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Critiques de Antoine Choplin (592)
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Le héron de Guernica

Peindre. Savoir regarder, savoir rendre.

Basilio, jeune habitant de Guernica en 1937, aime sortir de la ville et peindre dans le marais silencieux, peindre les hérons, peindre son héron familier. Il est précisément dans le marais ce jour-là, et revient précipitamment en ville à cause du bombardement qu'il va lui être donné de voir et de photographier. Plus tard, il a l'occasion de contempler à Paris le tableau de Picasso, que ce dernier a conçu sans avoir été présent lors du bombardement.

Ce roman traite donc du regard, de la difficulté de rendre la vie par une œuvre artistique et de la différence entre peinture et photographie (le curé du village demande à Basilio de photographier les avions allemands qui foncent en escadrille sur la ville, mais lui pense que la photo d'une bicyclette renversée sur la place centrale désertée rendra beaucoup mieux compte de la réalité du bombardement).

Tout dans ce roman traite du regard et, après une première partie étrangement calme et poétique, lorsque survient la violence, apparaissent aux yeux du lecteur les êtres vivants, hurlants et meurtris du tableau de Picasso. Les voici même qui "sortent" littéralement du tableau et qui, dans le mugissement de taurillons en proie aux flammes, viennent hurler à la mort.

Ce court roman, écrit avec délicatesse et subtilité, est un bel essai, une réflexion intéressante et poétique sur ce que nous apportent les arts graphiques... et sur leur quasi impossibilité à rendre toutes les nuances du plumage d'un héron gracieux et immobile ou toute l'horreur infernale d'un bombardement aveugle.

Petit bijou de concision, beau et tragique cadre de pensée.
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Cour Nord

Léopold et son père Gildas sont employés dans une usine du nord. Celle-ci va fermer, définitivement. Alors les salariés se mettent en grève. À leur tête Gildas, syndicaliste aguerri. Il mène la préparation des négociations. Rencontre avec le patronat sous une pluie battante alors que les grévistes attendent le renfort de la Fédération Atlantique. Les tractations échouant, Gildas décide d’entamer une grève oui, encore, mais de la faim cette fois-ci, dans l’enceinte même de l’usine. Dans l’équipe des grévistes point la figure tendre et pourtant effacée d’Ahmed, algérien de 50 ans, toujours près à rendre service. Un cœur pur celui-ci.







Parallèlement, Léopold, trompettiste, doit répéter avec son groupe de jazz en vue d’un concert important dans une salle de Lille, programmé pour les jours à venir. Gildas est contre le fait que son fils s’embarque dans une passion musicale, sa femme, la mère de Léopold jouait du piano, elle est morte. La tension est vive entre un père diminué par sa grève de la faim, et son fils semblant surtout préoccupé par la préparation du concert.







C’est alors qu’Ahmed se volatilise et qu’une salariée de l’usine vient de se suicider. Léopold est de plus en plus tiraillé entre la grève, son père, son groupe, l’employée décédée et la disparition d’Ahmed, son ami.







Dans ce bref roman tout en intimité et en positionnement social, l’écriture est profondément orale et poétique, les dialogues sont imbriqués dans la narration, donnant cette homogénéité propre à CHOPLIN. Nous pouvons suivre étape par étape les négociations syndicales, l’attente, l’échec, la décision du père, l’ambivalence du fils, tout ceci sur fond de racisme et de journaux locaux ne s’intéressant au sort de Gildas qu’aux premières heures. Nous croisons des personnages originaux, taiseux, comme ce retraité de l’usine, venant pourtant encore tous les jours y faire une partie d’échecs (encore l’échec !).







À l’un des anciens qui lui demande pourquoi à son avis les plus vieux sont encore dans la lutte, Léopold répond « C’est pour moi et les jeunes comme moi que vous êtes là. Pour qu’on ait du boulot plus tard. Et qu’on se fasse pas toujours presser le citron par les patrons et les actionnaires ».







Ce roman dépeint en quelque sorte la fin d’un monde ouvrier, ballotté entre le besoin de travailler et le poids de la modernité entraînant les licenciements et la faillite. CHOPLIN tient en haleine, de manière épurée où chaque mot sonne et résonne. Il m’avait déjà conquis à plusieurs reprises, notamment dans « Radeau », « Le héron de Guernica » ou encore « La nuit tombée », sans oublier cet étonnant recueil de nouvelles « Les gouffres » où l’ambiance savait se faire kafkaïenne. Il récidive avec brio dans ce « Cour nord » sorti en 2009 aux éditions du Rouergue.







