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Critiques de Christine Angot (627)
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Le voyage dans l'Est

Christine Angot laisse rarement indifférent, on l’aime ou on la déteste. En ce qui me concerne, c’est une personne pour qui je ressens beaucoup d’ambivalence. Je la trouve à la fois antipathique et très touchante. Lorsque je l’entends parler, je trouve qu’elle dégage à la fois une personnalité à fleur de peau, mais également une rage et une colère qu’elle ne peut contenir et qu’elle déverse immanquablement sur les autres. Parfois elle m’émeut, parfois elle m’énerve.



En lisant ce récit, ce sont les mêmes sentiments qui m’ont pris à la gorge. Il y a une part d’elle qui est restée cette petite fille de 13 ans, abusée par son père mais dans l’incapacité totale de se dégager de son emprise. Et de l’autre côté, il y a cette femme, adulte, qui a tellement de rage en elle et de ressentiment qu’on a l’impression qu’elle en veut à la terre entière. Il faut dire que Christine Angot, au-delà des immondes sévices qu’elle a connu, a évolué entourée de personnes qui n’ont, à aucun moment, pris le parti de la protéger. La protéger contre son père, puis la protéger contre l’ascendant dont elle était victime et ne pouvait se dégager sans aide.



Tout le monde savait. Sa mère, sa belle-mère, sa demi-sœur, son premier compagnon, son mari… tout le monde savait mais personne n’a rien fait. Et je crois que c’est ce point qui m’a mis le plus mal à l’aise avec ce récit. Dans toutes les pages, l’auteure distille l’emprise dont elle était victime et la passivité terrible de son entourage. Sa mère, d’abord, qui décide de fermer les yeux. Puis son mari, ensuite, qui ne viendra pas la secourir parce qu’elle est adulte et qu’elle peut donc bien faire ce qu’elle veut. Comme si l’emprise prenait fin une fois la majorité atteinte.



Christine Angot décrit à la perfection ce qu’est l’emprise et à quel point ce sentiment est à la fois ambivalent et délétère. Quoi que l’on puisse penser du contenu, une chose est certaine : l’écriture est maitrisée à la perfection. Un mois après ma lecture de ce roman, je ne saurai toujours pas vous dire si j’ai aimé ou non… si tant est que l’on puisse apprécier un récit sur l’inceste. Mais le moins que je puisse dire, c’est qu’il m’aura marqué… pour un bon bout de temps !
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Le voyage dans l'Est

Une première partie sur les viols subis par Christine Angot par son père, de l’âge de 13 ans à l’âge de 26 ans.

Partie crue, explicite, qui oscille entre le mauvais film de cul et l’horreur de l’inceste.



Une deuxième partie qui situe l’inceste dans son déni sociétal et dans sa domination de l’homme sur l’enfant et la femme.



Le style est de l’ordre du “non style”: les phrases sont courtes et efficaces.



La première partie est extrêmement dérangeante, l’inceste bien sûr, mais surtout la façon de le raconter.



La seconde partie est très intéressante voire indispensable.



Les personnes ayant subi un viol ou connu l’inceste, passez votre chemin.

Les autres, lisez-le pour comprendre, ou encore mieux comprendre.



J’espère que Christine Angot passera à autre chose que ce thème. Écrire et écrire dessus ne fait que remuer le couteau dans une plaie béante.

Elle fait partie des voix qui se sont toujours élevées sur le sujet. C’est louable, mais vu les attaques et la médiocrité de notre société, peut-elle panser ses plaies? Peut-elle s’estimer?



Je lui souhaite, avec toute la tendresse dont je suis capable, de trouver la paix, l’amour, et l’amour de soi.
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Le voyage dans l'Est

Il me semble que l’inceste évoqué dans ce nouveau livre a déjà fait l’objet de narrations antérieures que je n’ai pas lues et je me demande quelle peut être la motivation de l’auteure pour étaler à nouveau de façon aussi personnelle et crue ces événements, aussi douloureux qu’ils puissent avoir été et être encore ! D’une façon générale, on ne peut que saluer des témoignages de cette nature qui libèrent la parole, font appréhender l’ampleur du problème, et constituent la première étape nécessaire pour envisager des solutions correctrices. Mais, dans le cas présent, j’ai l’impression que Madame Angot livre sans filtre au lecteur des confessions et des ressentis intimes qui auraient sans doute trouver une meilleure place dans la confidentialité du cabinet du psychiatre. J’ai également été choqué par le renouvellement de ses relations sexuelles avec son son père en tant qu’adulte, vaccinée et responsable. On dit pourtant qu’un « chat échaudé craint l’eau froide ». Que peut-on lire de cette auteure qui s’approcherait de la littérature ?
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Le voyage dans l'Est

Mon premier livre de Christine Angot et quelle claque.

