Anne Fine

Je suis un être humain, voilà pourquoi. Regarde-moi ! Je suis réel. Je mange. Je respire. Je pense. J'ai des sentiments. Je n'ai qu'une seule vie et je veux la vivre, pas en jouer une autre parce qu'elle me causerait moins de problèmes.

Dans la vie, on ne peut pas tout mettre dans un calendrier.

Elle n'a pas plus de sens esthétique qu'une brosse à nettoyer les toilettes et pas plus de sensibilité qu'un pavé.

- Le mariage peut être une grande bénédiction.
- Et le divorce une plus grande, encore.

"_Chut ! Ils vont entendre. Je ne suis pas censé être dehors, je suis puni.
_PUNI ? Mais pourquoi ?
_MEURTRE ! Lapincide avec préméditation."

"Comment les empêcher ??? Comment leur expliquer ???
Je ne pouvais rien faire.
Après tout...Je ne suis qu'un chat."

Le travail est mieux fait si l'on n'exploite pas le fait que d'autres paient moins.

Modèle est une profession honorable, leur dit-il d'un ton docte. L'art mérite des sacrifices, et les artistes doivent apprendre. Si ce que l'on nomme communément les classes de travaux pratiques sont essentielles à leur formation, alors poser pour une classe de travaux pratiques est une contribution à la fois acceptable et non négligeable à la civilisation et à la culture.

- Elle a eu un début de rhume la semaine dernière, interrompit Lydia, mais ce n’est pas allé plus loin.
- Dommage, dit Daniel. Je veux dire, quel dommage.

- Je saurai quand tu seras mort Louis Todd. J'entendrai le silence.

Ivan aimait le hautbois à ce point-là. Et une journéé entière avait été gâchée. Moi aussi, j'aurais été dégoûté. J'aurais été si frustré que, au lieu d'essayer de m'expliquer et de faire revenir ma mère pour qu'elle m'emmène plus haut dans la rue dans la bonne école, je me serais peut-être lancé dans une bouderie géante. J'aurais passé la journée à faire semblant de ne pas comprendre un seul mot de la langue - même pas "Hello" - et j'aurais dit les pires choses qui me venaient à l'esprit à tout le monde autour de moi.
page 78

Je me doutais que, si ça tournait au concours de "qui est le plus méchant", il gagnerait haut la main. Alors je m'en suis tenu à ma décision d'être positif page 39

- Ah, a dit Ivan. Je vois le truc. Cette chanson dit que, même au berceau, on n'est pas trop jeune pour qu'on nous informe que la vie n'est rien de plus qu'un voyage monotone vers une destination sinistre.
pages 33-34.

Ils savaient tous qu'on se sent un peu gêné quand on doit dire son nom à haute voix à des étrangers.
page 18

Les livres, c'était vraiment autre chose. On avait l'avantage d'y croiser des personnages de tous âges et de toutes sortes : courageux, intelligents, malheureux, drôles, timides. Des étrangers aussi. Des gens qui avaient perdu une jambe sur un champ de bataille, d'autres qui réussissaient dans le cinéma. De connaître leurs pensées, d'observer leur façon d'être, de tout apprendre d'eux, jusqu'aux ruminations qui les hantaient la nuit. Même si vos soucis sont différents, les livres vous montrent au moins que vous n'êtes pas seul à vous en faire. Vous n'avez pas besoin d'avoir peur que ce soit anormal.

Bridie essuya la paillasse de l'évier et posa la lavette à cheval sur le robinet. Décidément, elle allait de découverte en découverte, et sur des choses qu'elle avait toujours pensé comprendre. Ainsi, elle avait cru que les liens étroits qui existaient entre les membres de sa famille étaient réels. Et elle s'apercevait maintenant que ses sœurs chéries et elle ne formaient qu'un groupe d'âmes disparates qui avaient une origine commune mais n'entretenaient de relations suivies que parce qu'elle, Bridie, poussait à la roue.

C'est ça, allez-y pendez-moi. j'ai tué un oiseau.
oh oui pendez-le, assassin
C'est que je suis un chat! En fait c'est mon boulot… de rôder à la recherche de ces petits oisillons qui savent à peine… voleter d'une haie à à kroutch à l'autre.

"Donc la bonté est encore de ce monde, me suis-je dit. Oui, la bonté existe. Un être humain peut aider ses semblables à moins souffrir."
"Je m'étais mis à aimer passionnément les livres. J'avais l'impression que chacun d'eux me donnait des clefs pour devenir normal."
"Même si vos soucis sont différents, les livres vous montrent au moins que vous n'êtes pas seul à vous en faire. Vous n'avez plus besoin d'avoir peur que ce soit anormal."
"C'est ce qui a provoqué le déclic, je crois. Je ne voulais pas être comme lui. Et là où je me trouvais, j'avais la possibilité de faire un choix. Un tout petit pas de côté."

Je n'appartiens à personne. Ils me nourrissent, c'est à peu près tout. Et à bien y réfléchir, je les trouve utiles.
Vous les regardez pendant un long moment et ils vous donnent à manger.
Après, je suis mon propre chef. Si j'ai envie de sortir la nourriture de la gamelle et de l'étaler salement à côté, c'est mon affaire...

Et si vous gardez vos griffes bien acérées, ils ouvriront vite la porte pour que vous n'égratigniez pas leur peinture. Et puis, ils sont confortables pour faire la sieste.

"Pourquoi n'est-elle pas enterrée dans le cimetière, comme tout le monde ?
- J'aurais tellement aimé qu'elle le soit. Ce sera le cas, un jour, quand il y aura un peu plus de charité dans ce monde. Mais comme ta mère a transgressé les sacro-saintes lois de l'Eglise en mettant fin à ses jours, personne ne peut l'enterrer en terre sacrée.
- Mais avez-vous demandé, au moins ?
- Je n'ai pas demandé, Daniel, j'ai supplié.
- Et personne n'a cédé ?
- Personne. Les règles sont formelles et tous les hommes d'Eglise des environs se croient tenus de les suivre à la lettre. Mais la Bible dit aussi qu'il ne faut jamais désespérer. Alors je dois t'avouer que je suis allé voir tous les paysans que je connais, dont les terrains jouxtent une chapelle ou une église. Et le Ciel a dû m'entendre, car j'en ai trouvé un qui s'est souvenu d'une bonté que je lui avais faite et il m'a cédé un minuscule bout de terrain, ce qui m'a permis de poser la pierre tombale de ta mère de ce côté du mur.
Le docteur posa sur mon épaule un main consolatrice et reprit :
- Et si la chapelle se trouve vraiment sur une terre sacrée, alors sois certain que la paix qui en émane traversera le mur de pierres jusqu'à ta mère.