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Critiques de Amélie Antoine (1841)
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Raisons obscures

RAISONS OBSCURES



C'est le bordel.



Dans mon coeur, dans ma tête, c'est le bordel…



Je viens de me faire ramasser la tronche et je vais devoir récupérer un à un les morceaux de mon coeur qui jonchent l'appartement. Car il a éclaté. Littéralement pulvérisé par ce roman que je n'attendais pas.



Je pensais lire un thriller, un polar, un truc qui s'oublie vite mais qui fait son petit effet.



Je me suis retrouvé fracassé, le livre refermé, un noeud au ventre et quelques insomnies à venir.



Ne lisez pas ce livre, il va vous faire mal.



Lisez ce livre, il est va vous rappeler à l'ordre.



Il va vous rappeler toutes ces choses auxquelles on ne prend pas garde, sous prétexte de nos vies si compliquées. Il va vous rappeler de prendre garde à ceux que vous aimez.



J'y suis allé à l'aveugle, sans rien connaître du sujet. Je me demandais où Amélie Antoine voulait en venir. Je me demandais ce que j'étais en train de lire. Je me pose encore la question.



De cette histoire, de ces deux familles si banales, si proches de ce que nous sommes, il me reste un trou béant dans la cage thoracique.



Rarement, j'ai pu lire un livre comme celui-ci. A la psychologie fouillée, au rythme entêtant, comme une course atroce vers l'inéluctable. Un livre comme on se retrouve face à une certaine vérité, de celles qu'on ne veut jamais regarder en face.



Un livre sur ces raisons obscures qui font de nous des monstres d'indifférence.



Depuis, c'est le bordel. Dans ma tête, dans mon coeur, dans mon ventre.

Depuis, j'ai encore un peu ouvert les yeux sur le mal qu'on peut faire sans le savoir.



Reste à m'en remettre.


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Les secrets

Mais qu’est-ce qui m’a pris de réserver ce livre dans ma bibliothèque ?

Insipide, inodore, incolore.





D’un côté, beaucoup d’amour et pas de bébé entre Mathilde et Adrien.

Jalousie à cause des copines enceintes. Détresse.

Parents incompréhensifs.

Et mois après mois, ce sang qui revient ...





D’un autre côté, pas d’amour et un bébé entre Elodie et Yascha.

Fuite de l’homme, attachement malgré tout à cette toute petite fille.

Solitude de la mère-célibataire.

Parents incompréhensifs, faibles ou envahissants.

Et tous les 15 jours, cette garde alternée...





Insipide, inodore, incolore ? Oui.

Malgré ces vies dignes d’être contées, malgré cette tristesse infinie, malgré cette difficulté à vivre avec ou sans bébé.

Malgré cette narration spéciale, qui commence par la fin et qui remonte, mois après mois.

Malgré ce thème éternel et d’actualité.





Insipide, inodore, incolore.

Ennui.

Répétitions sans fin d’expressions bateau.

Reproduction sans magie de la vie telle qu’elle est. Sans poésie. Sans effet de style.





Amélie Antoine, « maitre du suspens psychologique », selon la 4e de couverture...

En tout cas, pas lorsqu’elle dévoile ses « Secrets ».

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Sans elle

Les tripes en vrac !

Voilà comment je ressors de ma lecture.



Coup de cœur pour ce roman psychologique aux allures de thriller qui retrace la via dolorosa d'une famille amputée d'un de ses membres. Une belle qualité d'écriture, alliée à une bonne maîtrise du rythme, fait de ce récit, à la fois poignant et fort, un petit bijou.



Sous la banalité trompeuse du sujet traité - la disparition inexpliquée d'une mineure - se dissimule une narration plus complexe car Jessica, l'enfant disparue, laisse derrière elle non seulement une mère et un père au désarroi mais encore une jumelle, Coline. Avec une grande finesse d'analyse, Amélie Antoine entre dans la tête de tous ces personnages et suit l'évolution de leurs ressentis et de leurs émotions, en tenant compte de leur âge et de leurs rapports avec l'absente ; et même si Thierry, le papa, m'a semblé être un dégonflé, l'auteure a réussi à m'obliger à me mettre à sa place, et au final, c'est une intéressante pluralité de comportements, tous très humains, qu'elle met en scène.



Fait original, ce roman a été pensé dans une optique innovante, en tandem avec Solène Bakowski, auteure du volet "Avec elle", roman qui offre une autre version possible du même drame, que je vais m'empresser de lire immédiatement.



Une chose est sûre, vous ne verrez plus les faits divers du même œil...





Challenge PLUMES FÉMININES 2018

Challenge MULTI-DÉFIS 2018

Challenge PAVES 2018
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Raisons obscures

Septembre 2016. Cela fait maintenant trois semaines que la famille Kessler a quitté Toulouse pour s'installer dans la ville où a grandi Laetitia, la maman, et où vivent encore ses parents et sa sœur. Une idée de Yanis, son époux, qui s'inquiétait de voir sa femme rentrer éreintée de ses journées à l'hôpital. Même si les enfants, Marjorie, Orlane et Ezio, ont rechigné ou boudé, tous ont finalement accepté ce changement. Nouveau travail, nouvelle école et la perspective d'un nouveau départ. Malheureusement bien vite ébranlé par une rencontre hasardeuse qui va mettre à mal le couple...

Non loin de là, chez les Mariani, la rentrée scolaire est quelque peu chamboulée cette année. Sarah, diagnostiquée diabétique en juin, appréhende sa rentrée en troisième. Et Claire, sa maman, a quitté la société de recouvrement pour laquelle elle travaillait pour se consacrer à sa passion : la couture. Et c'est dans son petit atelier, aménagé pour la circonstance, qu'elle va passer une grande partie de sa journée. Bien vite, le quotidien va s'assombrir : un voisinage trop bruyant pour elle et une mise au placard pour Frédéric, son mari, qu'il va taire.

Des soucis du quotidien qui vont camoufler un problème bien plus grave...



