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Critiques de Carol Rifka Brunt (118)
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Dites aux loups que je suis chez moi

J’ai réussi, malgré les nombreuses tentations de rentrée littéraire à sortir un livre de ma pile à lire en cette fin de mois de septembre. J’avais acheté ce roman à sa sortie en poche, suite à quelques avis enthousiastes, notamment sur Babelio où la note générale du livre est vraiment excellente. Puisque je ne suis pas en phase avec cette extase quasi générale, je vais essayer de comprendre pourquoi !

June, ado de quatorze ans et narratrice, vit avec ses parents et sa sœur dans une petite ville de l’état de New York. En conflit permanent avec sa sœur aînée, June peine à se faire des camarades, et préfère cultiver son originalité, et s’inventer des histoires, se balader en forêt en s’imaginant au Moyen Âge ou rendre visite à son oncle Finn, artiste renommé. Mais Finn est très malade, ce sont les premières années du sida, et June doit se rendre à l’évidence que son oncle va la quitter.

Peu après la mort de son oncle, un certain Toby prend contact avec elle. C’est « l’ami particulier » de son oncle, et elle commence, quoiqu’un peu méfiante, à le fréquenter sans l’accord de ses parents. C’est à partir de là que j’ai commencé à trouver un manque de réalisme à cette situation et à d’autres épisodes du récit de June, et que j’ai commencé à m’ennuyer, rouvrant sans enthousiasme un livre que j’avais pourtant bien aimé jusqu’au 200 premières pages environ. Je me suis rendu compte que je n’étais sans doute absolument pas le public visé par ce roman, destiné à un lectorat jeune, voir adolescent. Si j’ai été touchée et agréablement surprise par la représentation de l’arrivée du sida dans les années 80, et des images erronées qu’elle véhiculaient, qui sont très justes, d’autres épisodes entre June et sa sœur, ou entre June et Toby, m’ont semblé répétitifs, et sans grand intérêt. Quant à la fin, elle ne m’a rien apporté de plus. C’est dommage, parce que, bien que transcrivant les pensées de l’adolescente, l’écriture n’est pas mièvre, et touche souvent son but. L’éditeur américain aurait pu suggérer sans dénaturer le texte quelques suppressions qui lui auraient donné plus de force.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Dites aux loups que je suis chez moi fait partie de ces romans touchants, que l'on garde en mémoire du fait de leur incroyable sincérité !



Si on me demandait ce que j'aime le plus dans la lecture, dans les livres; je dirais que c'est le fait de voir autrui -un auteur- mettre des mots sur des émotions, des sensations vécues et dont je n'arrivais pas à poser des mots dessus. Autrement dit c'est l'écho entre ma vie et la littérature, entre mon existence et celle d'une autre personne. Avec ce roman j'ai ressenti cela et ce plusieurs fois. J'ai été profondément émue par la ressemblance entre June et moi...



June : petit être original, sensible et curieux auquel on s'attache immédiatement car elle est vraie. Toutes ses réflexions sont matures, intelligentes, intéressantes; toutes ses réactions sont naturelles, sincères et honnêtes. Lorsqu'on arrive à autant s'identifier à un personnage on ne peut que l'aimer pour cela. Elle nous renvoie à nos qualités mais aussi à nos défauts et nous fait réfléchir sur nous-mêmes. A côté les protagonistes secondaires mettent en lumière sa personnalité, j'ai particulièrement aimé Toby pour sa douceur mais aussi sa tristesse intrinsèque.



L'histoire en elle-même ne porte pas de nombreux rebondissements en son sein, là n'est pas le but. Il s'agit d'un portrait, d'un pan de vie de l'héroïne suite à une tragédie personnelle : la perte d'un être cher. Son amour envers son oncle pourrait choquer mais au contraire il est tellement naïf qu'on ne peut que trouver ce sentiment normal : le lien unissant Finn à June est le moteur de toute cette histoire. Les liens entre les êtres en réalité forgent le ciment de ce récit.



En définitive, un très beau livre que je recommande : un premier roman envoûtant !
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un roman bouleversant, comment ne pas être ému par ce livre,qui renferme beaucoup de richesses.l’auteur trouve la manière la plus touchante pour évoquer le sida. Elle montre justement la méconnaissance de la maladie, la peur qu’elle inspire, le caractère honteux qu’elle revêt. L’auteur par son écriture sensible nous fait partager les émotions d’une adolescente fragile et solitaire.
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Dites aux loups que je suis chez moi

J'ai adoré et dévoré ce roman.

Dites aux loups que je suis chez moi est un roman époustouflant. Plein d'amour, de tragédie, de destins croisés.

Mais c'est surtout à mon sens un roman d'une valeur humaine grandiose.

Si je devais comparé ce roman à un film, je dirai qu'il est à la hauteur de Philadelphia avec Tom Hanks. Saisissant, nos émotions sont chamboulées.

Finn atteint du sida, maladie très peu connue à l'époque où se déroule l'histoire est un peintre homosexuel, parrain de la jeune June, fille de sa sœur.

Quelques mois avant sa mort il décide de faire le tableau de ses nièces, Greta et June, qui sont sœurs.

Et de cette œuvre artistique va en découler une histoire de rencontres, de malentendus, d'amour, de déchirements et de réconciliations.

