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Critiques de Angélina Delcroix (770)
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Un peu beaucoup... Jusqu'à la mort

Pour une fois je lis les livres d’un auteur dans l’ordre. Après avoir aimé ses deux premiers romans « Ne la réveillez pas » et « Si je serais grande », je viens de découvrir « Un peu, beaucoup,… jusqu’à la mort ».

Angelina Delcroix commence très fort dès la dernière page du prologue. Elle sait immédiatement captiver son lecteur et a un réel talent qui a émergé dès son premier livre et qui ne fait que se confirmer avec ses autres romans. Il n’y a pas d’obligation mais je vous conseille vraiment de lire les romans dans l’ordre pour bien comprendre la psychologie, la réaction des personnages et les évènements qui sont évoqués précédemment.

Pas facile de vous parler de l’histoire sans en dire trop. L’adjudant Joy Morel jeune maman d’un petit Raphael va reprendre du service. On retrouve aussi le lieutenant Olivier Barrère et Ben Rigoult et la capitaine Louise Besson. Un petit nouveau l’Adjudant Frédéric Hoche vient rejoindre l’équipe dont la cohésion et l’ambiance est un peu particulière au vue des évènements qui se sont passés (voir livre précédent)

Leur première enquête va concerner un couple. L’homme a été retrouvé mort par un voisin. A première vue le malaise et la chute a surement été provoqué par un coma éthylique. Sa tête a heurté le bord du trottoir mais il est mort étouffé par son vomi. Sa femme est retrouvée à l’intérieur de la maison, nue, ligotée et a des lacérations sur tout le corps. On peut penser à une dispute conjugale qui a mal tourné mais on en est très loin… d’autres couples vont être retrouvés assassinés. Dans le même temps, tout au long du roman, on retrouve des lettres écrites par une jeune femme adressées à son père.

Encore une fois, tout est parfaitement ficelé. On a des réponses qui avaient pu être en suspens. Tout est basé sur la psychologie et non la violence physique. La violence de la scène du prologue prend tout son sens et il ne faut pas que les lecteurs « plus sensibles » s’arrêtent à ce passage de peur d’avoir tout le livre sur ce registre. C’est vraiment un thriller psychologique.

Puisque j’ai adoré ses 3 romans, il me reste à découvrir son petit dernier «Synopsix »

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Ne la réveillez pas

Christelle accompagne Max, un ami sur la tombe de sa mère. Elle remarque une inscription gravée à la va-vite « 00F14-DEBUT DU JEU » Sur le moment elle ne lui dit rien et décide de revenir avec le lieutenant Donelli de la brigade de recherche de Nice pour lui montrer et avoir son avis. Trouver les mots « début du jeu » sur la tombe d’une femme assassinée est déroutant et laisse penser que le tueur peut recommencer.

Christelle est inquiète car elle n’a plus de nouvelles de Max depuis quelque temps. Elle finit par recevoir un sms de lui ce qui pourrait la rassurer mais son contenu est étrange : « Bienvenue dans le jeu. Règle °1 : ceux qui entrent dans la partie ne peuvent pas la quitter avant la fin ».

Mathieu Danieau, un étudiant est retrouvé dans la forêt des Vallières en Seine et Marne. A sa cheville on peut lire « 02F01 »

Joy Morel reçoit à la brigade des Meaux une enveloppe qui lui est destinée. A l’intérieur une feuille où est inscrit une phrase énigmatique: « 02F01 : le deux cherche les uns à travers l’origine. Affaibli. Disparu. Mort ? Le jeu a commencé, que le meilleur gagne, Joy ! » Cette enquête la met sur les nerfs car elle est personnellement nommée et ce codage lui rappel un mémoire sur lequel elle a travaillé.

Le lieutenant Donelli reçoit un colis chez lui contenant un crâne. Le code « 01F02 » est gravé sur l’os temporal.

Une autre victime est retrouvée dans un dortoir d’un ancien orphelinat. Un morceau de tissu où était inscrit à la peinture fraiche : « 07H03 »

Les victimes vont continuées à se multiplier avec un code et un mode opératoire bien particulier. La personne se cachant derrière tout ça joue vraiment avec eux et met leurs nerfs à rude épreuve.



Moi qui suis joueuse, je n’ai vraiment pas envie de jouer dans celui-ci. C’est vraiment un psychopathe ! Il faut savoir que les modes opératoires décrits dans ce roman ont réellement existés. Ils ont été pratiqués par des médecins nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas le premier livre où je lis la description de ces expériences mais mon ressenti est toujours le même. Colère, incompréhension, inquiétude que ça recommence un jour.

Si vous recherchez un roman qui vous plonge dans l’horreur absolue, lisez ce livre. Il faut être amateur de lectures très durs, très sombres pour l’apprécier. Les âmes sensibles, il faut mieux vous abstenir.

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Un peu beaucoup... Jusqu'à la mort

Troisième tome d'une série de 4 romans.

J'avais en premier lieu acheté le Tome 4 (l'île des damnés) sans savoir que c'était une série. Alors voilà, je me suis retrouvé à lire trois romans avant d'entamer celui-ci, et je peux ENFIN attaquer le dernier !

Plus d'un an quand même...



Et ça fait du bien de retrouver un bon polar, des cadavres, une enquête, du sang, de la réflexion et une intrigue. J'adore la littérature française, mais le polar m'avait tout de même beaucoup manqué.



C'est donc avec grand plaisir que je retrouve l'équipe Barrère !



Ravie de retrouver Joy Morel, cette flic qui n'a pas froid aux yeux et qui remet ses collègues à leur place bien comme il faut quand c'est nécessaire.



Ici, le roman s'ouvre sur 6 hommes tués lors d'une réunion d'alcooliques anonymes suivi d'un homme retrouvé mort à son domicile après un coma éthylique.



L'autrice arrive toujours à faire glisser de l'humour entre les personnages dans ses romans et ça fait du bien ces petites zones de fraîcheur dans un récit noir.



