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Critiques de Chloé Cruchaudet (641)
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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Céleste, "bien sûr, Monsieur Proust" de Chloé Cruchaudet est le deuxième ouvrage que j'ai emprunté à la médiathèque de ma ville dans le cadre du projet Bulles d'Argent.



La couverture du roman graphique m'a beaucoup plu : au centre : une jeune femme, vêtue de noir, tenant une tasse de café fumant à la main, tourne son visage vers un tableau, portrait d'un homme dont on n'aperçoit que le bas du visage : pommettes roses, moustache, noeud papillon, veste noire. La jeune femme semble fascinée. Il s'agit de Céleste Albaret, la femme qui a été au service de Marcel Proust de 1914 à 1922, date de la mort de l'écrivain.



Le roman graphique Céleste, "bien sûr Monsieur Proust" met en scène Céleste, âgée, qui se remémore son passé. La jeune femme du chauffeur de Marcel Proust est tout d'abord engagée pour aller livrer les colis de l'écrivain. En 1914, lorsque la guerre éclate et que les hommes sont mobilisés, Céleste devient indispensable : gouvernante de l'écrivain, elle prend en charge son quotidien. Elle comprend également comment mettre de l'ordre dans toutes les "paperolles", nombreuses et minutieuses corrections et références apportées par l'écrivain à ses textes. Une solution inespérée pour l'écrivain qui pourra ainsi livrer à son éditeur des textes prêts à être imprimés.

Chloé Cruchaudet a fait preuve d'une grande minutie et d'originalité : elle reconstitue le monde de Marcel Proust à travers le regard de Céleste qui est avant tout une domestique et se doit d'être transparente. Elle voit mais n'est pas vue...Odilon, le chauffeur de Marcel Proust le lui avait bien dit : "La distance, Céleste. On doit être là, et pas là"....Mais Céleste parviendra à être vue - en brisant cette distance, et devenant une sorte de "facilitatrice", au service de l'oeuvre de Marcel Proust - tout en restant dans l'ombre.



J'ai lu plusieurs fois ce roman graphique, j'ai beaucoup aimé le style graphique de Chloé Cruchaudet, les nuances de mauve qu'elle a employées pour parler du passé, sa manière de représenter la gestuelle de Céleste et toute sa "gamme" de regards face à Marcel Proust, plongé dans son monde intérieur.



C'est Céleste elle-même qui nous donne le mot de la fin, dans le petit texte qui figure sur la quatrième de couverture : "Etre avec lui, l'écouter, lui parler, le regarder travailler, l'aider dans la mesure de mes moyens... C'était comme de se promener dans une campagne où il y a partout de nouvelles sources qui jaillissent....".



C'est avec plaisir que je lirai la deuxième partie de l'ouvrage.
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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Premier tome du diptyque de Chloé Cruchaudet consacré à

Céleste Albaret , qui fut celle qui accompagna Proust jusqu’à sa mort , que dire d’elle , elle est à la fois la servante , la gouvernante , l’amie , la confidente de l’écrivain .

Ces deux là étaient opposés et pourtant un lien très fort les a unis . Qui d’autre que Céleste A aurait pu vivre une si difficile relation , une dévotion si intense , qui paraît impossible , irréelle .

8 années d’un dévouement sans faille mais au côté d’un génie qui se rendra compte lui aussi de leur incroyable lien .

Chloé Cruchaudet réussit son pari , c’est très agréable à lire même si comme moi on n’est pas fan de Proust .

#nettgalley
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Mauvais genre

Mauvais genre traite de l'histoire vraie du couple Grappe : Paul et Louise, au début du XXe siècle. Pour échapper à l'horreur des tranchées, lors de la Grande Guerre, Paul décide de se travestir, avec l'aide de sa femme, et devient Suzanne.



