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Critiques de Anthony Trollope (236)
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Le docteur Thorne

Une belle découverte avec ce docteur Thorne. J'ai aimé la plume et les personnages d'Anthony Trollope mais je déplore certaines longueurs. L'auteur nous amène, trop lentement à mon goût, vers une conclusion prévisible.
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Le docteur Thorne

Le plaisir de relire Troloppe, de parcourir la campagne anglaise du 19eS, de partager ses critiques de l'aristocratie, d'être constamment apostrophee par le narrateur ! Comme dans toute bonne littérature victorienne, le roman se termine par un beau mariage. Et c'est là l'enjeu du livre dès le début. Mais l'intrigue se noue presque en huis clos, dans et autour du château. Et l'auteur réussit l'exploit de nous entraîner autour de cette intrigue bien mince, sans le moindre suspense dans ce gros roman qui mise sur l'idée que mieux vaut un grand cœur qu'une grosse fortune, surtout quand le destin se charge de doter généreusement le grand cœur.
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Le docteur Thorne

Troisième opus des Chroniques de Barsetshire, Le Docteur Thorne est plus sentimental et parle d'amour quand il est contrarié par les nécessités pécuniaires, les arrangements financiers.

Ce roman est un bonheur de lecture et je suis peinée quand Anthony Trollope est ramené à un écrivain de bluettes sentimentales. Trollope photographiait ses contemporains d'un oeil critique mais bienveillant. Son génie du récit, son écriture.....1 000 pages supplémentaires ne m'auraient pas lassée !
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Miss Mackenzie

La magie des livres, particulièrement des classiques, est de nous emmener dans cet espace-temps où plus rien n'existe à part l'histoire. Dès les premières pages, j'étais happée par cette ambiance unique de l'Angleterre victorienne et j'étais ballottée entre Londres et Littlebath, avec pour amie intime Miss Mackenzie.

J'ai adoré cette histoire de bout en bout et j'en suis ressortie avec le sourire aux lèvres, avec l'impression d'avoir traverser avec elle toutes ces péripéties : tout débute par un héritage inespéré qui propulse Margaret dans la ligne des futures épouses intéressantes. Eh oui, car une femme, même légèrement défraîchie et avec peu de charme, reste attirante dans la mesure où elle dispose désormais de huit cent livres de rente. Les prétendants se bousculent et s'ingénient à lui mettre le grappin dessus.

L'auteur s'attache à décrire avec finesse et ironie la psychologie des personnages principaux. Si Margaret est naïve, une vraie oie blanche, elle reste généreuse et humble, ce qui fait d'elle un personnage attachant. Les autres protagonistes sont très bien travaillés : John Ball le cousin démuni et obsédé par les cours de bourse, Samuel Rubb Jr, l'associé de son frère, M. Maguire le vicaire (pour qui je voue une haine particulière !), Sarah Mackenzie sa désagréable belle-soeur, Lady Ball une vieille femme hautaine et stupide (que je déteste aussi) etc. Vous l'avez deviné vous rencontrerez des gens cupides, filous, malhonnêtes, généreux, sympathiques et égoïstes !

Trollope raille aussi la société victorienne de l'époque, avec ses normes et ses carcans rigides. le statut des femmes est fortement limité, mariée ou non, sauf que le mariage apporte une certaine considération et moins de solitude. Les différences de classes sociales jouaient un rôle significatif : par exemple épouser un commerçant pour une famille de nobliaux était considéré comme une terrible mésalliance. de même, l'argent avait un rôle crucial et justifiait une union, qu'importe l'amour, surtout pour un homme sans fortune. Finalement, on se rend compte que la nature humaine et les considérations matérielles restent les mêmes quel que soit l'époque.

Le style d'écriture est riche mais agréable, fluide, avec plein d'humour et d'ironie. L'auteur maîtrise pleinement le rythme de son récit sans laisser la moindre longueur.

Voilà, que dire d'autre à part que la littérature anglaise du XIXème siècle est merveilleuse et qu'on y trouve souvent des pépites d'or qui procurent un réel bonheur. Je vous recommande vivement cette lecture !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Les enfants du duc

Plantagenet Palliser est duc d'Omnium et ancien premier ministre d'Angleterre. Sa femme, Lady Glencora, va mourir brutalement, lui faisant perdre la femme de sa vie et l'obligeant à gérer sa vie sans sa femme, mais surtout à essayer de remettre ses enfants dans le « droit chemin », avec ses deux fils renvoyés de leurs établissements scolaires et sa fille amoureuse d'un homme qui ne correspond pas à son idée d'un bon parti.