Son style est très prenant. Des phrases courtes qui rendent l’atmosphère glaçant. Des interrogations sur ses états physiques, psychologiques.

Le thème pourtant très difficile de son roman n’empêche pas de pouvoir se plonger dans celui ci et de tenter de saisir son mal être.

Le passage sur le « non lieu » est édifiant quand on connaît le fonctionnement de la Justice et la prise de conscience de l’auteur sur le sens de cette expression m’a glacée...

Elle m’a rappelé ce passage de l’étranger de camus dans lequel le personnage principal explique l’importance de son procès alors que le comportement du tribunal et des auxiliaires de justice est totalement detaché...

Un beau roman poignant qui laisse un étrange goût amer...
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Le voyage dans l'Est

Ma première impression est qu'il y a des redites puisque Christine Angot nous parle à nouveau de l'inceste qu'elle a subi, mais elle ne ressasse pas vraiment, le but de ce livre est très différent de celui d'«Une semaine de vacances» que personnellement je préfère. Ici elle creuse, elle analyse, tente de comprendre les réactions des autres, de retrouver la chronologie de ce qui s'est passé, cela donne l'impression de quelque chose de peu construit, mais elle nous implique aussi quand elle s'engage au début à essayer de retrouver la vérité, de trier ses souvenirs et les remettre en ordre. Elle aborde la période de sa vie d'adulte. Cela ressemble, par rapport aux autres ouvrages que j'ai lu d'elle, à un canevas, un brouillon. Contrairement à la narration froide d'Une semaine de vacances, on sent la narratrice tourmentée. Elle aborde beaucoup plus les commentaires et attitudes qui ont suivi les révélations de l'inceste auprès de différentes personnes. Elle explique les différentes stratégies de l'enfant qu'elle était pour supporter, survivre, j'ai presque envie de dire pour surnager. Je connaissais déjà les réactions de sa mère, les réactions de son mari ne sont guère plus glorieuses. Les réactions des tiers n'aident guère non plus. Peut-on encore parler d'inceste après la majorité ? Il n'y a guère que la police pour le reconnaître, même si elle informe que les suites judiciaires sont difficiles, faute de preuves et de témoignages. le personnage du père reste égal à lui-même, continuant quand elle est adulte, mariée, à lui dénier tout droit à un amour paternel, jouant sur le chantage affectif et lui déniant les droits les plus simples de ses autres enfants (la scène des courses et du compte Angot est remarquable). Comme l'auteur analyse ce qu'elle a vécu, il y a des phrases remarquablement fortes et percutantes, plus que dans les livres précédents, mais je vais me répéter, ce monsieur n'est qu'un minable et méprisable manipulateur pervers. D'un point de vue littéraire je préfère «Une semaine de vacances» mais sans l'ombre d'un doute les deux livres sont des livres nécessaires.
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Le voyage dans l'Est

Ce texte est-il bien un roman ? Il semble que la fiction en soit totalement absente. Reste bien sûr la narration qui paraît d'abord suivre la chronologie mais se révèle ensuite bien plus tourmentée. C'est que la narratrice aussi est tourmentée par cet inceste qu'elle a subi de 13 à 28 ans ! Comment une adolescente peut elle supporter de rencontrer pour la première fois son père et en même temps d'être reniée par lui quand il en fait son objet sexuel ? Comment peut elle se soustraire à l'emprise de cet homme qui est à la fois le père qu'elle avait tant attendu de rencontrer, un homme cultivé, brillant, fringant et riche ? Pourquoi reste t elle incapable de réagir jusqu'à ses 28 ans face à ce père incestueux ? Comment peut elle faire comprendre aux autres ce qu'elle a subi ? Comment faire comprendre qu'on ne sort pas indemne d'une telle agression ? Que la vie reste chaotique longtemps après ?

La narratrice tourne et retourne ces questions en quête d'une paix inaccessible. Pour cela elle ne s'épargne et ne nous épargne aucun détail et décrit les scènes d'inceste avec une précision clinique. C'est qu'il s'agit de se libérer des soupçons qui pèsent sur les victimes : n'y aurait-elle pas trouvé de plaisir ? D'ailleurs cet homme était séduisant. Ne pouvait elle pas résister ? Ce qu'elle raconte est elle vrai ? Pas de témoin et le père incestueux n'a jamais reconnu les faits, d'ailleurs il n'a jamais véritablement reconnu sa fille en tous cas il ne lui a jamais accordé les mêmes droits qu'à ses autres enfants.