Angélina Delcroix a le don de nous inviter dans le quotidien de ses personnages.

Elle arrive à nous garder focus du début à la fin avec une psychologie bien poussée. Son savoir grâce à ses études en psychothérapie et génétique se ressent clairement.



Si vous aimez les pages-turner, les chapitres courts et le zéro répit, je vous invite alors chaudement à lire cette série de 4 tomes.

Et un conseil, évitez de lire la quatrième de couverture pour éviter les spoils des précédents. Ce serait dommage !

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Si je serais grande

J'avais envie d'un petit Thriller.

Et je me suis rappelée que l'année dernière, j'avais commencé cette suite qui se fait sur 4 Tomes. J'avais bien aimé le premier "Ne la réveillez pas". Les 3 autres tomes sont depuis dans ma bibliothèque, mais ils étaient passés aux oubliettes.



Il m'a fallu un petit temps (un peu long à mon goût) pour m'accrocher et mettre tout en place.

Durant plusieurs pages, je ne comprenais strictement rien du tout... ni queue ni tête, il y a de tout et de son contraire.

Mais l'auteure le fait volontairement. Perdre son lecteur pour mieux le retrouver. Parce qu'une fois ce passage terminé, la logique prend très vite place et les pièces s'imbriquent les unes aux autres tout en prenant le soin de vous laisser suffisamment dans le flou. Et là, les pages s'enchaînent à toute allure !



Ici, il s'agit d'enfants... de disparitions, maltraitance physique et psychologique... et ça fait mal au ventre. Ça vous retourne le cœur.



Mais l'auteure arrive à tourner l'histoire de sorte que ça ne soit pas dans le voyeurisme. Les scènes difficiles sont relatées en surface et ne sont pas poussées au détail. Ce qui fait que c'est moins difficile à digérer.



C'est un Thriller psychologique ou la souffrance des personnages est mise en avant avec des scènes d'actions et de rebondissements.



Ce tome peut se lire indépendamment du premier, mais pas mal de références nous renvoie vers le Tome 1.

En lisant la série, nous suivons la progression de l'équipe de l'adjudant Joy Morel ainsi que de sa vie personnelle.



Angélina Delcroix sait tenir son lecteur en lui donnant ce qu'il faut pour le garder à cran jusqu'au bout.
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L'île des damnés

Angelina Delcroix est une auteur dont je vois passer de plus en plus d'avis, une quatrième de couverture qui faisait plus qu'envie avec cette île les pires criminels sont mis.



Il existe donc une espèce de hiérarchie sur cette île dont l'idée de base est justement d'effacer tous les crimes et le passé des criminels, il y a également Joy Morel qui va se retrouvé sur celle-ci afin de retrouver une psychocriminelle disparu.



Pour celle-ci les chances de survie sont plus grandes que ceux des criminels car une carte lui est montré avant son arrivée sur l'île lui indiquant des caches d'armes, elle doit cependant mémoriser celle-ci.



Un hélicoptère va également se poser sur cette île à deux reprises lui permettant de sortir de ce cadre.



Ce roman sur le papier avait tout pour me plaire, une histoire un peu différente des autres qui promettait de bonnes heures de lecture.



Malheureusement et à mon grand regret je n'ai pas cru une seule seconde à ce récit du début à la fin, tout me semblant surfait et à la limite du ridicule, comme par exemple les armes cachés faisant penser aux jeux vidéos ou même les pseudos des criminels Sexo, Necro, Canni.



De même la pseudo troupe limite secte suivant certains d'entre eux ne m'a pas du tout paru crédible.



Une lecture qui m'a laissé sur le bas côté, il y avait tous les ingrédients pour faire mouche mais malheureusement cela n'a pas fonctionner pour moi.
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Ne la réveillez pas

Dans une boîte à livres, j'ai trouvé : Ne la réveillez pas d'Angélina Delcroix.

Le lieutenant Philippe Donelli et l'adjudante Joy Morel sont appelés le même jour sur des affaires d'homicides codés.

Pourtant, mille kilomètres les séparent...

Commence alors une course contre la montre pour stopper l'hémorragie de cadavres.

La particularité du tueur : s'insinuer dans l'esprit de ses adversaires au point de réveiller en eux une confusion psychique frôlant dangereusement la folie.

Intelligence sadique, modes opératoires troublants et variés : la lucidité des enquêteurs va être sérieusement entravée. Et si leur pire ennemi n'était pas le tueur...

Oh la vache ! Voici ce que j'ai pensé en refermant ce roman ! J'ai bien fait de le dévorer, je ne regrette pas un seul instant ma lecture.

Car avec Ne la réveillez pas on a un thriller psychologique qui envoie du lourd, du très lourd.

Un jeu macabre, des pratiques utilisées par des nazis... Une histoire stupéfiante qui se tient de la première à la dernière page...

Et tout ça donne un sacré bon roman, que je ne peux pas vous raconter sans peine de trop en dévoiler !

J'ai apprécié ma lecture, surtout car je ne savais rien du livre et que le résumé n'en racontait pas trop. Dans le cas contraire, cela aurait pu gâcher la lecture.

Tout m'a plu dans cet ouvrage, même s'il est assez violent, sans qu'il n'y ai pour autant de violence gratuite.

Les personnages sont intéressants voir intrigants ; l'histoire se tient parfaitement et l'ambiance m'a plu même si c'est parfois assez glauque.

Vous l'aurez compris, cet ouvrage ravira les amateurs du genre et il mérite cinq étoiles.



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Si je serais grande

Adhérente du club France Loisirs, j'en profite pour découvrir des auteurs non accessibles en bibliothèque ou librairies. Suivant les critiques élogieuses des babeliotes, j'ai commandé celui-ci ; je ressors de ma lecture assez mitigée.

C'est un thriller fort imaginatif et assez gore ; des enfants sont manipulés, il y a des affaires de pédophilie, bref ce n'est pas une petite enquête tranquille.