Les enfants du Duc est le troisième tome de la saga Palliser, mais honnêtement, cela ne m'a pas dérangée le moins du monde ! Surtout qu'on a droit aux petites notes nous expliquant qui est qui, etc.

Ce sont les relations entre les personnages ainsi que cette époque de la culture britannique qui m'a tant fait aimer ce livre. Le duc Palliser est un homme qui parait très froid, dur, plus préoccupé par l'honneur de sa famille et de corresponde à un certain schéma, plutôt que d'essayer de vraiment comprendre ses proches. Mais au fur et à mesure, il va montrer le cœur généreux qui se cache sous la carapace et les conventions. Les deux frères m'ont parus de temps en temps un peu terne, mais j'aime bien Silverbridge, et ses questions existentielles quant à l'amour. En plus du père, la seule de la famille qui s'est détachée est Mary, la sœur. Elle a un caractère bien marquée à l'égal de sn père, et n'hésite pas à se confronter à lui, notamment pour soutenir son choix quant à l'homme qu'elle veut épouser.

(Suite de mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Quelle époque !

Résumé du livre: Augustus Melmotte a trouvé racine à Londres, après avoir vécu, avec sa deuxième épouse et sa fille, Marie Melmotte, dans plusieurs villes d’Europe. Homme d’affaires charismatique de la City il va très vite être la personne qu’il convient de fréquenter dans cette Angleterre de fin du XIX* siècle. Son savoir-faire et sa connaissance du monde de la finance sont mis à profit de la grande construction du Chemin de fer du Pacifique Centre et Sud du Mexique, entrepris aux Etats-Unis. En qualité de décideur et de représentant des actionnaires anglais, il est propulsé à la tête de la City. Sa réputation le conduira même à se lancer dans la politique, et à recevoir le Grand Empereur de Chine, dans sa maison de Grosvenor Square. C’est dire la puissance et le pouvoir de cet homme! Pourtant un homme qui terrorise sa femme et bat sa fille en la réduisant en "chair à pâté" , peut-il être considéré comme un véritable gentleman?

Tous les nobles anglais admirent et reconnaissent ce nouvel arrivant, Melmotte, qui offre à Lord Alfred, Lord Nidderdal (un des courtisant de Marie Melmotte), puis Lord Longestaffe père, en plus de Sir Felix Carbury, Miles Grendall, Paul Montague et d’autres, un siège au conseil d’administration de la fameuse Compagnie.



Du coté de la famille Longestaffe, de grosses difficultés financières poussent le père de famille à se mettre en affaires avec Melmotte. Ses décisions sont mal acceptées par son fils, Dolly (ami de Sir Felix) et sa fille aînée, Miss Georgiana Longestaffe, pour laquelle il est important de se marier avec londonien, peu importe sa religion, du moment qu’il est riche pour lui assurer un train de vie digne d’une vraie Lady!



Lady Carbury, veuve, mère de deux enfants en âge de se marier, est une pseudo romancière qui attache la plus grande importance à l’image qu’elle renvoie à la société londonienne, en fréquentant journalistes et hommes d’affaires. Excellant dans l’art subtil du paraître et du plaire, son côté matérialiste la pousse à imaginer des solutions pour lui éviter la ruine, qui menace sa famille, à très court terme. Elle ambitionne de marier son fils, Sir Félix, jeune baronnet au physique avantageux, avec Marie Melmotte (la fille du grand financier Melmotte) qui est, selon elle, le meilleur parti du tout Londres. Seulement, l’amour incommensurable qu’elle porte à son fils ne suffit pas à donner une éducation à Félix qui ne pense qu’à jouer de l’argent aux cartes en buvant de la fine-à-l’eau à son club, la Fosse-aux-ours. Son train de vie est source de dépenses si importantes qu’il dilapide à vue d’oeil l’argent de sa mère. Eu égard à son côté égocentrique, son physique de jeune premier lui permettra de rencontrer la très courtisée Marie Melmotte et fera la fierté de sa mère. En plus de cette histoire, Lady Carbury essaie d’arranger un mariage entre sa fille, Henrietta Carbury -dit Hetta- et son oncle Roger Carbury. Roger Cabury est un homme sage, d’un certain âge, avec de vraies valeurs, qui attache la plus haute importance aux principes édictés par sa condition sociale. Il vit à la campagne, dans le château de Carbury, patrimoine familial des Carbury et loue quelques terres aux fermiers du coin. Amoureux de sa cousine, la jeune Hetta, il devra composer avec son meilleur ami puis rival, Paul Montague, pour gagner le coeur de sa dulcinée qui semble être sous le charme du fameux Paul.