Pendant 490 pages notre cœur passe par toutes les émotions de la joie, à la tristesse, à la colère, au mépris, à l'amour...

Ce roman est pour moi la révélation d'un auteur prometteur.

Son premier livre est un succès.

Il ne laisse pas indifférent sur la question de cette maladie qu'est le sida, sa découverte et le regard d'autrui et même de sa propre famille.

A lire absolument!

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Dites aux loups que je suis chez moi



Dites aux loups que je suis chez moi.

Carol RIFKA BRUNT



C’est dans le New Jersey des années 80 que vivent June (14 ans), sa sœur Greta et ses parents.

Un peu plus loin à New York il y a Finn, son oncle qui est un peintre talentueux et reconnu.

June et Finn sont complices, sont proches. C’est pourquoi la mort de Finn bouleverse autant June.

Maltraitée par sa sœur lumineuse , ignorée par ses parents qui travaillent beaucoup, Finn est son seul ami, le seul qui la comprenne, la considère comme une personne à part entière et accepte son côté fantasque et solitaire(elle aime s’habiller comme au moyen âge, les faucons et les dentelles, les promenades en forêt surtout la nuit en répondant aux loups ).

Finn meurt d’un mal honteux qui fait des proches du mort des parias, Finn meurt du sida.

Il ne reste plus rien à June que le tableau fait par Finn de sa sœur et elle… ainsi que de mystérieuses lettres et colis qui viennent de Toby le dernier (et seul amour de Finn).

Celui que la mère de June appelle le tueur car elle pense que c’est lui qui a contaminé ce frère qu’elle aimait tant !

Une relation particulière se noue entre Toby et June les amenant au-delà de ce que ses parents peuvent accepter mais June s’en fiche, elle veut juste retrouver un peu de Finn en Toby…



Une histoire typique des années sida. On y retrouve l’intolérance, la peur, le rejet et la déliquescence de la fin de vie.

La relation entre la nièce et son neveu est très particulière et émouvante.

L’histoire du tableau à la fois drôle et folle.

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui a une véritable ambiance et une vraie densité des personnages.

Un roman d’apprentissage qui laisse de très belles images en tête.

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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre est paru en France en 2015. Je viens à peine de le découvrir, je ne sais par quels méandres de mes multiples consultations et recherches littéraires internet. « Dites aux loups que je suis chez moi » c’est, au départ, l’histoire d’une famille comme les autres. Il y a les parents, très pris par leur job de comptables et deux filles ados qui ont deux ans d’écart et qui croient se détester, après une enfance fusionnelle. Nous sommes dans les années 80 et vient se greffer, pour cette famille, la maladie de Finn, oncle adoré, qui va mourir du Sida, maladie considérée comme honteuse à cette époque. Ce résumé n’est pas spécialement accrocheur. Tout le bonheur de lecture vient de la proximité que l’auteure nous donne par son écriture déliée, s’exprimant par la voix de June et nous racontant le vécu quotidien des protagonistes. Et tout au long des 497 pages, nous voilà plus que présents aux déchirures de l’adolescence, aux jalousies de cet âge et aussi aux non-dits des adultes. Quel bonheur de lecture ! J’ai été happée dès la première page et même dès la première phrase. Tout au long du livre, comme June, j’ai eu quatorze ans et j’ai ressenti tous ses tourments comme si cette histoire était la mienne. Bien sûr, je n’ai plus quatorze ans depuis longtemps, mais la magie de l’écriture de Carol Rifka Brunt m’a fait revivre tout ce que je pouvais éprouver à cette époque de ma vie. Que demande-t-on d’autre à la littérature que de nous emporter hors de notre quotidien ? Et c’est ce que vient de m’offrir Carol Rifka Brunt. Merci.
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Dites aux loups que je suis chez moi

En 1987, June Elbus âgée de quatorze ans, perd son oncle victime du sida (qui est également son parrain, et son premier amour caché). Pour cette adolescente solitaire, complexée et peu sociable, c’est tout son univers qui s’écroule.

Ce n’est malheureusement pas auprès de Danielle, sa mère - soeur ainée de Finn - qu’elle pourra trouver du réconfort. Ni auprès de Greta, sa soeur de quinze ans passés, plutôt jalouse et caractérielle …

Quand elle recevra un message post-mortem de cet homme adulé, accompagné de la théière dont il voulait absolument lui faire cadeau, June décidera de rencontrer Toby, son “rival” inconnu. L’ami de coeur de Finn, un horrible “assassin” aux yeux de sa famille… Et lorsqu’un article de journal révèlera l’existence du fameux tableau peint par Finn juste avant sa mort, mettant en scène ses deux nièces (et intitulé “Dites aux loups que je suis chez moi”) ce sera le comble de la gêne pour les Elbus. À cette époque, le sida est encore un sujet particulièrement tabou, et terriblement culpabilisant pour la communauté gay …

Carol Rifka Brunt signe un premier roman qui nous laisse sans voix … Un magnifique récit complètement bluffant, qui m’a fait sourire ou agacé par moments, pris à la gorge par d’autres … Une écriture tellement juste et puissante que ce drame semble avoir été vécu par l’auteure …

Un très gros coup de coeur et l’immense espoir d’en découvrir un second de la même veine le plus rapidement possible !
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Dites aux loups que je suis chez moi

"Tell the Wolves I'm Home" est le meilleur roman que j'aie lu depuis "A Little Life", d'Hanya Yanagihara. Ce qui n'est pas peu dire, puisque ce dernier a été mon énorme coup de coeur de 2017.



