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Critiques de Anatole Le Braz (81)
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Le Sang de la Sirène

Ecrit à la 1ère personne par Anatole Le Braz, c'est à la fois le récit, émouvant, de la fascination et de la séduction - bien involontaire - qu'exerce sur lui une jeune et très belle femme et un précieux document ethnographique sur l'une des traditions fortes et ancestrales de Ouessant. Le Braz suit - en tout bien tout honneur : elle est mariée - cette jeune femme qui se révèle être un personnage au cœur de cette tradition. Le Braz devient un Thésée cherchant une Ariane.. ou quand le pêcheur de contes, de légendes et de chansons tombe amoureux de son objet d'étude..

L'ethnographie se trouve peu à peu teintée de mystère, de poésie, de croyance, de récit où le surnaturel tisse la réalité et aide probablement les vivants à trouver un sens à la mort, surtout quand elle est inexpliquée.

Mais combien d'ethnographe écrivent comme A Le Braz ? Il n'y a, à ma connaissance, qu'un Pierre (Per) Jakez-Hélias (dans l'Herbe d'Or par exemple) qui l'égale, et encore ! L'écriture de Le Braz me paraît encore plus juste que celle d'Hélias, dans sa poésie retenue pour évoquer les ambiances, les paysages de la terre, de la mer et du ciel.

L'un des plus beaux textes sur Ouessant qui m'ait été donné de lire - et j'en ai lu pourtant quelques-uns (de Henri Quéffélec notamment) - à tel point que j'ai été surpris - et un peu triste - quand en tournant une page j'ai vu que le chemin de la lecture s'arrêtait là, au bord de la falaise.

"Le Braz" en breton signifie "le grand". Anatole Le Braz porte très bien son nom !

J'aurais bien pris encore une dose d'embruns à Ouessant !
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La légende de la mort en Basse-Bretagne

Collecte, mise en ordre, par chapitres, et par échos à l'intérieur de chacun d'eux, des légendes, dits, manières, entourant la mort dans la Basse-Bretagne de la fin du 19ème. Préceptes généraux, récits, avec l'identité de conteurs, références à d'autres collectages, comparaisons avec d'autres traditions.

Je suis la première surprise du goût (faible mot) que j'ai pris à cette lecture. Plaisir du petit frisson des histoires horrifiantes ? Plaisir de cette campagne des temps anciens, et de cette vie à parfum d'âge d'or, même quand on insiste sur la misère et la dureté des conditions (mais il y a aussi bonne bourgeoisie), de cette civilisation non sans raffinement ? Plaisir des noms ?bien entendu... Plaisir des descriptions esquisses et pourtant parlante ? Plaisir surtout de l'écriture, entre regard érudit, avec bonhomie, et tradition orale subtilement retravaillée. Certainement évasion... le fait est que deux soirées ont suffi largement pour ces 579 pages.
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Le Gardien du feu

L'ai lu comme on écouterai un conte de grand souffle, un de ces contes dont on ne sait s'il est récit, et en goûtant les images fortes de la mer et de la terre, en m'intéressant au côté aimablement ethnologique, aux différences entre les régions bretonnes, et qui entraîne, au moins aux yeux du narrateur, en partie, la ruine de l'histoire d'amour - en savourant, honte à moi, le romanesque sentimental, puis l'horreur tranquille, de ce drame à trois.
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Contes du soleil et de la brume

Anatole Le Braz (Lebras en fait, selon son nom de baptême) est un pilier de la tradition bretonne des mythes et légendes. Que l'on se situe sur la terre ferme où l'Ankou rôde de porte en porte ou sur l'onde tumultueuse où écume et rochers s'affrontent dans un combat dont l'enjeu est le marin malmené, Le Braz est à l'aise. Il se place dans la grande tradition des récits de veillée. Il EST la tradition orale de récits murmurés, scandés à la lueur d'un feu de tourbe, envoûtant et réconfortant. C'est une histoire que je tiens d'Untel qui la tenait de Chose et je vais vous la conter comme il me l'a dite. Ainsi commencent souvent les histoires d'Anatole Le Braz. Et tant pis si vous ne le croyez pas, car il peut vous en coûter.