Ce dernier, Paul Montague se trouve embarqué dans des histoires professionnelles (en qualité d’administrateur de la Compagnie du Chemin de Fer) et personnelles (avec le retour de Mrs Hurtle, une mystérieuse américaine qu’il avait promis d’épouser avant de rencontrer Miss Carbury) dont les issues semblent compromises.



Cette Mrs Hurtle, loin du pays dont elle est native, réside dans une pension à Londres chez Mrs Pipkin. Elle ambitionne d’épouser Paul Montague quoi qu’il arrive et se pose en véritable femme fatale. Femme donnant l’illusion de tout maîtrisé, et très sûre d’elle, elle est au fond d’elle détruite par le rejet initial de Paul, et déploie des trésors de reconquête comme seule une femme amoureuse, trahie et jalouse, peut le faire. Elle est admirée à son insu par sa logeuse Mrs Pipkin qui est une tante éloignée de Ruby Ruggles, une fille de la campagne vivant près des terres de Roger Carbury. Rubby a fui de son domicile afin de retrouver son amoureux, le baronnet Sir Felix, qui l’emmène danser aux music hall londoniens. Promise à un boulanger du nom de John Crumb au physique dégoûtant, on comprend aisément son attirance pour le beau Felix…Malgré elle, elle découvrira qu’on ne peut construire une vie uniquement sur le physique, mais l’amour ne rend-il pas aveugle?



Mes impressions: Grandiose! Si on dépasse les caractères minuscules de l’édition J’ai Lu et l’affreuse couverture, on est propulsé dans une Angleterre en pleine expansion qui traite de sujets complets et complexes à travers tous les personnages créés par Trollope. Ce qui est frappant, c’est de noter que les comportements actuels ne sont pas si différents des comportements du XIX* siècle: comme dit un homme que j’admire "nous croyons être supérieurs dans nos connaissances parce qu’il n’y pas d’autres sociétés plus avancées que les nôtres aujourd’hui; par conséquent nous avons tendance à juger le passé avec notre savoir, alors que…" Cependant quand je pense au scandale Madoff, on peut aisément faire des parallèles avec Melmotte. Les problèmes de religion et d’intolérance sont eux-aussi toujours d’actualité. La condition des femmes -même si on n’est loin des conditions du XIX* je vous l’accorde- laisse à désirer dans certains pays et mériterait d’être améliorée dans d’autres. D’ailleurs les femmes de Quelle époque! s’émancipent progressivement. Ainsi, l’auteur égratigne chaque pan de la société décrit avec brio, tout en ironie, satire et psychologie, et captive son lecteur qu’il n’hésite pas à interpeller régulièrement pour en faire un acteur à part entière du roman. J’ai beaucoup aimé les histoires sentimentales, le côté business de la city, l’influence de la presse, les diverses manipulations et corruptions, les rebondissements, les descriptions des us et coutumes de la société anglaise agrémentées des comportements des gentlemen, les combats intellectuels des hommes de loi, l’église anglicane et l’église de Rome qui s’opposent… Le côté politique avec l’élection des parlementaires à la Chambre des communes a été une découverte pour ma part et me donne envie de mieux comprendre les mécanismes politiques anglais. Bref, je suis totalement sous le charme de Trollope (1815-1882), contemporain de Dickens qui gagne à être connu en France. J’espère que ce billet un peu long vous aura convaincu de vous plonger dans l’univers de Quelle époque! qui est mon premier coup de coeur de cette année 2013. Pour la petite anecdote, cette épopée a été publiée en plusieurs feuilletons dans les journaux en vigueur à ce moment là en Angleterre; l’histoire est donc accessible, et les chapitres relativement courts sont ponctués de rebondissements qui incitent à aller toujours plus loin dans la lecture. Séduite par l’auteur, j’ai Miss Mackenzie et Le Docteur Thorne, dans ma bibliothèque, je lorgne sur La Vendée, oeuvre historique de l’auteur, et ne compte pas m’arrêter là dans sa bibliographie.
Lien : http://leslivresdecamille.wo..
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Rachel Ray

Excellent cru. Pas de longueurs
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Peut-on lui pardonner ?