Antoine CHOPLIN a reçu le magnifique prix « Loin du Marketing » l’an dernier, en 2019. Il faut dire que son écriture est sensible et nous embarque avec aisance et sans trémolos dans une atmosphère unique où parfois le petit monde rencontre la grande Histoire. Il est à coup sûr lui aussi un grand, a écrit une vingtaine d’ouvrages dans lesquels il sait parfaitement varier les thèmes et les plaisirs. Son œuvre est ample mais toujours empreinte de cette pudeur intime propre à l’auteur. Vous l’aurez compris : ce serait dommage de passer à côté d’un tel écrivain.



Léopold et son père Gildas sont employés dans une usine du nord. Celle-ci va fermer, définitivement. Alors les salariés se mettent en grève. À leur tête Gildas, syndicaliste aguerri. Il mène la préparation des négociations. Rencontre avec le patronat sous une pluie battante alors que les grévistes attendent le renfort de la Fédération Atlantique. Les tractations échouant, Gildas décide d’entamer une grève oui, encore, mais de la faim cette fois-ci, dans l’enceinte même de l’usine. Dans l’équipe des grévistes point la figure tendre et pourtant effacée d’Ahmed, algérien de 50 ans, toujours près à rendre service. Un cœur pur celui-ci.







Parallèlement, Léopold, trompettiste, doit répéter avec son groupe de jazz en vue d’un concert important dans une salle de Lille, programmé pour les jours à venir. Gildas est contre le fait que son fils s’embarque dans une passion musicale, sa femme, la mère de Léopold jouait du piano, elle est morte. La tension est vive entre un père diminué par sa grève de la faim, et son fils semblant surtout préoccupé par la préparation du concert.







C’est alors qu’Ahmed se volatilise et qu’une salariée de l’usine vient de se suicider. Léopold est de plus en plus tiraillé entre la grève, son père, son groupe, l’employée décédée et la disparition d’Ahmed, son ami.







Dans ce bref roman tout en intimité et en positionnement social, l’écriture est profondément orale et poétique, les dialogues sont imbriqués dans la narration, donnant cette homogénéité propre à CHOPLIN. Nous pouvons suivre étape par étape les négociations syndicales, l’attente, l’échec, la décision du père, l’ambivalence du fils, tout ceci sur fond de racisme et de journaux locaux ne s’intéressant au sort de Gildas qu’aux premières heures. Nous croisons des personnages originaux, taiseux, comme ce retraité de l’usine, venant pourtant encore tous les jours y faire une partie d’échecs (encore l’échec !).







À l’un des anciens qui lui demande pourquoi à son avis les plus vieux sont encore dans la lutte, Léopold répond « C’est pour moi et les jeunes comme moi que vous êtes là. Pour qu’on ait du boulot plus tard. Et qu’on se fasse pas toujours presser le citron par les patrons et les actionnaires ».







Ce roman dépeint en quelque sorte la fin d’un monde ouvrier, ballotté entre le besoin de travailler et le poids de la modernité entraînant les licenciements et la faillite. CHOPLIN tient en haleine, de manière épurée où chaque mot sonne et résonne. Il m’avait déjà conquis à plusieurs reprises, notamment dans « Radeau », « Le héron de Guernica » ou encore « La nuit tombée », sans oublier cet étonnant recueil de nouvelles « Les gouffres » où l’ambiance savait se faire kafkaïenne. Il récidive avec brio dans ce « Cour nord » sorti en 2009 aux éditions du Rouergue.







Antoine CHOPLIN a reçu le magnifique prix « Loin du Marketing » l’an dernier, en 2019. Il faut dire que son écriture est sensible et nous embarque avec aisance et sans trémolos dans une atmosphère unique où parfois le petit monde rencontre la grande Histoire. Il est à coup sûr lui aussi un grand, a écrit une vingtaine d’ouvrages dans lesquels il sait parfaitement varier les thèmes et les plaisirs. Son œuvre est ample mais toujours empreinte de cette pudeur intime propre à l’auteur. Vous l’aurez compris : ce serait dommage de passer à côté d’un tel écrivain.



https://deslivresrances.blogspot.fr/


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La nuit tombée

lu en 2015.
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Partiellement nuageux

comme un conte... J'aime bien
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Partiellement nuageux

De la lecture de ce petit livre, on ressort légèrement étourdi, le sourire aux lèvres et la tête dans les étoiles. A lire absolument, surtout si vous aimez comme moi les écritures ciselées, les belles histoires d'amour, l'histoire politique du Chili, les étoiles, et les falaises escarpées.
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Partiellement nuageux

Ernesto et Emma ont tous les deux perdu un proche sous la dictature de Pinochet au Chili. Ils se rencontrent au musées où sont exposés les portraits de tous les disparus, c'est le début d'une histoire de retour partagé à la vie.

