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Citations de Anne Fine (262)


Et soudain je compris comment Tulipe pouvait raconter mensonge sur mensonge et ne jamais se rendre compte que les autres trouvaient ses mensonges totalement absurdes. Elle était persuadée que c'était le monde qui ne tournait pas rond. Si le monde tournait rond, si les choses s'étaient passées comme il fallait, elle n'aurait jamais eu besoin de mentir, ni de voler, ni d'être méchante.
Si le monde avait tourné rond, elle aurait été une fille bien, une fille gentille - celle qu'elle était au fond d'elle-même avant que les choses ne tournent mal et ne la déforment. (p.123)
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Personne ne m'y obligeait. Mais, d'une certaine façon, j'étais persuadée que c'était faire œuvre utile que d'empêcher Tulipe d'exécuter les mauvais coups qu'elle passait son temps à mijoter. Pour moi en tout cas, c'était important. Cela me donnait une raison de rester avec elle. Car j'avais besoin de Tulipe. Quand j'étais tranquille et que je faisais sagement ce qu'on me disait de faire sans histoire, Tulipe vivait dans mon jardin secret. (p.110)
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Ah, les livres ! Sans eux, je serais devenu fou. Je ne pouvais ni nager, ni marcher, alors d'autres remontaient à ma place des rivières infestés de crocodiles et escaladaient des sommets enneigés.
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J'étais donc dans la maison où ma mère avait passé son enfance. Une maison qui m'était à la fois familière et inconnue. Les coffres en bois verni étaient les mêmes que dans la maison de poupée. Et, bien que les couleurs des tapisseries ornant les murs eussent tourné au gris sale, je distinguais le cerf aux abois et la cascade dont je me souvenais parfaitement.
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Certes, je me suis montré un peu impoli dans la salle d'attente. Et alors ? Je déteste attendre. Et surtout, je déteste attendre coincé dans une cage grillagée. On a pas la place de se retourner. Il fait chaud. Et on s'ennuie. Après être resté tranquille pendant quelques centaines de minutes, n'importe qui commence à taquiner ses voisins.
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Je ne sais pas ce qui me rendait aussi malheureux. J’ai toujours mis ça sur le compte des femmes (ou de l’absence de femmes), mais, quand je regarde en arrière, je m’aperçois que ça ne pouvait pas être aussi simple puisque, mises à part une ou deux flûtistes que j’ai accompagnées au piano de l’école primaire à la troisième, je n’avais jamais fréquenté de femmes. Ce n’était pas non plus le manque d’argent : je n’en avais jamais eu autant.
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Cette autobiographie a un objectif intellectuel sérieux. Elle est destinée à des lecteurs sérieux – entre autres, à des universitaires qui travaillent dans le même domaine que moi. Des gens qui s’intéressent aux idées que j’ai eues et qui veulent savoir comment elles me sont venues. J’écris avant tout pour des gens qui veulent connaître ma vie intellectuelle, pas ma vie sexuelle.
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Elle a retrouvé sa bonne humeur. C’est fou ce qu’elle est inconstante. Je n’ai jamais compris comment elle pouvait passer, en quelques minutes, de la colère quasi pathologique à la plus franche gaieté.
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« Autant il y a d’anges, autant il y a de place pour eux. » Personnellement, je ne suis pas aussi enclin à la procréation en série. Tout compte fait, j’estime que les deux nôtres ont consumé chacune trois bonnes années de ma vie professionnelle. Néanmoins, je tiens à faire une remarque : on devrait pouvoir, quand on en a plusieurs, ne pas limiter délibérément la part d’amour et d’attention donnée à chacun.
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Parlez du passé à Constance et elle s’enflamme comme un chalumeau, elle se met à vous décaper, grattant l’une après l’autre toutes vos carapaces. Et quand il ne reste plus rien de vous, elle piétine encore votre ombre. Le problème avec Constance, c’est qu’elle ne fait jamais de cadeau.
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"Ah, les livres ! Sans eux, je serais devenu fou. Je ne pouvais ni nager, ni marcher, alors d'autres remontaient à ma place des rivières infestés de crocodiles et escaladaient des sommets enneigés"
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Mais je savais maintenant qu'il y avait à l'intérieur de la maison de poupée quelque chose de si précieux, aux yeux de cet individu avide et emporté, que, pour l'obtenir, il était capable de commettre un nouvel assassinat.
Le mien.
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Elle est toujours là, la douleur. Toujours. Tapie dans l'ombre comme un ennemi qui les observe et attend l'occasion de leur faire un croche-pied.
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Grand-Mamie désigna Titiana de son pouce crochu et chuchota à Maman :
- S'il ne tenait qu'à moi, elle recevrait un bon coup de journal sur la tête celle-ci.