Alice Vavasor est issue du mariage "hautement désapprouvé par toute sa famille" d' Alice MacLeod et de John Vavasor. Mère vite décédée, père absent, à 25 ans Alice est "naturellement inébranlable". L'héritage de sa mère lui permet une certaine liberté. Mais attention ! Elle ne peut faire n'importe quoi tout de même ! Cinq ans auparavant elle avait rompu ses fiancailles avec son cousin Georges suite à une infidélité de ce dernier et maintenant elle est fiancée avec John Grey , le parfait gentleman.

"Elle l'aimait beaucoup et l'admirait encore plus. Il était noble, généreux, intelligent, bon - si bon qu'il était quasiment parfait. Si seulement il avait eu quelques défauts ! (...) Comment pouvait-elle espérer rendre heureux un homme aussi parfait que lui? "

Elle rompt (encore) ses fiançailles et revient à son cousin Georges dont elle sait pourtant qu'il en veut à son argent...

Son amie Glencora, elle, a fait un beau mariage. Mais elle ne donne pas d'héritier à Plantagenet (si!) Palliser et est plus que tentée de fuir avec son bel amoureux auquel elle a dû renoncer suite à la pression de ses proches car Burgo Fitzgerald est à la fois dépensier et sans le sou...

Sa tante Mrs Greenow est restée veuve , et hésite entre deux soupirants ...



Mariage, argent, convenance sociale : voilà les thèmes qui reviennent tout au long de ce roman fort plaisant à lire. Je me suis bien amusée avec la façon dont Mrs Greenow tient la dragée haute à ses deux amoureux, passionnée avec les questionnements d'Alice et de Glencora (deux héroïnes fort attachantes) et délectée avec une galerie de personnages fort bien mis en scène.

Une description qui va peut être vous faire sauter sur votre chaise : "Lady Monk était une femme d'environ cinquante ans qui avait été d'une grande beauté dans sa jeunesse et avait encore beaucoup d'allure pour son âge. (...) C'était une élégante vieille dame avenante."



Vraiment, je ne m'attendais pas à apprécier autant ce roman plein de surprises et de rebondissements! C'est vif, plein d'humour, et l'auteur apostrophe souvent ses personnages ou son lecteur :

"Mais vous, lecteur sensible, le pouvez-vous?Ou peut-être est-il trop tôt dans mon histoire pour poser la question?"
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Oeil pour oeil

Tranquillement, je continue ma petite exploration au sein des univers liés au classique et cette expérience s’est mieux passée que la toute première. Même si la romance présente dans ce livre n’a su me plaire, je me suis étonné à terminer la lecture. D’ailleurs, j’ai bien fait car la conclusion s’est avérée très surprenante. Grâce à cette dernière, j’ai décidé de revoir ma note à la hausse mais à l’heure où j’écris ces lignes, je cherche toujours ce que j’ai pu aimer dans ce roman. Peut-être que d’attaquer mes fameuses listes pourrait m’aider à y voir un peu plus clair ? Pour obtenir la réponse, je n’ai pas d’autres choix que de m’y plier.



Points négatifs :



• Et ils sont nombreux. Je commence par les répétitions. A mes yeux, elles sont trop nombreuses.

• Comme j’ai su le dire, je n’ai pas du tout aimé la romance. Cette dernière prend trop de place et n’avance pas rapidement. Cela doit expliquer pourquoi j’évite de trop me rendre dans la littérature classique car je sais que je vais en trouver.

• Le racisme, ou devrais-je dire, cette distinction entre anglais et irlandais. Après, il ne faut pas oublier que ce livre a été publié à la fin du XVIIIe siècle.

• La présente omniprésente des religions. Le catholicisme et le protestantisme se livrent une guerre sans pitié au sein de ce roman. Forcément, lorsque l’on est pratiquant mais aucune de ces deux courants, on trouve le temps un peu long.