Dans ce roman jeunesse, nous suivons l'histoire de June Elbus, une jeune ado de 14 ans dont l'oncle vient de mourir du SIDA. L'intrigue se déroule dans l'Amérique du milieu des années 80, et la maladie en question (tout comme l'homosexualité, d'ailleurs) est encore un tabou que l'on n'évoque qu'à demi-mot, voire pas du tout.

La vie de June est donc pleine de non-dits : on ne parle presque pas de la maladie de son oncle, et surtout pas de son compagnon, Toby, accusé par toute la famille Elbus d'avoir refilé le SIDA à Finn (l'oncle de June). Or, on sent tout de suite que June a besoin de parler et de savoir exactement ce qu'il se passe dans sa famille.

En fait, on peut dire que la famille Elbus est assez dysfonctionnelle. Les parents, tous deux comptables, se consacrent entièrement à leur travail et sont rarement à la maison. Et Greta, la soeur aînée de June, est une véritable peste : jalouse et ne supportant pas la pression que sa mère lui inflige (Greta doit réussir pour que maman Danni soit fière d'elle --> vous voyez le tableau), elle se venge sur sa petite soeur.



De ce fait, lorsque Toby décide de prendre contact avec June, cette dernière décide de braver tous les interdits et de le rencontrer. Avec Toby, June a l'impression de retrouver un peu de Finn et, même si la relation avec le compagnon de son oncle n'est pas toujours facile (là aussi il y a des tensions et de la jalousie qui s'immiscent), on voit se développer une belle histoire d'amitié.

Auprès de Toby, June va en apprendre plus sur son oncle, mais aussi sur sa famille et sur elle-même. Certaines vérités, cachées depuis des années, vont refaire surface, non sans mal. Et tout cela va faire grandir June, qui évolue sous nos yeux.



J'ai adoré la plupart des personnages de ce roman (sauf Greta et sa mère, qui étaient insupportables), mais mes deux préférés sont les héros de l'histoire : June et Toby. Ce dernier est totalement loufoque mais, finalement, on se rend compte qu'il y a une certaine logique dans sa folie.



June, quant à elle, semble d'abord très jeune pour son âge : elle se déguise et fait semblant d'être une jeune fille du Moyen âge (période de l'histoire qu'elle affectionne tout particulièrement) perdue dans les années 80. Mais, bien vite, les difficultés et les responsabilités vont la faire grandir et évoluer, jusqu'à finalement lui faire adopter certains comportements d'adultes (puisque June finit par prendre Toby en charge).



L'histoire d'amitié (presque d'amour) qui se met lentement en place sous nos yeux est vraiment bien écrite par l'auteure et on y croit de bout en bout. June ne se jette pas immédiatement au cou de Toby parce qu'il était le compagnon de son oncle adoré : elle se méfie, ne lui fait pas tout de suite confiance et ne se livre pas. Toby, de son côté, semble mal à l'aise. C'est seulement petit à petit que ces deux-là vont s'apprivoiser mutuellement, à travers les souvenirs qu'ils gardent de Finn.



"Tell the Wolves I'm Home" est un roman triste et mélancolique, mais aussi optimiste. Il nous apprend que tout est possible et que l'on peut toujours évoluer si on en a le courage. Et il nous parle d'amitié, d'amour et d'art. Que demander de plus ?



P.S. : n'hésitez pas à le lire en V.O. le niveau de langue n'est pas insurmontable et l'original est bien plus fluide que sa traduction.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Certains romans s’oublient. Celui-là, non. Je n’ai pas oublié June. Je ne l’oublierai sans doute pas. June est une adolescente dont les parents sont absents les trois quarts du temps. Sa sœur a été un vrai soutien pour elle jusqu’à ce que l’adolescence semble l’éloigner d’elle. June n’a pas beaucoup d’amis. June aime se promener dans une forêt, s’imaginer à une autre époque et elle adore son oncle Finn. Hélas, ce dernier va mourir à cause du Sida, une maladie encore mal connue dans les années 1980 et qui a tendance à jeter la honte autour d’elle.



Mais June s’en moque. Finn est parti. Il est mort. Il n’a laissé qu’un tableau où elle est avec sa sœur. Enfin non, il n’a pas laissé que ça. Il y a aussi Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. June va alors développer un lien avec lui. La jalousie va s’inviter dans la danse accompagnée d’une pointe de rancœur à l’égard de son oncle. Pourquoi n’a-t-il jamais parlé de cet homme ? Petit à petit, June va ouvrir les yeux sur des choses qu’elle n’avait pas vues ou que les adultes ne voulaient pas qu’elle apprenne.



