandysme , s’apparentant au narcissisme, celui même qui ouvra le regard du philosophe français avec son étude « Exercices spirituels », qui dira de la philosophie antique qu’elle est surtout un art de vivre, qui engage toute une existence.

Pour enfin finir sa petite démonstration prosaïque sur la notion du temps, cette trinité indissociable l’une de l’autre dans une harmonique spontanée nommée par Alexandre Lacroix pour découvrir le sceptique temporel, et cette danse temporelle.

Comme beaucoup, nous pensions retrouver un livre qui nous explique Comment vivre lorsqu’on ne croit en rien ? , avec une liste de choses à faire pour concilier cet état d’esprit, c’est surtout un essai philosophique bien construit développant la pensée du Scepticisme et de ces préceptes, cette attitude qu’Alexandre Lacroix adopte au fil de sa vie, certain seront déçus, cet essai livre juste un art de vivre, celui assez amusant d’une panthère morale, j’aime beaucoup cette fin en soi, comme si la simplicité restait la chose la plus naturelle , presque enfantine selon Alexandre Lacroix.

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Les couleurs de la forêt

Basile vit en ville, mais non loin une forêt l'appelle et vient chatouiller sa curiosité. Le courage le fait avancer et entrer dans cette verte forêt luxuriante. Il y découvre un jeune garçon comme lui, mais vêtu de rouge et avec les oreilles pointues. Le chat qui l'accompagne semble tout aussi étrange avec ses ailes qui habillent ses flancs. Il va lui révéler un secret, le secret de l'apparition des couleurs de l'automne.



Ce conte jeunesse est tout simplement merveilleux. Merveilleux pour les yeux, l'imagination et pour le cœur.

La méfiance de ces deux jeunes garçons l'un envers l'autre, servira de base à une histoire fantasy emprunt de magie et de nature. Le fil des saisons et notamment le passage de l'été à l'automne sont ici sublimés, donnant une âme à cette fameuse forêt.



Les textes sont poétiques sans être d'une syntaxe soutenue, ce qui permettra aux plus petits dès 3 ans de pouvoir en profiter pleinement. Les illustrations sont de toute beauté. Nous avons vraiment eu un beau coup de coeur pour cette forêt qui se pare de couleurs chaudes et éclatantes.



Un conte automnal qui aidera les plus petits à appréhender les saisons, tout en les invitant à rêver en couleur.
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L'étrange gravité du sexe

Ceci est un magazine d'été (juillet-août).



Ayant cessé depuis longtemps d'acheter des magazines, je me suis laissée tenter après l'avoir vu à la bibliothèque (je ne sais pas lire assise, comme les romains en orgie, je dévore allongée).



Mal m'en a pris ! Quel ennui ! un numéro thématique sur le sexe en été, il n'y a pas à dire, c'est original (pourtant je l'avais vu, c'était même écrit assez gros, allez savoir ce qui m'est passé par la tête, sans doute ai-je cru que j'allais être frappée par une révélation sublime, du genre "tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander"...)



Ouiche... Ennui, ennui, ennui, vous dis-je.



Ce que je n'aime pas dans le concept magazine, ce sont les articles trop brefs, trop peu approfondis, découpés menu. Eh oui, madame (moi) fait dans la longueur, quand elle se lance, elle aime qu'il y ait de la substance. Alors, toutes ces petites infos disséminées la soûlent.



Un petit article sur Montaigne quand même, mais pas très très original...



Ah quand même, une excellente interview d'Edgar Morin par Martin Legros : je découpe et je garde... Bravo Morin, bravo Legros !



Il y avait en cadeau inséré un petit fascicule détachable contenant des extraits de "Coït" d'Andrea Dworkin. Mince alors, (et je suis polie), je l'ai déjà lu. Thème : la fonction coïtale hétérosexuelle est fondamentalement oppressive (pour la femme, vous l'aurez compris, messieurs). Pas entièrement faux, mais comment faire autrement si on est hétérosexuelle ? Réponse : devenir lesbienne. Bon.



Voilà voilà.



On ne m'y reprendra pas. Un magazine pour aller à la plage et s'endormir dessus.



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Comment ne pas être esclave du système ?

Livre que j'ai reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique.