Deux familles, les Kessler et les Mariani. Des enfants avec qui il faut composer selon les caractères, un travail plus ou moins réjouissant, des petits soucis du quotidien, des couples parfois mis à mal... En somme, la vie, avec ses hauts et ses bas. Voilà pour la première partie de ce roman qui dépeint, avec finesse, le quotidien de chacun au cours duquel Amélie Antoine s'attarde sur les adultes, tout en alternant les familles. Pour changer de point de vue dans la seconde partie où elle donne, cette fois, la parole à deux enfants. Et petit à petit, l'on sent monter une certaine tension. Addictif, de par le schéma narratif. Diablement efficace, de par l'ambiance qui, peu à peu, s'assombrit. Attachant, de par cette galerie de personnages que l'auteur dépeint intelligemment. Raisons obscures, c'est tout cela et plus encore. Bouleversant, surprenant, poignant, ce roman est une vraie réussite, tant sur le fond que sur la forme. En effet, la plume sensible et maîtrisée sert à merveille cette chronique d'un drame en devenir...
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Le jour où



Avant, les gens se rencontraient en boîte, ou pendant leurs études.

Et puis il y a eu l'avènement d'internet et des sites de rencontre.

Désormais, pour trouver l'âme soeur, rien de tel que de se promener dans les allées d'un cimetière.

Les lecteurs de Katarina Mazetti se souviennent probablement de la rencontre de Désirée et Benny dans le mec de la tombe d'à côté.

Les lecteurs d'Amélie Antoine se souviendront quant à eux de celle de Benjamin et Rebecca dans les allées d'un cimetière de la région parisienne.

Elle y nettoie des tombes laissées à l'abandon, lui assiste avec culpabilité à l'enterrement d'un homme dont il a involontairement provoqué la mort.

La couverture renvoie d'ailleurs à cet accident ayant eu lieu dans un prologue inoubliable.

Il sera fasciné, irrésistiblement attiré par cette inconnue, obsédé par la simple idée de la revoir.

Dans cet espoir, il reviendra s'installer parmi les pierres tombales, tentant de lire Mr Mercedes sans parvenir à s'y plonger tout à fait.

Ce qui fera de ce roman de Stephen King - auteur également ( mais est-ce un hasard ? ) de Simetierre - leur premier sujet de conversation.

Puis ils feront l'amour passionnément sur les sépultures, dans les caveaux et les catacombes.

Ils se marieront et auront beaucoup de petits vampires.



Excusez-moi, il semblerait que je me sois un peu égaré.

Aucun suceur de sang ni succube ni créature démoniaque dans le jour où. Amélie Antoine ne s'est pour l'instant pas encore reconvertie dans la fantasy urbaine.

Par ailleurs, aucun passage drôle non plus. Si vous souhaitez vous esclaffer toutes les deux pages comme avec le plus connu des romans de Katarina Mazetti, mieux vaut passer votre chemin.

Le jour où s'inscrit parfaitement dans la bibliographie de la Lilloise.

Même si tant par besoin personnel que pour répondre à la demande de son éditeur ( le roman paraîtra chez XO en septembre ) le jour où est un roman plus lumineux que ne l'étaient Raisons obscures ou Sans Elle, il ne s'agit pas pour autant d'une simple histoire d'amour. Il n'y a pas de feux d'artifice à chaque page. Amélie Antoine n'a pas vendu son âme à la collection Harlequin pour quelques euros.

Vous avez besoin d'un peu de baume au coeur ? Vous trouverez tout ce qu'il vous faut au rayon feel-good de votre librairie préférée.

La lumière dont on parle ici n'est qu'un mince trait au milieu des ténèbres.

Un halo doré nécessaire pour que l'histoire ne devienne pas irrespirable.

J'ai eu la gorge serrée, les tripes nouées et les yeux quelque peu embués par moments.

Et croyez le ou non, ça n'est pas de lire l'histoire de deux être blessés se rapprochant peu à peu qui m'a procuré ces émotions douloureuses.



Je vais d'abord parler du sujet qui fâche, et qui est justement cette histoire d'amour.

Jamais je ne l'avouerais, même sous la torture, mais il m'est arrivé par le passé de lire quelques romans de Danielle Steel, orfèvre en littérature sentimentale.

Jusqu'à me rendre compte que l'intrigue était toujours la même.

Malgré la plume toujours aussi aérienne et envoûtante d'Amélie Antoine, j'ai quand même mis du temps à m'intéresser à l'histoire proprement dite.

Je me suis même demandé qui avait kidnappé mon auteure de prédilection, qui jamais n'aurait été se perdre dans cette littérature préfabriquée à l'eau de rose.

Deux êtres séparés de leurs conjoints respectifs, abîmés, torturés, qui se cherchent en tâtonnant, qui éprouvent des sentiments, mais non c'est trop compliqué, tu ne peux pas comprendre, mais moi je t'aime...

"Il avait l'impression d'être un vulgaire déchet, de ne plus avoir de valeur en tant qu'être humain. Un sentiment indescriptible."

On ne passe pas non plus à côté de tous les poncifs du genre. Les personnages eux-mêmes s'en rendent compte en utilisant les termes "mièvre" ou "téléfilms sirupeux" face à la réalité de ce qu'ils ressentent. L'amour peut avoir bien des visages mais pour le décrire c'est difficile de faire dans l'originalité.

"Avec elle, tout est intense, éclatant. le bonheur est irrepressible."

"L'amour peut tout, s'est-il répété."

Mais ce mauvais départ n'en n'était pas vraiment un comme j'ai pu m'en rendre compte par la suite.

Je n'apprécie pas le sentimentalisme gratuit. Les intrigues de coeur sans aucun lien avec le reste du contenu ou le sujet abordé.

Ca n'est absolument pas le cas ici.

Loin de là.

C'est une histoire de résilience.

Et c'est une histoire qui, à l'instar de Raisons obscures, vous emmène là où vous ne l'auriez pas soupçonné.

L'un de ces encarts "faits divers" que l'on peut retrouver dans les journaux.

C'est vraiment horrible, se dit-on avant de tourner la page pour regarder les résultats sportifs et d'oublier aussitôt la tragédie qui ne peut arriver de toute façon que dans les autres foyers.

Oui, et horrible est un mot encore bien trop faible quand le roman nous le fait vivre de l'intérieur.



Ne comptez évidemment pas sur moi pour vous dire quel est réellement le sujet abordé dans le roman.

Quel fait divers va vous donner des envies de meurtre, va vous laisser pantelant au point de ne pas oser lire le paragraphe suivant.

