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Critiques de Christine Angot (624)
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Le voyage dans l'Est

C'est le premier ouvrage que je lis de Christine Angot et, bien qu'ayant pris connaissance du sujet en lisant la quatrième de couverture, j'ai été très surprise de découvrir cette auteure et d'apprendre que les faits évoqués dans ce livre l'ont été déjà dans les écrits précédents.

Les rapports de Christine, devenue adulte, avec son père , sont incestueux, soit, et sans doute doit-elle, afin de vivre avec ce fardeau, livrer ce qu'elle a vécu, et comment elle est parvenue à le faire, avec simplicité, sans fioritures, parfois grossièrement, c'est vrai.

Mais je n'ai pas aimé ce qu'elle raconte, j'ai été choquée par l'ascendant exercé par ce père sur sa fille adolescente. Ce qu'il a fait est odieux et méritait que les faits soient jugés.

Je ne comprends pas comment cet homme, apparemment diminué aujourd'hui, a pu vivre impunément ses pulsions, et comment sa fille a pu continuer à le voir malgré tout.

Je ne retournerai pas à une autre lecture de cette auteure.

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Une semaine de vacances

📖 “Il lui demande si elle a déjà eu envie d’embrasser sur la bouche son amie d’école, celle dont elle lui parle tout le temps, et dont les parents sont viticulteurs. Il lui dit de la décrire physiquement. Lui demande si elle a de gros seins, comment sont ses fesses.”

(P.88)



📖 Que dire ? Voilà le passage que j’ai choisi de vous présenter pour parler de ce livre, passage sur lequel je suis tombée par hasard car, malgré la brièveté de ce roman (?), j’ai sauté au mois la moitié des pages. Description clinique, distante et crue d’un rapport uniquement sexuel entre deux personnages dont on ne découvre l’âge que vers la fin du roman, dont on ressent la relation maître-esclave, la domination répugnante que l’un exerce sur l’autre. Ce roman n’est qu’horreur et dégoût, en ce qui me concerne, sans aucune beauté de forme pour sublimer un propos immonde.



📖 Si vous me connaissez un peu, vous savez peut-être que l’un de mes grands défauts est de choisir des livres sans en lire la quatrième de couverture. Défaut qui pourrait être une qualité si cette stratégie, ou plutôt cette naïveté, s’avérait une réussite plutôt qu’une défaite. Malheureusement pour moi, je suis bien souvent déçue et Une semaine de vacances n’échappe pas à la règle : moi qui imaginais un roman sur une semaine de réflexion sur soi, un besoin d’éloignement, voilà que je me retrouve spectatrice d’un porno de campagne. Chouette. Pour l’introspection, on repassera.



📖 Bref, les anglais disent “You cannot judge a book by its cover” ; je ne peux que confirmer. Ce triste jeu de hasard est également vrai pour d’autres choix de ma vie ; au-delà d’une leçon de littérature, ce livre m’aura tout de même permis de réfléchir sur mes choix à plus grande échelle : ce qui a l’air beau ne l’est clairement pas forcément.
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Le voyage dans l'Est

Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire les mots que Christine Angot pose sur l’inceste qu’elle a vécu. Il faut s’accrocher pour ne pas fermer le livre quand l’indicible se produit et s’accrocher encore, écœuré par ce que son père lui fait subir : un inceste oui, mais encore des moqueries, un rabaissement incessant, du mépris, des violences psychologiques, l’humiliation.

Il faut s’accrocher, enfin, pour s’apercevoir que l’entourage savait et n’a rien fait. Rien.

C’est tout simplement glaçant.

Alors pourquoi poursuivre ma lecture ? Parce qu’elles sont rares les voix qui disent, non pas seulement l’emprise ou les mécanismes de manipulation, non pas seulement la cruauté des sévices et le silence des proches, mais les raisons du « consentement », ou plutôt du renoncement à soi, les pensées, les mécanismes de défense à l’oeuvre chez la victime et pourquoi elle ne parle pas. On est là dans le déni de filiation et finalement de la personne même.