En somme, un roman ? Je ne le pense pas mais un récit bien plus fort et sans doute nécessaire.
Lien : http://www.lirelire.net/2021..
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Le voyage dans l'Est

Christine Angot avec Le Voyage dans l'Est signe un fort roman d'une très grande justesse.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Le voyage dans l'Est

Qu'on l'aime ou qu'on la déteste, Christine Angot est une personnalité du monde littéraire francais qui ne laisse personne indifférent.



Pour cette rentrée littéraire de 2021, elle est revenue avec un roman fort, miroir d'Un Amour impossible,qui aborde l'inceste en creusant le point de vue de l'enfant puis de l'adolescente et de la jeune femme victime de son père.



Nul ne l'ignore: plusieurs de ses livres avant celu ci ont traité de la relation incestuelle que lui a fait subir son père.



Le Voyage dans l'Est pourrait donner l'impression d'une redite puisqu'il raconte à nouveau cette relation : comment à plusieurs étapes de sa vie, son père qu'elle n'a connu que lorsqu'elle avait 13 ans, lui a impose des relations sexuelles



Mais eu lieu de ressasser, elle creuse les zones d'ombre de ces périodes et de ce traumatisme pour tenter de mieux comprendre les réactions ou plutot l'absence de réaction de ses proches et sonder les fondements de cette blessure si intime et si profonde.. Tout cela est raconté d'un très neutre, sans aspirités, et comme à son habitude, reconnaissable entre tous.



Christine Angot use de phrases courtes et nominales, d'adjectifs apposés et d'une plume aiguisée, affûtée, percutante qui donne au texte un rythme qui le rend singulier.



De livre en livre, Angot, femme blessée à vie ,n'a jamais dépassé le traumatisme que son père lui a fait vivre Elle livre ici le récit d'une domination physique et mentale qui s'appelle l'inceste et qui détruit tout.

Aussi inconfortable soit il, ce texte, comme tous les autres qu'elle a écrit sur ce sujet, est vraiment indispensable.
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Le voyage dans l'Est

Christine Angot, figure emblématique des médias de ces dernières années, notamment pour son rôle de chroniqueuse aux côtés de Laurent Ruquier et Yann Moix dans l'émission On n'est pas couché ; et de la sphère littéraire, revient avec Le voyage dans l'Est, récit sur sa rencontre avec son père, à 13 ans et de l'inceste qu'elle subit jusqu'à un âge avancé.



Ce passage de la vie de l'autrice est de notoriété publique, elle l'a également évoqué dans plusieurs de ses ouvrages comme L'inceste ou encore Un amour impossible. Pour elle, réécrire le même passage de sa vie lui permet de se le réapproprier, évoque-t-elle sur le plateau de Quotidien, en cette rentrée littéraire.



Ce dernier né évoque les mécanismes de l'emprise du père inconnu, sur une enfant désireuse de le rendre fière. Plus troublant encore, les relations incestueuses qui auront cours après la majorité, sur une jeune femme perdue qui ne sait comment se comporter avec cet homme, ce père, qui lui joue le jeu de l'amour et de la jalousie.



Une auto-fiction, même si l'autrice déteste ce terme, qui met en lumière que la loi n'interdit pas l'inceste au delà de 18 ans et sur mineur n'est qu'une circonstance aggravante ! Comme elle l'a particulièrement bien expliqué dans son passage à Quotidien, sur un plateau où l'air semblait lourd tant l'autrice était touchée de devoir poser des mots sur ceci... La loi ne puni pas ce qu'elle à vécu. Comment dès lors pouvoir se construire en tentant de dire à ses compagnons ce par quoi elle est passée, comment trouver du sens à une vie faite d'injustices ?



C'est un récit lourd, qui n'est nullement à mettre entre toutes les mains, puisqu'elle y évoque, à demi mot, sous couvert de fiction, qu'elle a appris a jouer le jeu du prédateur pour survivre...


Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Le voyage dans l'Est

Angot Christine le voyage dans l’est

Flammarion 1921, 215 pages



Ce livre pourrait s’appeler aussi autopsie de l’inceste tant l’auteur y démonte dans un style neutre, chirurgical les rouages de cette bouleversante et ô combien taboue réalité qu’est l’inceste.