-C'est de ma fille que vous parlez ? demanda Oncle Digby, d'un ton glacial.
- Qu'est-ce que j'en sais? rétorqua Grand-mamie. Je ne vais pas me donner la peine d'apprendre leurs prénoms, en plus. Je parle de la petite crâneuse assise au bout de la table, qui ressemble à une meringue sur patte.


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Albert suivit tout le monde dans la salle de séjour et s'installa par terre, sur un coussin, près d'Oncle Tristan.
(...)
- c'est vrai, on dirait qu'il s'est toqué de moi, dit fièrement Oncle Tristan. ça doit être parce que je sais m'y prendre avec les enfants.
- Non, tu ne sais pas t'y prendre avec les enfants, rétorqua Maman. Simplement, ils savent qu'en s'asseyant à côté de toi, tôt ou tard ils entendront quelque chose qu'ils ne devraient pas entendre. ( p 91)
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Que m'étais-je donc imaginé ? Qu'elle allait vaguement déplorer que son projet fou de m'élever comme un infirme échoue à cause d'un stratagème de ses voisins, et qu'aussitôt après elle sècherait ses larmes et admettrait qu'il était plus raisonnable de me laisser m'ouvrir au monde ?
Avais-je donc cru que notre problème serait balayé par cette courte séparation ? Quel imbécile ! (p.46)
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Certes, ma mère avait organisé notre vie d'une étrange façon, inexplicable. Et on pouvait difficilement écarter l'idée affreuse qu'elle m'avait ainsi volé toute mon enfance. Celle de Sophie était délicieuse et riche comme un gros gâteau moelleux, rehaussé de couleurs, fourré de millions d'images, de sons et de sensations ; en comparaison, mon enfance à moi n'était qu'une maigre bouillie de gruau. (p.33)
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Partir ?
Une idée toute simple et qui pourtant me donnait la chair de poule. Qu'est-ce que je m'étais imaginé ? Que la vie n'existait qu'entre les pages des livres ? Je promenai mon regard autour de ma chambre, cherchant des excuses pour être dispensé de cette chose effroyable : affronter le monde situé au-delà de la haie de notre jardin. (p.20)
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Il n'y a rien d'extraordinaire a cela ! J'ai toujours vécu ce genre de vie, mais a l'intérieur de la maison de poupée.
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Etait-ce, chez le père de Geoffrey, un comportement exceptionnel ou avait-il l'habitude de traîner plus bas que terre les gens qu'il ne connaissait pas ? Et dans ce cas, depuis quand était-il aussi grossier ? Qui l'avait laissé prendre ce pli ? Avait-il des amis ? J'aurais bien aimé entendre le point de vue de Geoffrey sur les raisons qui poussaient son père à se conduire ainsi.
Mais il préférait ne pas y penser. Pour lui, c'était comme ça, point à la ligne.
S'il avait été bête, j'aurais lâché prise, à coup sûr. En me forçant un peu, j'aurais même pu faire amende honorable - aux alentours de Doncaster -, avec une phrase du style : "Je suis désolée que ce que j'ai dit sur ton père t'ait vexé à ce point." (la merveilleuse ambiguïté des excuses conjugales : je suis désolée, non pas de l'avoir dit, mais que cela t'ait vexé.) Mais enfin, un type capable de réparer une photocopieuse a forcément un cerveau qui fonctionne. Geoff était têtu, voilà ce qui m'insupportait. Au ton très sec avec lequel il écarta toute suggestion sur notre itinéraire, je compris : il voulait que j'éprouve des remords, comme une vilaine petite fille qui a trop tiré sur la ficelle. D'où le deuxième acte de notre engueulade.
"Je vais prendre le volant, dis-je au bout d'un moment.
- Ca va, je peux continuer.
- C'est possible mais j'aimerais bien conduire un peu, s'il te plaît.
- Tilly, nous sommes presque arrivés.
- Peut-être, mais j'ai envie de conduire. Tu veux bien t'arrêter ?" Apparut alors, comme si la route elle-même, prenait mon parti, un panneau indiquant une aire de repos. "Ici, ce sera parfait, fis-je avec fermeté.
- Tilly...
- C'est ma voiture, Geoffrey."
Il avait oublié ce détail. L'argument fut décisif. Geoff prit la file pour sortir. Sur le parking, l'échange se déroula en silence. J'étais sûre de moi : je refusais d'être conduite une minute de plus par quelqu'un qui ne m'adressait pas la parole. Question de fierté ; un peu comme quand on règle la note, au restaurant, à la suite d'une dispute, parce qu'on ne supporte pas de devoir quelque chose à celui que, subitement, on n'aime plus.
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