Une belle écriture sans grands effets mais d'une efficacité redoutable face au destin de ces personnages simples mais attachants. Un beau moment.
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Radeau

Sujet original, plaisant... Bonne lecture avec un saut dans l'Histoire, le souvenir de ces détails parfois oubliés au fil des décennies et des ruses nécessaires pour défier l'occupant.
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Le héron de Guernica

J'ai aimé ce livre et découvert cet auteur.
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La nuit tombée

Bof... Petit roman qui se lit vite, et qui parle de l'après Tchernobyl, mais je pense que je l'aurai vite oublié.
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Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar



De livre en livre Antoine Choplin poursuit son exploration des rapports entre engagement et création et donne la parole aux gens simples. Dans Quelques jours avec Tomas Kusar, il évoque dans la Tchécoslovaquie communiste la rencontre d’un jeune garde-barrière avec l’écrivain dissident Václav Havel. Une belle histoire d’amitié, de courage et d’humanité.



Quel personnage plus approprié en effet que celui de Václav Havel, écrivain, homme de théâtre, militant des droits de l’homme et premier président de la république tchèque pour poser les questions de l’art et de l’engagement? Mais, comme l’indique le titre, le personnage principal du roman n’est pas Václav Havel mais Tomas Kusar, le cheminot taiseux de Trustov, «un petit gars valable», amoureux de la forêt, des oiseaux et de la jolie Lenka. Un homme simple que rien ne destinait à se retrouver un jour au balcon du Château de Prague aux côtés du président. Tout commence par une brève rencontre entre le dramaturge pragois et le garde-barrière, lors d’une représentation interrompue de la troupe de la Balustrade, à l’occasion du bal des cheminots. Un verre de vodka, une poignée de mains et quelques propos échangés. Cinq ans plus tard, Tomas reconnaît Václav devenu employé de brasserie; une amitié naît peu à peu au cours de soirées au café entre verres de bière et parties d’échecs. C’est ainsi que le jeune homme va progressivement, insensiblement entrer en dissidence, cacher dans un coin de son atelier des samizdats, poster des exemplaires de la Charte des droits de l’homme, au point de perdre son travail et son logement. Accueilli par Václav et Olga, il vit alors dans la grange de Hradecek à côté de leur maison, partageant leur intimité et leurs activités clandestines, concert de rock, copies manuscrites des pièces interdites, pétition pour la démocratie …



Outre qu’elle nous fait revivre les années de lutte clandestine entre le printemps de Prague et la Révolution de velours, l’histoire de Tomas Kusar montre combien on peut vite glisser d’un côté ou de l’autre, devenir délateur ou dissident, indic ou opposant. Cela tient à presque rien et s’impose comme une évidence. Pour Tomas, c’est le hasard d’une rencontre : «[Il] n’avait pas eu à réfléchir. La vie le poussait sans heurt de ce côté. Alors bien sûr qu’il irait à Prague et serait de cette histoire, c’était tout». Pour Lenka, l’intérêt personnel prime: en contrepartie d’un avancement, elle accepte d’écrire des rapports sur un camarade qui ne semble pas dans la ligne du parti. Entre les deux, il y a le laisser-faire, la passivité de la zone grise: Kopecky, le collègue embarrassé qui annonce à Tomas qu’il doit quitter son travail parce qu’ «on a reçu des ordres». Tomas prend conscience de ce régime de peur imposée à la société quand Václav écrit au premier secrétaire Husak pour dénoncer l’accoutumance à la surveillance policière, l’acceptation dans l’indifférence.



Au-delà de la politique, ce qui rapproche ces deux hommes a priori si différents, c’est que Tomas est aussi un artiste. Un homme qui a le sens du beau, qui s’émerveille du chant des sittelles, qui cherche sur les écorces de bouleaux «les stries, les entailles, les blessures», qui photographie les arbres puis les humains. Un homme qui peu à peu découvre le monde du théâtre, des livres et apprivoise l’écriture lorsqu’il correspond avec Václav emprisonné. Ce qui les rapproche, c’est aussi qu’ils sont tous deux humains, simplement humains. Ils connaissent la peur qui, en un instant, prend le dessus sur l’amitié et le sens de la mission, le doute qui s’insinue: «C’est juste qu’on s’arrange comme on peut avec ce qu’on a à faire.» Et aussi la fierté du travail bien fait, conduire la draisine, cultiver le potager ou essuyer les bancs avant le spectacle.