J’ai d’ailleurs trouvé intéressant d’y retrouver certains types de pensées qu’on voit dans d’autres formes d’emprise et de violence, notamment chez les victimes de harcèlement moral, un sujet qui m’intéresse particulièrement.

Christine Angot déroule le fil des événements dans une langue parfaitement construite, presque clinique, où l’émotion a parfois du mal à se frayer un chemin. Pour mieux la tenir à distance peut-être.

Un éclairage édifiant.
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L'Inceste

Vraiment, j'ai eu du mal à la finir.



Le sujet m'intéressais, car j'en avais déjà entendu parler par Angot lors d'interview. Mais en fin de compte, c'est assez difficile à lire sur la forme.

En parlant de forme, cela m'a fait penser au monologue de "la femme rompue" de Simone De Beauvoir : un texte cru, direct, haché, sans ou avec peu de ponctuation et des répétitions.



La relation qu'a le personnage principal avec Marie-Christine m'a fait penser au couple de Jobert et Yanne dans "Nous ne Vieillirons pas Ensemble" entre dispute, amour et haine.



Tout au long du livre, j'ai essayé de m'identifier au personnage ce qui m'a fait comprendre et ressentir des sentiments assez troublant, donc dans l'ensemble c'est assez bien écrit même si parfois c'est un peu fouillis et un peu compliqué à suivre.
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Un amour impossible

Un roman d’amour et de mal de mère.



Le livre raconte l’amour de sa mère pour son père, un grand amour dont on ne sait pas à quel point il est réciproque. Il dit qu’il l’aime, il veut même lui faire un enfant, mais ne veut surtout par l’épouser. Il lui offre de venir vivre à Paris et de louer une petite chambre.



Mais elle préfère rester avec les siens, où naîtra sa fille. Elles auront une relation fusionnelle, elles vivent l’une pour l’autre. La mère tient cependant à ce que sa fille ait un père, elle veut effacer le « père inconnu » du certificat de naissance. Elle demeure donc en contact avec le père qui accepte ensuite de voir sa fille et de la recevoir chez lui.



On sait qu’il s’agit d’inceste, car le sujet du livre est médiatisé, mais, en fait, il sera peu question de la relation avec son père dans ce texte. On explorera davantage ce qui se passe avec sa mère, l’aveuglement, le non-dit, les reproches et la honte. L’auteure aborde aussi l’aspect social du drame.



Un livre qui n’est pas réjouissant, mais qui rappelle que ces horreurs existent et que c’est le silence qui leur permet de se reproduire.

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Le voyage dans l'Est

Même si Christine Angot raconte toujours la même histoire et qu'on est en overdose d'incestes révélés en littérature contemporaine, quoiqu'il soit essentiel de régler les comptes avec son passé, elle réussit là un tour de force à la fois styliste et narratif. Le lecteur accompagne avec clairvoyance chacune de ses rechutes, la fatalité de ce destin nous prend aux tripes. Pas de faux-semblant, de larmoiement ou de victimisation. C'est sobre, juste et terriblement vraisemblable. Bravo Christine, la franchise et la résilience sont des atouts majeurs pour la guérison de toutes celles et tous ceux qui ont vécu l'inceste.
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Le voyage dans l'Est

L'inceste est le fil qui sous-tend toute l'oeuvre de Christine Angot depuis qu'elle s'est lancée dans l'écriture au début des années 1990.

Son dernier roman, auréolé du Prix Médicis, serait-il le livre de trop ou le dernier sur ce thème sous la forme d'un testament littéraire ?

Moins heurtée, son écriture semble presque apaisée. Comme si elle voulait tourner la page pour passer à autre chose et, pourtant, l'histoire qu'elle nous raconte est monstrueuse.

Comme un mauvais augure, c'est dans un hôtel de Strasbourg que la narratrice « retrouve » son géniteur dont elle n'avait aucun souvenir. Elle a 13 ans et n'a jamais manifesté l'envie de le rencontrer. Pis, elle annonce qu'il est mort à ceux qui l'interrogent sur son existence.

Curieusement, elle pleure de joie en le voyant.