D'un trait en noir et blanc, accentué par des touches de rouge, Chloé Cruchaudet aborde un fait divers qui a lieu dans les années 1920. La couverture de ce one-shot m'a beaucoup plu car elle montre à quel point le couple Grappe s'aimait et a voulu rester ensemble malgré la mobilisation générale. Louise en effet aide son mari à devenir une vraie femme avec le maquillage, les vêtements et surtout les attitudes. Paul, au début peu emballé mais tout de même amusé par la situation, se prend de plus en plus au jeu, jusqu'à en devenir paranoïaque. Ce fait divers, selon moi, montre bien que des centaines, voire des milliers d'hommes sont devenus fous face à la boucherie de la première guerre mondiale.

Les dessins de Chloé Cruchaudet abordent sans tabou ce couple pris dans le tourment de la guerre de l'époque.



Je ne peux que conseiller Mauvais genre. Pour moi, cette bande dessinée fait vraiment parti des bandes dessinées à liresur la Grande Guerre , tout comme la série Notre mère la guerre et les Folies Bergère.

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Mauvais genre

Tout commence comme une banale histoire d’amour. Paul et Louise apprennent à se connaître dans le Paris innocent et pré champ de bataille. Ils se marient. Paul doit aller combattre les boches et reçoit la misère en pleine figure. Paul n’est pas trouillard mais son désir de vivre est très fort. Il devient déserteur. Il doit se cacher dans une chambre d’hôtel et Louise lui apporte à manger, travaille pour deux et le supporte jusqu’à ce que…



Paul devient Suzanne.



Suzanne est libre. Elle se féminise au fil du temps avec l’aide de Louise. Elle circule, établie des contacts, va jusqu’à travailler à son tour pour gagner sa vie.

Suzanne est Paul qui est Suzanne. Les deux se perdent l’un dans l’autre. Paul aime vivre dangereusement. Suzanne aime les rencontres. Les rencontres dans le parc plaisent aux deux. Ce sont des moments dans le bois, et ce qui s’y passe, y reste. Des pansements au mal-être.

Louise demeure fidèle à Paul mais devient jalouse de Suzanne. La jalousie, ça finit toujours mal…



J’ai adoré ce roman graphique, construit de bien belle façon, sans case et très aérien. Des tons de sépia, noir et blanc avec une touche de rouge en accessoires rendent le tout très touchant. L’histoire est quasi incroyable et Chloé Cruchaudet la rend accessible et acceptable. Même si j’aime moins en général les personnages avec le nez très pointu, cette fois-ci, j’y ai vu une façon d’accentuer la personnalité de Paul.

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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Quelle joie de lire et parcourir cette bande dessinée !



L’autrice y dessine avec tendresse et humour le portrait de Céleste Albaret et des premières années de sa très insolite relation avec Marcel Proust, dont elle fut d’abord la coursière puis la gouvernante.



Le graphisme et les couleurs sont magnifiques; les dessins sont d’une légèreté aérienne qui m’a séduite. Je ne sais pas en dire beaucoup plus, car moi et le dessin ça fait quatre, j’ai deux mains droites (je suis gauchère) et je ne connais aucun terme technique, mais ce que je peux affirmer c’est que j’ai trouvé cette BD très esthétique.



Les manières, les caprices, la maniaquerie et l’exigence de Marcel Proust sont traités avec un humour qui n’est aucunement moqueur, par contre sans concession. La naïveté, l’amour platonique, l’admiration sans borne, la dévotion de Céleste Albaret envers son employeur sont décrits de manière touchante.



J’ai assisté, comme si ça se déroulait devant mes yeux, à la naissance et l’évolution d’une relation particulière, tellement forte qu’elle a marqué Céleste à tout jamais. Sa disponibilité à toute heure du jour et de la nuit, son amitié indéfectible l’ont rendue tellement indispensable à Marcel Proust, qu’on peut légitimement se demander si la Recherche aurait été le chef-d’œuvre qu’il est devenu sans elle à ses côtés. Mais ce n’est pas à moi, simple lectrice et non experte proustienne de débattre sur ce sujet.



Car tout ce qui compte pour moi, c’est que cette BD, je l’ai adorée…et j’ai trop hâte de lire la suite.



Un tout tout grand merci à @Ladybirdy qui m’a attirée vers ce livre !