Les chapitres s'alternent à plusieurs voix : dès le début, une petite fille s'exprime et ne sait pas trop où elle est. C'est assez dur de suivre car il y a beaucoup de personnages, et l'histoire est totalement tarabiscotée.

J'ai quand même pris plaisir à le lire, même si des fois je retournais en arrière car j'étais un peu larguée, avouons-le. Disons que ce roman aurait gagné à être simplifié, tant dans l'affaire que dans l'écriture et la construction des chapitres.

Un thriller qui respecte ses promesses, mais un peu trop alambiqué à mon goût - d'autant qu'il y avait de nombreuses références au tome d'avant et ne l'ayant pas lu, j'étais encore plus paumée !
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Mémoires d'un expert psychiatre

Depuis ma première rencontre avec Angelina Delcroix durant un salon, je ne manque aucun de ses nouveaux livres. Sa gentillesse et sa disponibilité m'ont mis le pied à l'étrier, la qualité de ses écrits a fait le reste.



Dans ce nouvel opus, à travers les souvenirs et le quotidien d'un psychiatre, elle nous immerge dans les coulisses de ce métier particulier. le personnage principal nous parle de ses expériences. L'importance de ses analyses et de ses décisions est au coeur du roman. On découvre qu'elles peuvent avoir des conséquences.



La justice repose sur les diagnostics de ces professionnels du comportement. Ce processus relève du jugement humain. Alors, que se passerait-il si le patient venait à manipuler le médecin ? L'autrice joue sur cette fragilité procédurale afin d'instiller le doute dans l'esprit des protagonistes et donc des lecteurs. Alors, chaque scène oscille entre délire et réalité et on ne sait plus qui croire. La folie semble omniprésente, le réel insaisissable, le piège se referme sur nous.



Avec habileté, l'écrivaine sait créer une atmosphère oppressante et faire monter le suspense tout au long de l'aventure. D'un chapitre à un autre, des éléments de tous bords nous sont révélés, préservant le mystère. Avec ces informations judicieusement distillées, on est à la fois déboussolé et sous pression, dans l'attente de réponses à nos questions.



Après cette lecture, j'ai compris qu'Angelina Delcroix avait un penchant pour le psychisme des individus. Elle creuse l'esprit de l'être humain pour en extraire les plus bas instincts et essayer de comprendre le Mal. Ses personnages sont approfondis et surtout nuancés, pour montrer le côté obscur de chacun. Grâce à cette variété d'émotions, elle nous propose un thriller psychologique intelligent et effrayant qui élève la manipulation au rang d'art.



Angelina Delcroix est talentueuse, il serait temps de vous en rendre compte !
Lien : https://youtu.be/K1pNtTNkQZk..
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Storia 2022



Paru le même jour que le dernier 13 à table, ce recueil de nouvelles n'inclue que des auteurs de la grande famille du noir et du polar. Il s'agit du troisième dont les droits seront reversés à l'association ELA ( Association Européenne contre les Leucodystrophies ) après Phobia paru chez J'ai lu en mars 2018 et Storia 2021 paru aux éditions Hugo poche il y a un an. Une façon de faire une bonne action, de sensibiliser les lecteurs à ces maladies infantiles ( elle se déclinent sous de multiples formes ) et de se faire plaisir puisque des recueils de cette qualité, même si vous boudez les nouvelles en règle générale, je n'en n'ai pas lus souvent.

Mais avant de passer au contenu je vais peut-être parler de cette maladie, même si des familles le font beaucoup mieux que moi au travers de leur vécu, sous forme écrite ou de vidéo accessible par un flashcode en fin d'ouvrage. Confirmant que les aides de l'association parrainée par Zinedine Zidane va certes en grande partie à la recherche mais également aux familles : le budget requis en matériel médical adapté est en effet extrêmement onéreux.



Le témoignage ému d'une mère s'interrogeait sur la faculté du gouvernement à dégager des fonds abyssaux lorsqu'il a fallu s'adapter au covid 19, rechercher un vaccin, aider les entreprises. Et à ne rien faire pour elle ou son fils de dix ans hospitalisé à domicile, ayant perdu toutes ses facultés motrices, devenu aveugle, mettant des couches. Il entend encore, mais c'est provisoire. Et pourquoi est-il dans cet état presque végétatif, aux portes de la mort, alors que tout allait bien à la naissance ? Parce qu'il a hérité de mauvais gènes.

Moins d'un enfant par jour naît en France avec cette pathologie qui ne sera détectée au plus tôt qu'au bout de quelques mois, souvent après plusieurs années. Cette maladie neurodégénérative, on peut désormais en ralentir les effets destructeurs via des effets cliniques, des structures adaptées. Quelques années de gagnées avec la chair de votre chair que vous n'aimez que davantage pour son courage. Mais au final ses premiers pas seront du passé quand ramper deviendra son unique moyen de déplacement, ses premiers mots ne seront plus que des borborygmes, et une paralysie totale finira par vous l'ôter avant l'arrivée de la grande faucheuse.

Votre vie sociale en souffrira, le regard d'inconnus sera souvent gêné, parfois déplacé. Pour se faire des amis il faut taire son quotidien et simuler une joie de vivre sans trop mentionner les visites aux hôpitaux et les batteries d'examens qui rythment votre quotidien. Parce qu'il ne faut surtout pas mettre mal à l'aise nos interlocuteurs.



Il est devenu coutumier de donner une thématique désormais aux recueils de nouvelles. Je ne sais pas qui a instauré cette mode. Des textes courts sont commandés pour figurer dans une anthologie particulière. Les noms des auteurs sont probablement plus vendeurs que la qualité des textes. Cela dit, ça n'est pas non plus inintéressant de voir comment peut se décliner un même sujet, certains écrivains en profitent pour sortir de leur zone de confort et surprendre leurs lecteurs. Mais la qualité est rarement régulière. On lit frénétiquement un petit bijou d'inventivité et après on se fait chier comme un rat mort. C'est peut-être pour ça que les nouvelles n'ont pas toujours l'accueil qu'elles mériteraient.