Avec la mort de Finn, June grandit. Elle va découvrir ses parents sous un autre jour tandis que Greta tente vainement de communiquer avec elle. Je dois l’avouer, j’ai été touchée par la relation des deux sœurs, par cette absence de compréhension par moments alors qu’au fond elles se connaissent bien toutes les deux. La vie les a juste éloignées, mais chacune a su voir des choses que les parents n’ont même pas soupçonnées. D’ailleurs, j’ai aimé l’intrigue du tableau, les visites à la banque jusqu’à la fin où l’expert vient donner son avis. Cela reflète bien des éléments sur cette famille où les non-dits et mensonges étaient bien présents autour de Finn.



Puis il y a Toby avec qui June va apprendre pas mal de choses. Leur relation est complexe, mais va leur permettre d’avancer dans le difficile travail de deuil de Finn. Ensemble ils vont progresser même si parfois ils vont se retrouver à reculer de trois pas.



Et le Sida est là. Il demeure. Il menace aussi. Il a déjà pris quelqu’un, mais pourrait bien emporter une autre personne. Au début, cela n’importe pas vraiment à June sauf que cela va finir par compter à ses yeux, plus qu’elle ne l’aurait cru sans doute.



Dites aux loups que je suis chez moi est un roman touchant, qui n’est pas tendre avec son héroïne. Il est question du Sida, de ce qu’il peut provoquer autour de lui à une époque où on le connaissait mal. (Et même maintenant encore, certaines idées demeurent...) Il est aussi question du deuil, des relations avec l’entourage, des dégâts que les mensonges peuvent causer. C’est un roman fort où les masques tombent pour dévoiler une réalité complexe où la souffrance se débat avec l’espoir. Si vous voulez d’un livre qui ne s’oublie pas, qui sait traiter de choses difficiles, alors laissez-vous tenter par Dites aux loups que je suis chez moi !


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Dites aux loups que je suis chez moi

"Dites aux loups que je suis chez moi" traite de sujets forts et surtout du Sida peu souvent abordé dans les romans. Un premier roman très bien écrit, d'une grande sensibilité, une héroïne touchante, ce roman fera parti de ceux que je conseillerai autour de moi. Je suis passée très prés du coup de coeur.

Si vous ne l'avez pas encore lu, n'attendez pas...foncez
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un sujet délicat, une période difficile et une belle découverte.

L’histoire se déroule au milieu des années 80 aux Etats-Unis, essentiellement sur New-York et sa banlieue. June est une ado aux jeux solitaires et secrets qui vit avec ses parents et sa sœur Greta dont elle s’éloigne tout doucement. Toutes deux pose pour leur oncle Finn, peintre renommé, qui décide de faire leur portrait avant de les quitter. Finn est homosexuel et atteint du Sida, cette maladie qui fait une apparition en force durant cette période et dont on se sait encore pas grand-chose, il sait qu’il va mourir bientôt, alors chaque dimanche elles sont dans son appartement de New-York avec leur mère, officiellement pour poser, officieusement pour profiter encore un peu de lui.

June admire son oncle et l’aime énormément, mais ne comprend pas les réactions sévères de sa sœur et le retrait de sa mère, lors de l’enterrement June aperçoit un homme très peiné que l’on garde à distance de la cérémonie. Elle ignore qui il est et on lui refuse la possibilité de le savoir, elle sait pourtant qu’il a un lien avec son oncle et June, cette jeune fille anéantie, va tenter de le rencontrer. Une relation se crée entre eux ; June connaîtra des secrets qui modifieront sa vision de la vie et vivra des instants qui vont l’ouvrir aux autres.



Un récit émouvant sur l’amour, le partage et l’impact du Sida, la honte qu’il produit et tout ce qu’on ignore encore à son propos. Les réactions sont dures et le jugement facile, une personne sera le centre du rejet et de la haine mais June en fera un ami, il sera un lien avec son oncle et son monde, cherchant en lui un peu de Finn pour surmonter sa peine et le manque.

Beaucoup d’émotions dans ce roman, l’histoire happe le lecteur très facilement parce que les personnages et leurs contradictions nous touchent, parce que le thème en lui-même et en ce qu’il provoque est sensible et terrifiant, et parce qu’il est facile d’être bouleversé par les situations auxquelles June est confrontée et les souvenirs qui l’attristent. De plus l’auteur dose avec légèreté son intrigue, dévoilant tout doucement une réalité qui ne sera pas bonne à entendre.

Une jeune fille qui va au-delà des préjugés, des jalousies et de ses peurs pour tenir une promesse, en voilà une belle leçon !



Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette découverte.


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Dites aux loups que je suis chez moi

1986, dans la banlieue de New York. June a 14 ans, sa sœur, Greta, 15 ans. A l’orée de sa mort, leur oncle Finn, artiste de renom, décide de faire un portrait des deux sœurs. La mort de Finn va faire voler en éclat bien des pans de la vie de June, qui avait noué avec celui-ci un lien exclusif, et la conduire brutalement dans le monde des adultes. L’homosexualité de son oncle, le sida dont il était atteint, constituent des tabous pour l’époque. Et c’est dans cette atmosphère de non-dits que June va se lier d’amitié avec Toby, l’ami de Finn, essayant à travers lui de retrouver des parcelles de l’oncle qu’elle aimait.