Alors, je n'ai absolument rien compris à ce que raconte l'odeur. Probablement que ma faculté de concentration ne dépasse pas les trente secondes ou bien qu'il y a tellement de mots-savants que j'ai perdu le peu de points de QI qu'il me restait. De toute manière, je sais que mon esprit est endigué d'un trop plein d'informations et de pensées venus de toutes parts. D'ailleurs, y a trop d'informations sur Babelio et sur les autres réseaux.



Cela fait des années que l'être humain est soumis à plein de trucs dont parle l'auteur dans son essai opuscule. Cela sera encore comme ça en l'an 3000. On ne pourra plus se passer de technologie et les systèmes totalitaristes ont la mainmise dessus. Il suffit de voir le scandale Projet Pegasus.



Ce n'est pas demain que l'on sortira du système quand on voit que Macron veut limoger ceux qui ne se feront pas vacciner. Calmos, je suis Belge.



Bref, j'ai quand même moyennement saisi la pensée de l'auteur. Je vais d'ailleurs retourner à mon minimalisme et à mes tentatives de zéro déchet. C'est déjà pas mal pour casser le fiak du système actuel.
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Comment ne pas être esclave du système ?

Un programme alléchant pour tous ceux qui se posent cette question. Il faut être réaliste. De nombreuses personnes rêvent de plus en plus de sortir de ce système, que nous sommes de plus en plus nombreux à considérer comme emprisonnant.



Je m'attends donc à avoir la réponse à cette question que je me pose également, puisque ce mode de vie me pèse de plus en plus. Le 4e de couverture annonce le programme, le prologue aussi. Je suis satisfaite, j'aurais une réponse.



Un petit livre de 93 pages.



Un historique de notre système économique. Qui ne m'a pas spécialement plu puisque j'ai eu l'impression de retourner sur les bancs de la fac, avec des lectures économiques pas forcément très passionnantes (pour moi, ça reste mon avis qu'on se l'entende). Des explications sur la façon dont fonctionne le système actuellement. Rien de bien nouveau puisque nous sommes à même de le constater par nous-même.

Donc voilà, j'en suis à la page 54, et je n'ai toujours pas ma réponse. 4 jours pour lire 54 pages. Ca ne me passionne pas des masses, je suis navrée de le dire, je traîne à lire ce livre qui avait un programme alléchant et qui à la moitié n'en est toujours pas venu au fait.



Un début de réponse se profile page 81. Ah enfin! Mais non! Pour moi, et ce n'est là, encore une fois que mon avis, ça reste du blabla non concret et pas forcément applicable pour tous. Certaines catégories de professionnels pourront donc l'appliquer mais pour le reste (non négligeable quand même):



"...pour peu que l'idéal poursuivi se déplace du côté des relations."



Or les relations... ça ne dépend pas de nous. La hiérarchie, les collègues, ça ne dépend pas de nous.



Je suis bien navrée mais on nous annonce quelque chose qu'on apercevra finalement que les 10 dernières pages, et la réponse n'en est pas réellement une!



Grosse grosse grosse déception pour ma part. J'ai même été, je l'avoue mais mon avis doit le laisser transparaître, très très en colère car on nous vend quand même une belle réponse que j'attends toujours. Je me sens flouée, et je n'aime pas ça. Peut-être aurait-il fallu ne pas annoncer une réponse qui changerait la face du monde... ou alors je n'ai rien capté, et dans ce cas, je vous serais éternellement reconnaissante de bien vouloir m'éclairer!



Je remercie Babelio et les éditions Allary pour l'envoi de ce livre.



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Comment ne pas être esclave du système ?

Je remercie les éditions Allary ainsi que Babelio pour cette lecture qui sort de ma zone de confort.



Le titre et la 4ème de couverture m'ont plus.

L'avant-propos aussi, je me suis dit " je vais enfin avoir des réponses à mes questionnements"



Quelle ne fut pas ma surprise de débuter ma lecture de cet opus par le discours de la méthode de Descartes. Là, j'avoue, alors que je pensais lire une analyse de la société actuelle, j'y trouve l'histoire de l'origine de la naissance du système actuel.



Ce n'est pas mon type de prose préféré. En effet, ne comprend pas cette analyse qui veut.

L'auteur, Alexandre Lacroix est philosophe.



toutefois, ce qu'il met en avant est intéressant et assez vrai. Malheureusement, je n'y ai rien appris de nouveau.