C'est à nouveau Damien Eleonori, auteur de la mort n'existe pas, qui réunit de nombreux auteurs pour faire parler de cette association ELA. le premiers des thèmes proposé était la phobie, les contes de fée dans une version détournée et plus moderne l'année dernière, et j'ai beaucoup aimé celui-ci : Les auteurs doivent se mettre en scène dans une anecdote, un fantasme, un cauchemar. Quasiment tous les narrateurs et narratrises seront donc les écrivains eux mêmes qui vont entraîner le lecteur dans d'insoupçonnés délires.

Parce qu'il est bien connu que les auteurs de romans noirs ne sont pas bien dans leur tête.

Et c'est ainsi que nous retrouvons quelques uns de nos auteurs préférés, et quelques inconnus également, dans des mises en abîmes où ils incarnent un jumeau virtuel, lui même écrivain, racontant ses déboires avec son éditeur, mettant un point final à son roman, en plein salon du livre avec ses lecteurs. Certains prennent plaisir à jouer les monstres, d'autres préfèrent parler de leurs proches ou encore de leurs souvenirs.

Certains par contre n'ont pas vraiment joué le jeu, incarnant juste n'importe quel personnage lambda, se contentant de lui donner leur prénom ou de parler de lui à la première personne du singulier. Ce qui ne veut pas dire pour autant que sa nouvelle était ennuyeuse.



L'une de mes préférées a été celle du Québecois Hervé Gagnon. Son alter ego, un auteur répondant au nom d'Edgard Wagner, est abasourdi en entendant aux informations que Blanche Neige et les sept nains allait être interdit sous toutes ses formes, le film portant préjudice aux personnes de petite taille. Alors Edgard se met à rédiger un long pamphlet libérateur en se posant des questions humoristiques sur ce qu'ont devrait interdire par mesure de tolérance, pour ne heurter personne. Retirer Obélix et le père noël qui pourraient offusquer les obèses ? Ne plus vendre les chaussures par paire par respect pour les unijambistes ? Si le bikini est aujourd'hui considéré comme sexiste alors la burka peut-elle être le symbole de la libération de la femme ?

"On réécrit Barbe bleue pour cause de violence conjugale ?"

Et son discours n'en finit pas de parler de toutes les minorités, de tous les courants sexuels si nombreux qu'il n'y comprend plus rien, et ce qui en ressort avec un humour acide c'est que la tolérance ne se demande pas pour tout et à n'importe quel prix, et qu'il ne faut pas rendre l'homme blanc hétérosexuel responsable de tous les maux.

Je l'ignore mais j'emets l'hypothèse qu'Hervé Gagnon a été probablement énervé après les accusations de racisme à l'encontre d'Annie Cordy, d'Hergé, ou d'Agatha Christie qui s'était appuyée sans aucune arrière-pensée sur une vieille comptine de 1869 quand elle rédigea les dix petits nègres. Ou encore des accusations de pédopornographie complètement infondées auprès d'un de ses confrères écrivain, Yvan Godbout, dont le livre Hansel et Gretel avait été interdit provisoirement.



Ils sont deux à rêver du prix Goncourt dans ce recueil.

D'abord il y a Victor Guilbert, persuadé qu'Urinoirs pour dames fera un très bon titre pour le prochain prix et qui, sous l'effet de psychotropes, écrira frénétiquement l'histoire de Solange, dame-pipi à l'aéroport de Roissy, pleinement épanouie par son métier, sa vocation. Il apprendra parallèlement que son richissime voisin n'est autre que Guillaume Musso, et se mettra en tête de lui voler son manuscrit. Quiproquos et sourires garantis !

Si vous l'ignoriez, Fred Mars, auteur de la lame mais aussi de nombreux manuels de sexologie, et Mö Malö, auteur bien français de polars nordiques, ne font qu'un. Mais ils se dissocieront dans "Le point G" et accueilleront à leur table Emma, romancière de livres érotiques, afin de réunir leurs talents respectifs pour régiger le futur Goncourt à six mains. Ce qui est bien sûr formellement interdit. Arriveront-ils à écrire le texte parfait sous une seule identité ?

Là encore, un texte qui détend, à lire avec beaucoup de second degré. Mais on y apprend aussi plein de petites choses sur le Goncourt.



Autre auteur aux multiples identités, avec lesquelles il va d'ailleurs jouer tout en s'amusant avec le lecteur, Ian Manook et Roy Braverman, son alter ego qui écrit désormais des thrillers à l'américaine. Lui va voir son appartement se remplir peu à peu des personnages issus de son imaginaire alors qu'il est en pleine crise de la page blanche. Et ses personnages ont des exigeances. Blanche par exemple en a assez de se faire défoncer le cul dans une scène mièvre que l'auteur n'a de cesse de réécrire. Son amant se rebelle également et exige un twist dans lequel il tomberait amoureux d'un homme d'église, même s'il n'y en n'a pas le moindre dans le livre en cours.

Paradoxalement, l'auteur se défend ainsi : "C'est moi qui décide de qui vit et qui meurt dans mes romans", autrement dit il est le seul maître à bord.

Mais il explique aussi en conférence de presse que "Ce sont mes personnages qui décident de mes romans." Encore une nouvelle totalement barrée d'un auteur qui s'en donne à coeur joie en donnant vie à ses personnages.

Marlène Charine choisira une formule approchante puisqu'un soir trois de ses personnages récurrents ( Tombent les anges et Inconditionnelles sont publiés chez Calmann Levy ) prendront corps sur la banquette arrière de son véhicule et auront eux aussi des exigences, notamment de faire partie de son quotidien comme des personnes à part entière. Mais comment les présenter à sa famille ?



Quelques uns ne s'éloigneront pas de leur terrain de jeu favori et resteront dans le polar, au sens large du mot.

C'est le cas de Damien Eleonori qui va mettre en scène un double interrogatoire, celui du couple Barent interrogé par un commandant suite à la disparition d'une jeune femme à proximité de leur domicile, peu après y avoir été invitée. Mais où est donc l'auteure dans tout ça ?

