Annie Ernaux

Annie Ernaux nous raconte ici sa propre expérience, celle de l'avortement. Nous pénétrons dans son intimité comme dans un reportage intérieur fait par la narratrice de 60 ans sur elle-même 40 ans plus tôt.

J'ai trouvé le sujet bouleversant, comment ne pas être ému ? J'ai trouvé que le style de l'autofiction/introspection était remarquable et juste.

Je suis un homme et je pense que ça n'a rien à voir avec de la littérature de bonne femme.

J’ai peu de choses à dire sur ce livre. À vrai dire, je l’ai lu juste après avoir terminé La place, de la même autrice, et sur un sujet très proche ; La Place étant sur le père d’Annie Ernaux, et celui-ci sur sa mère, et là encore, écrit après sa mort. Je dirais qu’il vient compléter et faire suite à La Place, même si vous pouvez tout à fait vous contenter de lire celui-ci. La vieillesse est un thème assez présent (en tout cas plus que dans La Place à mon avis), et l’ambivalence que peut prendre une relation mère-fille est bien abordé.

Un livre assez abordable dans son style, et très rapide à lire. Peut être attendez un peu si vous êtes un peu déprimé, parce que c’est pas non plus la grande joie.

Annie Ernaux réussi le pari de parler de l'histoire en version quasi autobiographique sans pour autant être dans le "moi je".

Un roman passionnant qui au fil de sa vie nous emmène dans les différents moments de l'histoire de France et du monde. Chacun peut mobiliser son propre souvenir de ces événements qui sont parfois seulement suggérés sans être énoncés clairement.

Ce fil que l'on suit au travers de photos qui permettent le déroulement de son histoire et finalement de la notre font de ce livre une autobiographique singulière ainsi qu'une forme de biographie des Trente glorieuses et suivantes.

C'est avec son histoire qu'annonce Ernaux nous emmène au sein de l'Histoire.

Enfin, je ne peux que me demander quels seraient ses écrits sur la période post 2009 et son ressenti sur les années 2010, mais surtout sur celui de ce début des années 2020.

Annie Ernaux traite dans cette autofiction de la honte ressentie l'année de ses douze ans vis-à-vis de ses parents et son milieu.

C'est l'adulte qu'elle est, cinquante ans après, qui tente de remonter dans ses souvenirs.

Le style très à plat m'a dérouté mais finalement il fait la force du livre.

J'ai tout de même préféré "les armoires vides" qui traite d'un sujet proche mais ce livre en est un excellent complément.

Le Jeune Homme, une très courte nouvelle qui se lit très rapidement. Annie Ernaux m’a ramené dans ma jeunesse, quand moi aussi j’étais le jeune homme. Evidemment, c’est intéressant de lire le point de vue de la femme, et même avec peu de mots, Annie Ernaux l’explique bien. J’aurais donne 5 étoiles pour ce bouquin, mais j’enlève un, simplement parce que l’histoire est trop courte. J’aurais bien aimé plus de détails. J’avais toujours soif à la fin.

J'essaie de mieux comprendre l'œuvre de Annie Ernaux. Hôtel Casanova est une petite collection de nouvelles et récits - quelques vignettes de la vie quotidienne. Ses regards sur les années 80 et 90 sont particulièrement intéressant, surtout son voyage a Moscou pendant la période de la Perestroïka. Ma recherche sur le sujet continue.

Lecture facile et agréable, on ressent les moments de pause, de respiration, de souvenirs . J ai lu ce petit livre en 3 jours et le concept de "transfuge de classe" m'a beaucoup interpellé.

J'avais l'impression d'être avec l'autrice dans ce café-épicerie. Je vais lire d'autres ouvrages d'Annie Erneaux.

Une passion dévorante entre une femme et un homme marié. Elle dépend de ses coups de fil, de ses disponibilités, de ses humeurs. Elle ne vit que pour lui. C'est un texte puissant.

À la suite du décès de son père Annie Ernaux essaie de retracer la vie de celui-ci, le tenant d’un bar né paysan d’origine très humble et pour qui la place dans la société et son évolution était très importante.

Roman sur l'importance de la classe sociale et du changement d'une classe à une autre dans le style aride propre de l'autrice.

A la mort de son père Annie Ernaux se plonge dans le passé. Elle retrouve par bribes le monde de son enfance après avoir retracé le parcours de son père. Issu de la campagne son père a travaillé la terre jusqu'à son Service militaire, puis dans une corderie où il a rencontré sa mère. Ses parents ont presque toujours tenu un café-épicerie; petit établissement avec lequel ils vivotent.

✍ MÉMOIRE DE FILLE d'Annie Ernaux lu par Dominique Reymond ✍

🏘 Paru chez Gallimard dans la collection Ecoutezlire

&#xNaNTemps d'écoute : 3h38



L'autrice : Née en 1940, Annie Ernaux est une autrice et ancienne professeure de lettres. Elle obtient le Prix Nobel de Littérature en 2022.



Elle publie son premier

roman en 1974 avec "Les armoires vides". "Mémoiree de fille" est publié en 2016.



La narratrice : Née en 1957, Dominique Reymond est une actrice franco-suisse. Elle prête sa voix en tant que narratrice de plusieurs livres-audios. "Mémoire de fille" est publié par Gallimard dans la collection

"Écoutez Lire" en 2016.



Mon résumé : Annie Ernaux se rappelle l'année 1958 où la jeune Annie Duschène, a connu les débuts de sa vie sexuelle et sentimentale en tant que monitrice dans une colonie de vacances. Allant et venant entre la fille de 58 et celle d'aujourd'hui, elle se rappelle sa première nuit avec un jeune homme et aborde des lourds de sens pour la femme qu'elle est devenue.