Elle trouve formidable cet homme qui porte beau, qui est drôle, cultivé, polyglotte. Pourtant, avant de repartir pour Châteauroux, le père l'embrasse sur la bouche. « Le mot inceste s'est immédiatement formé dans ma tête » écrit-elle même si on peut douter que, à son âge et au début des années 1970, elle connaisse ce vocable.

Après le premier baiser, le mécanisme de l'emprise se met en place, avançant sournoisement. Pour la manipuler et la rendre dépendante, le père, modèle de perversité, l'assaille d'éloges. « Ce que je ressens pour toi, je ne l'ai jamais ressenti pour personne » ou encore « j'ai l'impression d'avoir rencontré un autre moi-même » lui dit-il. Rapidement, ses propos deviennent plus crus et de plus en plus obscènes. Des paroles, on passe aux actes dont Christine Angot décline la teneur dans une énumération géographique glaçante à la chronologie incertaine. La mémoire est en effet souvent défaillante lorsqu'il s'agit de se rappeler les traumatismes vécus.

Pour continuer à voir cet homme qu'elle admire tant et dont elle pense qu'il a « l'air de l'aimer » tout en tentant de lutter contre les agressions dont elle est l'objet, l'adolescente Christine, bien consciente de l'anormalité de la situation, emploie des tactiques d'évitement et d'oubli mais le pouvoir de nuisance du père va l'emporter. Dans l'indifférence générale, notamment de sa mère qui ne veut pas voir.

Quelles conséquences cette relation toxique père-fille peuvent-elles avoir sur une enfant devenue une femme (Christine a eu des relations sexuelles avec son géniteur jusqu'à l'âge de 26 ans) ?

Le sentiment à la fois d'être coupable et responsable de ce qui lui arrive pour ne pas se « voir comme quelqu'un qui subit passivement sans rien faire » ; la honte ; la haine de soi qui déclenche des phénomènes de somatisation ; les insomnies ; l'engrenage infernal de l'anorexie-boulimie ; les rapports compliqués avec les hommes ; l'impression permanente d'être anesthésiée, de ne pas être dans la vie...

Christine va trouver dans l'écriture une forme de rédemption en sortant du silence pour mettre à mort symboliquement le père et tenter de vivre l'existence qu'elle aurait dû avoir.

Lu en quasi apnée, « Le voyage de l'Est » est un livre dérangeant et salutaire sur le tabou suprême qu'est l'inceste. Il est remarquable d'intelligence sur la connaissance de soi qui passe par la compréhension des mécanismes d'emprise, de domination et de manipulation.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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Le voyage dans l'Est

Un roman très fort, Christine Angot pose un autre regard sur l'inceste. Elle décrypte ses sentiments, analyse cette attitude de dénie de filiation. Reconnue officiellement par son géniteur sur le papier , l'entourage qui n'ignore rien mais qui ferme les yeux et enfin la décision d'agir qui vient trop tard laissant un gout amer et d'impuissance.
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Le voyage dans l'Est

C’est difficile d’établir une critique sur un livre d’Angot tellement ce qu’elle raconte est insupportable et sa personnalité hétéro-agressive particulièrement dure. Et elle dispose d’une communauté de fan qui voue aux gémonies tout détracteur. Bref, avec des victimes-nés, on a toujours tort dans une société de la victimisation à outrance. Donc, que dire du point de vue strictement littéraire ? En fait, si l’on considère l’histoire comme vraie, le livre est malsain voire complaisant à raconter des scènes totalement scandaleuses (ainsi celle du cinéma…); j’ai exactement eu la même impression en lisant Bret Easton Ellis. J’ai adoré American Psycho à partir du moment où j’ai considéré que ce livre rassemblait les fantasmes de Patrick Bateman. Là, c’est pareil ce livre a un petit intérêt uniquement si on considère que c’est une création littéraire, et c’est pourquoi il accède au score de deux étoiles et demi…ah, oui, seulement, parce que quand même, Mme Angot, ce n’est pas Ellis (et son traducteur) : le style est pauvre, le vocabulaire lénifiant, les tournures de phrases sont dignes de cette critique; il subsiste l’impression qu’on aurait pu écrire la même chose... En synthèse, si ce qu’elle raconte est vrai, ça ne m’intéresse pas, je ne suis pas policier ou juge. Si ce qu’elle raconte est faux, c’est un roman intéressant même si cela aurait mérité d’être écrit par un écrivain…mais je suis content, j’ai enfin lu un Angot…
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Vu du ciel

Premier roman de Christine Angot datant de 1990. Pourquoi est-il dans ma bibliothèque je ne sais pas mais je le découvre acec surprise.