Ainsi que l’indique la quatrième de couverture, « Carol Rifka Brunt est née aux Etats-Unis et vit aujourd’hui en Grande-Bretagne. Dites aux loups que je suis chez moi est son premier roman. » Cette œuvre est vraiment bouleversante, à divers titres.

Le premier tour de force de l’histoire réside en son point de vue narratif : l’auteur a décidé de conter l’intrigue du point de vue de June. Sa sensibilité d’adolescente sera le fil conducteur des presque 500 pages.

Le roman ne verse jamais dans un pathos volontaire ou forcé, c’est sa deuxième qualité. L’œuvre est bouleversante de bout en bout, écrit d’une manière très juste et sensible, très crédible également au regard du point de vue narratif choisi.

« Dites aux loups que je suis chez moi » est un roman d’apprentissage dans lequel l’auteur montre combien June va construire sa manière d’être au monde au regard des deuils qu’elle va affronter, certains réels, d’autres symboliques, nichés à l’envers des secrets et non-dits. Le roman entremêle habilement la difficile conquête de soi à l’adolescence, les liens dans la fratrie, dans la famille, et plus largement, le tabou et l’opprobre entourant le sida dans les années 1980 aux Etats-Unis.



La troisième grande qualité de cette œuvre est son caractère authentique : l’auteur ne verse jamais dans le manichéisme ni la dichotomie facile. Au fur et à mesure de l’avancée de June dans l’intrigue, l’auteur sait décrire avec talent la riche complexification de ses sentiments, comme une palette de peinture qui gagne en nuances et teintes variées. Dès lors, le portrait peint par son oncle se fait l’écho de cet enrichissement intérieur, un miroir tendu par le défunt sur lequel elle projette différentes interprétations grâce auxquelles elle parvient à se construire.

Le dernier tiers du roman est aussi palpitant que poignant et sème encore çà et là quelques secrets enfouis. Une œuvre talentueuse qui « révèle une auteur à la plume sensible et puissante », comme le souligne la quatrième de couverture.



J’ai pu découvrir cette œuvre bouleversante grâce à une opération spéciale Masse Critique : je tiens à remercier tout particulièrement Babelio et les éditions Buchet Chastel pour cette très belle découverte !
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Dites aux loups que je suis chez moi

"Dites aux loups que je suis chez moi", premier roman de Carol Rifka Brunt, est le livre de blanche que j’ai cru pouvoir apprécier ces jours-ci. La quatrième de couverture m’attirait, les recensions presse étaient bonnes, même l’immense Gérard Collard, l’arbitre des élégances grand public, avait adoré. Diantre !



Milieu des années 80, précisément 87 on le découvrira à une seule occurrence (!). June Elbus est une adolescente un peu à l’écart, rêveuse et passionnée de Moyen-Age. Elle vit avec sa sœur ainée, Greta, et ses parents, comptables tous les deux, à Westchester, la banlieue de New-York où le Professeur Xavier a installé « L’institut Xavier pour jeunes surdoués ». Son oncle maternel Finn (qui est aussi son parrain) est un artiste connu qui vit à Manhattan. Quand le roman s'ouvre, Finn est en train de mourir du sida et il a proposé aux deux sœurs de les peindre ensemble sur un tableau, sa dernière œuvre, qu'il leur offrira.

A sa mort, June, dévastée, découvre que cet oncle qu’elle adorait avait un compagnon, Toby, que sa famille lui avait toujours caché car elle l’accuse de l’avoir tué en lui transmettant la maladie. Cherchant à garder le contact avec le défunt Finn, répondant à une demande posthume, jalouse aussi de tous les moments d’intimité que Toby partagea avec Finn et dont elle ne fut pas part, June développe progressivement, à l'insu de sa famille, une amitié clandestine avec Toby, personnage fragile et délicat qui vécut dans l’ombre du solaire Finn. Elle en tirera sa première vraie responsabilité, la vérité sur la maladie de son oncle, et quelques lumières sur l’histoire non dite de sa famille.



Les plus âgés des lecteurs se souviendront du traumatisme que représenta l’apparition du sida. Ils se souviendront qu’on le qualifia de « cancer gay » (référence au sarcome de Kaposi, fréquent dans la maladie), de maladie des 4H (Homosexuels, Héroïnomanes, Haïtiens, Hémophiles). Maladie nouvelle, mortelle, inexpliquée au début, sexuelle donc honteuse et homosexuelle donc encore pire, le sida provoqua les réactions et les rumeurs les plus abracadabrantes, de la punition divine jusqu’à Jean-Marie Le Pen qui proposa en 86 de rassembler les malades dans des « sidatoriums ».



En 87, Klaus Nomi était déjà mort, Freddy Mercury pas encore.

En 87 aussi, Finn Weiss, l’oncle dont June est secrètement amoureuse, meurt, la laissant orpheline d’un premier amour interdit autant qu’elle l’est de parents que leur travail accapare.