Mon avis :



Annie Ernaux est l'une de mes autrices de prédilection. Son récent prix Nobel de Littérature m'a enchanté ! C'est toujours un plaisir de retrouver son style chirurgical et ses réflexions sociologiques et intimes.



Dans ce court récit, Annie Ernaux aborde des sujets essentiels : la sexualité (notamment le début de la vie sexuelle et son impact sur sa vie de femme) mais aussi son rapport au corps et à l'alimentation. La jeune Annie Duschène (le nom de jeune fille de l'autrice) avait des troubles alimentaires comme la boulimie et j'ai été très touchée d'entendre cet aveu.



La narration oscille entre deux points de vue : la jeune-fille de dix-sept ans sur le point de rentrer dans la vie autonome et la femme mûre, analysant ses souvenirs et son impact sur sa propre vie et son identité.



C'est une lecture brève ce qui est d'un réel avantage. Pourtant, "Mémoire de fille" m'a moins plu que "L'Autre Fille" ou "Une Femme". Je pense continuer ma traversée de son œuvre avec "Les années" que je pense lire très bientôt toujours en livre-audio.



Et toi, as-tu lu "Mémoire de fille" ? Aimes-tu Annie Ernaux ?

J’y allais à reculons mais je suis entrée tout de suite dans l’histoire, c’était très agréable à lire parce que c'est parfois drôle et on changeait régulièrement de rythme avec des phrases très longues ou constituées d’un seul mot.



Ses parents ne semblent pas du tout dans la « tradition », le mariage est d’abord présenté comme un détail de la vie, une étape qu’on envisage après les études, et comme je ne connaissais pas du tout la vie d’Annie Ernaux, j’ai pensé qu’avec une éducation comme ça, elle ne sentirait pas le mariage comme une « obligation » mais comme un « piège ».

On comprend vite qu’elle va finalement tester le mariage et la maternité. À partir de là le livre est assez difficile à lire, on sent la souffrance et l’incompréhension dans son couple. Aucune réciprocité, c’est toujours la femme qui fait des efforts. Elle essaye d’accepter son rôle de mère et de femme au foyer mais sent bien que l’égalité homme/femme est un concept qui n’intéresse pas grand monde.

C'était très touchant, juste et ça fait réfléchir sur des sujets qui sont restés d'actualité.

C'est notre propre existence qui défile en convoquant l'Histoire de notre société et ce travers de vivre en spectateurs ou commentateurs de notre société plutôt qu'en acteurs. Une sœur e de questionnements sur notre intime et notre rapport à la société et au Monde, ainsi qu'à l'Histoire.



"Ce ne sera pas un travail de remémoration, tel qu'on l'entend généralement, visant à la mise en récit d'une vie, à une explication de soi. Elle ne regardera en elle-même que pour y retrouver le monde, la mémoire et l'imaginaire des jours passés du monde, saisir le changement des idées, des croyances et de la sensibilité..."

Livre court et dense. Je ne connais pas bien l oeuvre d Annie Ernaux, ce livre m a permis de découvrir sa manière de parler du milieu d où elle vient. Elle exprime bien les difficultés à se cultiver, vouloir découvrir "autre chose" sans se renier.

Une chose universelle, peu importe d où on vient : continuer à vivre sans mère, sans ce lien entre ce qu on est et l enfant qu on était.

Un style littéraire singulier et extrêmement puissant, un sujet passionnant. Une écriture sans compromis - quelle rareté ! - pour une lecture pas toujours confortable mais qui nous bouscule et nous interpelle. Comme l'ensemble de l'oeuvre d'Annie Ernaux : le monde ne serait pas le même sans ses livres, même s'ils ne sont pas toujours faciles à lire.

Je ne connaissais pas Annie Ernaux avant sa médiatisation en fin d'année, et j'ai donc été surprise par le style d'écriture qui a été une difficulté pour moi. En lisant attentivement on apprécie la précision de ses propos, et aussi de l'humour déjà mentionné par l'une d'entre vous. Mais cela nécessite presque de s'arrêter à chaque virgule et de chercher l'allusion.



L'action se trouve dans les années 60. Et à la fois quand je pense à sa mère je me dis "des nanas comme ça à cette époque, c'est top moderne" mais quand je lis la description de sa propre expérience je suis plutôt surprise qu'on en était encore là au niveau du rôle de la femme si peu de temps 20 ans avant notre naissance.



Pas de coup de cœur pour ce livre mais j'ai apprécié découvrir cette autrice néanmoins.

Descriptions courtes, directes par petites touches de la décrépitude dans laquelle met la maladie d'Alzheimer : objets qui disparaissent, phrase décousue, pleurs, regard traqué, dentier, mâchoire crispée, gâteau qui tombe à côté, visage barbouillé de chocolat, odeur nauséabonde d'urine, bouche déformée, nudité d'une cuisse ou partie plus intime

Description du peu d'interactions qui restent : couper les ongles, coiffer, apporter un gâteau.

Quelques souvenirs qui reviennent, quelques impressions, quelques sentiments... culpabilisation, amour, haine, violence...

« La place » est mon premier Annie Ernaux. Je l’ai choisi car la thématique du transfuge de classe me parle et j’étais curieux de savoir comment elle avait été traitée. L’auteur en parle avec conviction et précision mais sans aucun mépris, contrairement à ce que j’aurais pu craindre. Après ce premier essai convaincant, je suis donc bien décidé à me laisser tenter par d’autres de ses ouvrages.