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Citations de August Strindberg (174)


LA MOMIE : Mon Dieu, si seulement nous pouvions mourir ! Si seulement nous pouvions mourir !
LE VIEUX : Mais pourquoi vous fréquentez-vous, alors ?
LA MOMIE : Parce que nos crimes et nos secrets nous lient. Tant et tant de fois nous avons rompu, nous nous sommes séparés, mais toujours pour être à nouveau attirés les uns vers les autres.

Acte II.
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GERDA : Sais-tu pourquoi père haïssait mon mari à ce point ?
LE FILS : Oui, ton Axel est venu lui prendre sa fille et son épouse, de sorte qu'il a dû rester tout seul ; puis, le vieux a bien vu que son gendre était mieux servi à table que lui-même ; vous vous enfermiez au salon, faisiez de la musique et lisiez, mais toujours de façon déplaisante pour notre père ; il se trouvait évincé, chassé de son foyer et c'est pour cela qu'il est allé au cabaret pour finir.

Acte II.
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L'ÉTUDIANT : Mon père est mort dans un asile de fous.
LA JEUNE FILLE : Il était malade ?
L'ÉTUDIANT : Non, pas malade, mais fou. Sa folie a éclaté un jour, dans les conditions que voici... Comme nous tous, il était entouré de relations que, pour plus de commodité, il appelait ses amis. Des canailles, bien entendu, comme la plupart des hommes. Mais il était bien obligé de voir du monde, puisqu'il ne supportait pas de rester tout seul. Bon. On n'a pas coutume de dire aux gens tout ce qu'on pense d'eux, et lui non plus ne le disait pas. Il savait, bien sûr, à quel point ils étaient faux, il connaissait à fond leur infamie... mais c'était un homme sage et bien élevé, donc toujours très poli. Cependant un soir, au cours d'une grande réception... fatigué par sa journée de travail, et aussi par l'effort qu'il devait faire, d'une part pour se taire, d'autre part pour débiter des sornettes aux invités... Bref, à table, il réclame le silence et, son verre à la main, il s'apprête à faire un discours... Alors les freins ont lâché, il met à nu toute l'assistance, il prend chacun à tour de rôle et lui lance au visage toute sa fausseté. Enfin, épuisé, il s'assied sur la table et les envoie tous au diable.

Acte III.
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L'ÉTUDIANT : Aimez-vous la sincérité ?
LA JEUNE FILLE : Modérément.
L'ÉTUDIANT : Un violent désir me prend parfois de dire tout ce que je pense ; mais je sais aussi que si chacun était réellement sincère, le monde s'écroulerait.

LA SONATE DES SPECTRES : Acte III.
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LA JEUNE FILLE. Et si tu savais comme notre intimité et, ces jours derniers, mes visites chez toi m'ont été précieuses, à moi qui n'avais jamais vécu jusqu'ici dans un milieu cultivé. Imagines-en le bienfait pour moi qui ai grandi dans un trou, dans une atmosphère renfermée, où les gens, d'une existence douteuse et mystérieuse, s'agitaient autour de moi, chuchotant, se disputant, taquinant ; sans jamais pour moi un mot aimable ou une caresse, surveillant mon âme comme on surveille un forçat... Penser que c'est de ma mère que je parle ainsi et cela me fait mal, oh ! si mal ! Et tu vas me mépriser !
LISEN. On ne choisit pas ses parents...
LA JEUNE FILLE. Non, mais on expie leurs fautes. On dit, je le sais, qu'on peut mourir sans avoir réellement connu la nature des parents, avec qui on a passé sa vie. Cela est probable : car le saurait-on qu'on ne le croirait pas !

Scène III
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GERDA : Comment pourrai-je oublier tout ce passé ? N'y a-t-il pas de boisson qui éteint le souvenir sans étouffer la vie ?

Acte III.
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BENGTSSON : Quand une maison vieillit, elle moisit, et quand les gens restent trop longtemps ensemble à se faire souffrir, ils deviennent fous.

Acte II.
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ALICE. Devrais-je jouer pour toi ?
LE CAPITAINE (s'asseyant à son bureau). Ton ultime ressource ! Oui, pour peu que tu abandonnes les marches funèbres, les complaintes, le lamento - - - On dirait une musique à programme, chaque fois j'entends : "Écoutez comme je suis malheureuse ! Miaou ! Miaou ! Écoutez l'horreur d'avoir un tel mari ! Broum, broum, broum ! Ah, s'il pouvait bientôt mourir ! Tambours de l'allégresse, fanfare ! Fin de la Valse de l'Alcazar ! Et Galop du Champagne !"
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LE COLONEL : Pourquoi devrais-je le congédier ?
LE VIEUX : Toutes ces belles qualités, c'est vous et votre imagination qui les lui prêtez. Il n'est pas celui qu'il paraît être.
LE COLONEL : Existe-t-il au fond quelqu'un qui soit celui qu'il paraît être ?