C'est la Bretagne "profonde", celle que l'on connaît ou veut connaître, même si elle ne correspond pas à la réalité. D'ailleurs, qu'est-ce que la réalité dans une légende? Ce sont les Monts-d'Arrée, l'Ankou, les roues de chariot qui grincent la nuit entre les pierres du cimetière. C'est l'ombre qui se glisse sur un bateau en détresse en pleine tempête quand les hauts fonds se rapprochent et qu'il ne reste plus qu'à prier les anciens. Le tout est enveloppé des suites des guerres napoléoniennes.



Anatole Le Braz maîtrise cet univers et il le fait partager dans une langue très classique, puissante et magique.
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Le Gardien du feu

L’issue de cette histoire est évoquée d’emblée par des documents ressurgis des archives ; un fait divers sordide qui s’était joué sur les hauteurs de Gorlébella, ce phare du Purgatoire que nous connaissons mieux comme étant le phare de la Vieille et que nous distinguons, planté comme une flèche dans les eaux tumultueuses du Raz de Sein, au bout de la Pointe du Raz. La fin est donc, d’une certaine manière, connue de nous dès le départ, mais mon intérêt n’a pas fuit pour autant et l’excellence du français d’Anatole Le Braz y est pour beaucoup. Sa maîtrise de cette langue est un pur ravissement et son texte se déguste bien plus qu’il se dévore, nous entraînant et nous poussant irrémédiablement à poursuivre.



Les peines de Goulven sont terribles, le mal qui le ronge est atroce et Adèle en fait sa faute et l’accable encore d’avantage. Il est difficile de ne pas en vouloir à Adèle tant elle fait de Goulven la source de tous ses malheurs, alors qu’elle était parfaitement à même de choisir de l’éconduire avant qu’il ne soit « trop tard ». L’accuser ainsi la décharge de ses propres torts au détriment de son époux qui, forgé par les manières jugées rudes des Léonards, se trouve bien incapable d’expliciter clairement ses peurs sans crainte d’être mal compris.



C’est émouvant de le voir ainsi en admiration devant sa belle épouse qui en vient à le mépriser. Sa candeur naïve m’attriste car le sort s’est bien joué de lui. L'auteur nous imprime ses sentiments directement dans le cœur. Le pire étant que Goulven se doute bien que quelque chose cloche, mais il éprouve tant de révérence pour sa femme qu’il demeure dans le déni.



Si je ne me languissais pas de la prochaine page comme cela arrive parfois, je ne pouvais me résoudre à abandonner ma lecture tant les mots étaient savamment maniés. L’histoire de Goulven m’a étreint le cœur et j’ai partagé sans peine ses craintes et ses tourments grâce au talent d’Anatole Le Braz. Je lirais bien volontiers d’autres œuvres de sa splendide plume.
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Le Gardien du feu

"Une règle de trois, comme on dit !..."

Par ce roman, Anatole LE BRAZ (1859-1926) dirige sur nous un souffle de l'âme finistérienne, sensible et austère, façonnée par les éléments naturels parfois hostiles auxquels elle doit faire face.

Ne recherchez pas l'action mais laissez vous imprégner de l'atmosphère de ce drame fort bien écrit.
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La Charlezenn

Cette nouvelle, tirée des Vieilles histoires du pays breton et illustrée ici d’un graphisme que je goûte peu, est inspirée d’une gwerze, une complainte bretonne, dont Anatole Le Braz donne une version romanesque et tragique.

Une fille libre, la Charlézenn, la Gaïdik aux cheveux roux et aux yeux couleur d’avril, inspire le désir et sème sans le vouloir le désarroi et la mort. Pureté innocente et instinct charnel, thème universel, histoire qui ne peut qu’être tragique. « La Charlézenn, qui sifflait fort, / En aumône a donné sa mort… » conclut la gwerze.

Histoire mystique sans dieu, elle fleure bon la culture bretonne et son syncrétisme propre, mais ce n’est probablement la meilleure histoire que nos grands-parents nous aient léguée.
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La Légende de la Mort

�itation: « L’Ankou se sert d’un ossement humain pour aiguiser sa faux.

Quelquefois il en fair redresser le fer par les forgerons qui, sous prétexte d’ouvrage présse, ne craignent pas de tenir leur feu allumé, le samedi soir, après minuit.