Je savais déjà que la maladie actuelle est causée par la pression que se met sur les épaules chaque individu pour réussir dans la vie. Mais cette pression n'est pas venue seule et j'aurais voulu comprendre ce mécanisme.



A lire tout même pour y découvrir les talents de l'auteur à faire des liens entre hier et aujourd'hui.



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Comment ne pas être esclave du système ?

"Ma priorité est donc de fournir une théorie de l'action que chacun puisse s'approprier et mettre en oeuvre à son échelle dès à présent, sans adopter pour autant une démarche extrême ou sacrificielle. J'ai conscience du caractère déceptif de cette approche pour un chercheur d'absolu, mais je me suis vraiment mis en quête d'une idée simple, à partir de laquelle on se sentira libre d'introduire quelques changements dans son existence, changements qui seront suivis d'effets."



Alexandre Lacroix fait bien de prendre ces précautions oratoires avant d'en venir au résultat de sa démonstration, qui en effet, selon mon ressenti, tombe à plat...



Pour autant tout n'est pas à jeter dans cet essai. J'ai notamment beaucoup appris sur l'utilitarisme. Né largement avant la date de 1989, je ne suis visiblement pas dans les clous pour me sentir à l'aise, ou même en phase, avec son constat de la connexion permanente et indépassable. Je préfère encore me ménager des zones à l'abri de toutes ces intrusions. Et lire un bon livre papier, sans surveillance intempestive ni hypertexte en fait partie.
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Microréflexions

Je n'ai pas aimé.

Aucun jugement de valeur mais une inadaptation à ma personne.

Tout d'abord l'auteur vous fait rentrer dans un cercle trop proche.

Il me tutoie (pas de problème), me décrit des situations intimes (malaise) et généralise sur des expériences personnelles.

Il n'est pas dans la bulle "collègues", ni dans bulle "copains" mais tente d'entrer dans la bulle "amis".

Sensations d'intrusion dans l'intimité, d'exhibitionnisme voire de voyeurisme. Bref, pas glop pour moi.

Oui, je suis pudique.

Je ne m'attendais pas du tout à ce style.

J'espérais des débuts de réflexions pour ensuite développer la mienne (Et si... alors moi... et vous ?).

Mais lisez le pour vous faire votre propre avis.

Livresquement votre.

.
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La naissance d'un père

J'ai souvent ri des scénettes ou des bons mots d'enfants qui jalonnent ce roman autobiographique. Pensez-vous, cinq enfants ! Enfants désirés, enfants de l'amour. Et c'est de manière toute naturelle que l'auteur a fait le choix de sa paternité comme sujet de son livre. Cela peut paraître déroutant, car très rare.

Jamais je n'ai lu, ni entendu d'ailleurs, un homme parler de ses enfants et de leur éducation avec autant de sincérité, de clairvoyance, ponctué de réflexions parfois très approfondies et dans un engagement total et inconditionnel. Je me suis dit franchement, cela aurait été malheureux qu'il n'ait pas eu d'enfants, cet homme ! Son épouse devait souvent le regarder avec des yeux admiratifs.



Quel bon moment j'ai passé ! Combien de passages lus et relus tant je les ai trouvés excellents ! Tous ces petits moments de la vie qui font l'existence , mêlés au travail, aux potes, aux écarts, aux difficultés à surmonter, l'auteur les prend à bras le corps et avance. Et fait avancer sa progéniture que l'on suit tout le temps de leur enfance.



C'est non seulement très plaisant à lire mais aussi fort intéressant. Beaucoup de réflexions sur la marche à suivre dans le quotidien. L'auteur réfléchit à son rôle de père et se remet en question. C'est jouissif du fait de nombreuses scènes cocasses.

Bravo à l'auteur qui nous a ouvert les portes de son intimité avec beaucoup de naturel. ça se lit comme du petit lait (ça, il aurait bien aimé). Bref, cette lecture m'aura apporté joie et plaisir et me donne fort envie de connaître d'autres livres d'Alexandre Lacroix.

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Comment ne pas être esclave du système ?

D'un coté, "l'homme est un rouage de la gigantesque machine économique et sociale qui a été dénoncée avec virulence, mais il ignore comment s'en dégager. Il cherche le moyen de ne pas être esclave du système".



En effet, "qui ne voit pas que le productivisme et le consumérisme font des ravages, créent des inégalités inacceptables, provoquent des souffrances intolérables et dévastent les écosystèmes terrestres ?"