Angot je n'ai jamais lu entièrement un de ses romans, des bribes sans me donner d'aller plus loin. Celui-là est bien évidemment sur le thème de l'inceste.

La couverture donne le ton du livre et s'en est effrayant. Séverine a été violée et assassinée par un voisin. Elle avait 6 ans. Vu du ciel, devenue ange elle raconte. Christine dit Ch. se passionne pour ce fait divers macabre. Elle a 29 ans et enfant a été victime d'inceste.

C'est évidemment sordide, malsain et très cru. Heureusement le roman est très court et j'avais hâte de le finir. Visiblement Christine Angot n'a pas réussi à dépasser son traumatisme car elle écrit toujours sur le même sujet 3o ans après.

Aucune envie de lire un autre de ses romans après celui-ci. Que vais-je faire de livre? L'abandonner lâchement dans une boîte à livres? Mais comme dit l'auteure en 4e de couverture . " Alors, je destine ce livre aux anges et à Dieu et ne souhaite à aucun mortel de l'ouvrir accidentellement"
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Le voyage dans l'Est

C'est le premier livre de Christine Angot que je lis (je ne pense pas que j'en lirai d'autres) et je dois dire que c'est un coup de poing au plexus. Certes l'acceptation du début des attouchements et sa passivité, voire son inertie, sont particulièrement bien décrites. Elle ne cache rien, elle ne se cache pas derrière des excuses et elle nous captive littéralement. Mais on a l'impression de devenir, au fil des pages, voyeur, avec comme le sentiment de guigner par le trou de la serrure. Au bout du compte on est un peu lessivé, groggy et on est content que ça s'arrête. Alors, les autres titres... L'inceste, Une semaine de vacances... basta !
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Le voyage dans l'Est

Entre 2 thrillers et pour me remettre de l’aventure « La saignée », j’ai opté pour le Prix Médicis 2021 : Le voyage dans l’Est.

J’attendais un sujet plus léger, moins dur que celui du thriller précisé ci-dessus mais non l’inceste est un sujet très pesant, inacceptable, révoltant.

A travers les 215 pages de ce roman, j’ai, je pense, compris cet esprit quelque peu revêche de l’auteur.

L’auteur livre son combat pour vivre une relation normale, filiale avec ce père abusif, soi-disant « aimant ».

L’écriture est simple, agréable parfois crue mais les situations vécues le demande.

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Le voyage dans l'Est

C'est cru, violent, méchant parfois. Angot est toujours en colère et son écriture s'en ressent. Dommage. L'écrivaine disparaît derrière l'enfant puis la jeune femme haineuses. La douleur est toujours à vif. Le récit définit parfaitement l'emprise du père sur son enfant, mais je retiendrais surtout la tension permanente qui tient Angot en alerte depuis près de 50 ans.
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Le voyage dans l'Est

Pourquoi ce livre ? Pour quelles raisons le lire ? Pour ce qui me concerne, ce sont à la fois le souvenir d'un livre précédent détonnant et plus prosaïquement un attachement personnel à la région Grand Est. C'est dire un apriori plutôt positif qui s'est vite transformé en eau de boudin.

L'histoire est connue, reconnue, archi médiatisée. Elle a été un véritable pavé dans la mare il y a quelques années. Et aujourd'hui ? Un presque ricochet silencieux lancé dans l'indifférence, le style percutant et flamboyant d'origine en moins. Une véritable déception et un livre si vite oublié tant le style est loin de ce que sait pourtant produire Christine Angot.