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La poudre d'escampette

Paul, nouvel arrivant va, lors d’une balade avec son chien, rencontrer une bande d’enfants qui vit sur un radeau-chalet. Comment s’intégrer ? C’est frais, coloré et le chien est craquant avec son côté Pollux. Une mignonne bd pour enfant.
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Mauvais genre



Louise et Paul sont jeunes, amoureux, insouciants. Ils se marient pour le meilleur (pensent-ils) mais c’est le pire qui arrive : La première guerre mondiale éclate, Paul est appelé au front.

Après plusieurs mois dans les tranchées, il n’en peut plus, se coupe un doigt, atterri à l’hôpital puis déserte.

Et pour devenir invisible, il devient Suzanne.

Pour le couple, une nouvelle vie commence...

Inspirée d’une histoire vraie, l’étonnante transformation de Paul Grappe m’a d’abord amusé, intrigué, puis un peu dérangé. Car si cette couverture était une bonne idée, elle cache bien plus que le genre de Paul. Traumatisé par la guerre et son cortège d’horreurs, coincé dans un déguisement qui le fascine, et néanmoins honteux d’être un « planqué », son esprit déraille, et il sombre peu à peu dans l’alcoolisme, la violence, la prostitution.



Un roman graphique sombre mais plutôt réussi.

Les dessins sont très vivants, le mouvement qui s’en dégage et le traitement de la couleur m’ont particulièrement plu.

Mais l’histoire, assez malsaine et vraiment terrible finalement n’est pas à mettre en toute les mains.
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Mauvais genre

Guerre 14-18 : comment échapper à cette monstrueuse tuerie ? Paul et sa jeune épouse Louise ont une idée et même plusieurs mais cela n'est pas sans risque. Leur couple sera soumis à des épreuves qu'ils n'auraient pas soupçonnées. Une sorte de folie parcourt ce roman graphique, sorte de pied de nez à la mort et aux idées bien-pensantes. Une BD très originale qui me donne envie de découvrir d'autres opus de l'auteure.
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Ida, tome 2 : Candeur et abomination

Ida continue à balader son inconstance, son innocence et ses préjugés dans cet univers colonial bien cruel, même si la crinoline a enfin disparu. Elle est toujours autant inadaptée, déplacée, dans cette Afrique dure et violente. Le dessin de Chloé Cruchaudet, loin des stéréotypes, s’accorde à merveille avec cet univers : un peu de rondeurs et de couleurs douces, faisant fi de la réalité violente et cruelle de l’Afrique en pleine colonisation en cette fin de XIXe siècle. L’exotisme romantique s’accorde mal à la réalité économique, violente et cynique. Ida est une fable originale sur le colonialisme, humoristique et violente à la fois, tout en décalage, s’accordant aux visions idéalistes qui couraient en Europe en ce temps-là.

J’ai trouvé cette aventure vraiment savoureuse et originale.
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Mauvais genre

Inspirée de l'histoire vraie de Paul Grappe et Louise Landy, deux jeunes amoureux, entre la première guerre mondiale et les années folles, cette bande dessinée est une grande réussite.

Le dessin est très beau, sûr, plein de détails, et la colorisation est très jolie avec une majorité de nuances de gris mais également quelques touches de couleur bien fondues, parfaitement intégrées au dessin.

La mise en page est quant à elle parfaite, dynamique, l'histoire se parcourt avec facilité et plaisir.

Cette histoire est celle d'un couple et de sa déchéance, mais aussi celle de la liberté et de ses limites, une petite histoire dans la grande.

Une vraie réussite cet album.
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Céleste, tome 2 : Il est temps, monsieur Prou..

Ces deux tomes de la vie de Céleste Albaret et de sa relation avec Proust sont deux petits bijoux. Je suis d’autant plus ravie de les avoir découverts que je peine, depuis plusieurs mois, à trouver des pépites dans mes lectures Bd et ces deux-là en sont.



Céleste est donc devenue la bonne, puis la gouvernante, secrétaire et confidente de Proust jusqu’à sa disparition. Autant dire qu’elle a joué un rôle important auprès de l’illustre auteur ! Arrivée de sa province profonde, toute jeune femme, pour épouser un chauffeur de taxi parisien, Céleste ne connaît rien de la capitale, et encore moins des coutumes de la haute bourgeoisie. Autant dire que l’auteure nous décrit la rencontre de deux mondes opposés : l’un est ultra raffiné, riche, capricieux, tandis que l’autre est une jeune fille naïve et assez incompétente.