Mais le forgeron qui a travaillé pour l’Ankou be travaille plus ensuite pour personne. »🧋



Que dire de ce gros pavé ! C'est un très gros livre de plus d'un kilo, qui retranscrit plusieurs histoires sur la mort. Il y a les avants les pendants et même les histoires sur l'après, mais toute parle d'un seul sujet: la mort.



Ce livre retranscrit plusieurs légendes et histoires contées en Bretagne, pendant les années 1800 jusqu'au début 1900.



On découvre donc une Bretagne pauvre de l'époque et remplis de croyances et de petits rituels et même de signes avant-coureurs sur la mort.



Chacun y va de sa légende et en même temps on entends parler d'autres légendes plus populaire. C'est ainsi qu'on découvre des gens qui ont croisé l'Ankou et sa charrette grinçante. D'autres qui ont senti leur mort ou celle d'un proche arrivée. D'autres qui ont croisé des fantômes et les ont aidés…



C'est un recueil qui contient de très nombreuses histoires, mais qui permet surtout de découvrir la Bretagne de l'époque et la façon de vivre de l'époque.



Il y a des illustrations, mais pas en nombres incroyables et des petites en bas de pages donc c'est vraiment 330 pages d'histoires qu'on pourrait entendre dans un repas de famille.



J'ai trouvé ça sympa de découvrir les usages de l'époque et surtout le rapport très léger et presque rassurant qu'avaient les gens avec la mort. Bien sûr  chacun possède son astuce pour « éviter la mort » et c'était une période très croyante donc on retrouve souvent la prière et l'église dans les récits.



C'est un livre très intéressant mais peut-être aurais-je dû le lire en plusieurs fois par chapitre, juste les moments qui m'intéressent au moment où je le lis. Il y a beaucoup d'informations dedans ! 🎏
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Histoires de Bretagne, Tome 7 : La Légende de..

Une adaptation del'oeuvre de Anatole Le Braz.

Nous sommes toujours en pleine Bretagne, il y a fort longtemps. Entre contes et légendes, l'auteur personnifie la mort, soit en tant que porteuse de malheur soit en tant que porteuse de jours meilleurs.

Dessins et scénario encore plus décevants. Alors impasse sur le T3...
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La légende de la mort, tome 1 (BD)

Une adaptation del'oeuvre de Anatole Le Braz.

Nous sommes en pleine Bretagne, il y a fort longtemps. Entre contes et légendes, l'auteur personnifie la mort, soit en tant que porteuse de malheur soit en tant que porteuse de jours meilleurs.

Dessins et scénario décevant. A voir si le T2 confirme....
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La Légende de la Mort

la Légende de la mort : plus d'une centaine - comment faut-il appeler ces récits ? - des légendes auxquelles les gens croyaient, plus ou moins peut-être - de récits (prenons un terme plus neutre) qui montrent que la mort - les morts - était très présente dans la vie des Bretons (surtout ceux du Finistère et des Côtes d'Armor), présente au sens de taux de mortalité et présente, pour avoir une prise sur elle, sous forme de discours. La dire pour l'exorciser ? La mort est personnifiée (l'Ankou), les morts sont "vivants", en tous cas ils reviennent chez eux et les vivants, les "vrais" doivent faire toutes sortes d'actions pour que l'âme des morts (anaon) trouvent le repos ou, en tous cas, que les morts aillent soit en Enfer, soit au purgatoire, y compris sur terre mais sans déranger les vivants, soit, s'ils ont eu une vie sans péché, au Paradis. Il y a derrière ces récits une portée philosophique - ou en tous cas morale : par exemple, le Linceul de Marie-Jeanne et la Bague du Capitaine posent la question de la définition, de la valeur d'un vol.

Le Braz a fait aussi œuvre d'ethnologue : la tradition du proella ancre l'île de Ouessant parmi les rites ancestraux autour de la mort existant dans les sociétés du monde entier les plus anciennes.

Certains récits ( le Paradis, les 2 ivrognes..) sont aussi sociologiques : la manière, par exemple, dont ils relient, avec lucidité, humour et auto dérision, la question de l'alcoolisme avec celles du paradis et de l'enfer.

Bref tout ça est intéressant, instructif et assez truculent, même si, puisque le thème est assez précis, peut sembler parfois un peu répétitif.