Points positifs :



• La taille aléatoire des chapitres.

• L’intérêt dans cette histoire, concerne les lois au sein de la noblesse. Bien sûr, on se doute bien qu’un homme de haut rang ne puisse pas se marier à une femme de basse extraction, surtout à la fin du siècle évoqué plus haut. Face à ce problème de taille, on se demande comment notre héros principal va se sortir de l’épineuse situation dans laquelle il s’est mise.

• Forcément, un tel rapprochement ne cesse de faire jaser, même l’intrigue amoureuse a lieu sous le toit d’une maison perdue au milieu de nulle part. Là, les langues des environs ne cessent de se délier, provoquant des ravages par la même occasion.

• Comme j’ai su le dire, la fin a su me surprendre. J’étais très loin de me douter que l’auteur fera un tel choix pour conclure son histoire. De plus, nous avons droit à un épilogue pour savoir ce que devienne certains personnages et c’est une partie d’un roman que je sais apprécier.

• Enfin, même si ce n’est pas le plus noble des défauts, je dois reconnaître que la lâcheté du personnage principal a le don de nous énerver un peu. Après, être coincé entre le devoir familial et le devoir amoureux doit être assez compliqué mais tout de même.
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La cure de Framley

Encore un savoureux roman de Trollope, foisonnant et satirique à souhait. Les éditions Points ont cet avantage de fournir de nombreuses notes en fin d'ouvrage permettant de comprendre les références au contexte (politique notamment), ce qui permet de mieux saisir et apprécier la chronique sociale. Certaines réflexions imagées, à partir de la mythologie grecque notamment, sont malgré tout restées un peu floues pour moi mais cela ne m'a pas empêchée d'adorer cette lecture dans laquelle j'ai retrouvé l'humour caustique et la psychologie, d'un maître des romans Victoriens.

Je me réjouis d'avoir encore à lire deux épisodes du cycle du Barsetshire auquel mon attachement, avec La cure de Framley, s'est confirmé.
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Oeil pour oeil

Dans l'Angleterre victorienne du XIXe siècle, le jeune Fred Neville, futur héritier du prestigieux domaine de Scroop profite de sa jeunesse. Insouciant, inconséquent et égoïste, le jeune homme est souvent amené à se rendre en Irlande, puisqu'il appartient à un régiment. Sur les terres d'émeraude, le jeune aristocrate est amené à rencontrer la belle Kate O'Hara, une catholique romaine qui s'éprend de lui et rêve de l'épouser. Inconscient du risque qu'il court, Fred Neville donne sa parole à la jeune femme. Mais de retour en Angleterre, Neville est rappelé à l'ordre par son oncle qui a eu vent de l'affaire; si Neville souhaite demeurer son héritier, il doit renoncer à ce mariage infamant qui couvrirait d'opprobre sa lignée. Un noble protestant, avec une roturière catholique? Cela est inconcevable ! Un terrible dilemme tourmente alors le héros. Avec ce bref roman, Anthony Trollope anticipe les futurs rapports entre l'Irlande et l'Angleterre qui ont toujours été divisées par de lourds antagonismes qui se sont creusés dangereusement au XXe siècle. Fred Neville représente l'Angleterre prospère: il doit hériter d'un somptueux domaine et d'une fortune pharaonique. Kate O'Hara et sa mère personnifient une Irlande traitée comme une vache à lait par l'Angleterre; elles vivent modestement dans une petite maison, non loin des falaises et d'un château d'où rien n'échappe au regard inexorable d'un Argus à l'affût du moindre scandale. Ce roman m'a fait l'effet d'une gifle, et pas des moindres.