Brunt montre justement la méconnaissance de la maladie, la peur qu’elle inspire, le caractère honteux qu’elle revêt, la nécessité psychologique d’en faire le résultat d’une faute pour laquelle il y a forcément un responsable. Elle montre comment les relations dans une famille se distendent au point de devenir des ersatz, comment peut y naitre la cruauté en réaction à des offenses réelles ou supposées, comment l’amour n’y disparait néanmoins jamais vraiment. Elle évoque les occasions non saisies qui jalonnent un fil biographique et les regrets éternels qu’elles engendrent, ainsi que le trouble qu’on peut ressentir à penser qu’on a étriqué la vie de quelqu’un qu’on aime. Elle oppose le vif attrait d’une vie libre d’artiste à la morne banalité d’une vie rangée. Elle raconte le trouble adolescent, entre choix d'un mentor, responsabilité imposée, désirs naissants ou rejetés, déceptions intimes, et volonté d’émancipation. Tout ceci est bel et bon, d’autant qu’il y a quelques jolis moments et quelques scènes bien vues.



Et ça commençait plutôt bien. June parle à la première personne, dans un langage simple qui s’adresse au lecteur sans en avoir l’air, comme si elle écrivait dans un journal en négligeant le formalisme de la chose, comme ça par exemple : « Donc, comme je le disais, si l’on est de bonne humeur, c’est un chouette endroit pour diner ». Proche et amical, le style accroche. Ton et thème entrainent.



Hélas, au fil des pages, on comprend que l’apprivoisement réciproque de June et de Toby va être très (trop) long, et que c’est définitivement une jeune adolescente qui nous parle. Les enjeux – les entrées dans les thèmes - sont souvent modestes ou puérils ; les actes aussi. Les analyses et les émotions de June sont celles d’une très jeune fille, justes peut-être mais souvent désespérément ennuyeuses tant tout y est limité. Même le trouble sociétal des « années sida », pourtant au cœur du livre, est traité discrètement, trop sans doute, faisant de la maladie un élément de problématique familiale qu’un autre aurait pu remplacer en produisant le même effet.



Brunt se défend d’avoir écrit un livre YA, et pourtant c’est vraiment ce à quoi ressemble "Dites aux loups que je suis chez moi". Les thèmes pas inintéressants du roman sont traités au ras du sol, par les yeux d’une adolescente qui ne voit pas plus loin que le bout de son petit nez, au fil d’un discours qui est trop longtemps égocentré pour qu’on ait encore patience et indulgence au moment où ce discours découvre qu’il ne constitue pas le centre du monde.



Il plaira (de fait il plait) aux amateurs de mélo, à de jeunes adultes souhaitant satisfaire leur goût de la romance littéraire en l'épiçant d'une once de pénible réalité, aux lecteurs (très nombreux) qui pensent que Paulo Coelho écrit de grands ouvrages philosophiques. Je n'en suis pas.
Lien : http://quoideneufsurmapile.com
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Dites aux loups que je suis chez moi

June, une jeune ado américaine plutôt renfermée de 13 ans,adore son oncle Finn. Ce dernier est un peintre assez connu dans le monde de l'art et vit à New York. Il existe une véritablement complicité entre eux, que jalouse Greta la sœur de June.



Rien que de très banal en somme, sauf que l'auteure, Carol Rifka Brunt, a transposé l'histoire au milieu des années 80, période terrible où cette maladie qui effrayait car méconnue, faisait des ravages : le sida.



Lorsque Finn meurt des suite de cette maladie, encore honteuse alors, June se retrouve confrontée au monde des adultes, ignorants et hypocrites, cruels et égoïstes.

Elle va faire la connaissance de Toby, "l'ami particulier" de Finn et peu à peu naîtra entre eux une grande complicité car ils sont unis par un lien puissant, l'amour de Finn.



C'est un premier roman vraiment magnifiquement écrit. Les sentiments de perte, de jalousie, le manque y sont développés de manière délicate mais forte, exacerbés par la terreur incontrôlable qu'exerçait alors à cette époque le sida sur le comportement des gens.



June saura pourtant conduire les uns et les autres à une sorte de rédemption, parce qu'elle aimait Fin, et sa sœur, et ses parents, et, finalement aussi, Toby. Parce que malgré ses doutes elle saura dépasser ses peurs en souvenir de Finn, de cette beauté qu'elle a vu à travers lui et leurs escapades new-yorkaises.



Je vous conseille vivement cette lecture.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Il y a tant à dire sur le roman de Carol Rifka Brunt, son premier, que je ne sais par où commencer.



Par moments, au cours de ma lecture, j'ai pensé au livre de Donna Tartt, Le chardonneret. À cause de la peinture, à cause de l'amour, à cause des relations entre différentes générations. À cause aussi de l'exploration minutieuse des sentiments, des sensations, des émotions que l'on veut cacher, mais qui nous dépassent bien souvent.



Ici, nous sommes à New York, pendant ce que l'on a appelé ultérieurement « Les années sida ». L'oncle de June vient de mourir, victime de la maladie. Toby, son partenaire, va se rapprocher de June et, tous deux, vont ensemble tenter de faire le deuil de Finn.



On ne peut pas tout présenter d'un livre dans un billet, et je choisis donc de vous parler plus particulièrement de June, cette adolescente un peu « à part ». June n'a pas encore totalement quitté l'enfance et continue de vivre dans « sa bulle ». Elle est un peu fantaisiste, parfois naïve, mais surtout... pure ! Elle n'a pas encore été complètement « formatée » pour tenir sa place dans la société.