Etant Breton, je constate que ces légendes survivent encore aujourd'hui : en Finistère sud par exemple, des gens parlent d'une "dame blanche" que l'on peut entrevoir parfois, la nuit, au bord des routes, sans que ces gens cherchent à apporter une explication rationnelle..( cela n'a rien à voir avec une théorie du complot, qui sévit ni plus ni moins en Bretagne qu'ailleurs) Le nom de certains rochers, îlots, sont riches de ces légendes et les pêcheurs locaux connaissent ces noms..

Il y a par contre un récit qui fait tâche - mais montre sans doute la réalité de l'antisémitisme à l'époque -, c'est Jean Carré qui montre un personnage nommé "le juif" qui compile toutes les caractéristiques qu'on trouvera, par exemple, à l'horrible exposition à Paris dans les années 1930. Ne faudrait-il pas annoter ce récit dans une édition plus responsable ? (celle que j'ai lue est celle faite par les éditions Jeanne Lafitte distribuées par Coop Breizh)

Notons enfin qu'il n'est jamais question de korrigans ou autres farfadets dans ces récits, alors qu'ils sont très présents dans le "folklore", largement commercial, d'aujourd'hui.. Peut-être sont-ils apparus plus tardivement ?

C'est donc un document culturel à lire qui, comme toute légende, ouvre, en laissant s'épanouir l'imaginaire, une autre dimension, une perspective créative sur le réel.
Lien : https://marcokerma.com
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Le Gardien du feu

J'ai bien aimé ce roman, même s'il est plus sombre que Les noces noires de Guernaham.Le texte est émaillé de nombreux détails sur la vie quotidienne en Bretagne et dans les phares, ce qui rend le récit très réaliste. On a réellement l'impression de lire le compte rendu d'un fait divers sordide et, même si Anatole Le Braz annonce dès les premières lignes qu'on va assister à un drame funeste, le suspense reste entier et la tension de plus en plus insoutenable...
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Le Gardien du feu

excellent ! vraiment très bien : l'histoire, romantique comme il faut, et l'écriture ! Phare de la vieille, pointe du Raz et pays Pagan...
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La Légende de la Mort

Anatole Le Braz est un ethnologue du début du XXème siècle qui a arpenté en long en large et en travers les routes de Bretagne et a récolté des anecdotes et des histoires toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Réparties en chapitres thématiques, il s'agit essentiellement d'un catalogue de croyances et de légendes que l'ethnologue retranscrit sans jamais les commenter. Au lecteur de se faire sa propre opinion.

Toutes les anecdotes sont intéressantes dans le sens où elles décrivent parfaitement les moeurs de l'époque, la vie difficile des paysans, et la place importante de la religion. Instructif.
Lien : http://www.worldofcleophis.c..
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La Légende de la Mort

Des histoires à frémir près du l'âtre



Il est certain que si j'avais envie de me refaire le plein de contes et légendes à raconter à Halloween, je trouve qu'en ce moment, je fais la totale ! En effet, j'ai pris la Légende de la Mort plutôt par hasard, et je l'ai pris pour l'heure du midi. Au fur et à mesure, j'ai décortiqué toutes les étapes de la mort avec les récits anciens qui s'y rapportaient



C'est une formidable plongée funèbre au cœur du folklore breton qui permet ainsi de vous faire une petite anthologie de contes et légendes dont le thème récurrent est la mort : comment la prévoir, comment la contrer (parfois) et comment réagir face à elle. C'est un véritable plongeon dans l'histoire qui vous apporte une telle nostalgie des histoires d'effroi à raconter à mi voix au coin du feu.





Une lecture somme toutes classiques qui raviront les amateurs du genre



Bien entendu, si vous aimez l'écriture moderne, n'y allez pas. Vous avez là tout de même un formidable recueil. Et vous y trouverez votre compte lors de vos vacances ou de vos soirées à thème. J'en garde un très bon souvenir. Et je pense que je ressortirai ce livre de temps en temps, lorsque l'envie de conter me reprendra.


Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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La Légende de la Mort

Lu à lire et à relire, les nuits d'hiver quand le vent souffle et qu'il pleut...
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Contes du vent et de la nuit et autres cont..

passionnant de bout en bout. Un livre envoûtant avec un délicieux parfum de mystère.
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Le Gardien du feu

France. 1876. Pointe du Raz. Goulven Dénès, le gardien du phare de Gorlébella, a rédigé son crime sur ses feuilles de relevés : les conséquences de son amour fou pour sa femme, l'audacieuse et infidèle Adèle Lézurec.



Mon avis

Quel bonheur d'être tombée, comme par hasard, sur ce Gardien du feu en parcourant les étagères poussiéreuses de la bibliothèque abandonnée de la maison de famille de mon époux, étant en manque de lecture (je n'avais pas prévu assez de combustible à mon propre feu de lectrice). C'est donc par curiosité, puis intérêt que j'ai abordé cet étrange gardien tourmenté, par la solitude, l'amour, la passion dévorante du désespoir. Car comment résister à l'appel de cette pure détresse, savamment construite.

"A l'entour s'étend le sinistre paysage que vous savez, un dos de promontoire nu et comme rongé de lèpre, troué ça et là par des roches coupantes, de monstrueuses vertèbres de granit."



Nous commençons le récit par la découverte post-drame du récit que laisse le narrateur : il y raconte avec une précision de naturaliste, ses émotions, ses dévotions, et la fin de ses illusions. Goulven tombe amoureux de la solaire Adèle :

"Je suivis des yeux, jusqu'à ce qu'elles se fussent effacées dans l'éloignement du mail, la blancheur claire de sa cornette à deux pointes et la nuance gris-perle de son grand châle à franges, qui tombait de ses épaules à ses talons comme les ailes repliées d'un goéland. (p.16)



Mais Adèle s'ennuie durant le mois où son mari est en poste de garde sur le récif de Gorlébella et bientôt, à la faveur d'un retour dans son pays, elle rencontre un homme qu'elle fait engager au phare et dont elle devient la maîtresse en l'absence de Goulven , c'est du moins la version que Thumette Chevanton, l'épouse du troisième gardien, finit par dévoiler à l'infortuné mari.

"J'avais en ma femme une confiance aveugle. Je l'aimais d'un amour si fort et si compact que la dent du soupçon se fût brisée à vouloir y mordre. (p.87)"



Quand Goulven apprend son infortune, devant des preuves affolantes qui lui brisent le coeur et font rugir son entendement, il en devient fou et décide de se venger des traîtres.

"Mon âme entière était comme une terre veuve, comme un pays rasé. Oui, oui, la "peste noire" avait magnifiquement accompli son oeuvre ; la trombe mauvaise n'avait rien laissé debout. moissons dorées des chers souvenirs, sèves tenaces des longs espoirs, doux logis de paix, de tiédeur et d'amour, tout était fauché, broyé, anéanti. (p.167)"



Il ne lui reste plus qu'à entreprendre un dernier voyage : la randonnée de l'âme défunte. Chut ! je n'en dirai pas plus sur ce merveilleux livre, sauvage comme l'océan.



Mais une dernière question flotte... Adèle et Hervé étaient-ils réellement amants ?



Une pensée pour les romans victoriens, et en particulier pour Henry James dont j'ai lu il y a quelques temps Le Tour d'écrou sans être franchement emballée. Et bien dans Le gardien du feu, je dis chapeau à la construction, à l'atmosphère, à tous les détails qui nous portent peu à peu dans la folie meurtrière de Goulven, cela s'appelle la Classe !













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Le Sang de la Sirène

Les années passent et le souvenir des écrits d'Anatole Le Braz aussi ! Même si je n'ai pas été totalement insensible à cette histoire folklorique qui se passe sur l'île d'Ouessant, c'est un peu dépassé et a laisser au fond d'une veille armoire bretonne.
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La Légende de la Mort

Premier livre que j'ai lu (tardivement...), lé légende de la mort m'a subjugué.

Anatole Le Braz décrypte tout ce qui trait à la mort dans ce recueil contant une multitude de contes tous plus surprenants les uns que les autres.



Superstitions, signes, faits inexpliqués, faits avérés, légende de l'Ankou...rien ne manque et on apprend tout ce qu'il y a à savoir que la mort qui fascine tant les peuples celtes et plus particulièrement les Bretons.
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