Dès l'incipit, l'auteur nous avertit que la lecture n'aura absolument rien d'une promenade de santé. Œil pour œil est l'analyse d'une destruction à petit feu, d'une société repliée sur elle-même qui s'accroche désespérément à des miscellanées de vanités: titres, prérogatives et honneurs. La plume impitoyable de Trollope dresse également un amer constat des rapports entre l'Angleterre et l'Irlande: on peut discerner dans le personnage de Mrs O'Hara, la mère de Kate, une personnification d'une envie de l'Irlande de s'émanciper du joug écrasant de l'Angleterre, de disposer d'elle-même: chaque visite de Neville à Kate engendre une épreuve pour la jeune femme et sa mère. C'est un roman tout à fait percutant de véracité, et qui aujourd'hui encore résonne d'actualité. Mon seul regret est que la traduction de Victor Staquet regorge du pléonasme "mais néanmoins", lequel m'agace prodigieusement. À l'avenir, Monsieur Staquet, employez des synonymes comme "toutefois" ou "cependant".
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Miss Mackenzie

Découvrir Miss Mackenzie fut un moment très agréable. Pour tout dire, je suis parti déjà convaincu de n'aimer ni l'époque Victorienne, ni le genre du roman anglais d'amour. Pourtant, je dois le reconnaître, les mots d'Anthony Trollope m'ont profondément bouleversé. Cette manière de créer une psychologie profonde chez ses protagonistes, de mener toute une satire sociale, de parvenir à instaurer une telle sympathie - et surtout de l'antipathie - pour certains personnages ; je ne l'avais encore rencontré que chez Dostoïevski. Lire ce roman, c'est réellement se plonger dans un univers et ressentir une histoire. À ce titre là, je ne pourrai conserver qu'un grand souvenir de ce livre.

Quand bien même mon opinion sur cette Angleterre victorienne sclérosée par ses "bonnes manières" et ses moeurs sociales insupportables ne changera pas, je garderai une très bonne mémoire du regard que Trollope a jeté dessus.
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Oeil pour oeil

Voilà une histoire d'amour bien cruelle... Comme toujours dans les romans de Trollope, les personnalités de ses personnages sont vibrantes, elles ne peuvent pas laisser indifférent. On suit les tourments de chacun, on prend parti, on s'attendrit... Trollope nous embarque dans son univers victorien avec beaucoup de poésie et de psychologie. C'est riche et puissant. Un plaisir à chaque fois.
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Miss Mackenzie

Après des débuts un peu fastidieux, qui m’ont vue rédiger une liste des personnages et de leurs caractéristiques principales parce que je me perdais au milieu de tous ces membres d’une même famille qu’on n’appelle que par leur (même) nom, j’ai fini par m’attacher à l’histoire de Miss MacKenzie et à avoir réellement envie d’en connaître le dénouement. C’est drôle car autant Mrs Frances Trollope est sémillante, autant son fils, Anthony Trollope, apporte à son récit une espèce de langueur qui m’a déstabilisée au départ. De plus le narrateur est omniprésent (“j’ai bien peur que…”, “je crois…”) et interpelle le lecteur directement, comme si nous observions les personnages à ses côtés.

Ce roman victorien reste un bon modèle du genre, décrivant parfaitement les mœurs de l’époque.



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Le Directeur (La Sinécure)

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec The Warden ?

"Bien qu'il s'agisse d'un style de livre et d'écriture totalement différents, les romans d'Angela Thirkell, que j'aime beaucoup, se déroulent autour de la ville imaginaire de Barsetshire, créée de toutes pièces par Anthony Trollope. Il était donc naturel que je finisse par vouloir découvrir l'endroit sous la plume de son auteur légitime, en commençant par le premier volet des "Chroniques de Barsetshire", The Warden (Le directeur, en français)."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Mr Harding, après une longue carrière au service de l'Église d'Angleterre, se voit récompenser d'une position bénéficiant d'un revenu confortable et d'une somme de travail très limitée. Mais la période est au changement et la gestion des biens du clergé est de plus en plus souvent remise en cause. Quand le directeur va à son tour être accusé de profiter de sa position et d'encaisser plus que son dû, son existence va en être ébranlée..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"Ma principale déception vient du fait que ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. Ce que j'aime particulièrement dans nombre de romans anglais, c'est cette ambiance de village peuplé de personnages hauts en couleurs et attachants. C'est ce que je venais chercher à Barsetshire alors que le roman tourne quasi exclusivement autour de cinq ou six protagonistes, et presque tous d'une même famille. Je retrouve également ce qui m'avait marqué dans Miss Mackenzie, du même auteur, cette propension à nous compliquer la tâche quand il s'agit d'apprécier les personnages. Le seul que Trollope épargne ici est Mr Harding pour lequel on se prend finalement d'affection mais même là, se joue une ambiguïté. Doit-on ou non soutenir sa cause ? L'auteur lui-même semble incapable de trancher (et je comprendrai mieux pourquoi en lisant la postface). On a trop peu d'éléments sur l'essentiel et beaucoup trop sur l'inutile à mon goût... Mais petit à petit, Mr Harding s'affirme et le lecteur a alors envie d'être derrière lui pour le soutenir dans sa démarche, la seule du roman à être menée pour les bonnes raisons..."