Acte II.
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A partir de quel moment la révolution est-elle légale ?
Quand elle réussit.
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Il est parfois bien de ne pas tout dire, de ne pas tout voir. Cela s'appelle l'indulgence, et nous en avons tous besoin.
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LE VIEUX. Là, dans cette chambre, est ma fille, la mienne, cela aussi vous le savez... Elle avait perdu le goût de vivre, sans savoir pourquoi... Mais elle se flétrit dans cette atmosphère où l'on respire la faute, la tromperie et toutes sortes de faussetés... aussi ai-je cherché pour elle un ami dans le voisinage duquel elle pût sentir la lumière et la chaleur qui rayonnent d'une noble action...

Acte II
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LA MÈRE : Tu as sûrement bu ?
LE FILS : Il faut toujours que je boive un peu, en partie pour ma toux, en partie pour me sentir rassasié.
LA MÈRE : Il y a encore quelque chose à redire à la nourriture ?
LE FILS : Rien à redire, mais elle est tellement légère, elle a le goût de l'air !

LE PÉLICAN, Acte I.
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Tous ces mangeurs de soupe avaient l'air de se mirer dans les assiettes creuses ou de cacher leurs visages pour ne pas montrer les reflets de leurs âmes, ou bien encore de réciter des prières muettes pour le malheur des autres : ils étaient tous ennemis et n'étaient venus ici que parce qu'ils n'osaient pas faire autrement.En effet, le salon du professeur Stenkhål donnait le ton; on y était lancé ou ruiné, on pouvait y accéder à la notoriété ou la perdre.
( p.10)
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MARGRET. Un enfant élevé au biberon a besoin d'une alimentation solide, une fois sevré...
LA MÈRE, tranchante. Et ? Il lui a manqué quelque chose ?
MARGRET. Dans le fond, rien, et pourtant Madame n'aurait pas toujours dû acheter le pain le moins cher et le pire ; et envoyer les enfants à l'école avec une tasse de chicorée et un peu de pain, ce n'est pas correct.

Acte I
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MADAME. Je ne t'ai jamais haï; je t'ai seulement méprisé ! Pourquoi ? probablement pour la même raison qui me fait mépriser tous les nommes aussitôt qu'ils commencent — comment dit-on ? —à m'aimer. C'est comme ça. Pourquoi ? Je n'en sais rien.
MONSIEUR. C'est comme ça. Je l'ai remarqué. Aussi mon désir le plus vif a été de pouvoir te haïr afin que tu m'aimes. Malheur à l'homme qui est amoureux de sa femme !
MADAME. Tu es à plaindre et moi aussi ! Que pouvons-nous y faire ?
MONSIEUR. Rien ! nous avons voyagé et erré pendant sept ans, et j'espérais que les circonstances, le hasard placeraient sur notre route quelque chose qui changerait cela. J'ai essayé de tomber amoureux d'une autre femme, mais je n'ai pas réussi. Pendant ce temps ton dédain perpétuel et mon ridicule éternel m'ont ôté le courage, la foi en moi-même et mon énergie ; je me suis évadé de toi six fois — et maintenant j'essaierai une septième!
(Il se lève et prend sa valise.)

Première scène
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LA MÈRE : Quoi ? Vous n'êtes pas heureux ?
LE GENDRE : Heureux ? Qu'est-ce que c'est, être heureux ?

LE PÉLICAN, Acte I.
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BENGTSSON : Qui est votre maître, l'homme au fauteuil roulant ? [...] C'est une vieille fripouille, non ?
JOHANSSON : Invétérée !
BENGTSSON : On dirait le diable !
JOHANSSON : Et il semble bien être sorcier aussi. Il passe à travers les portes les mieux fermées...
LE VIEUX (entre et tire les oreilles à Johansson) : Gredin ! Prends garde à toi !

Acte II.
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- La jalousie est le plus ignoble de tous les vices et l'amour ne donne pas droit de propriété.
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LA CUISINÈRE. Vous nous prenez tout notre suc et nous vous prenons le vôtre; nous suçons votre sang et vous recevez en échange de l'eau, avec du colorant. Voici du colorant. Maintenant je m'en vais, mais pourtant je resterai tant que je voudrai.

Acte III
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