J’ai lu et apprécié La recherche il y a fort longtemps mais je ne connaissais pas la vie de Proust ni la relation privilégiée qu’il avait nouée avec sa bonne. Et j’ai adoré les découvrir grâce à ces bd.



L’auteure fait des portraits très attachants de ses deux personnages principaux : Proust est capricieux autant que gentil, tyrannique autant que généreux, et on sourit beaucoup à la description des lubies de cet homme fantasque et à la santé très fragile. Céleste nous émeut par son dévouement et l’amour immense et platonique qu’elle voue à son grand écrivain.



Les dessins sont à la hauteur du scénario : inventifs, poétiques, colorés avec douceur, c’est un plaisir de lire et de regarder ces albums.



Une très belle réussite.



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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Céleste est la bonne à tout faire de Marcel Proust et accessoirement sa secrétaire. Ce premier tome d'un diptyque retrace la relation que la jeune femme entretient avec l'écrivain. A travers cette histoire, on lève le voile sur l'intimité du dandy, parfois sociable, parfois agoraphobe, souvent fantasque.

Les planches de cette album sont magnifiques, parfois oniriques, reflétant l'imagination de Marcel Proust. La palette de couleurs utilisée, à l'image de la couverture, appuie l'atmosphère feutrée de l'intérieur dans lequel s'enferme Proust, avant de s'éclairer pour les scènes extérieures, comme le séjour à la mer.

Un album que j'ai vraiment pris plaisir à lire et donc j'attends maintenant la suite.
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La Croisade des Innocents

Des milliers d'enfants seraient ainsi partis sur les routes pour rejoindre Jérusalem. Sans parents ou les fuyant quand ils en avaient, ils auraient semé la panique en pillant, voire pire, les villages qu'ils traversaient afin de survivre. A partir de cette légende, vraie, fausse ou exagérée, Chloé Cruchaudet en a fait un bd formidable où noirceur et humour se côtoient. Ici, point de récit idéaliste d'une croisade d'enfants héroïques, transcendés, magnifiés par la foi. Vraie naïveté et manupilation se mêlent quand il est question de suivre le nombre ; bassesses et entraide suivent. Donc, point de romantisme dans le dessin mais un trait simplifié, des couleurs sobres, entre bleu nuit, noir et bistre, des petits minois surgissent des capuches, sales et parfois hideux. La fin fait froid dans le dos et peine.
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La poudre d'escampette

Une bande de gosses dégourdis et astucieux fabriquent un gros radeau pour se lancer dans une expédition vers l'ailleurs. Voilà un résumé qui fleure bon le grand air et promet une lecture sympathique. En effet, "la poudre d'escampette" est une jolie B.D qui séduira sans peine son public cible, les enfants, mais aussi leurs parents.



Les petits héros plairont aux enfants pour leur côté aventuriers en herbe et leur allure rigolote (des corps tout fins et des grosses bouilles rondes) et les parents apprécieront l'absence de stéréotypes genrés. Ici, la terreur de la bande est une petite fille, l'amoureux transi est un petit garçon, et tous, filles et garçons, sont des bricoleurs astucieux.



L'histoire en elle-même est assez anecdotique. A vrai dire, l'intrigue est très mince mais cette ode à l'imagination, à la débrouillardise et à la camaraderie est très plaisante à lire.



Visuellement, c'est très joli. Le dessin est chouette et dégage du charme même s'il y a un côté déjà vu (je trouve que depuis quelques années, les illustrateurs pour enfants produisent pas mal ce genre de dessins au crayons de couleurs).



"La poudre d'escampette" ne restera pas gravée dans ma mémoire mais m'a permis de passer un joli moment de lecture.

Mention spéciale à Paulette, le chien d'un des enfants, qui a une trogne absolument irrésistible.

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Mauvais genre

Impeccable!



