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Citations de Chester Himes (274)


_ Mon Dieu, fiston, un blanc qu'a bu un coup, n'a vraiment pas besoin d'une raison pour tuer un noir. Il n'a qu'à voir la couleur de sa peau, et le whisky fait le reste.
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- Enfin, dites-moi, frère Jackson, pourquoi êtes-vous venu ici? Qu'est-ce que vous me voulez?
- Je voulais tomber à genoux, là, près de vous, Révérend Gaines, et me remettre entre les mains du Seigneur.
- Quoi! s'écria le révérend Gaines en sursautant comme si Jackson avait proféré un blasphème. Vous voulez vous remettre entre les mains du Seigneur? Mais, mon pauvre ami, vous le prenez pour qui, le Seigneur? Faut aller de ce pas vous remettre entre les mains de la police! Jamais le Seigneur ne voudra intervenir dans un pareil micmac.
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Les gens du quartier* pensaient que, dehors, l'air frais était plus frais et moins vicié que dedans. Mais c'était faux. Au contraire, comme diraient les Français. Dehors, il y avait les fumées noires vomies par les vieux tacots usés, les poubelles qui débordaient, les crottes de chiens, de chats, les cadavres de rats, de chats, de chiens en décomposition, et la viande trop avariée pour être mangeable qu'on avait envoyée valdinguer dans les caniveaux pour que chiens et chats y trouvent leur pitance. Mais certains morceaux étaient dans un état de décomposition si avancé que même une bête affamée n'en aurait pas voulu. A tout cela se mêlait la puanteur dégagée par ce qu'il y avait de comestible dans le quartier, celle qui émanait des magasins d'alimentation, des bars, des restaurants, et celle des salons de coiffure pour hommes comme pour femmes.
Qu'à cela ne tienne, les gens du quartier pensaient qu'il faisait plus frais dehors et que l'air y était plus pur. "Mon chou, j'sors, j'vais prendre le frais un instant pour respirer un peu." Voilà pourquoi, ce samedi soir du mois d'août, tout le monde était dehors, dans la rue, à jouir de la fraîcheur et à respirer l'air pur.

* Harlem, New York.
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De toute façon, raisonna-t-il, la mort n'est rien d'autre qu'un analgésique qu'il faut accueillir avec le sourire. (Page 26)
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Quand j'ai aperçu ma mère, je me suis arrêté et je suis resté planté là, un certain temps, immobile. Je la regardais et je voyais qu elle me regardait, je voyais l'amour qu'elle me portait, je sentais ses yeux dans les miens et je l'aimais en cet instant précis plus que je ne l'avais jamais aimée, plus que moi-même et plus que n'importe qui d'autre de toute ma vie. Mon amour pour elle me submergeait. Il m'étouffait.
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"Mais vrai ou faux, ce seraient des policiers noirs et, s'il fallait en croire la rumeur publique, ceux-ci s'en tenaient au principe selon lequel on tire d'abord et on interroge le cadavre ensuite. "
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- Moi, je suis flic, répliqua Fossoyeur. Si les Blancs s'obstinent à venir à Harlem où, par leur faute, les Noirs sont obligés de vivre dans la crasse et la dépravation, il est de mon devoir de veiller à leur sécurité.
Le Blanc rougit jusqu'à la racine des cheveux.
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- Chez moi ? Un type qui change les billets des billets de dix en billets de cent ? Vous êtes peut-être soûl, mais vous êtes tombé sur la tête. Si je connaissais un type comme ça, il serait encore chez moi, une chaîne à la patte, en train de marner pour moi à grands coups de pompes dans le cul.
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[…] on disait couramment à Harlem que le pistolet d'Ed Cercueil pouvait tuer une pierre et celui de Fossoyeur l'enterrer.
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La prison réelle était celle qui lui revenait sans cesse en mémoire : une prison de cachots obscurs et humides, d'os moisis et de chaînes rouillées, la prison du comte de Monte-Cristo, de Jean Valjean, de saint Paul. La prison réelle était dans son esprit.
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Tout être humain, quelles que soient sa race, sa nationalité, sa foi religieuse ou son idéologie, est capable de tout et de n'importe quoi.

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- Tout ce que j'ai appris jusqu'à présent, c'est que les gens d'Harlem sont à tels point respectables que leur merde n'a pas d'odeur !
- Qu'est-ce que vous espériez ? demanda Ed Cercueil. Que l'un d'eux allait se dénoncer ?

