Céline Musmeaux

Je ne veux plus jamais revivre ça. L’amour, l’alcool, le tabac et le sexe ont détruit mon existence. J’étais prise dans un engrenage me broyant en mille morceaux…

Il me dévisage de la tête aux pieds. Cela me gêne. Je ne peux pas m’empêcher d’être agressive.
— Qu’est-ce que tu regardes ?
Perplexe face à ma réaction, il s’en amuse un peu.
— Mes yeux me servent à voir.

Je n’étais pas une élève très studieuse. Je traînais souvent plus que je n’allais au lycée. Alors, c’est difficile pour moi de reprendre un rythme scolaire « normal ».
Je me motive à tout apprendre par cœur. Seulement, c’est déjà un miracle que j’aie été prise avec le dossier que j’ai. Je dois redoubler d’efforts si je veux suivre. Cependant, ma concentration est brusquement brisée par l’arrivée d’un homme. Je l’entends à ses pas. Un frisson me parcourt. Je suis devenue extrêmement méfiante envers le sexe opposé. Je me tiens prête à me défendre quand il s’assied près de moi et qu’il sort une cigarette.

Il ne faut pas que j’oublie dans quel but je me bats. Si je suis ici, c’est pour m’en sortir et m’éloigner de ce qu’a été mon existence jusqu’au début de l’été.

J’essaie de rattraper mes lacunes.

Ses yeux m’ont volé quelques neurones. Ses lèvres ont fait naître des papillons dans mes entrailles. Sa peau, ses mains, sa voix, son être, ont simplement terminé le travail. Il ne manquait plus qu’un peu de mordant, de caractère pour qu’il soit absolument parfait. Chose que malheureusement, il possède. Son charisme me pousse à m’opposer à lui comme à vouloir qu’il me domine. En soit, Matt était le partenaire idéal de mes vacances, et pourquoi pas d’une vie…

ce monde où l’on n’est plus seulement des gamins, mais qu’on devient des adultes. J’ai eu ma première relation sexuelle avec un homme. Cela signifie que je suis donc une femme. Je peux maîtriser mon corps plus qu’avant tout en devant en prendre soin. Je ne peux plus être insouciante. Je dois faire attention à ce que je fais. Je ne souhaite pas tomber enceinte maintenant. Je veux survivre et vivre les rêves que nous pourrions imaginer ensemble…

Il ne faut jamais dire jamais !

C’est mon esprit qui crée ces douleurs. Pourtant, je les éprouve si violemment. J’ai peur de bientôt mourir, que ce soit par mes actes ou à cause de ces souffrances que je ressens…
Je dois penser à autre chose. Oui, je dois me focaliser sur quelque chose d’extérieur. J’inspire et j’expire. Le cours ne m’intéresse pas. De toute manière, j’aurai une note moyenne, car je suis quelqu’un de médiocre.

Oublier mon frère est impossible, mais réapprendre à vivre sans lui semble être la chose la plus raisonnable. Cela étant dit, tout ceci est bien facile à dire, mais n’est pas vraiment facile à faire...

J’avais besoin de lui pour y voir clair dans mes sentiments et simplement dans ma tête. Il avait toujours été là pour me protéger et m’aider et là quand j’ai eu besoin de lui, je me suis rendu compte qu’il ne me viendra plus jamais en aide. Tout est fini, je ne le verrai plus jamais. Il ne pourra plus me prendre dans ses bras, ni me consoler. La place dans mon cœur est vide.

Cette femme est douce et compréhensive, au premier coup d’œil on voit que c’est une personne forte, qui aime écouter les autres, les soigner et les aider. Elle est beaucoup plus jeune que ma mère, mais je me dis qu’elle est cent fois plus efficace qu’elle... Elle est restée à mes côtés sans me juger, ni me crier dessus, simplement là pour me montrer que je ne suis pas seule face à mes problèmes. Ma mère en serait bien incapable, soit elle éclaterait en sanglots, soit elle piquerait une crise de nerf, en fonction de son vague à l’âme...

– Quelle est la prochaine mission ?
Il sourit en répondant.
– Déjà prête à me quitter !
Je hausse les épaules en marmonnant.
– Je ne fais que mon devoir !
Léon m’enlace en posant sa main sur mon poignard.
– Je te tiens.
Je me raidis avant de lui dire.
– Je n’ai pas besoin d’un poignard pour te blesser !

"Mon père m'a appris que peu importe là où on est, le ciel est toujours le même. Il suffit de lever les yeux pour se sentir proche de la personne à qui on pense."

" ce qui nous oppose n’a aucun poids quand ce qui nous lie est plus fort que tout "

Comme toutes les adolescentes, Eva se cherche à travers le regard des autres, mais elle ne s’y retrouve pas. Elle se sent donc exclue. Ce qui exhorte son excitabilité et sa sensibilité au monde qui l’entoure. Elle est prisonnière d’un sentiment de culpabilité omniprésent parce qu’elle veut une place qu’elle ne peut pas occuper.

Sa bouche se pose contre la mienne. Ce baiser plein de rage me transmet sa frustration. Je le mords. Il fait de même. Je voudrais reculer, mais il me tient d’une main ferme. Donc, je me laisse happer par sa domination soudaine. Je prends tout, je veux tout de lui. Et il le sait, il le sent.

Lorsque tu n’étais pas là, tu me manquais. Chaque fois que tu étais là, je te voulais. Alors, quand je me suis senti trahi, mon monde s’est effondré. Je refusais d’accepter que tout ça pouvait être faux. Mais en fuyant, je nous ai fait du mal à tous les deux…

Le courage n’est pas ma qualité première. Pourtant, j’en fais preuve pour une fois. Je colle ma bouche à la sienne. Je m’attends à me prendre une baffe, un coup dans les couilles, n’importe quoi pour m’expulser. Néanmoins, c’est un baiser mouillé de ses larmes que je reçois. Alors, tout vrille dans mon esprit, encore une fois.

Je n’ai pas besoin de fausses amitiés. Si je veux sortir, il me suffit d’aller en boîte pour faire des rencontres. D’un claquement de doigts, je me fais un mec…

Il n’a que sa colère et sa frustration pour le faire. Thibault est un lâche, assumer ce qu’il ressent, c’est trop compliqué pour lui. Alors, je suppose qu’en se défoulant sur moi, il croit que je vais faire le premier pas. Mais il se plante lourdement ! Cette fois, je ne reviendrai pas vers lui. Il m’a blessée bien plus que je ne l’ai meurtri.