Je dois dire que, si June existait vraiment, je souhaiterais de tout coeur qu'elle ne change pas. Je voudrais que toutes les Junes de ce monde puissent prendre la parole. Et oui, je me suis souvent identifiée à elle, oui, je suis « en marge » et je ne parviens pas toujours à bien comprendre la société. June, à mes yeux, incarne simplement le « bon sens ». Mais, de la même manière qu'elle doit se cacher de sa famille pour rendre visite à Toby, nous devons souvent nous obliger à nous taire, de peur d'être étiquetées : « immature », « utopiste », « gamine » ou encore « un peu simple », « ridicule » et... « malade ».



Ainsi donc, June pose son regard clair et sensible sur tout ce qui l'entoure, sans filtre, sans retenue.



Le sexe, page 222 :



I mean, why did sex have to be so important? Why couldn't people live together, spend their whole lives together, just because they liked each other's company? Just because they liked each other more than they liked anyone else in the whole world?



L'art, page 229 :



The first few were of abstract stuff. Shapes and colors. I didn't want to find them boring, but I did. I knew that if I were smarter, those would probably look like the best paintings in the world, but I am who I am and I want to tell the truth, and the truth is that I thought they were pretty boring.



L'amour, page 273 :



I thought of all the different kinds of love in the world. I could think of ten without even trying. The way parents love their kid, the way you love a puppy or chocolate ice cream or home or your favorite book or your sister, Or your uncle. There's those kinds of loves and then there's the other kind. The falling kind. Husband-and-wife love, girlfriend-and-boyfriend love, the way you love an actor in a movie.



J'ai envie de recommander ce livre, mais j'ai en même temps peur qu'il soit abîmé par des gens qui ne sauront pas le comprendre. Comme j'ai peur parfois de m'exprimer sincèrement et d'être mise à l'index de la société.



Mais, si vous êtes ici aujourd'hui, dans ce petit coin d'internet, c'est que vous faites vous aussi sans doute un peu partie de cette famille des « pas tout à fait comme tout le monde » et que vous avez certainement en vous tout ce qu'il faut pour apprécier pleinement ce livre. Bonne lecture donc ! 😊


Lien : https://marionparciparla.blo..
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un roman comme aucun autre! Il se savoure petit à petit et laisse un souvenir indélébile.

La vision du sida dans les années 80 est tellement différente de la notre et ce récit est tellement poignant!

A découvrir absolument si vous n'avez pas de mal avec les romans "lents".
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Dites aux loups que je suis chez moi

New York, début des années 80, une jeune adolescente raconte son univers, sa solitude, son amour pour son oncle Finn qui va mourir du sida. Un roman qui nous replonge dans l’adolescence, ses certitudes et ses doutes.

Aussi parce qu’il fait écho à mon histoire personnelle, ce livre m’a touchée, bouleversée même.

Très belle écriture et histoire passionnante, je recommande vivement !

Un superbe premier roman découvert grâce à Gérard Collard.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Voilà un livre dont je n’ai entendu que du bien depuis sa sortie. J’ai pourtant attendu sa sortie en poche pour me le procurer.



Nous sommes donc plongés au cœur de la vie de June qui est dévasté par la mort de son oncle Finn. Elle se raccroche à tout ce qui reste de lui y compris à son petit ami Toby.



Grâce à ce roman nous pouvons être plongés dans les Etats-Unis des années 80. C’est surtout la vision que la population a du SIDA à cette époque qui est mis en avant. On ne sait que peu de choses et les préjugés sont déjà nombreux.



La relation qui a existé entre Finn et June était bien particulière et émouvante. Mais la relation la plus belle de ce roman est sans doute celle qui s’établit entre June et Toby dont cette dernière ignorait l’existence jusqu’au décès de son oncle.



Au contact de son oncle, on voit le personnage principal évolué au fils de ses découvertes. Elle découvre des choses qu’on lui a cachées, des choses qu’elle ne savait pas sur son oncle mais aussi elle ouvre les yeux sur le monde qui l’entoure.



L’auteur arrive à faire vivre Finn, l’oncle disparu en nous parlant de ses peintures magnifiques mais surtout de sa dernière œuvre qui est le fil rouge de toute cette histoire.



En bref, c’est un très beau roman qui nous parle avec sensibilité de pas mal de sujet : SIDA, art, amour, amitié, passage de l’enfance à l’âge adulte. Un roman à découvrir si ce n’est pas déjà fait.
Lien : http://larepubliquedeslivres..
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Dites aux loups que je suis chez moi

Dites aux loups que je suis chez moi a été un coup de cœur pour beaucoup de lecteurs lors de sa sortie en grand format. Alors quand j’ai su qu’il paraitrait chez 10-18, maison que j’affectionne et avec une si belle couverture, il m’était inconcevable de ne pas le lire !