(Note : interrogatoire des témoins et l'inspecteur n'a rien appris !)
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- Vous lui cavalez après comme un clebs après une chienne en chaleur, insista Brody. Tout le monde le dit.
- On ne peut pas reprocher à un mec de tenter sa chance, fit remarquer Chink.
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Fossoyeur et Ed Cercueil étaient des inspecteurs incorruptibles, mais coriaces.
Il fallait qu'ils le soient pour exercer leur métier à Harlem.
Les noirs du quartier n'avaient aucune considération pour les poulets de couleur, mais craignaient les grands pistolets luisants et la mort subite.
Or, on disait que le pistolet d'Ed Cercueil pouvait tuer une pierre et celui de Fossoyeur l'enterrer. (p89)
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J’ai franchi la porte et me suis arrêté. Le grand blond a relevé la tête au même moment et nos yeux se sont accrochés. Lentement, il a tendu la main vers un marteau à tête ronde sur son établi. C’est à ce moment là que j’ai décidé de le descendre de sang-froid sans lui laisser aucune chance. Qu’est ce que je venais foutre la à le provoquer ? Je songeais. Pourquoi est-ce que je voulais me battre avec lui ? Je voulais crever ce bon dieu d’enfant de salaud et continuer à vivre. Je voulais qu’il se sente aussi épouvanté et impuissant et menacé que moi, chaque vacherie de matin que Dieu fait. Je voulais qu’il sache quel effet ça fait de se voir mourir sans rémission ; ce que ça fait de regarder la mort arriver, de savoir qu’elle arrive et qu’il n’y a rien à faire, rien d’autre qu’à s’asseoir et encaisser, comme il fallait que j’encaisse de Kelly, de Hank, de Mac et de cette salope, parce que personne ne viendra l’aider, personne ne pourrait l’arrêter, personne n’y pourrait rien .
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Un clin d'oeil et t'es dépouillé, signala Ed Cercueil au Blanc qui traînait ses guêtres dans Harlem.
Deux clins d'oeil et t'es bousillé, ajouta sèchement Fossoyeur.
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[ Extrait de la nouvelle "Une nuit de névrose" ]

Je voulais lui dire à quel point ma vie était importante pour moi dans un pays où la vie était probablement la seule chose qu'il me serait jamais donné de posséder. Je voulais lui parler de l'expression gênée sur le visage des Blancs quand ils apprennent qu'un Noir est mort en héros pour ce pays ; lui dire combien ils sont embarrassés de ne pouvoir l'exclure dans la mort comme ils l'ont fait durant toute sa vie.
(...)
Puis je me secouai. Qu'ils aillent au diable ! Bon Dieu ! Moi, j'allais me saouler et être nègre. Rester saoul et rester nègre. Qu'ils aillent tous se faire foutre. Ce putain de pays raciste et ce monde en noir et blanc.
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[ Extrait de la nouvelle "Un déjeuner au Ritzmore" ]

Ils traversèrent Olive Street, procession d'humanité dépenaillée, hommes émaciés, sales et mal rasés, menés par deux jeunes gens blancs et un jeune Noir, passèrent devant les deux portiers qui, voyant un agent de police parmi eux, pensèrent qu'on les emmenait tous au trou. Ils arrivèrent devant les portes de cuivre et d'acajou sans avoir été inquiétés, poussèrent les panneaux de verre et pénétrèrent dans la splendeur classique du grand salon du Ritzmore.
Imaginez la consternation parmi les clients distingués, superbement habillés et friqués ; imaginez l'air outragé du réceptionniste cognant sur sa sonnette et hurlant frénétiquement : « Un chasseur ! Un chasseur ! Un "chasseur" ! » Si les meubles avaient été animés, ils auraient pris leurs jambes à leur cou, terrorisés, et les superbes tapis d'Orient auraient été humiliés à tout jamais.
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_ Ah ! Ah! Pourquoi voulez-vous qu'il aille zigouiller deux nègres ?
_ Je ne sais pas dit Brock. Pourquoi voulez-vous que n'importe qui d'autre aille les zigouiller ? C'est ce que je cherche à savoir.
_Cherchez la femme, moi je vous le dit, fit le livreur. Et cherchez-la à Harlem.
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Jackson qui, à l'exemple de Goldy, inspectait la rue déserte, frissonnait:
- Ils peuvent nous voir?
- S'ils regardent pas, ils peuvent pas.
Devant cette réponse ambigüe, Jackson se garda d'insister, mais glissa la main dans son pardessus pour en tirer le tuyau de plomb.
- C'est pas le moment de sortir ton bâton.
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