Entre larmes, incompréhension et colère.

Par contre, je peux vous dire quand :

Le jour où.

Etrangement, cette date m'a d'autant plus interpelé que c'est aussi le jour où mon père aurait eu soixante-et-onze ans s'il avait vécu assez longtemps.

Tous les amateurs d'Amélie Antoine savent à quel point ses romans sont intelligemment construits. Je pense bien sûr aux Secrets qui commence par la fin et remonte dans le temps au fur et à mesure des chapitres. Au défi qu'elle s'était lancé avec Solène Bakowski d'écrire un roman avec un même début, une même fin, de mêmes personnages, et une minuscule variable au début de leurs histoires respectives qui en feront des oeuvres uniques.

Cette fois, l'ensemble du roman est relié autour d'un axe : Le jour où.

Il y a une alternance passé / présent, chronologique dans les deux cas à de rares exceptions près.

Le passé nous emmène inexorablement vers ce jour où. Et vous vous doutez bien que ce jour-là n'est pas celui où Rebecca a mangé de la viande de kangourou pour la première fois mais qu'il sera bien plus déterminant et qu'il marquera à jamais un avant et un après.

Le présent quant à lui nous en éloigne progressivement, pour autant l'ombre du jour où plane encore, menaçante.

Ainsi les chapitres s'intitulent "Dimanche 07 avril 2019 - 315 jours après le-jour-où" ou "Vendredi 30 mars 2018 - 58 jours avant le-jour-où"

La date exacte ne nous est donc pas du tout cachée.

En réalité, le roman parle de la place et du poids du passé, de la difficulté voire de l'impossibilité de se reconstruire sur un champ de ruines.

"Je n'existe plus."



J'ignore quel drame exactement a vécu personnellement Amélie Antoine mais il n'est pas sorcier de deviner qu'elle a mis beaucoup d'elle-même dans le personnage de Rebecca.

Cette dernière, auteure pour la jeunesse, parle ainsi du livre qu'elle est actuellement en train de rédiger, comme une mise en abîme :

"Par contre, un roman qui permet de te transcender et d'exorciser la réalité, ça j'en suis capable."

Et ce livre, c'est bel et bien le jour où.

Qu'il s'agisse de Rebecca ou d'Amélie Antoine.

Livre dans lequel transparaît tant sa douleur que son long chemin vers un nouvel équilibre.

En outre l'auteure qualifie elle-même ce roman de très personnel.

Il a du agir comme une catharsis, un exutoire, un pas supplémentaire vers un avenir meilleur.

Que je lui souhaite de tout coeur.



Sinon tout ce que je peux dire encore c'est qu'à part le personnage d'Alice - la soeur de Benjamin - qui ne m'a pas convaincu par ses dons de voyance et m'a semblé un peu artificiel, tous les autres protagonistes m'ont paru plus vrais que nature. Quelques comportements suffisent à nous dire qui ils sont, quelle est leur personnalité.

Au point que je me sois moi-même reconnu dans les maladresses et les hésitations de Benjamin.

"Benjamin est toujours dans la retenue, dans la peur du jugement, ce qui l'empêche d'être naturel."

Oui, c'est exactement moi et le manque de confiance que j'éprouve trop souvent.

Quand l'auteure le décrit réfléchissant une demi-heure au contenu d'un simple sms, je me suis aussi vu à l'oeuvre à hésiter, rectifier, corriger, jusqu'à trouver exactement les bons mots dans un texto ou un courriel, des mots qui ne seront pourtant pas du tout analysés par mon interlocuteur.

Rebecca l'encourage à ne plus se dénigrer, mais elle est aussi capable de se métamorphoser après un geste ou une parole innocente comme s'il devait surveiller la portée de la moindre de ses paroles.

Si les personnages, leurs pensées, leurs réactions, semblent aussi justes, c'est parce que l'auteure lilloise a une maîtrise parfaite de la psychologie humaine et de la façon de les retranscrire.

Même la noirceur d'une Karine Giébel ne rivalise pas avec les émotions qu'arrive à nous faire partager Amélie Antoine. On vit et on éprouve les mêmes souffrances que ses personnages écorchés vifs. Et ce qui permet cela, c'est à mon avis la sensibilité même de l'auteure, à fleur de peau, et son empathie.

Pour l'anecdote, les deux écrivains ( Karine Giébel et Amélie Antoine ) seront au sommaire d'un recueil de nouvelles intitulé Regarder le noir ( à paraître en mai ) en compagnie notamment de Claire Favan, Barbara Abel, Olivier Norek et bien d'autres noms encore de la littérature noire.

Non, Amélie Antoine n'est pas une auteure de polars, en tout cas pas à proprement parler.

Et pourtant elle est peut-être la plus douée d'entre tous pour plonger dans les abysses de l'âme humaine et en extraire ce qu'il y a de meilleur.

Et de pire.



* * *



Depuis ma lecture j'erre dans les cimetières, certain d'y trouver enfin mon âme soeur.

J'ai demandé à une veuve en larmes sur la tombe de son époux décédé quelques jours plus tôt si elle voulait bien m'accompagner au cinéma, je me suis discrètement mêlé à la foule de personnes présentes autour du cerceuil que les fossoyeurs descendaient en terre, proposant aux plus jolies femmes d'aller prendre un verre avec moi une fois les funérailles achevées.

J'ai aussi dragué une croque-morette, totalement fasciné par son absence de sourire et une gardienne de cimetière en lisant Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin face à sa loge. Elle n'a jamais compris le message.

Je dois avouer que pour l'instant je n'ai pas rencontré énormément de succès.

Peut-être dois-je encore parfaire mes tentatives de séduction ?

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Le jour où

Le jour où j'ai découvert Raisons Obscures, j'ai adoré.

Le jour où j'ai découvert Le Jour Où, c'est pas que j'ai pas adoré mais ça y ressemble méchamment.



Benjamin et Rebecca sont deux naufragés de la vie.

Deux handicapés du quotidien qui ne leur apporte plus que stress et dégoût.

Une rencontre fortuite et c'est l'envie immédiate de claudiquer de concert sur la route d'un futur éclatant de morosité et de mal-être.

Ouuuh, ça fleure déjà bon le p'tit roman qui t'fout la pêchouille au saut du lit.