On y rencontre Christine, jeune adolescente de 13 ans qui prend contact avec un père dont elle n’a aucun souvenir. Celui-ci a rejeté sa mère alors qu’elle était enceinte après avoir voulu un enfant d’elle.

La jeune adolescente est d’emblée subjuguée par la prestance, la culture, la position sociale de ce haut fonctionnaire européen. Elle se sent envahie de fierté et de légèreté. « Je n’avais vu ce genre d’hommes qu’à la télévision ou au cinéma »

Toutefois, le ver est déjà dans la pomme. L’auteur met en évidence la progression sournoise et ambiguë de l’abus. Le père embrasse sa fille sur la bouche à la fin de cette première rencontre mais c’est peut-être un accident; il lui confie au téléphone « quand j’entends ta voix, mon sexe devient dur. » mais « ça veut dire que je t’aime….que je ne peux rien faire contre ça. » Il lui vante aussi sa chance d’acquérir de l’expérience sexuelle; que les pratiques qu’il lui propose permettent de préserver sa virginité et de ne pas compromettre son avenir, qu’il n’y a pas lieu d’avoir honte de cette relation incestueuse car lui-même en parle à des personnes qui banalisent la situation.

Nous voyons donc d’un côté une jeune fille qui, comme toute jeune adolescente a besoin pour se construire en tant femme dans le regard et l’amour paternel et de l’autre côté un père manipulateur qui profite de la vulnérabilité de sa fille pour satisfaire ses besoins. « Vous ne vous rendez pas compte de ce que ça fait d’avoir un père qui refuse que vous soyez sa fille.»

Le livre met aussi en évidence les ravages de l’inceste sur l’estime de soi de Christine, sur ses études, sa carrière, sur ses relations amoureuses et même sur sa maternité.

Mais ce que ce livre met surtout en évidence, c’est l’incroyable solitude des personnes victimes , prises au piège de l’inceste. Adolescente, Christine est incapable de se défendre, incapable de demander de l’aide. Jeune adulte, elle parvient à en parler à sa mère et à son conjoint, Claude mais l’une comme l’autre sont incapables d’intervenir et de lui porter secours. Le conjoint révèle : « je pensais que mon rôle à moi n’était pas de dénoncer mais plutôt de t’accompagner dans ce que tu voulais faire. »

Christine Angot nous interpelle sur notre façon de percevoir l’inceste, d’intervenir auprès des victimes. L’attitude des journalistes posant des questions sur le plaisir sexuel éprouvé ou pas par les victimes constituent le summum de l’odieux et de la goujaterie. De plus, parler d’inceste consenti et d’un âge de consentement à l’inceste constitue un aveuglement aberrant des enjeux fondamentaux de l’inceste.

Bravo et merci pour ce livre courageux. C’est la première fois que je lis un des romans de Christine Angot et je lui souhaite vraiment de gagner le prix Goncourt.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le voyage dans l'Est

Ce n’était pas gagné ! Lire du Angot ! Moi ? Angot ? J’avais assez subi ses délires à la télévision pour éviter de la fréquenter en lecture. Et puis j’ai entendu des compliments sur cet ouvrage venant de gens que j’aime bien alors je me suis laissé aller.

Pas de regrets, au contraire un grand moment de lecture. Entendre parler d’inceste est une chose, lire les mots d’une victime, surtout ces mots-là c’est autre chose. Un style très cru, mais les faits sont crus ; plus que les détails physiques Angot décrit parfaitement la déstructuration de la psychée, surtout chez une enfant de 13 ans qui est en admiration devant son père. On comprend mieux les conséquences inévitables sur la vie d’adulte. Et peut-être les dérives télévisuelles de l’auteur. Bon Angot tu as montré ton talent en écriture, j’espère que tu pourras passer à autre chose, à de vrais romans de fiction.

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Le voyage dans l'Est

L’inceste.

Avec le livre de C. Kouchner, on découvre que ceux qui le pratiquent sont sûr-éduqués mais surtout on découvre le déni qui entoure un mal qui touche pourtant dans une classe 1 enfant sur 10. La réponse juridique n’étant pas efficace donc dissuasive, des enfants en France continuent à être violés par leur parent en toute impunité.

Avec ces 3 livres consacrés à l’inceste, on ne peut que constater son effet dévastateur sur les enfants à court et long terme. Impossible d’oublier, impossible d’en guérir la survie devient leur vie.

Une œuvre magistrale qui ne peut rester sans une réponse…politique !

