Je viens de terminer la lecture de Regarde les lumières mon amour, premier contact avec le monde d’Annie Ernaux, et mon ressenti est plutôt mitigé.
Ce cout texte se présente sous la forme d’un journal, d’un carnet de notes dans lequel Annie Ernaux a pendant une année consigné son ressenti, ses sensations et observations au sujet de ses visites hebdomadaires à l’hypermarché Auchan de Cergy, logé au coeur du plus grand centre commercial du Val d’Oise.
L’idée d’observer la réalité sociale et de “raconter la vie” à travers le prisme de ce qui constitue le plus grand melting pot d’individus de tous âges, conditions et origines est absolument excellente et fonctionne à mon sens très bien. Beaucoup des anecdotes ou réflexions concernant des moments de vie, des discussions entendues ou des interactions humaines m’ont fait sourire, parfois avec tendresse et nostalgie, parfois de manière un peu plus grinçante.
J’ai par contre plus de réserves concernant les passages dénoncant notre société de consommation. Certes les supermarchés sont la vitrine d’un capitalisme effréné dont nous comprenons qu’il devient urgent de se détacher. Néanmoins, et même si j’adhère tout à fait au propos, cette thématique est selon moi traitée de manière beaucoup moins fine. En évoquant tous azimuts la précarisation et l’automatisation du travail, la surproduction, la manipulation des consommateurs, le poids du conformisme ou encore les conditions désastreuses de production de nos vêtements, le livre m’a parfois semblé prendre des airs de leçon de morale qui, au lieu d’expliquer, se borne à dénoncer en n’évitant pas quelques raccourcis.
Une première impression en demi-teinte donc, qui en m’empêchera cependant pas de me tourner vers des oeuvres plus représentatives de l’univers de l’auteure.
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