Même question dans la nouvelle "dernière limite" de Ludovic Lancien, où il est question d'un cauchemar onirique dans lequel Lucie croise le jeune Adam dans un état de putréfaction avancé, qui la maudit avant de s'enflammer sous ses yeux. Elle se verra également dans un cimetière s'arracher les ongles pour creuser dans la terre sous laquelle repose le corps de sa mère. Et ainsi se succèdent les épisodes anxiogènes de Lucie, enfermée dans son imaginaire infernal.

Et Angelina Delcroix, qui a été criminologue et psychothérapeute, reprend le temps de son histoire sa casquette de psy. Parmi ses patients, Maxine, seule au monde et qui manque cruellement de confiance en elle. Alors que la déontologie l'interdit, Angelina va nouer un lien très fort, presque amical, avec cette femme. Elle se sent également responsable parce qu''il semblerait qu'un autre de ses patients, peu avenant, peut-être psychopathe, les ai pris pour cibles Maxine et elle.



Les salons littéraires et les fans perturbés serviront de terrain de jeu à Barbara Abel, Amélie Antoine et Salvatore Minni.

Sous forme d'anecdotes, les trois auteur(e)s se souviennent de rencontres un peu particulière.

-"Comment une si charmante personne peut-elle imaginer des trucs pareils ?" Nous rigolons souvent, mon amie et consoeur Karine Giebel et moi, de cette phrase récurrente qui semble nous définir comme deux monstres déguisés en romancières cordiales et sympathiques - écrit Barbara Abel, souvent en compagnie de la Varoise et du farceur François-Xavier Dillard dans les salons. Un jour elle fera la rencontre plus originale d'une lectrice prénommée Bérénice et de fil en aiguille, les deux femmes se rendront compte que l'imagination littéraire de l'une coïncide avec la vie bien réelle de l'autre. Leurs prénoms, celui de leurs conjoints, leurs professions et bien d'autres détails encore. Et connaissant Barbara Abel, pas toujours tendre avec ses personnages, la lectrice veut s'assurer qu'il ne va rien lui arriver de grave. Comme si sa vie était dictée par la Belge. Alors ? Simple coïncidence ? Piège ? Et dans le cas contraire quelles concessions faire sans dénaturer son style ? Un petit bijou !

Amélie Antoine nous relate quant à elle son quotidien avec son conjoint et leurs enfants, ainsi que ses angoisses qui perturbent son comportement et la rendent agressive, invivable.

Elle a en effet reçu l'inquiétant message "Souviens-toi l'été dernier" dans sa boîte aux lettres. Ou plus précisément "Je sais ce que tu as fait. Il est temps de payer." Même chose sur messenger. Un véritable harcèlement. Et ça n'est pas le premier puisqu'un fan obsessionnel ( je précise ici quand même que ça n'était pas moi ) se rendait à chaque salon pour la rencontrer et passer du temps avec elle où que ce soit, imprimait chacune de ses photos disponibles sur internet ou ailleurs après l'avoir fait agrandir. D'abord flattée, elle a ensuite appréhendé chacune de ces rencontres. Est-ce qu'il serait de retour ? Quel secret cache Amélie ? En dépit d'une fin un peu convenue encore une réussite que cette nouvelle où la Lilloise nous confie un peu de son quotidien, tout en nous livrant une autre facette d'elle-même.

Monsieur Concerto. C'était le nom d'un des principaux personnages du roman Claustrations de Salvatore Minni. Qui vient de finir de rédiger son troisième "one-shoot". Ses romans ne sont pas destinés à avoir de suite ou d'enquêteurs récurrents. Lui aussi reçoit d'inquiétants courriers. "Tu sais ce que j'attends de toi."

Jennifer est une fan, et quand il la rencontre à un salon du livre elle est particulièrement insistante : Elle veut retrouver ce fameux Concerto dans un prochain livre. Et l'auteur a beau lui expliquer que ça ne sera pas le cas elle continue à insister lourdement. Victime de vandalisme, Salvatore Minni se demande forcément si tout ne serait pas lié.



Passé, présent et futur : Trois choix pour des auteurs qui incarnent leur propre personnage dans des versions légèrement différentes.

Ainsi Vincent Radureau, entré au service des sports de Canal + en 1992, se souvient d'un des premiers matchs qu'il a commenté. Lady Diana était encore en vie, le tunnel sous la Manche toujours en cours. Et ce jour-là à Manchester s'affrontaient les deux équipes de la ville ( City et Chelsea ). Y jouait alors un petit français du nom d'Eric Cantona. Et le journaliste également auteur de deux romans noirs raconte dans une version peut être un peu exagérée comment il a failli arriver en retard en négligeant le décalage horaire ... et en étant poursuivi par des hooligans dont il avait percuté la voiture en oubliant un instant de quel côté on roulait en Angleterre. Pas alléchant dit comme ça mais au final on a un véritable petit thriller.

Petite scène de famille au présent pour Nicolas Druart ( L'enclave, Nuit blanche, Jeu de dames ). Il incarne son propre rôle de papa d'une adorable fillette de trois ans à qui il va acheter un tipi à la brocante, elle qui adore jouer aux indiens. Et ce malgré les avertissements du vendeur qui ne voulait pas mettre l'objet réputé maléfique en vente. Pas la nouvelle majeure du recueil.

Guillaume Ramezi se projette quant à lui en 2049 où il sera en mission spatiale, et bientôt le premier homme à mettre le pied sur mars. Si du moins tout se passe comme prévu.



Les deux dernières nouvelles, signées Mathieu Parcaroli et Ophélie Cohen, ont trait à la violence conjugale. Et on peut vraiment les rapprocher à plus d'un titre.

L'un commence par un meurtre, le second par un enterrement dans le jardin.

Tous les deux racontent l'escalade dans l'horreur.