Je rejoins les Babeliotes enthousiastes pour ce roman graphique, remettant en lumière un fait-divers dramatique et poignant, avec un coup de crayon et un scénario d'une grande modernité.



Une palette d'émotions et de situations est magnifiquement mise en dessin par de multiples couleurs surannées chargées de noir. Cette ambiance d'outre tombe plonge le lecteur dans le Grande Guerre avec effroi mais aussi dans le quotidien citadin des cousettes et de la liberté des moeurs de la paix retrouvée.



Un thème très touchant et audacieux, parlant de sexualité, de transformation de personnalité, de fidélité et d'amour.
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Mauvais genre

Voila une BD dont on a beaucoup entendu parlé, en bien. Et après l'avoir lu, je comprends pourquoi.

D'après une histoire vraie, on suit en douceur et sans jugement Paul Grappe et sa femme depuis leur rencontre juste avant la première guerre mondiale. Sans s'épancher sur cette dernière, pas besoin de nous faire de rappels très précis dessus, on voit l'horreur des tranchés et les traumatismes, physiques et mentaux, laissés. C'est avec ces traumatismes que Paul devient déserteur et commence une autre vie. Pour pouvoir sortir, il se transforme en femme. On voit vraiment cette transformation, physique et psychologique, l'évolution de Paul, de sa femme et de leur couple et tout ce que ça implique. C'est un récit intime mais fait avec pudeur malgré tout. Pas de voyeurisme, pas de gore.

On se prend vite dans le récit, les rebondissements et ces deux personnages très intéressants et attachants et surtout très humains.

La seule petite chose est qu'on ne se rend pas vraiment compte du temps qui passe. On ne le comprend que quand les déserteurs sont amnistiés dix ans après. Mais comme c'est explicité on comprend bien la phase du retour à la normale.

Les dessins ne sont, en soit, pas extraordinaires. Mais diablement efficaces pour nous transmettre les ambiances et les émotions dans une certaine simplicité tant du trait que de la couleur.
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Mauvais genre

Dans ce roman graphique, Chloé Cruchaudet nous convie auprès de Paul et Louise. Ils se marient à l’aube de la première guerre mondiale. Rapidement Paul est appelé sous les drapeaux et va connaître les affres de la guerre de tranchée. Il prend bientôt la décision de déserter et s’enfuie en compagnie de sa femme. Contraint de vivre cloîtré dans une chambre d’hôtel, Paul tourne en rond et s’ennuie ferme. Le couple ne peut vivre que sur le maigre salaire de couturière de Louise… Sortir en plein jour n’est pas possible : les déserteurs sont fusillés … Un homme dans la fleur de l’âge, en bonne santé et qui ne porte pas l’uniforme focalise sur lui la suspicion de la maréchaussée… La solution serait que Paul se travestisse en femme : les femmes seules sont devenues une morne norme en cette période. De cette simple décision, la vie de Paul et Marie va basculer dans un univers inconnu riche de découverte pour l’un comme pour l’autre jusqu’à l’ultime confrontation.

J’ai de la peine à reconnaître Chloé Cruchaudet si je me réfère à ma précédente lecture Groenland Manhattan. Voilà un scénario bien plus difficile à défendre et à mettre en valeur ….Et pourtant on s’attache à nos héros malgré leurs défauts… Malgré les thèmes parfois graveleux, une touche humoristique nous permet de garder toute notre empathie pour les héros. Le coup de crayon est plus délié et le choix de la couleur (pas de pluriel …) apporte une touche de légèreté bienvenue. Une vraie réussite où j’ai eu l’impression d’admirer une pièce maitresse d’un artiste encore plein de promesses.

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Mauvais genre

L’histoire débute au tribunal où l’on apprend que Paul a une plainte pour exhibitionnisme, puis flash black. Il se marie, part à la guerre, puis devient déserteur. Il n’aura d’autre solution que se cacher dans une chambre d’hôtel. Le manque d’air est tellement fort que la stratégie pour sortir sera de se transformer en femme. Seule solution pour être bras dessus, bras dessous avec sa dulcinée. Nous sommes dans les années folles et ils habitent à côté du bois de Boulogne. Les couleurs sont principalement noir, blanc et rouge. Je n’aime pas trop la façon dont sont dessinés les visages. Histoire bien prenante. Biographie captivante qui restera en mémoire.
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Mauvais genre

Louise et Paul font connaissance au bal, tombent amoureux et se marient. Pas le temps de profiter de leur bonheur naissant, la guerre de 14-18 éclate, tous les hommes sont mobilisés et Paul, comme les autres, part la fleur au fusil pour défendre sa patrie...