Dans cette histoire, nous suivons June, une jeune adolescente de 14 ans. June est différente, elle ne brille pas comme sa grande sœur Greta et n’a aucun ami. Son monde tourne autour de son oncle Finn, le frère de sa mère dont elle est extrêmement proche, voire fusionnelle. Le drame survient quand elle apprend que son cher Finn a le Sida. On est dans les années 1980, aux États-Unis, on connaît mal la maladie, les traitements n’existent pas encore et on meurt, tout simplement…



Dites aux loups que je suis chez moi est un roman d’amours : l’amour familial, L’amour amical, l’amour fraternel mais aussi l’amour interdit. Dans le fond, n’est-ce pas toujours le même amour ? Ce roman fait réfléchir aux sentiments, contrôlés ou pas. Pour June, il s’agit d’un passage à l’âge adulte où elle va rencontrer « l’ami particulier » de Finn, Toby. Toute la famille de June le déteste et l’accuse d’avoir tué leur proche. June va apprendre à se détacher de sa famille et à se faire sa propre opinion de la réalité. Elle va grandir, mûrir, s’amuser aussi et enfin comprendre qu’il faut parfois regarder au-delà des apparences.



Que dire des personnages si ce n’est que je les ai adorés ? June n’a rien pour elle à priori, elle est étrange et pourtant, on s’attache à elle, on partage son chagrin, on est curieux comme elle. J’ai eu la sensation de ne faire qu’un avec elle. J’ai aussi apprécié sa famille qui l’aime beaucoup même s’ils ne montrent pas toujours leurs sentiments. Toby m’a le plus émue, c’est un homme brisé qui puise dans ses ressources et qui veut profiter du temps qui lui reste.



Pour conclure, Dites aux loups que je suis chez moi est un roman qui fait réfléchir sur différents sujets tout en restant facile à lire. Je ne peux que le recommander à tous, il risque de vous marquer !
Lien : http://romansurcanape.fr/dit..
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Dites aux loups que je suis chez moi

Nombreux sont les romans à aborder des sujets difficiles comme la maladie, le cancer, le deuil, la guerre… Pourtant, d’aussi loin que je me souvienne, jamais encore je n’avais lu de récit abordant l’un des maux les plus répandus de notre siècle : le sida.



L’héroïne de ce roman, c’est June. Une adolescente de 13 ans qui voue un amour inconditionnel à son oncle Finn, peintre new-yorkais à qui elle rend souvent visite avec sa mère, mais aussi sa soeur, Greta. Le roman prend naissance à la mort de Finn, qui décède des suites de cette maladie étrange pour l’époque, innommable, qui vient brusquement de surgir dans notre société. Le sida. Finn est un personnage lumineux, solaire, qui est au centre de ce récit. Et puis, Dites aux loups que je suis chez moi, c’est aussi l’histoire de Toby, « l’ami particulier » de Finn dont June ignorait l’existence. Progressivement, une amitié va naître entre ces deux personnages qui se consoleront mutuellement de la disparition de leur premier amour…



Il y a quelque chose de beau, de pur, d’étincelant dans la relation qui se construit entre June et Toby. Tout naît dans la peur, la méfiance, et se mue en quelque chose de beaucoup plus simple, plus naturel. June est une enfant à la fois puérile dans son comportement par moment, et étrangement mature dans sa compréhension des événements qui s’imposent à elle. Ce que j’ai aimé chez ce personnage, c’est qu’elle ne prend pas pour argent comptant tout ce que sa famille lui dit. Elle cherche à comprendre par elle-même, parce qu’elle connaissait Finn mieux que personne, parce qu’elle l’aimait, et parce qu’elle veut tenir ses promesses. C’est une enfant combative, loyale, émouvante.

A travers June, ce sont tous les préjugés d’une époque, toute l’hypocrisie d’une famille et parfois d’une société entière, toute la peur et la méconnaissance de cette maladie qui jaillissent. J’ai beaucoup appris sur l’accueil qui a été réservé à cette maladie et à toutes ces personnes qui en sont atteintes… comment peut-on parfois être aussi cruels avec des gens qui n’ont très certainement pas demandé à contracter le sida ?! Comment peut-on se comporter avec aussi peu de coeur ? Comme dans chaque situation où l’humain ne sait rien, c’est la peur qui prend le dessus, jusqu’à engranger des comportements irrationnels.



Le personnage qui m’a, de loin, le plus bouleversée, c’est Toby. Son sens du sacrifice, son amour pour Finn et June a quelque chose de tellement précieux… Qui ne rêverait pas d’une telle âme soeur ? Toby m’a brisé le coeur, j’ai rarement tant aimé un personnage aussi plein d’humanité et d’altruisme et qui subit une situation si injuste, dont il n’est pas responsable. Car peu importe les épreuves qu’il traverse, Toby reste fidèle à ses valeurs, à son amour, à ses engagements…



Les dernières pages du roman m’ont brisé le coeur, et j’ai du mal à quitter ces personnages qui m’ont accompagnée si longtemps. Je pense que June, Finn et Toby auront longtemps une place spéciale en mon coeur. Ce sont des personnages que je n’ai pas envie d’oublier, et qui m’accompagneront.



En conclusion



Dites aux loups que je suis chez moi est un roman lumineux, étincelant, plein d’injustice et d’espoir à la fois. C’est un roman que j’ai aimé et que je porterai longtemps en mon coeur. Je me suis énormément attachée aux personnages, et probablement plus encore à cette relation qui se tisse entre June et Toby. Un roman indispensable pour comprendre la peur qu’inspirait le sida à une époque où cette maladie était encore méconnue, et pour la beauté et le message qu’il inspire.
Lien : https://carnetparisien.wordp..
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