De l'autre, comment ne pas réaliser que c'est avec ça qu'il fait vivre sa famille. Il connait son métier et est compétent. S'il lâche tout pour aller vivre au grand air et produire du fromage de chèvre, il y a des chances qu'il mette ses enfants en danger. "Vous parlez de ralentir, de sobriété, de frugalité heureuse, moi j'ai bien peur qu'on crève la dalle si je lâche mon poste, je n'ai aucun patrimoine, je ne suis pas un héritier".



A partir de ce constat, Alexandre Lacroix retrace l'origine de notre système, depuis la mise en place d'un régime de séparation : des idées d'abord avec Descartes, des pouvoirs (exécutif et législatif), de l'économie (division du travail), de l'instruction, de nos libertés publiques et privées ensuite.



Et puis, au XXème siècle, "ce que les mouvements collectivistes ou philosophiques de l'intersubjectivité n'ont réussi à accomplir, la technologie l'a réalisé avec une aisance et une rapidité déconcertantes".



Comment convient-il donc de vivre désormais, à l'heure du Web ? Celle où "nous sommes poussés à nous considérer intimement, réellement comme des nœuds appartenant à un immense réseau". Celle où les séparatismes sont abolis, dans presque tous les domaines.



A mon avis :

J'avoue humblement ne pas être un grand philosophe dans l'âme.



Partant de là, difficile d'entrer dans des considérations qui dépasseraient l'interprétation au premier degré de cet essai, même s'il ne semble pas qu'il soit nécessaire d'aller chercher trop loin et que ce n'en soit pas l'ambition.



Alors, outre l'analyse qui est faite en première partie, qui permet de prendre un peu de recul sur l'évolution de la pensée humaine et sur la révolution apportée par les nouvelles technologiques, cet essai va rapidement au but des idées qu'il entrevoit pour ne pas être esclave du système.



Sans vouloir être trop restrictif dans mon analyse, j'ai quand même bien l'impression que tout se résume en une idée simple : maximiser son utilitarisme mais sous la coupe de son propre idéal.



Finalement, rien de bien révolutionnaire là dedans. Mais un peu comme à chaque fois, l'auteur à tendance à enrober une idée simple, la principale, pour ne pas dire la seule, dans un fourre tout d'idées secondaires qui n'amènent cependant pas grand chose de plus à la finalité de l'essai.

Et de ce fait, on s'ennuie, parce qu'on comprend assez vite que l'idée, qu'elle soit bonne ou mauvaise, qu'on soit d'accord ou pas, qu'elle entraine une réflexion complémentaire ou pas, est somme toute assez simple et qu'elle ne bousculera pas notre quotidien.



C'est d'ailleurs peut-être cela qui est le plus ennuyeux : on a tendance à attendre trop d'un essai de ce type, et donc on est à chaque fois déçu.



Je l'ai été encore une fois...





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Comment ne pas être esclave du système ?

Si comme moi, vous appréciez les éditoriaux simples et percutants de l’auteur dans Philosophie magasine, si vous appréciez une philosophie curieuse du monde, pleine de recul, mais en même temps accessible, alors vous pourrez apprécier ce court ouvrage, lu en deux heures, agréable à lire, aisé à comprendre, et tout simplement malin.

L’analyse est juste, le constat est clair et la solution proposée est à portée de tous : adopter un post utilitarisme, une éthique de vie qui concilie un idéal avec les exigences utilitaristes de productivité, un frein éthique, un garde fou qui nous protège du burn-out et de l’exploitation intensive. Chacun a son niveau. On est loin d’un Sartre qui veut que l’acte individuel engage toute l’humanité mais dans un monde ultra connecté faire le bien à ma mesure est déjà un premier pas.

Certains resteront sur leur faim mais je trouve que cette modeste proposition éthique, acessiblr à tous, facilement digérée, peut faire du bien par où elle passe.



Évidemment à la lecture du titre, je m’attendais à une aporie entre céder au système ou céder aux sirènes de l’anti système qui est un autre système, revers du premier. Même si cette réflexion apparaît en filigrane, l’auteur n’y cède pas et c’est tant mieux. L’aporie ne nourrit pas son homme, pas plus que l’âne de Buridan.

Merci Mr Lacroix, pour cette philosophie pragmatique qui tient autant de l’art de vivre que du savoir vivre et du savoir être!
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