Sensible et juste, l’écriture de Choplin est à l’image de ses personnages, d’une «simplicité vraie». L’histoire se déroule avec fluidité, au fil des saisons; elle saisit par de brèves notations la fraîcheur de l’automne et l’odeur du printemps. Si elle frôle parfois la lourdeur didactique dans les dialogues concernant l’art et la politique, elle s’en échappe vite pour nous emmener, de la gare de Trutnov au Château de Prague, partager l’itinéraire de Tomas Kusar, le cheminot devenu dissident.
Lien : http://www.lesheuresperdues.fr
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Une forêt d'arbres creux

j'ai aimé l'histoire, mais je l'ai trouvé pas assez développée. je suis restée sur ma faim.
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Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar

Un roman d’une grande force qui interroge le lecteur sur la capacité de chacun à résister et à agir, aussi modestement soit-il, face à l’inacceptable.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar

J'ai découvert Antoine Choplin en 2003 avec son premier roman Radeau. J'y suis revenu quelques années plus tard en 2009 avec Apnées et c'est là ma troisième incursion dans son oeuvre. Constant, j'ai plus ou moins tiré la même conclusion en achevant la lecture de chacun de ces trois livres : c'est bien mais ça ne me touche pas vraiment. C'est toutefois suffisamment bons pour que j'y revienne.



Dans le dernier en date, l'homme du titre, garde-barrière en Tchécoslovaquie, va voir sa vie bouleversée par sa rencontre avec Václav Havel, dramaturge et futur président de la République. le roman le suit durant les jours qui changeront son existence.



La suite sur mon blog.
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
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L'incendie

Des années après le conflit en ex-Yougoslavie, deux amis entament une correspondance pour comprendre ce qu'il s'est passé et ce qui les a séparés.

Un court roman émouvant et juste.
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Une forêt d'arbres creux

Une forêt d’arbres creux ne fait pas exception à ce choix toujours judicieux de l’auteur d’un personnage phare dans la tourmente. Mais cette fois il a décidé de mettre en scène une personne qui a réellement existé, dans un cadre historique extrêmement contraignant. Il s’agit de Bedrich Fritta, dessinateur connu avant la seconde guerre mondiale

suite sur le blog
Lien : http://nicole-giroud.fr/fore..
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L'incendie

Un bijou littéraire comme on en lit peu, l'écriture sensible de ces deux auteurs donne une dimension si poétique et d'une telle fluidité qu'il est difficile de ne pas être touché.
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Une forêt d'arbres creux

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L'incendie

Lentement, à l’aide d’une écriture épistolaire qui révèle la culpabilité d’anciens soldats, le récit traduit à quel point la guerre suscite des comportements inhabituels qui peuvent laisser un goût amer et triste.



Un livre fort et puissant qui laisse songeur.
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L'incendie

Je connaissais la plume d’Hubert Mingarelli que j’apprécie : simple et pleine de poésie. Voilà l’occasion pour moi de découvrir celle d’Antoine Choplin.



Et je ne fus pas déçue. C’est un récit qui se dévoile pas à pas, au fil des lettres échangées entre Pavle et Jovan. Au fil du temps qu’il leur faut pour accepter et dévoiler leurs actes à leur correspondant et ancien ami.



Une guerre n’est jamais propre et « chirurgical ». L’homme étant ce qu’il est, il y a toujours des exactions sur le terrain. Mais parfois, cet homme, qui a lu, est capable de faire ressortir son humanité, même quand on la croyait perdue.



L’image que je retiendrai (attention spoiler) :



Celle de l’un des deux amis faisant passer la jeune fille par la fenêtre pour la sauver des flammes.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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Cour Nord

Léo et son père Gildas vivent les dernières heures de leur usine visée par un plan social. Gildas veut se battre jusqu'au bout et va jusqu'à la grève de la faim. Léo lui n'a pas envie de se battre pour ce travail qu'il n'a pas choisi. Lui, il a sa musique et son quartet qui commence à bien marcher. Un livre sur la relation père/fils, sur la fin d'une époque industrielle. Un roman magnifique.
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