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Citations de Arthur Schnitzler (316)


Les vertus les plus hautement prisées sont celles dont l’exercice ne requiert ni travail intellectuel, ni dépense d’énergie, ni dépassement de soi, et surtout deux parmi elles : le patriotisme et la crainte de Dieu. Ne serait-on pas justifié à penser qu’elles ne sont en rien des vertus mais ne sont désignées comme telles que par les instances qui retirent de cette conception l’avantage le plus évident : l’État et l’Église ?

(p. 69-70)
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Il y a trois sortes d’hommes politiques : ceux qui troublent l’eau ; ceux qui pêchent en eau trouble ; et ceux – les plus doués – qui troublent l’eau pour pêcher en eau trouble.

(p. 63)
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Pour appartenir à un parti, il est indispensable d’avoir une certaine dose de naïveté. Les gens raisonnables qui tentent de soutenir le point de vue de leur parti jusque dans ses ultimes conséquences donnent toujours l’impression de ne plus avoir les idées claires ou d’être devenus malhonnêtes.

(p. 62)
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La conviction politique ? – Ce n’est souvent rien d’autre que le masque commode derrière lequel un coquin aimerait bien pouvoir cacher sa grimace répugnante pour commettre ses lâchetés en toute impunité et peut-être même sous les ovations, dans la grande mascarade costumée du carnaval politique que, le mercredi des Cendres, nous nous plaisons à appeler l’histoire du monde.

(p. 60)
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Tu rattraperas plus vite l’oiseau en plein vol que l’amour qui fuit.

(p. 58)
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Y a-t-il une oreille assez fine pour entendre le soupir des roses qui se fanent ?

(p. 57)
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À quel point tu as été seul ta vie durant : voilà ce que tu ne peux jamais pleinement saisir, et tu ne le pourras jamais, – à moins qu’il ne te soit possible, une fois passé dans l’au-delà, de plonger ton regard dans l’âme d’une personne qui t’a donné tout son amour. Tu verrais alors comment, même dans cette âme fidèle entre toutes, la pensée que tu puisses revenir se modifie insensiblement mais de façon inexorable, d’année en année, de jour en jour, et passe d’un ardent désir de miracle à un terrible frisson de peur.

(p. 49)
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La falsification du souvenir est la vengeance impuissante que tire notre mémoire du caractère irrévocable de tout ce qui est arrivé.

(p. 44)
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Tu ne soupçonnes pas à quel point tu es parfois entouré, même lorsque tu te crois seul avec ta bien-aimée. Il y a là avec vous beaucoup de gens dont tu ne sais rien : ses anciens amants – et beaucoup d’autres dont elle-même ne sait rien : ses futurs.

(p. 36)
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Si une personne que tu aimes encore perd progressivement à tes yeux tous les sortilèges du sexe, tu pourras parfois assister à ce nouveau miracle de voir devant toi l’enfant qu’elle était avant d’être la femme que tu enlaces, et tu l’aimeras mieux qu’avant.

(p. 34)
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Ce n’est pas l’excès de confiance mais le manque d’imagination qui fait que l’homme a tant de mal à croire à l’infidélité d’une personne aimée.

(p. 33)
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Une femme avisée me disait un jour : les hommes savent toujours très bien ce à quoi ils sont parvenus avec nous ; mais ils n’ont généralement aucune idée de tout ce à quoi ils ne sont "pas" parvenus.

(p. 32)
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Souvent nous croyons haïr un individu et nous ne haïssons pourtant que l’idée qu’il incarne. Et si nous rencontrons ce personnage en chair et en os qui, à distance, nous apparaissait insupportable et même dangereux, nous nous rendons compte tout d’un coup qu’il s’agit seulement d’une pauvre créature condamnée de par sa naissance au péché, à la souffrance et à la mort ; et notre haine se tourne en émotion, en pitié et peut-être même en amour.

(p. 23)
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Si tu protèges avec trop de dévotion le jardin secret de ton âme, il peut facilement se mettre à fleurir de façon trop luxuriante, à déborder au-delà de l’espace qui lui était imparti et même prendre peu à peu possession dans ton âme de domaines qui n’étaient pas destinés à rester secrets. Et il est possible que toute ton âme finisse par devenir un jardin bien clos, et qu’au milieu de toutes ses fleurs et ses parfums elle succombe à sa solitude.

(p. 20-21)
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Aussi absurde que puisse t’apparaître le monde, n’oublie jamais que, par ta façon d’agir ou de te dispenser d’agir, tu apportes ta quote-part à cette absurdité.

(p. 17)
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Ce qui nous semble être de la mégalomanie n’est pas toujours une psychose ; – ce n’est souvent qu’un masque commode pour un individu désespérant de lui-même.

(p. 15)
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Aie pour celui qui t’est le plus éloigné autant d’amour que tu as d’aversion pour celui qui t’est le plus proche, alors peut-être le monde connaîtra-t-il la paix.

(p. 14)
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L’INFIRMIÈRE. J’ai cru, monsieur…

BERNHARDI. Eh bien, qu’avez-vous cru ? À quoi bon, c’est fini maintenant.

L’INFIRMIÈRE. On fait toujours comme ça, monsieur le directeur, et le docteur…

Elle montre Hochroitzpointner.

HOCHROITZPOINTNER. Oui naturellement, je ne le lui ai pas interdit, monsieur le directeur.

BERNHARDI. Bien entendu, Hochroitzpointner. Vous êtes sans doute aussi stagiaire à l’église, hein ?

HOCHROITZPOINTNER. Nous vivons dans un État catholique, monsieur le directeur.

BERNHARDI. Oui. (Le dévisageant longuement.) Que le Seigneur leur pardonne… ils ne savent que trop bien ce qu’ils font.

(p. 27)
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BERNHARDI. Me faut-il vous le répéter, mon père ? La malade ignore qu’elle est perdue. Elle est gaie, heureuse et – sans regrets.

(…)

LE CURÉ. On m’a fait appeler ici. Je me vois donc dans l’obligation…

BERNHARDI. Pas sur mon ordre. Je ne puis que vous le répéter, mon père. En tant que médecin, je me vois obligé de vous interdire l’accès à cette salle. Le sort de mes malades reste entre mes mains, jusqu’à leur fin.

(…)

L’INFIRMIÈRE. (venant en toute hâte de la salle). Mon père…

(…)

BERNHARDI (à l’infirmière). Vous avez dit à la malade que monsieur le curé était ici ?

L’INFIRMIÈRE. Oui, monsieur le directeur.

BERNHARDI. Bon. Et comment – répondez-moi en toute tranquillité – comment la malade a-t-elle réagi ? A-t-elle dit quelque chose ? Allez-y, parlez.

L’INFIRMIÈRE. Elle a dit…

BERNHARDI. Eh bien ?

L’INFIRMIÈRE. Elle a été un peu effrayée, quoi.

BERNHARDI (sans se fâcher). Eh bien, allez-y, parlez, qu’a-t-elle dit ?

L’INFIRMIÈRE. "Je dois vraiment mourir ?"

(p. 25-26)
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LE MÉDECIN. (…) Ne pensez-vous pas qu’il est grand temps pour moi de devenir jeune ? Je ne l’ai jamais été. On doit quand même essayer une fois, avant qu’il ne soit trop tard. Ne pensez-vous pas ?

(p. 58)
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