Comment pouvait-il imaginer l'horreur des tranchées, les combats sanglants et la "boucherie" dans laquelle il est entraîné malgré lui.



Les illustrations sombres et réalistes, tout en noir et blanc avec quelques touches de rouge sang, en disent long sur le traumatisme qui hantera Paul toute sa vie.

Après une légère automutilation, notre "héros" va s'enfuir, déserter et vivre dans la clandestinité pendant une dizaine d'années.



Une solution pour échapper aux recherches et gagner un peu de liberté, se déguiser en femme et changer d'identité. Paul va devenir Suzanne et même Suzy pour les plus intimes... Une transformation nécessaire à laquelle il va progressivement prendre goût et s'enfoncer dans une lente descente aux enfers.



L'histoire d'amour dramatique de ce jeune couple hors du commun semble improbable. Pourtant elle est inspirée de faits réels. Les historiens Fabrice Virgili et Danièle Voldman ont retrouvé bon nombre de documents d'archives et en ont tiré un essai pertinent intitulé La garçonne et l'assassin, que Chloé Cruchaudet a adaptée ici avec subtilité. J'ai particulièrement aimé l'univers graphique qu'elle a su créer, sombre, puissant, sensuel, limitant ses illustrations à des couleurs vintage : une dominante noir et blanc, sépia, pastel contrastant avec des taches rouges symboles du sang et de la violence des sentiments et des situations traumatisantes traversées. de surcroit la mise en page est originale et l'enchaînement des cases, sans cadres, agréable.



J'ai lu cette bande dessinée par curiosité intriguée par l'illustration attractive et énigmatique de la première de couverture. Je ne regrette pas, j'aime découvrir de nouveaux auteurs et des récits inspirés de faits historiques. L'autrice aborde de manière pertinente des thèmes universels : l'amour, le couple, la guerre et ses traumatismes, la transgression, la confusion des genres et des sentiments... Elle aurait pu peut-être développer un peu plus certains aspects. Mais ceci est anecdotique.

Mauvais genre est une bd intéressante et originale que je conseillerais mais éventuellement à ne pas mettre en des mains trop jeunes, car certaines scènes sont un peu osées...



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Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Un roman graphique tout en douceur et délicatesse autour du personnage de Céleste Albaret, gouvernante de Marcel Proust.

Céleste a épousé Odilon et se retrouve dans la Capitale mais ne sait rien faire. Odilon conduit un taxi et transporte régulièrement Marcel Proust pour ses déplacements. Progressivement Céleste va devenir courrière puis gouvernante et même ponctuellement secrétaire de l’écrivain. Elle pourvoit à son quotidien, s’adaptant à ses horaires décalés et ses lubies, maillon indispensable à la création de l’œuvre.



Album peint à l’aquarelle ce qui donne des couleurs pastel qui varient selon les jours et les humeurs. Le dessin est juste esquissé, les personnages ne sont parfois que des silhouettes noires mais cela suffit à évoquer la scène. Curieusement l’ensemble paraît toutefois fin et détaillé.

J’ai aimé les passages manifestant la création et l’accès à l’imagination par le biais de fantômes côtoyant l’auteur. Cela donne lieu à de belles pages entières et doubles pages.

On se retrouve immergés dans l’époque mais Chloé Cruchaudet ne fait guère de concessions. Elle dépeint une fracture sociale bien réelle entre le peuple mobilisé et les riches qui poursuivent leur vie de prélassement et de plaisirs malgré les nouvelles venant du front.

Si ce roman graphique est un bel hommage à deux personnalités indissociables, c’est aussi une superbe fresque de l’époque !

Une belle réussite !

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