"Pour tout et surtout pour rien, il me frappait, m'injuriait, me rabaissait." ( Parcaroli )

"Où que 'aille, il allait. J'étouffais mais je ne pouvais pas le quitter." ( Cohen )

Dans les deux on retrouve le cheminement habituel du pervers narcissique qui prive sa victime de liens extérieurs. Les amis disparaissent.

Les auteurs ne sont pas vraiment présents. L'auteur de "Le cri des corbeaux" a été témoin au mariage qui s'annonçait pourtant heureux. Quant à Ophélie Cohen, elle raconte une histoire à la première personne du singulier mais cette nouvelle ayant remporté un prix et clôturant le recueil, j'imagine qu'il faut la voir comme un cadeau aux lecteurs.

Et dans les deux cas, il ne s'agit pourtant pas de la violence domestique au sens où on l'entend habituellement. En particulier le couple dans "Lui et moi" signé par l'auteure d'Héloïse. Encore deux écrits de qualité.



Et c'est d'ailleurs le cas, honnêtement, des trois quart de ce recueil, il n'y a que quatre ou cinq textes qui n'ont pas remporté ma totale adhésion mais ils ne m'ont pas non plus ennuyé pour autant. Et c'est vraiment très rare une telle homogénéité sur cinq cent pages et dix-sept nouvelles. Il n'y a pas beaucoup d'auteurs connus mais il ne suffit pas de commander des histoires aux dix écrivains les plus vendus pour assurer la valeur d'une anthologie. Bien au contraire.

Si vous êtes convaincu de ne pas aimer les histoires courtes, trop souvent déçu, accordez leur une dernière chance avec Storia 2022. Au pire des cas vous aurez fait une bonne action.

Son seul défaut au final c'est que si vous avez déjà comme moi un an de lecture devant vous, vous allez avoir envie de découvrir encore d'autres auteurs.

Avouez qu'il y a pire comme reproche.



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L'île des damnés

L’administration pénitentiaire n’étant jamais à court d’imagination à défaut de budget, elle a réquisitionné une île pour tenter une expérience : y regrouper les pires criminels. Parmi eux, des « champions » dans leur catégorie, qu’ils soient cannibales, nécrophages, tueurs en série ou les pires psychopathes qu’ils soient possible d’imaginer.

Des criminels de la pire espèce voués à la perpétuité sur cette île, ravitaillés régulièrement par des hélicoptères en mode ultra sécurisé. Des hommes et des femmes rayés de la carte et de leur existence officielle contre un régime de semi-liberté sur cette île loin de tout sur laquelle ces criminels fixent leurs propres règles. Parmi eux, deux infiltrés, une psychocriminologue et un policier chargé de sa protection, qui auraient dû être exfiltrés depuis plusieurs semaines déjà mais qui ne se sont pas présentés aux points de rendez-vous déterminés. Ils sont peut-être en danger de mort et le procureur décide alors d’envoyer en renfort une policière et un gendarme pour les secourir et les aider à quitter l’île pour de bon. Mais dans un repaire où les pires criminels font la loi , cela représente une mission inédite à haut risque pour nos deux représentants de l’ordre.



L’auteure elle non plus ne manque pas d’imagination pour échafauder un tel scénario. Outre la partie se déroulant sur l'île, l'auteure a eu la bonne idée d’une deuxième histoire, celle d’une enquête se déroulant en parallèle à Paris. On se doute qu’elles se rejoindront d’une manière ou d’une autre à un moment donné …



Un récit où la violence est partout compte tenu des personnages décrits mais qui laisse à chacun matière à s’interroger sur le bien fondé d’une telle expérience alors que nos prisons sont surpeuplées et qu’elles engendrent elles aussi différentes formes de violence. Sur l’île c’est la loi du plus fort ou du plus malin qui règne. Pour les infiltrés le choc est rude mais la mission est claire. A défaut d’être invisibles nos deux personnages vont donc devoir composer avec ces criminels jamais inassouvis ou de se faire plus rusés qu’eux. Le seul moyen de survivre dans cet enfer îlien. L’essentiel du récit consiste donc à suivre les péripéties de nos deux « tourtereaux » et de leurs congénères dégénérés. Tension maximale donc à laquelle j’ajouterai un brin de folie pour ne pas dire plus au vu du palmarès de certains de leurs voisins. Le rythme est à l’unisson même si j’ai parfois décroché, me perdant dans la pléthore de protagonistes et de rebondissements alors même que l’histoire dans sa globalité m’a semblé manquer quelque peu de réalisme auquel se raccrocher pour être totalement convaincu.





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Mémoires d'un expert psychiatre

L'expert psychiatre est celui qui a la lourde tâche, après un meurtre, d'évaluer la responsabilité du coupable au moment des faits.

Adam Jacuri est expert à la cour d'appel de Lyon. Proche de la retraite il décide de confier ses mémoires à une auteure de polar.

C'est en Bretagne, loin de tout, qu'il a acheté une maison afin de passer la dernière partie de sa vie au calme.

Un tout autre scénario l'attend :

Tout d'abord on diagnostique un cancer en phase terminale à sa femme , ensuite un enchaînement de disparition, puis de cadavres vont le conduire à suspecter un ancien patient d'avoir simuler la folie afin d'éviter la prison.

Je ne vous en dis pas plus.

Ce roman nous entraîne entre crime, folie, perversion. C'est captivant et complètement anxiogène.

Ayant fait des études de criminologie et de psychothérapie, Angelina Delcroix est tout à fait légitime pour écrire ce genre de livre.

Son écriture est fluide, agréable.

Un bon triller pour commencer l'année sur les chapeaux de roues.



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L'île des damnés

Bonjour amis lecteurs,

Aujourd’hui je vous propose « L'île des damnés » de Angelina Delcroix. Voici un redoutable thriller, très violent et au rythme effréné. L’auteure nous entraîne dans une île hostile peuplée de criminels sur laquelle se dresse une prison expérimentale à ciel ouvert gérée par le gouvernement. Une mission délicate de sauvegarde est organisée pour tenter de retrouver deux infiltrés. Les personnages sont parfaitement décrits, attachants pour certains, monstrueux et terrifiants pour d’autres. Le lecteur doit s’attendre à plonger dans une atmosphère glauque, oppressante et angoissante. J’ai retrouvé l’écriture percutante et incisive de l’auteure dans ce thriller haletant qui aborde finement la problématique carcérale.