Roman sur la résilience.

Sur l'amour, itou.

Celui qui panse, qui apaise et, pourquoi pas, préserve du pire pour le meilleur.



Mais au petit jeu du "je t'aime, moi non plus, puis si quand même mais à p'tite dose", il arrive fatalement un moment où je décroche.

Le Jour Où ou l'art de transformer un postulat de départ parfaitement crédible et attirant en un interminable mix d' "Il Faut Sauver les Soldats Rebecca et Benjamin" couplé au "Jour Sans Fin".

Je conçois que l'on s'apprivoise doucettement mais à un moment donné, serait-il possible, sans trop vouloir commander, de passer la seconde plutôt que d'étirer un récit à la manière d'un caramel mou de compet'.



Amélie Antoine décrit admirablement les affres de l'absence.

L'écriture est sensible, posée.

Mais à ce petit jeu du chat et de la souris, je lui préfère Tom et Jerry bien plus énergique même si bien moins finement travaillé psychologiquement, c'est un fait.
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Quand on n'a que l'humour

Je n'étais pas emballée plus que cela par le résumé et pourtant, en le refermant, je me suis dit que c'était un très beau livre et que j'étais ravie d'avoir fait la connaissance de cette auteure à travers lui.



Le récit se découpe en 2 parties en miroir qui se répondent à coups de flash-backs et de réponses que l'on attend avec un certain suspense :

- la première est centrée sur le père qui cache derrière sa carapace d'humoriste star de profondes fêlures héritées du passé et qui tente de les surmonter, un père qui ne sait pas montrer à son fils combien il l'aime malgré ses absences et ses silences, donc.

- la seconde sur le fils, en colère contre ce père qui semble l'avoir abandonné au profit de sa carrière et qui ne sait pas pardonner et mettre de côté ses souffrances d'enfant.



Deux êtres qui se rejoignent dans leur solitude et leur mal-être.

Si le thème du clown triste n'est pas neuf, Amélie Antoine s'en empare avec beaucoup de sensibilité. Tout est d'une grande justesse de sentiments et d'une simple évidence sur les non-dits dans les familles et sur le poids de ces passés qui vous encombrent à vie. Une multitude de détails qui tissent cette douloureuse relation père-fils m'a profondément touché. J'ai souvent eu les larmes aux yeux et pourtant jamais le propos ne se veut putassièrement larmoyant, ce qui montre la finesse de l'auteur. En fait, c'est surtout une aura mélancolique et tendre qui traverse et nimbe ce roman, celle d'une rencontre manquée entre un père et un fils.



Pour info, ce roman est paru en grand format sous un autre titre «  Tant qu'on a que l'humour ». Le nouveau titre est sans doute plus cohérent avec le fil de cette relation père-fils, mais j'aimais bien le clin d'oeil à Brel du titre originel.

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Fidèle au poste

« Ce qui me bouleverse, ce n'est pas que tu m'aies menti, c'est que désormais je ne pourrai plus te croire. »

[Friedrich Nietzsche]





J'ai découvert Amélie Antoine récemment avec son dernier titre « Raisons obscures » - dont on ne sort pas totalement indemne...

Bien décidée à découvrir d'autres livres de cette jeune et talentueuse auteure, je me suis naturellement tournée vers celui qui l'a fait connaître - mais qui, contrairement à ce que beaucoup de lecteurs pensent, n'est pas son tout premier bouquin... en effet, datant de cinq ans avant « Fidèle au poste », « Combien de temps », un récit autobiographique, a été écrit en 2011 - et pour info, vous pouvez recevoir la version numérique gratuitement en vous abonnant à sa newsletter =)



Et je dois avouer que je m'attendais à beaucoup de choses, mais jamais je n'aurais pu ne serait-ce qu'envisager un tel scénario ! - Honnêtement, je défie d'ailleurs quiconque de deviner le tour de force que l'auteure nous claque à en pleine figure à mi-lecture...

Mais surtout, je m'attendais à beaucoup, tout simplement - Tant l'oeuvre que j'avais lue précédemment m'avait bouleversée.

Et de ce point de vue là je suis loin, très loin, d'avoir été déçue !

(bien que le bouleversement ait ici été d'un tout autre ordre...)





« (...) l'on peut souffrir d'être heureux. »



C'est original et bluffant... Addictif et surprenant...

C'est brillant !

(J'aurais bien utilisé le terme brillantissime, mais il parait que plus personne ne dit ça depuis 30 ans...)

En un mot : magistral.



« Parfois, je me dis qu'il me connaît mieux que moi-même… »





Ce coup de théâtre, auquel il est juste impossible de s'attendre ; on en reste complètement coi !

Ce final jubilatoire, que l'on peut éventuellement voir venir - mais uniquement grâce au twist précédent - , et dont on appréciera toute la cohérence et le machiavélisme sans une once de culpabilité (pour ma part du moins) ; on en revient peut-être, mais qu'est-ce qu'on aime ça !





« Une intrigue à trois voix qui ne vous emmène jamais là où vous pensez aller. »

Rarement phrase d'accroche aura été si juste...



Un choral donc (Chloë, Gabriel et Emma, toujours dans cet ordre - autrement dit l'épouse décédée, le veuf éperdu et celle qui aura à consoler l'inconsolable mari), une histoire contée en mode chronologique (de mai 2013 à juillet 2014), une intrigue rondement menée, une architecture de texte intelligente, un style percutant... Un thriller psychologique qui saura vous prendre par la main, destination : Terra incognita...



L'auteure transcende la réalité avec une force rare, se jouant allègrement de son lecteur qui ne sait pas toujours sur quel pied danser. De facto, celle-ci nous mène en bateau en parsemant son récit de fausses-pistes et d’indétectables mais délectables indices, que l'on est à même de comprendre seulement après-coup...

Le tout dans une ambiance particulière, pesante autant que légère selon les événements, mais surtout infiniment prenante.

L'écriture fluide et la plume efficace nous entraînent dans ce dédale de vies qui se croisent, s'entremêlent, et s'entrechoquent même, pour un plaisir de lecture loin d'être feint.



Impossible d'en dire plus car tout spoil serait ici véritablement criminel, tant ce roman se démarque justement par son imprévisibilité.