Et comment cela s'est-il fini ?

"J'ai quand même aimé ce roman, qui pousse énormément à la réflexion sur de nombreux sujets : la place de chacun, la gestion du clergé, le pouvoir de la presse mais par-dessus tout, l'importance d'agir en conscience et en accord avec ses valeurs. Cependant, je recherche toujours ce même équilibre et cette même justesse dans la conclusion d'un roman et il me semble qu'ici, ce qui sont punis ne le méritaient pas vraiment et ceux qui ont agi sans réfléchir sont un peu trop récompensés."
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Le docteur Thorne

C'est la première fois que je lis un livre d'AnthonyTrollope. Au début, j'ai eu de la peine avec sa plume très particulière mais j'y ai vite pris goût. Mon rythme de lecture assez lent est devenu de plus en plus rapide au fur et à mesure de l'avancement du récit. L'histoire n'est pas très originale, tout l'intérêt réside dans la façon de la raconter, à mon avis.

On retrouve les mariages arrangés de l'Angleterre du XIXe siècle en Angleterre et le rapport à l'argent qui comptait énormément, ainsi que la noblesse du sang coulant dans les veines et le début de la révolte de jeunes gens face à l'establishment.
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La fille du pasteur d'Oxney Colne

Patience Woolsworthy, fille du pasteur d'Oxney Colne, est une jeune fille élevée comme une lady mais qui vit dans une société très restreinte. Peu de chances de rencontrer un bon parti dans cet environnement jusqu'au jour où le capitaine John Broughton, second fils de Lord Alfonso Broughton, vient rendre visite à sa tante, Miss le Smyrger, la voisine de Patience. Lorsqu'il repart après une quinzaine de jours, Patience reprend le train ordinaire de sa vie et ne semble pas particulièrement perturbée. Presque pas. Cependant, le capitaine a promis à sa tante de revenir avant l'automne et de ne revenir qu'avec "une raison précise".



Cette nouvelle démarre comme n'importe quelle histoire sentimentale : une jeune fille rencontre un jeune homme, etc. Cependant, Trollope nous frustre dès le début en ne nous racontant aucune entrevue entre Patience et John Broughton avant son premier départ. Pas de "love at first sight" (ni de "hate at first sight but maybe love at second sight"), pas de déclaration d'amour ni de fiançailles secrètes. Pour une amatrice de romance, il y a de quoi être frustrée. Mais l'objet d'Anthony Trollope dans cette nouvelle n'est pas de nous raconter une énième histoire d'amour. Finalement, sa nouvelle décortique ce qui peut se passer dans l'esprit de deux jeunes gens face à cet énorme changement de vie que constitue le mariage. Il le fait avec une très grande subtilité.



En résumé : Une courte nouvelle plutôt sympathique qui pourrait se résumer ainsi : "il vaut peut-être mieux y réfléchir à deux fois avant de se marier..."



Note : Cette nouvelle n'existe apparemment pas en version publiée en français. Je l'ai découverte en enregistrement audio sur Littérature audio.
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Les enfants du duc

Avec Anthony Trollope on est en plein roman victorien pur et dur. Cette fois il s'agit du dernier volume de la série Palliser, acheté en 2015 et, avec ses près de 800 pages en poche, conforme à la réputation de 'pavé victorien'.



Plantagenêt Palliser, duc d'Omnium, n'est pas un inconnu pour qui a lu les volumes précédents ( Phinéas Finn Les antichambres de Westminster Peut-on lui pardonner? Les diamants Eustace), mais cette fois il est un des personnages principaux. Il a été premier ministre (volume pas lu) et demeure unanimement respecté. Libéral, il est assez ouvert quant à ses collègues à la Chambre, mais pas question de se lier intimement avec un non gentleman. Son épouse Glencora vient de décéder, et ses trois enfants qu'en fait il connaît peu n'en font qu'à leur tête. Silverbridge et Gerald, les aînés, se font renvoyer d'Oxford et Cambridge, ont des dettes, parient sur les chevaux (et perdent gros), mais l'immense fortune du duc éponge tout cela.