Un très bon moment de lecture !



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Ne la réveillez pas

Bienvenue dans le jeu !

Règle n°1 : ceux qui entrent dans la partie ne peuvent pas la quitter avant la fin.



Angélina Delcroix alterne entre les points de vue des différents personnages.

Des individus qui viennent se greffer au fur et à mesure de la lecture, de s’habituer et de retenir chacun d’eux tranquillement à son aise.



Ici, nous entrons dans un univers glauque, froid et sadique.

Une atmosphère pesante, angoissante et oppressante.

L’intrigue ainsi que les énigmes sont très bons, car l’auteure a réussi à me malmener jusqu’à la fin avec un rythme effréné.



Ce roman est le premier d’une série de 4 livres.

Il semblerait que les prochains ouvrages montent en intensité et celui-ci est un petit avant-goût de ce qui nous attend lors de la lecture de la suite.

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Ne la réveillez pas

C’est le premier roman, policier, de cette auteure, et pour moi il égale une réussite !

Polar dans lequel victimes, enquêteurs et nous, lecteurs, sont malmenés et baladés à travers un jeu de manipulation, machiavélique et malfaisant, dans une ambiance anxiogène et pesante.

Des victimes qui ne sont plus que des numéros à qui « on » impose de réaliser des missions cruelles, objectifs dont le succès déterminera leur survie... ou pas.

Des flics (dont la clairvoyante adjudante Joy Morel avec laquelle j’ai rapidement sympathisé) qui, à force de patauger dans les cadavres qui se succèdent, risquent de péter plus qu’un câble.

Des lecteurs (qui sont avisés d’avoir les boyaux bien accrochés)... comme moi, qui suivent, hypnotisés, l’incroyable piste d’un tueur quasi insaisissable avec toujours un longueur d’avance... jusqu’au dénouement éprouvant.

J’ai bien eu un doute, à un moment donné, sur le motif et l’identité du marionnettiste meurtrier (et c’était bien lui !), mais jusqu’au bout le « mais comment ça va pouvoir finir, tout ça ?! » m’a tenu en haleine.

Et la bien belle écriture fluide a renforcé mon plaisir frissonnant.
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Synopsix

Dans une année où j'ai finalement peu lu, et où j'ai également eu peu de coups de cœur et pas mal de déception littéraire, ce livre, lu il y a quelques mois, fut une bouffée de bonheur de lecture. Ah ! Enfin un livre dans lequel je me suis plongée, où j'ai navigué en apnée sans pouvoir décrocher.

Mallory est serveuse. Elle déteste son travail, et sa patronne. Mais il faut bien travailler, ce n'est aps son père, qui l'a rejetée il y a des années, qui va pouvoir l'aider à s'en sortir dans la vie. Elle reçoit un jour un mail qui titille son esprit aventureux et qui lui propose une grosse somme pour jouer un résoudre une enquête. Elle clique. Elle devient une joueuse. Et elle se retrouve embarquer dans quelque chose qui ressemble de moins en moins à un jeu.

J'ai été facilement embarquée par le rythme et par ces personnages tous aussi bizarres qu'étranges. Est-ce vraiment un jeu ? Si c'est le cas, c'est quand même particulièrement extrême comme conditions. Le manoir sans eau ni électricité n'est pas fait pour rassurer les participants qui arrivent un par un. Ils ont chacun leur histoire et leurs raisons d'être là. L'appât du gain n'aide pas à installer la confiance entre tout ce petit monde.

Donc pour les personnages et l'ambiance sombre et mystérieuse, c'est validé. Tout est mis en place pour entretenir cette pression. Pour l'histoire, on est loin d'avoir une intrigue crédible, mais après tout, ce n'est pas ça qu'on cherche dans ce genre de thriller. Une cohérence maintient le tout bien en place, et c'est le plus important.

Le style d'écriture est aussi en phase avec tout le reste. Simple, directe, la plume de l'auteure permet une belle mise en valeur de son imagination débordante, et un peu flippante quand même...

Ce thriller était une découverte de cette auteure pour moi. Je vois passer d'autres romans d'elle de temps en temps, et très souvent avec de bons retours également. Tout ça est donc à découvrir.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Synopsix

Un manoir abandonné, éloigné de tout, en cette période hivernale où la neige recouvre tout, où le vent créé un environnement sonore flippant, que rêver de mieux comme décor pour une murder party » où les participants seront amenés à jouer aux experts de la police scientifique. Ils seront six, Mallory, Willy, Lilio, Barbara, Orson et Bertrand, à devoir travailler sur des scènes de crimes reproduisant des crimes non élucidés.

Seulement voilà, les cadavres ne sont pas des mannequins…

Angélina Delcroix nous offre là un huis clos où l’angoisse est le personnage principal. Chaque personnalité de ces six protagonistes est travaillée en profondeur pour donner vie à un jeu de questionnement entre les personnages et nous faisant douter nous-même. A plusieurs reprises d’ailleurs, on se dit « pff trop facile c’est untel », jusqu’au chapitre suivant où nous nous rendons compte s’être fait bernés.

En parallèle de cette murder party, d’autres personnages, une auteure et son éditrice, des gendarmes, des avocats, un père, un voisin, permettent à ce huis clos des connexions et de le rendre encore plus angoissant.

J’ai vraiment pris plaisir à lire cette histoire qui m’a donné en plus l’envie de m’intéresser de nouveau à France Loisirs (ce roman y est en exclusivité jusque janvier). Mon seul petit bémol est qu’il manque juste une dose de rythme qui aurait pu transformer ce thriller en véritable page turner. Mais attention, ce n’est là que le quatrième roman d’Angélina Delcroix et je suis persuadé qu’elle nous réserve encore plein de surprise et qu’elle ne nous a pas encore dévoilé toute l’étendue de son talent.