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Le voyage dans l'Est

Avant de lire Le Voyage dans l'Est, je connaissais Christine Angot, bien sûr, le personnage médiatique, mais pas l'écrivaine.  L'aurais-je lu si elle n'avait pas remporté le Prix Médicis général 2021… ?  le thème récurrent de ses romans - l'inceste -, en est un qui, bien qu'absolument nécessaire, bouleverse, indigne, et amène là où on n'a pas toujours envie d'aller...  Nul divertissement ici.  Pas non plus d'effets littéraires, des phrases simples, qui vont droit au but, et qui construisent un témoignage, la mémoire cherchant à se reconstituer.  Et surtout une jeune fille en quête de l'amour et de la reconnaissance d'un père, qui ne la lui accordera jamais.  Elle décrit la dissociation, les proches qui regardent à côté, la perversion de l'agresseur - « - Je n'ai jamais fait autre chose que ce que tu souhaitais. »  Ce livre ne me mènera pas vers ses écrits précédents, ce qui ne m'empêche pas d'être contente d'avoir fait sa découverte.
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Le voyage dans l'Est

Un livre difficile, dérangeant mais je pense cathartique pour l'autrice. C'est le premier de Christine Angot que je lis, d'après ce que j'ai compris l'inceste qu'elle a subit est le sujet de la plupart d'entre eux et si certains trouvent ça redondant (je suis polie) je trouve de mon côté que ça en dit long sur le traumatisme et le besoin d'en parler une fois que la situation a été acceptée et comprise par les victimes. D'ailleurs c'est ça qui est abordé, l'emprise, l'incapacité à dire "non" même quand on sait que quelque chose ne va pas, ce besoin de reconnaissance et d'amour paternel au point de se renier soi-même. Il est difficile de lire aussi à quel point c'est elle qui a été jugée, plus que lui. Elle y retournait non ? Mais comment peut-on reprocher à une enfant de vouloir être avec son père, de l'aimer ? Comment peut-on oublier que l'adulte dans l'histoire, celui qui lui a volé son enfance, son innocence, qui a dévoyé sa vision de la sexualité, qui l'a brisé à vraie dire, c'est son père ? Chantage, menace, humiliation. L'emprise était totale. Livre difficile à lire mais important pour qui veux un peu plus comprendre ce qui se passe dans la tête des victimes et je pense que bien des personnes en ont besoin, l'empathie fait cruellement défait à notre société et dans ce cas précis c'est un sujet très mal maîtrisé.
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Le voyage dans l'Est

pour la énième fois Christine Angot parle d'inceste et j ai lu ce livre puisqu'il a reçu le prix Médicis mais quel ennui quelle pauvreté littéraire....cette année on a récompensé les surmédiatisées, Angot et Nothomb ....pas sûr que la littérature y gagne quelque chose
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le voyage dans l'Est

Christine Angot a écrit plusieurs romans qui nous décrivent l’inceste dont elle a été victime dans sa jeunesse, cependant celui-ci ne ressemble pas aux autres.



Celui-ci nous présente ce crime de façon plus abrupte, nous le recevons comme un uppercut. Christine Angot nous explique sans fard l’emprisonnement que lui fait subir son père, sa volonté mais aussi sa honte de tout dévoiler, le manque de confiance qui en découle, sa difficulté à construire sa vie amoureuse après que le père ait rompu ces piliers qui nous aident à nous construire: l’amour de nos parents, la cellule familiale et notre positionnement dans la société



Fort d’une écriture et d’un style très dépouillé comme lors des précédents opus,ce livre est un très beau manifeste contre ce crime.
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Le voyage dans l'Est

ceux qui doute du talent de Christine Angot ne l'on pas lu ou n'aime pas la littérature. C'est le premier livre que je lis d'elle et je suis resté scotché. je l'ai lu d'une traite, le style est simple (la simplicité rien de telle) fluide, precis, une merveille. seule la partie journal intime est plus faible. Bien sûr le sujet est très grave et complexe parce que quiconque n'a pas vécu ces horreurs se demanderont la partie"consentement" des relations sexuelles à l'âge adulte (jusqu'à 26 ans). L'auteur nous l'explique et c'est terrible et passionnant.
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Le voyage dans l'Est