Merci Christine Angot !
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Le voyage dans l'Est

Oui c'est encore un livre sur l'inceste vécu et honni parce que lorsque l'on a vécu celà on vit avec pour toujours... Hélas.



Je suis sûre qu'elle aimerait bien passer à autre chose Christine Angot, sûrement oui... Mais comment faire quand la personne censée vous protéger, vous aimer et vous porter vers votre vie d'adulte vous a détruite, piétinée pour toujours ?



Alors il reste l'écriture comme exutoire.



C'est un livre difficile, qui vous donne souvent envie de le fermer et puis au détour d'une phrase on retrouve toute la force et le courage de cette femme toujours debout qui ne fait que dire ce qu'elle a vécu.



Christine Angot, votre voix est très importante pour toutes les femmes et toutes les petites filles présentes et à naitre. Vous êtes admirable.
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Le voyage dans l'Est

Il s'agit d'un livre dont le sujet, de par sa gravité et sa dramaturgie, interdit tout jugement. C'est un témoignage des mécanismes par lesquels l'esprit distord la réalité pour faire abstraction de gestes insoutenables. C'est une manifestation de l'instinct de protection que peut prendre le cerveau face à une relation qui quitte la filiation pour rejoindre l'inceste. C'est enfin une constatation des conséquences dramatiques d'une telle épreuve sur la vie entière d'une jeune femme, la plongeant dans un désordre affectif, sentimental, relationnel, sexuel.



La détresse et surtout la solitude dans l'épreuve sont formulées de manière poignante par Christine Angot, notamment à travers des scènes prenant place dans des gares, lieux ô combien propices à la sensation d'isolement malgré le monde environnant.
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Le voyage dans l'Est

Dans un récit sobre et violent, Christine Angot revient sur l’inceste qu’elle a subi et sur la notion de consentement.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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Le voyage dans l'Est

Je n'avais jamais lu Christine Angot, je devrais dire que j'avais toujours refusé de lire Christine Angot jusqu'à ce qu'une émission littéraire du dimanche soir, d'habitude assez dure avec les livres de l'auteure, en dise le plus grand bien. Je les remercie de m'avoir donné envie de surmonter mon aversion première pour l'auteure (mais qui suis-je pour ressentir une aversion envers une femme que je ne connais pas ?).

Je ne peux pas dire que ce roman m'a procuré du plaisir, le thème ne le permet pas. Il m'a parfois profondément gênée, le contraire aurait été la preuve qu'il était raté. Mais je l'ai trouvé pudique à sa manière, disant ce qui doit être dit sans être cru. Et j'ai vraiment beaucoup aimé la fin, celle où elle règle ses comptes avec les média, avec les influents, avec ceux qui ont traité l'inceste avec tant de légèreté. C'est un roman qui répond à des questions que l'on peut se poser, notamment sur le consentement présumé de la victime. C'est pour moi un roman important, avec parfois des phrases très belles.
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Un tournant de la vie

Certes c'est une lecture facile une histoire comme il en existe beaucoup, mais j'ai apprécié ce récit. ,Trois personnages centraux qui ne vivent que pour trouver l'équilibre d'une relation amoureuse à deux ou trois.

S'agit il vraiment d'amour dans ce livre je n'en suis plus si sûre...je parlerai de la survie de chacun.

Je comprends qu'on puisse ne pas aimer la prose de Christine Angot...si on n'aime pas on y revient pas tout simplement.
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Le voyage dans l'Est

Je n’avais jamais été tentée pas un livre de Christine Angot, mais devant l’unanimité positive des critiques sur ce Voyage dans l’Est, je me suis lancée.

Ce livre raconte, de manière chronologique et descriptive, l’inceste dont l’autrice a été victime par son père, qu’elle rencontre pour la première fois lorsqu’elle avait 13 ans.

Si l’écriture est un peu mécanique et sans style particulier, ce récit me semble essentiel pour comprendre l’emprise qu’elle subit de la part de son père, ses pensées intérieures, l’enchaînement progressif des choses, ce qu’elle dit et à qui, et surtout (surtout !!…) les réactions de son entourage 😡.

J’ai lu ce livre en 2 jours, je ne regrette vraiment pas.

je remercie Christine Angot pour ce roman-témoignage, et pour l’immense de sincérité dont elle fait preuve !!

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Un amour impossible

Je ne connaissais Christine Angot que de nom mais je n'avais jamais rien lu d'elle, bien que je connaisse la thématique autobiographique de l'inceste qui lui est associée.