Serez-vous à votre tour séduit par Fidèle au poste ?

Je ne peux que vivement vous le souhaiter :)



« Un roman à dévorer » [Elle]





***



Retrouvez Amélie Antoine ici :

http://www.amelie-antoine.com/fr

http://amelieantoine.blogspot.fr/



Ou sur sa page Facebook

https://www.facebook.com/AmelieAtn





Pour la contacter :

amelie.antoine.auteur@gmail.comg
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Pourquoi tu pleures ?

Lilas et Maxime sont mariés. Ils ont une petit fille Zélie et Lilas se sent très fatiguée. Pour cette raison, Maxime part à une pendaison de crémaillère chez un ami, avec la petite pour laisser Lilas se reposer.

Au milieu de la nuit, Lilas se réveille, ils ne sont pas rentrés.

Un cauchemar commence. Pas de trace de Maxime ni de Zélie. La police n'est pas très à l'écoute au début.

Le récit est entrecoupé par les périodes depuis que Lilas et Maxime se sont connus sous la forme de billets que Lilas envoie à son père disparu. On découvre que tout ce qui brille n'est pas or dans ce couple.

La scène où Lilas présente Maxime à sa famille est très choquante au moment où sa mère lui déclare :

Il est très bien ce garçon, je me demande ce qu'il te trouve.

Réflexion horrible.

Arrive ensuite une révélation terrible, inimaginable et c'est à ce moment que je ne peux plus en dire plus.

Amélie Antoine entre à merveille dans la peau des personnages qu'elle crée.

J'ai ressenti une totale empathie envers Lilas.

J'ai ressenti une réelle frayeur, un désir incroyable que l'auteure me dise que ce n'était pas vrai.

Le pire, c'est que j'ai refermé le livre en espérant qu'un de mes proches ne vive pas le même genre de situation où on croit que tout va bien et que, derrière le décor, un drame se joue.

Un roman très bien construit mais terrible à lire et tellement plausible à la fois.



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Le bonheur l'emportera

Amélie Antoine est encore nouvelle dans mes tablettes, ce roman n'est que le second que je lis (plus une longue nouvelle). mais je ne compte pas m'arrêter là, parce que même si j'ai davantage apprécié "Raisons obscures", celui-ci méritait amplement le détour.

Une gentille petite famille lilloise, Joachim est graphiste et travaille beaucoup à la maison, ce qui lui laisse du temps pour s'occuper de Maël, 11 ans, qui s'apprête à rentrer au collège dans quelques jours. Sophie, la maman, travaille pour Natural Mood, une entreprise de cosmétiques parisienne, ce qui l'oblige à faire de longs trajets quotidiens en train. Une famille banale en apparence, avec ses petits tracas et tiraillements comme chez tout le monde, ses moments de bonheur partagés et ses tensions occasionnelles, comme chez vous et moi.

Nous les suivons pendant l'année de sixième de Maël, et chacun d'entre eux va prendre la main tour à tour chaque mois, les chapitres des parents sur le mode impersonnel, ceux de leur enfant utilisant le "Je". J'ai bien aimé ce rythme, l'alternance des points de vue rend le récit bien plus immersif et vivant.

On pourrait être tenté très vite de décerner la palme du "gentil papa" à Joachim, et celle de "la maman égocentrique qui comprend rien" à Sophie, mais si on parvient à passer outre les apparences, la réalité est quand même bien plus nuancée. Bien sûr Joaquim semble bien plus s'impliquer dans les difficultés que vit Maël, et être plus empathique en général. On ne pourra s'empêcher d'admirer son engagement en tant qu'activiste pour le mouvement écologiste Greenpeace. Mais est-il pour autant exempt de tout défaut ? Et Sophie, qui paraît ne rien voir, n'a-t-elle pas tout simplement du mal à renoncer à l'enfant parfait que tout parent fantasme ?

Quant à Maël, on comprend vite que c'est un enfant plus intelligent que la moyenne, dont les questionnements sur lui-même et sur son entourage nous touchent et donnent envie de l'aider à émerger de sa chrysalide.

Il est l'axe de l'histoire, et ses parents vont tourner autour, plus ou moins maladroitement, chacun à sa manière essayant de faire ce qu'il pense être le mieux.

Difficile de dévoiler tous les thèmes abordés dans le récit, au risque d'en dire trop. Mais l'un des principaux est l'importance de l'écoute dans une famille, surtout vis-à-vis des adolescents (tout comme dans "Raisons obscures" mais dans un autre registre). On verra aussi que parfois il suffit de peu pour qu'une famille explose. Le prétexte ici m'aura quand même semblé bien léger, j'espère ne pas m'attirer les foudres de certaines en écrivant ceci ! L'exclusion liée à la difficulté de se couler dans un moule est également une thématique essentielle du roman. Maël est différent, très conscient de l'être, et sera rejeté pour cette raison.

Des sujets graves certes, mais l'histoire est bien loin d'être aussi tragique que dans " Raisons obscures", d'ailleurs le titre est bien trop bavard !

C'es le "défaut", si l'on peut dire, qui m'a empêché de mettre la note maximale à ce livre. Je m'attendais à quelque chose de plus sombre, les derniers chapitres m'ont laissée sur ma faim. Et s'il fallait encore pointer un petit défaut, j'ai trouvé que la psychologie des parents aurait pu être un peu plus fine, Sophie est quand même décrite de façon un peu caricaturale sur une bonne moitié du récit.

Ces petites réserves émises, "Le bonheur l'emportera" est une lecture tout-à-fait recommandable, par exemple entre deux pavés noirs !

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Le jour où

j'ai terminé ce livre il y a déjà une dizaine de jours, mais voilà, on procrastine, et on se retrouve à la veille de devoir absolument le rapporter à la médiathèque sous peine de voir débarquer sur mon paillasson la dizaine de personnes qui l'ont réservé, la bave aux lèvres, écumant de rage parce que je fais de la rétention, prêts à renverser ma bibliothèque pour le trouver plus vite et ...stooooppp ! je m'égare, pardon, c'est lundi soir et le journée fut longue.

Soyons efficace, et venons-en à mon ressenti sur ce quatrième opus d'Amélie Antoine à mon actif.



Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'avais eu un gros coup de coeur pour "Raisons obscures", roman par lequel j'ai découvert l'auteure. Difficile ensuite de retrouver le même enthousiasme même si pour l'instant je n'ai été déçue par aucun des suivants. Par contre, j'avais lu "Raisons obscures " presque d'une traite, alors qu'ici malheureusement ma lecture fût hachée en multiples fragments avant de m'endormir, ce qui arrivait parfois au bout de 10 pages tant je suis crevée en ce moment. Vous conviendrez que ce ne sont pas des conditions idéales pour apprécier un livre, si bon et passionnant soit-il. Et "Le jour où" est sans conteste un bon roman, avec des personnages attachants, même si parfois un peu attachiants !



je vous les présente : d'abord on rencontre Benjamin qui est au parc d'attraction avec son neveu d'une dizaine d'années. Il s'apprête à monter dans le grand huit, mais derrière lui, Tiago, 20 ans, lui lance un regard désespéré, il ne reste qu'une navette pour ce tour, et le jeune homme voudrait tant faire monter dans le manège avec cette petite nana là devant, il a eu un coup de foudre pour elle pendant la longue attente...comme Benjamin est un mec plutôt sympa, il lui cède la nacelle, quitte à attendre encore un peu.

Et une semaine plus tard, on retrouve Benjamin dans un cimetière, complètement déglingué par la culpabilité, regardant de loin une famille qui enterre l'un des siens. C'est là que son chemin va croiser celui d'une jeune femme tout aussi démolie que lui, Rebecca, dont le hobby est de nettoyer des tombes un peu négligées. Ces deux êtres dévastés par des évènements très différents vont bien sûr faire connaissance,et vous vous doutez un peu de la tournure que ça va prendre...



Petit à petit, grâce à des retours en arrière dans la vie de Rebecca, on va comprendre ce qui la mine et lui ôte le goût de la vie, ce fameux "jour où". Et parallèlement on suit l'évolution de la relation entre ces deux écopés, au fil des jours "d'après". D'une situation somme toute basique, Amélie Antoine a su tirer une histoire qui ne peut vous laisser indifférent, grâce à son talent pour développer la psychologie des personnages (à ce propos, le mari de Rebecca, Louis, est une vraie réussite, mais je n'en dirai pas plus !). Franchement, si j'avais été un peu plus en forme, je n'en aurais fait qu'une bouchée, de ce roman, tellement il est prenant ! Le seul petit point qui m'a un peu chiffonnée, c'est la valse-hésitation de Rebecca vis-à-vis de Benjamin, j'y rentre ou pas, dans cette relation ? Mais on comprend finalement la raison de ses réticences.



N'attendez pas un roman avec de l'action à cent à l'heure, des rebondissements toutes les dix lignes, non, là on est sur un rythme assez lent, posé, mais non sans surprises, il y en a quand même quelques-unes de gratinées. Ce n'est pas non plus un filgoude comme dit ma pote Nicola, même si on pourrait s'y tromper de prime abord. Au contraire, les situations vécues par les deux héros sont très dures, surtout pour Rebecca, certaines pages pourront peut-être vous faire monter la larmichette. Mais il y a beaucoup d'humanité chez Amélie Antoine, on le ressent fortement dans ses romans. Et ce qui est certain, c'est que je continuerai à découvrir les écrits de cette romancière talentueuse.
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Fidèle au poste

Chloé et Gabriel sont mariés depuis trois ans. Ils habitent Saint-Malo. Gabriel travaille dans une banque, Chloé travaille comme coach dans une salle de sport.Elle disparaît et se noie dans une baignade matinale.

C'est le drame pour Gabriel qui est inconsolable.

Parallèlement, nous faisons connaissance avec Emma, une photographe qui fait des reportages de mariages et s'ennuie. Elle voudrait réaliser des photos plus exceptionnelles.

Et de l'exceptionnel, nous allons en avoir. Du repoussant, de l'inacceptable.

La réalité n'est vraiment pas celle que l'on nous a présentée au départ. Si j'avais lu la 4ème de couverture attentivement jusqu'au bout, j'aurais deviné qu'il y avait un mystère.

Ce que j'ai reproché au livre, c'est son caractère gentillet du début en opposition avec le ton dramatique et le caractère quasi satanique de l'histoire.

Un roman qui ne me laissera pas un bon souvenir.
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Un enfant sans histoire(s)

Bonjour,

Voici « Un enfant sans histoire(s) » de Amélie Antoine. Gros coup de cœur pour ce thriller où le tragique le dispute à l’oppressant. Nous découvrons une baby-sitter en charge de deux petits enfants qu’elle va laisser sans surveillance alors qu’elle est en ligne avec son petit ami. Un drame survient. C’est en remontant le cours du temps et à travers les yeux de différents protagonistes que par petites touches on s’achemine vers une issue terrible. Les personnages sont parfaitement travaillés, leur psychologie finement disséquée. Nous ressentons leurs émotions, interrogations, angoisses. L’atmosphère se révèle inquiétante, troublante et le malaise va crescendo. L’auteure aborde avec finesse des sujets difficiles et douloureux et m’a à nouveau séduite après « Pourquoi tu pleures » avec ce roman poignant, bouleversant et glaçant. Sa plume brillante et addictive m’a véritablement transportée. Une belle réussite !

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Pourquoi tu pleures ?

Au risque de blesser des babeliotes dont j’aime toujours les chroniques, cette fois ma lecture ne va pas à l’unisson des leurs.

Pourtant, tout paraissait correspondre : choisir Amazon, parce que les éditeurs sont de trop difficile accès, avoir 250 000 lecteurs, un rêve, et finir par se faire éditer, voilà de quoi séduire.

Moi, en premier.

Le titre, d’abord : Lilas, notre héroïne, pleure de bonheur lorsqu’elle voit la tête éblouie de son mari qui l’aperçoit dans sa robe de mariée.

Explication préliminaire, un peu « nous deux » des années cinquante : elle est stagiaire, il est le boss, il la remarque, histoire d’amour.

Sauf que l’héroïne des années cinquante est fatiguée, heureuse, comblée, mais fatiguée. Alors, il est préférable qu’elle aille se coucher, pendant que le mari se rende à une pendaison de crémaillère d’un ami, avec leur petite un peu brailleuse de quatre mois.