Pour son livre Le Voyage dans l’Est, Christine Angot a reçu le prix Médicis 2021. Dans ce récit autobiographique, elle essaie de décrire le mécanisme de l’inceste que son père lui a fait subir à l’âge de 13 ans, mais aussi la place qu’elle a pu prendre en tant que victime. Ce livre n’est pas une redite de L’Inceste paru en 1999 ni de Une semaine de vacances en 2013, il va bien plus loin dans l’analyse.



Voici le texte de la quatrième de couverture :

« — Vu l'ancienneté des faits, il sera sans doute compliqué de les faire établir, et vraisemblablement, votre père ne sera pas condamné…

— Alors, il y a des faits plus récents, qui ont eu lieu à Nancy, à Nice, à Paris et à Tende, il y a deux ans. Ce serait peut-être plus facile…

— Certainement.

— Mais j'étais majeure.

— Ça reste des viols par ascendant, madame. Et qui ont eu un commencement d'exécution quand vous étiez mineure. Moi, je vais le faire convoquer dans un commissariat de Strasbourg. Il aura une grosse frayeur. Il sera difficile d'apporter les preuves. Il y aura sans doute un non-lieu...»



Christine, 13 ans est heureuse de rencontrer son père qui, selon la loi récente, va lui permettre de porter son nom. Elle est flattée d’être la fille de cet homme beau, élégant, brillant, qui dit parler de trente langues et qui a un poste au Parlement européen. À la fin de cette première rencontre, il va l’embrasser sur la bouche et elle écrit alors « Le mot inceste s’est immédiatement formé dans ma tête. »



Mais très vite on se rend compte que, si son père a accepté de la reconnaître, c’est pour exercer sa domination sur elle, en quelque sorte la maintenir à sa merci. Christine est déchirée, subjuguée par son père. Au-delà de l’abus sexuel, elle se trouve dans une sorte d’engrenage, elle a beau se donner des barrières, les actes et les gestes ont bien eu lieu et, pour les accepter, elle fait semblant de penser que ce n’est pas grave. Elle se promet d’en parler, mais elle n’y arrive pas. Sans doute le fait que sa mère ait recommencé à coucher avec son père n’a-t-il pas facilité les choses. Alors, de 13 à 26 ans, elle se plie aux désirs de cet homme, ce monstre d’égoïsme qui lui laisse entendre qu’elle a beaucoup de chance de vivre avec lui une telle relation.



Il a fallu sans doute beaucoup de courage à Christine Angot pour arriver à mettre des mots sur le traumatisme qu’elle a subi et qui a détruit sa vie affective et sexuelle. Dans ce livre à l’écriture aboutie, incisive, percutante parfois à la limite du soutenable, Christine Angot se place souvent comme un observateur extérieur qui essaie de décortiquer les situations. Elle écrit, page 36, « Ce qui peut manquer, faire défaut, c’est l’historique. L’ordre. L’enchaînement technique des scènes. La logique de certains gestes. Tel week-end ou tel autre. C’est le plus difficile à garantir. Parfois, j’y arrive. Gérardmer, la bouche. Le Touquet, le vagin. L’Isère, l’anus. La fellation, c’est venu tôt. Il n’y a pas de date. Ça arrive bientôt. C’était entre Gérardmer et Le Touquet. »



La société et le législateur évoquent la notion de consentement avec un âge minimum. Mais, comme elle l’écrit page 189 : « Est-ce qu’on demande à un enfant battu s’il a eu mal ? Pourquoi demande-t-on à un enfant violé s’il a eu du plaisir ? Un enfant battu est humilié par les coups, un enfant violé par les caresses. Ce sont des stratégies d’humiliation dans les deux cas. L’inceste est un déni de filiation, qui passe par l’asservissement de l’enfant à la satisfaction sexuelle du père. »



Un livre très fort qui ne laisse pas indifférent et que je vous recommande.

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