J'ai donc été (agréablement) surprise en débutant cette lecture. Les deux premiers tiers du roman se lisent comme un très bel hommage à la mère, un récit de souvenirs d'enfance et un portrait de femme libre - mère célibataire - à une époque où ce n'était pas courant.

La manipulation et l'emprise machiavélique du père n'apparaissent que rétrospectivement dans la dernière partie du livre. Lorsque la narratrice, la petite Christine, évoque son père dans sa petite enfance, à travers son regard et celui de sa mère amoureuse, on ne peut lui reprocher "que" sa distance et son égoïsme.

C'est donc curieux parce que le ton des deux parties est très différent. L'ensemble offre en fait un tableau des relations mère-fille au fil de ans.
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Le voyage dans l'Est

Dans un style télégraphique, C.Angot nous raconte à nouveau l’inceste qu’elle a subi. (J’ai lu cet été La littérature sans estomac de Pierre Jourde qui s’attarde sur son style, c’est assez caustique, je vous le conseille). Bref, je m’attendais à quelque chose de mauvais, et finalement je trouve que le style simple est plutôt efficace pour l’occasion. Même si à la longue, les phrases très courtes fatiguent et donne l’impression de lire un script. Vers la moitié, ça devient un « véritable » journal intime, et je me suis ennuyée. Alors pour comprendre, je me dis qu’il s’agit d’une reconstitution. On l’imagine sur son manuscrit à essayer de tirer les souvenirs, et c’est assez intéressant de pouvoir lire un canevas (ou du moins ce qui en donne l’illusion). Puis elle joue avec notre voyeurisme, dès le départ, elle donne, sans périphrase, sans euphémisme, et bon, ben, on fait les vierges effarouchées alors que c’est notre curiosité qui nous a amené à ouvrir le livre.

Il y a donc ce pacte d’authenticité, avec le dialogue qui ouvre le « récit » et puis la répétition de « je crois », qui nous montre que ce ne sera peut-être pas l’entière vérité, mais au moins qu’elle va essayer. Ce qui est bien aussi, c’est qu’elle nous flanque notre nez dans notre propre malaise. Je me suis souvent fait la remarque « j’ai pas envie de lire ça, moi… ». Un peu comme les proches qui se bouchent les oreilles. On ne transige pas avec l’inceste, c’est ce qu’elle nous montre. C’est sale, c’est glauque, ça met mal à l’aise, on veut passer à autre chose. Elle vomit sa souffrance sur nous, on ressent quelque chose (que je n’avais pas forcément ressenti dans les autres autofictions sur le même sujet).



Est-ce que ça dépasse le témoignage pour autant ? Pas vraiment. C’est encore une sorte d’enquête. Le problème (ce que j’ai pu trouver aussi dans Le consentement ou La familia grande), c’est qu’à la littérature se substitue le discours. Angot parle par-dessus Angot, et c’est là où ça perd de l’intérêt. Le déroulé comme elle le fait est suffisamment glaçant (oui, désolée, je n’ai pas d’autre mot, je sais qu’on l’entend partout pour qualifier ce livre), pas la peine d’expliquer sociologiquement l’inceste. C’est comme si (je vais prendre Zola, faut que je me remette aux classiques un peu), dans l’Assommoir, il entrecoupait le récit pour expliquer les tenants et aboutissants de l’alcoolisme. Expliquer, en littérature c’est échouer. Ou du moins, avoir peur d’échouer. Ça ressemble à un nouveau sous-genre, pas documentaire vraiment, pas journal intime non plus, un peu hybride, (on peut penser au podcast « Ou peut-être une nuit » : épisodique, quelques souvenirs, puis recontextualisation, comme pour gonfler le nombre de pages (ce sont souvent des romans déjà courts à la base). On s’inspire des autres médias, on glane ci et là des concepts sur l’écrabouillement par exemple dans le cas de l’inceste, ou l’emprise. Bref, cette forme mi-figue mi-raisin ne me plait pas vraiment, parce qu’il y a beaucoup de redites. Et le style est trop anémique. Lisez à haute voix, vous verrez. Il n’y a pas de rythme, pas de mélodie ; le but est sans doute d’être raccord avec le sujet, de ne pas le rendre « beau » ou « agréable ». Mais je trouve que par exemple, Gabriel Tallent avec My absolute darling, a réussi à rendre ce malaise, sans négocier avec la langue. Donc, voilà, il y a des choses intéressantes, je pense voir où elle veut nous amener, mais j’ai pas trop envie d’y aller.

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