Au matin, ils ne sont pas rentrés. Elle appelle, naturellement, la police : rien d’autre qu’un accident de parcours, non ?



Les jours passent, les peurs, les conjectures, bref.

Parallèlement, et là nous sommes bien dans notre siècle, Lilas écrit ou parle à son père disparu, nous ne savons où, mais parti, oui, et bien sûr elle lui révèle longuement la chance inespérée de s’être fait épouser.

La famille, ah, la famille, la sœur qui réussit tout (c’est un peu cliché, mais bon), le frère, le petit dernier à qui on pardonne tout, théâtreux, rien à dire, la mère, ah, la mère, que Lilas serait prête à toutes les avanies pour partir de chez elle.

Bref, quelque soit son enfance, racontée à son père (?), elle perd en un seul jour mari adoré et plein de fric et la petite qui pleure constamment.

Une policière lui pose une question complètement incongrue, voire choquante : vous entendiez- vous avec votre mari ?

Incongrue, la question.

Ils s’aiment, non ?

La policière, Myriam Solokof et la journaliste  Nadia Trabelski.

Et les levées de bouclier des féministes, pour… pour le bébé, enlevé à sa mère.

Puis l’aveu, aussi incongru que rapide et sans suspense : « j’ai tué mon mari »

Ceci au premier tiers du livre.

J’avoue avoir été manipulée par cet aveu précoce auquel Lilas elle-même ne semble pas donner d’importance.

Elle n’y est pas forcée, elle déballe sans raison, elle donne juste une information.

Je l’ai tué, bon, pas de quoi en faire un fromage.

Car si ce fut son enfer personnel, il lui est impossible de l’expliquer.

Donc, n’expliquons pas, sauf que ce livre me parait ou bien être destiné à des ados (et, et, leur expliquer ce que Lilas ne peut faire, expliquer ?) ou vraiment nous prendre pour des quiches.



La seule phase que je voudrais copier, en vue des futurs levées de bouclier, et la seule phrase que j’ai soulignée : « Je déteste les conflits, je déteste faire des vagues, je déteste les cris, les pleurs »

Moi aussi.







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Raisons obscures

En deux parties "raisons obscures" amène le lecteur à être le témoin d'un drame qui, si on est attentif est prévisible. Mais voilà, le problème c'est que tout le monde est pris dans sa petite histoire, englué dans ses propres soucis et ne voit pas ce qui se passe autour.

Ici, deux familles, les Kessler et les Mariani. Dans la première partie, on fait connaissance avec ces deux familles. le regard est particulièrement tourné vers les adultes Laetitia et Yanis d'une part et Frédéric et Claire Mariani d'autre part. Ces deux couples doivent faire face à des problèmes, malheureusement peu originaux. Chez les Kessler problème d'adultère et chez les Mariani, il y a la découverte d'un diabète chez Sarah leur fille adolescente.

Cette première partie est un peu la mise en place du décor, on s'installe dans leur quotidien et Amélie Antoine nous distille quelques petites informations qui devraient nous alerter.

Dans la seconde partie, l'accent est mis sur les enfants, on assiste à la souffrance d'Orlane Kessler, jeune adolescente qui devient le souffre-douleur de Sarah et de ses deux copines.

Le problème du harcèlement scolaire est très bien décrit et fait froid dans le dos. On voit la machine se mettre en route et on ne perçoit pas quel événement pourrait mettre fin à cet engrenage. On assiste donc impuissant, à la montée en puissance des brimades envers cette petite Orlane qui, on le ressent, s'épuise. On est le témoin de ce "jeu" terrible et on comprend qu'il sera difficile de l'arrêter. Sarah est piégée, elle aussi, elle est prise dans une spirale qui pour garder la face et son statut de leader, doit poursuivre ce qu'elle a commencé à savoir la destruction physique et morale d'Orlane.

C'est un livre qui devrait être partagé en classe , un bon support pour aider à enrayer les dérives de ces adolescents en quête de notoriété.
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Pourquoi tu pleures ?

Après avoir lu il y a quelques jours mon premier livre d'Amélie Antoine qui est en fait son dernier "Un enfant sans histoire (s)", j'ai eu envie de remonter le temps et de lire son avant-dernier à savoir "Pourquoi tu pleures ?"

Lila et Maxime sont un couple avec une petite fille Zélie de 3 mois au moment où le livre commence. Lila est fatiguée et ne souhaite pas sortir, Maxime, propose donc de se rendre seul avec Zélie à la pendaison de la crémaillère d'un de ses amis permettant ainsi à Lila de se reposer. Celle-ci se réveille en pleine nuit et découvre que son mari et sa fille ne sont pas rentrés. Le lendemain matin toujours seul elle décide d'appeler la police.

Même construction, même procédé que pour son dernier livre, Amélie Antoine alterne les chapitres entre présent et passé.

C'est un roman noir où la psychologie des personnages est travaillée avec finesse mais déroute le lecteur.

Cela devient un peu banal et la tarte à la crème de dire que l'on ne peut pas lâcher le livre tellement il est urgent de connaître la vérité mais c'est pourtant une fois encore ce qui se passe.

On oscille, qu'est-ce qui est vrai ? qu'est-ce qui est faux ? Les rebondissements donnent des indices mais qui nous mettent finalement sur de fausses pistes.

À chaque découverte on en reste bouche bée et sans jugement on avance, on essaie de comprendre, on comprend, ce qui n'empêche pas l'effroi,les frissons dans le dos...

Roman noir/thriller perturbant, qui met mal à l'aise mais qui se lit pourtant avec plaisir.

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Regarder le noir

Comment résister à l'appel de la lecture quand Yvan Fauth, directeur de l'ouvrage, l'ouvre sur deux nouvelles, l'une de Olivier Norek (Regarder les voitures s'envoler), l'autre de Julie Ewa (Nuit d'acide), qu'un Stephen King ne renierait sans doute pas, suivies d'une troisième de Fred Marc (The Ox) qu'Agatha Christie aurait pu écrire...



Ça commence très fort ! Et ça continue un peu dans la même veine, bien qu'il y ait quelques textes que j'ai un peu moins appréciés.



Au final, un recueil que j'ai trouvé très intéressant beaucoup plus réussi que le précédent, Écouter le noir.