Mais Mary, la petite dernière, s'amourache de Frank Tregear, et tient bon en dépit du veto de son père. L'on rappelle au lecteur, à plusieurs reprises, que le duc a eu une heureuse vie familiale avec Glencora, qui au départ était amoureuse d'un type pas recommandable, et donc un mariage a été 'arrangé'. Ne peut-on convaincre Mary, pareillement?



Silverbridge louvoie entre Mabel (qui plairait fort au duc) et Isabelle... Mabel est un magnifique personnage, et à travers elle l'on comprend un peu le sort des jeunes filles de bonne famille, dont le destin ne peut être que le mariage (ou rien), alors que les hommes avaient plus de choix. Bien sûr l'on reste dans un milieu aisé et éduqué, on n'est pas dans les bas fonds comme chez Dickens et la survie au jour le jour de certains.



Ce roman a paru premièrement en feuilleton d'où certains brefs rappels en débuts de parties, et se lit sans effort tellement Trollope a un sens aigu de la narration. Lui-même reconnaît (chapitre 9) qu'il préfère se plonger in media res, mettant ainsi la charrue avant les boeufs. On n'a donc pas de longues descriptions, de longs retours en arrière, etc. Les dialogues sont vifs, l'humour n'est pas absent. Les passages moins palpitants sur la chasse à courre et la vie politique, non dénués d'ironie, passent bien. Et je dois dire que le suspense est bien présent et que la fin demeure incertaine presque jusqu'au bout.



Un auteur à découvrir, si ce n'est déjà fait, peut-être avec un des premiers volumes.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Le Directeur (La Sinécure)

Ca y est, j'ai finalement lu un roman d'Anthony Trollope ! Je ne sais pas pourquoi j'avais ce préjugé fermement implanté dans ma tête que Trollope était coincé et rigide, mais non, ce n'est pas le cas. Conservateur, oui, très probablement, même si je ne sais pas grand-chose de sa vie, ce qui va changer rapidement. En tout cas, il a un sens de l'humour mordant - Dickens, Carlyle, les journalistes, les hommes d'églises entre autres en prennent pour leur grade !



Le sujet du livre est très simple : un jeune homme voulant bien faire lance une attaque contre un directeur d'hospice clérical, qui apparemment bénéficie d'une sinécure dépendant d'un testament du XVe siècle qui, au départ, était fait plus pour profiter à de vieux hommes sans famille qu'à des hommes d'église. Le problème est que ce Directeur est très probablement son futur beau-père, que c'est un homme âgé et tranquille, musicien dans l'âme, qui n'a jamais pensé une seule fois à ça (il n'a jamais lu le testament). Le Directeur a une attaque de conscience et désire quitter sa fonction, mais son gendre l'archidiacre (une sacrée pesonnalité, et sa femme, et ses enfants !) y est totalement opposé, contrairement à l'évêque, vieil homme paisible lui aussi. Les journalistes se joignent à la bagarre, les écrivains y mettent leur grain de sel et personne n'est épargné.



Le plus de ce roman, à part l'humour d'Anthony Trollope, est la galerie de portraits dépeinte, tous se rapportant à différents traits et faiblesses de la nature humaine. Ou ses forces, selon votre point de vue. Bien sûr, certains sont un peu stéréotypés (la même chose que Trollope reproche à Dickens !), mais dans l'ensemble, je me suis bien amusée à lire cette histoire et je suis ravie d'avoir les deux prochains tomes sur ma tablette, même si Trollope semble se conformer au vieil adage "le mieux est l'ennemi du bien".



Quelques citations (traduction de qualité moyenne par moi-même) :



"L'évêque ne sifflait pas : nous croyons qu'ils perdent ce pouvoir une fois consacrés."



"Il ne se querellait jamais avec sa femme, mais il ne lui parlait jamais - il n'avait jamais le temps de parler, trop occupé à déclamer." (Je connais quelqu'un comme ça "en vrai").




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Les Bertram

Quand est-ce que ce livre pourra-t-il être lu à un prix raisonnable et/ou en version de poche???
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