Lien : https://imaginoire.fr/2020/0..
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L'île des damnés

Votre mission, que vous n'avez pas le choix de refuser, vous rendre sur une île où ont été envoyés les criminels les plus dangereux de France, dans le but d'exfiltrer une psychocriminologue portée disparue.

Voilà le tableau dressé à l'adjudante Joy Morel, qui va devoir mentir à ses collègues et ses proches pour ne pas les mettre dans la confidence, avec le risque de ne pas revenir de cet enfer. Elle y est déposée avec son collègue Hoche.



Ce polar palpitant est bien plus qu'une histoire de flic, où le temps est habituellement l'ennemi principal d'une victime pendant qu'une enquête suit son cours. Ici, il est le danger numéro un des gendarmes présent sur cet îlot de la mort, où le repos peut vous faire perdre la vie et où le quotidien est une démonstration de force permanente. La peur y côtoie la haine, à chacun de choisir son camp, pour espérer survivre.



Entre la peine de mort et la condamnation à perpétuité, Angelina Delcroix nous questionne sur la justice de notre pays, où la prison est devenue un incubateur de criminels ne jouant pas son rôle primordial de réinsertion.

La récidive ultra présente dans notre société en est l'exemple même.



Sans avoir lu les tomes précédents j'ai pourtant accroché de suite aux aventures de Joy qui use de toutes ses qualités pour affronter les psychopathes de l'île.



Aventure hors du commun qui régalera les passionnés du genre à coup sûr!
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Si je serais grande

Ce livre n’est pas une suite directe de « Ne la réveillez pas » mais je conseille néanmoins de lire ce premier tome avant celui-ci, si ce n’est que pour mieux comprendre l’état d’esprit des protagonistes encore perturbés par leur première enquête et surtout la constitution de l’adjudante Joy Morel (à laquelle je m’étais bien attachée dans le 1e volume). Elle est un peu moins présente cette fois-ci puisque c’est une des victimes qui est mise en avant ... une jeune fille dont le pénible récit débute quand elle a presque 6 ans...



Un polar violent et éprouvant puisqu’il s’agit de la manipulation psychologique d’enfants (et autres violences innommables les concernant) dans le but de briser leur identité. La secte satanique responsable de ces maltraitances est constituée d’une élite sociétale d’intouchables qui peut (aussi) se donner à la corruption en toute impunité.



Des personnages qui ont de la substance, un rythme soutenu et addictif porté par de courts chapitres, un style d’écriture original mais fluide... m’ont fait « avaler » ce roman policier rapidement (en déglutissant parfois avec difficulté à cause de quelques scènes plutôt gores, évoquées d’une manière très visuelle).
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L'île des damnés

« L'ile des damnés » est un lieu isolé où la justice réunit les pires ordures et détraqués, pour les couper du reste du monde. Avec un pitch tel que celui-ci, vous comprenez par vous-même que ce roman n'y va pas par quatre chemins !



Et effectivement, dès les premiers chapitres, le lecteur est projeté dans une ambiance où son humanité va être mise à rude épreuve. Les différents protagonistes ont tous un vice répréhensible par la loi. Mais dans ce lieu, les règles de l'extérieur ne s'appliquent pas. Ils peuvent donc laisser libre cours à leur dépravation. de ce fait, la perversité et la brutalité se relayent pour nous offrir de d'intenses moments qui ne sont pas conseillés aux personnes sensibles.



Porté par un sujet extrémiste, je dois admettre que le récit souffre de quelques caricatures, de quelques facilités. le petit conseil que je pourrais vous donner, serait de mettre votre raison de côté et de laisser ce livre vous embarquer dans son repaire de cinglés. Chose faite, vous allez en prendre plein les yeux !



L'écriture est fluide, facile d'accès et va droit au but. Sur un rythme qui ne faiblit jamais, l'autrice nous entraîne, sans filet, au fond des abîmes du Mal. Comme les acteurs sont aussi imprévisibles que dangereux, la tension est constante et les scènes pleines de sinistres surprises. Tout au long de l'aventure, on ne sort jamais la tête de l'eau !



J'ai rencontré Angélina Delcroix lors d'un salon. Je me permets donc une autre recommandation. Ne vous fiez pas à son délicat sourire et à sa gentillesse ! Dès qu'elle prend la plume, elle n'est plus la même et n'hésitera pas à vous secouer. C'est une nouvelle fois le cas dans ce thriller angoissant et suffocant, qui ne vous laissera aucun répit !
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Synopsix

Première lecture de cette autrice.

Une lecture extrêmement étrange. Entre réalité et fiction, puisque l’autrice utilise des affaires réelles dans sa fiction. Un thriller psychologique anxiogène mais je vous explique pourquoi après pour ceux qui l’ont lu.



Mallory, jeune femme de 35 ans célibataire, rejetée par son père à l’âge de 18 ans, en conflit perpétuelle avec sa patronne, reçoit un mail l’invitant à jouer à une murder party pour gagner 100 000 €. D’abord sceptique, son goût pour relever les défis va la pousser à tenter sa chance pour faire partie des 6 chanceux. Une fois sur place, et y étant amenée sans le savoir, elle va vite comprendre que le jeu n’en est pas un.



J’ai au départ trouvé l’idée originale mais par contre, j’ai trouvé un peu le temps long avant l’arrivée de l’ensemble des protagonistes de ce huis-clos. Ensuite, c’est toute cette barbarie, que je supporte de moins en moins, qui m’a ralentie dans ma lecture. Mais un peu comme Mallory, je voulais savoir si j’avais vu juste dans mes déductions.





Alors même si je reconnais que l’imagination et l’écriture sont très bonnes, je sais que ce genre de roman n’est plus pour moi. Je ferai donc l’impasse sur les romans de cette autrice.
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