- J'ai beaucoup aimé : Regarder les voitures s'envoler de Olivier Norek ; Nuit d'acide de Julie Ewa ; The Ox de Fred Mars ; Demain de René Manzor ; Darkness de Barbara Abel et Karine Giebel ;

- J'ai bien aimé : Transparente de Amélie Antoine ; Anaïs de Fabrice Papillon ; Private eye de R. J. Ellory ;

- J'ai moins aimé : Le mur de Claire Favan ; La tache de Gaëlle Perrin-Guillet ; Tout contre moi de Johana Gustawsson.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Le jour où

Combien de jours, de mois, d'années faut-il pour croire de nouveau à la vie après la pire des tragédies? Comment avancer malgré ses peurs, ses regrets et ses faiblesses? Rebecca et Benjamin sont deux êtres bouleversés, chacun à leur manière, par des événements forts qui nous tiennent en haleine tout au long de ce roman. Une terrifiante histoire qui bouleverse de bout en bout. Un très beau coup de coeur! Recommandé par plusieurs lecteurs autour de moi, je le recommande à mon tour.
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Sans elle

Titre : Sans elle / Avec elle

Auteurs : Amélie Antoine, Solène Bakowski

Editeur : Michel Lafon

Année : 2017

Résumé : Un point de départ identique pour deux histoires distinctes. Deux jumelles dans une petite ville de province, l'une est fantasque et souriante, l'autre taciturne. Dans Sans elle, Jessica la volubile, disparait brutalement un soir de fête. Tout la ville se met alors à sa recherche et nous assisterons à la lente dislocation de cette famille confrontée au drame de la disparition. Les enjeux seront différents dans Avec elle, où le désamour des parents et la rivalité des deux jumelles précipitera la désintégration de la cellule familiale.

Mon humble avis : Voici un projet original de la part de Solène Bakowski et Amélie Antoine , deux auteurs certainement complices pour deux romans distincts partant du même postulat de départ : une famille classique, deux jumelles et leurs parents vivant dans une petite ville de province ; dans l'un des romans l'une des jumelles disparait et dans l'autre non. A partir de cette base, Solène et Amélie développent deux histoires forcément différentes, l'une se rapprochant plus du thriller ( sans elle ) et l'autre plus classique ( avec elle ) décrivant des traumatismes et leurs conséquences chez les deux gamines. Personnages identiques, unité de temps et de lieu et deux plumes différentes, le projet aurait pu être casse-gueule si en terme de qualité l'équité n'avait pas été respecté, mais ce n'est pas le cas, pour le plus grand plaisir du lecteur. J'avais beaucoup aimé Quand on a que l'humour d'Amélie Antoine il y a quelques mois, c'est donc avec grand plaisir que je retrouvais son style simple mais efficace et la tendresse qui parcourt chacune de ses lignes. Sans elle et Avec elle sont deux romans réussis, de qualité égale, deux romans décrivant minutieusement les sentiments humains, les fêlures, les séparations et leurs conséquences. Bien sûr le texte d'Amélie Antoine est plus trépidant, puisque la disparition de Jessica engendre une enquête, des recherches et une ambiance de polar, mais celui de Bakowski n'est pas en reste avec une analyse très fine de la gémellité et de la rivalité qui peut naître entre deux soeurs. Bien sur c'est parfois un peu redondant, mais le talent des deux auteurs permet de passer outre cet écueil et ces deux romans sont, en définitive, de vrais plaisirs de lecture. 

J'achète ? : Oui, Avec et Sans elle sont deux jolis romans, très introspectifs, agréable à lire et psychologiquement très aboutis. Pour cela et pour l'originalité du projet, n'hésitez pas.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Sans elle

Coline a bien de la chance d'avoir été privée de feu d'artifice ce 14 juillet. Elle est restée dans sa chambre à jouer aux Playmobil (ou plutôt à les mettre en vrac, de colère) et à écouter son papa lui lire son histoire préférée, Hansel & Gretel.

Pendant ce temps, pour sa jumelle Jessica, c'était la petite ville en fête et en délire. La musique, les cris, les rires ♪♫ éclataient et rebondissaient autour d'elle. Mais elle a échappé quelques secondes à la vigilance de la maman occupée à discuter. Il faisait sombre, et emportée par la foule ♪♫ la fillette de six ans a disparu.

Ses parents et sa soeur ont crié de douleur, de fureur et de rage. Ils ont pleuré, et espéré... La suite ? A vous de la lire.



On pourrait penser que Coline est privilégiée, elle qui est toujours avec papa-maman, qui les a même pour elle toute seule, ses parents et tous les jeux qu'elle veut. Désormais fille unique, elle n'a plus à partager, à souffrir des comparaisons avec sa jumelle si parfaite - et à supporter cette gamine tellement autoritaire.

En fait non, le sort de Coline n'est pas enviable, loin de là. Après un décès ou une disparition d'enfant, les autres membres de la fratrie sont forcément délaissés par les parents - parents recroquevillés autour de la douleur, du vide, accaparés par les recherches s'il reste un espoir.

Par ailleurs, avec son 'sentiment de toute-puissance', l'enfant (plus encore que l'adulte) a tendance à se croire responsable de tous les drames qui surviennent dans son entourage. En outre, les 'survivants' se sentent coupables d'exister ; Hans-Ulrich Treichel le montre très bien dans 'Le disparu'.



Sous la plume d'Amélie Antoine, les personnages sonnent juste - la mère effrayante qui peut nous ramener à notre propre intransigeance et notre manque de patience ; le père si bienveillant, si doux, si protecteur... L'auteur décrit également très bien le naufrage d'un couple et d'une famille, la façon dont la souffrance peut mener à la folie et/ou à des comportements autodestructeurs, la douleur d'une petite fille séparée de sa jumelle - petite fille jugée trop jeune pour avoir droit à des explications, qui doit se contenter de saisir au vol des bribes de conversations entre adultes, et souffrir en silence...



Ce roman subtil et intense est d'autant plus poignant qu'il résonne douloureusement avec un drame médiatisé.



• Un grand merci à Sandrine 😘 pour le prêt, et à la MC Babelio qui m'a fait découvrir une auteur que je vais continuer à lire...
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