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Citations de Chrystine Brouillet (454)


Mais cette ombre qui pesait sur son âme, elle pouvait l’utiliser. Comme du compost pour sa musique, pour ses textes. Compost, composer. Le compost était le résultat de la pourriture. Ses chansons seraient bien nourries, elles ne manqueraient jamais de rien.
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On aurait pu taxer les deux enquêteurs d’une imagination débridée, qu’est-ce qu’ils allaient chercher ? Rien. Tout. Ils avaient appris, en plusieurs années de métier, que tout est possible. On peut inventer n’importe quoi, croire aux hypothèses les plus farfelues, tout était possible. Mais alors tout ! La réalité dépassait, et de beaucoup, la fiction.
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… s’allongea sur le canapé du salon en sachant que ce n’était pas une bonne idée, qu’elle allait peut-être s’y endormir et se réveiller frissonnante au petit matin. En croisant les jambes, elle se demanda pourquoi, si elle savait qu’elle avait tort, elle s’installait tout de même sur ce divan. Pourquoi l’humain faisait-il ces choses qui étaient contraires à son bien-être ? Qu’est-ce qui le poussait aux mauvais choix ?

(Druide, p.254)
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Enfin ! s’exclama Marie LaFlamme en entendant que les passagers allaient changer d’embarcation.

— Oui ! C’est que nous arrivons !

— Je n’en serai pas marrie ! Adieu l'Alouette!

Marie regardait le vaisseau sur lequel elle avait embarqué à Dieppe et qu’elle quittait maintenant car le capitaine Dufour ne voulait pas poursuivre sa route avec le grand hunier déchiré et la voie d’eau qu’on avait décelée la veille dans la coque. Un cal-fatin avait montré du courage en se jetant à l’eau pour tenter de colmater la brèche, mais le capitaine avait maintenu sa décision d’ancrer l'Alouette à l’île. Les passagers avaient à peine eu le temps de se dégourdir les jambes. Certains s’en étaient plaints ; la nourrice Emeline Blanchard, qui se préparait à allaiter Noémie, ronchonnait :

— Je n’aurai pas le temps de nourrir Noémie ! Et ce n’est pas à bord que j’aurai la place. C’est net; ils vont nous serrer encore plus que la morue qui vient des Terres-Neuves ! Je n’aurai même plus besoin de les presser pour que mon lait coule ! dit-elle en désignant ses seins.

— Baille ton tétin de suite, Emeline, dit Marie LaFlamme, tu as en masse le temps avant qu’on reparte. Ma fille a faim ! Elle crie si fort !

— Par chance que j’aie assez pour deux, car ton ogresse n’en laisserait pas une goutte à mon gars ! Regarde-la ! On croirait quelle n’a rien eu depuis deux jours alors qu’il ne faisait même pas clair quand tu me l’as amenée ce matin.

— Je sais, soupira Marie, et le jour vient seulement de se lever !

— On nous a pourtant bien dit qu’il gelait à pierre fendre en Nouvelle-France ! a murmuré René Blanchard en s’épongeant le front à l’aide de sa manche.
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Elle aimait découvrir le monde, même terrible, à travers leurs regards, déchiffrer leurs rêves, leurs peurs grâce aux dessins qu’ils réalisaient, deviner des familles unies ou conflictuelles, la solitude ou l’enthousiasme, la peine, la colère et même la surprise : les teintes choisies, les mises en scène pouvaient être très éloquentes. Être bénévole auprès de tous ces immigrants récemment arrivés à Montréal l’émouvait et lui donnait l’impression d’être utile. Ses propres enfants lui répétaient que, à presque soixante-dix ans, elle devait songer à se reposer, ne pas oublier qu’elle avait eu un cancer, il fallait se ménager.
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Les rêves impossibles sont-ils torture ou évasion ? (p195)
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Elle connaissait des hommes qui flirtaient par habitude, mettant beaucoup de conviction dans les premières approches, mais qui abandonnaient très vite leur proie. Sans regret apparent.
Ils faisaient mille compliments, papillonnaient, vous touchaient des yeux et des mains, et changeaient facilement d'objectif si vous refusiez d'entrer dans leur jeu. (p127-128)
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C’est plus normal d’avoir confiance en quelqu’un qu’on connaît, de s’éprendre de lui plutôt que d’un parfait inconnu.
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Ce n’est pas aux autres de décider pour nous. La société s’immisce trop dans la vie privée des gens. Les adultes décident toujours, alors qu’ils font des tas d’erreurs.
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Comment néanmoins séparer les violeurs repentants des violeurs psychopathes ? À qui offrir une chance de rédemption sans qu’il y ait danger de récidive ?
Qui croire ? Le violeur conscient de son problème et qui acceptait de le régler en suivant une thérapie — il y en avait, de ces hommes, même s’il était exceptionnel qu’ils se dénoncent eux mêmes — ou le fauve qui pensait à sa prochaine victime avant même d’être libéré ?
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Je l’aimais, et je l’aime toujours, mais être vu avec sa mère, ça ne se fait pas quand on a quinze ans. Surtout quand on est gay. Je voulais absolument jouer au mâle viril.
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Graham se souvient d'une phrase de Guitry: «Être privé de quoi que ce soit quel supplice, être privé de tout, quel débarras! » L'inspectrice adore Guitry mais, jeune, ils étaient plutôt privés de tout chez elle, et elle ne trouvait pas que c'était un tel soulagement.
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Frédéric regarda ses pieds un long moment, attendant la décision finale. Il en avait assez d’être trop jeune. Pourquoi est-ce que ça prenait autant de temps pour vieillir?
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Ce qui lui plaisait, dans une enquête, c’était l’enchaînement des faits, l’étrange logique qui avait amené le criminel à commettre son forfait. Il avait l’impression de dérouler un écheveau de laine, de tirer doucement sur le fil jusqu’à la découverte de la vérité.
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Les abus sexuels consistaient dans la participation d’un mineur à des actes sexuels qu’il ne peut comprendre, qui ne sont pas de son âge et auxquels il est contraint par la violence ou par la séduction.
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Bien des femmes croient être abandonnées au profit d’une autre ; elles ont tort. Certains hommes fuient le domicile conjugal pour retrouver leur indépendance. Quand ils reviennent, ils racontent qu’ils devaient faire le point sur leur relation. Ils reconnaissent qu’ils ont peur de s’engager, même s’ils désirent vivre une grande histoire d’amour. Ils
disent qu’ils étouffent.
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Le lendemain, Louise ne travaillait pas mais elle se leva quand même tôt. Elle alla acheter les journaux qui ne lui apprirent pas grand-chose de plus on poursuivait l'enquête, on croyait à un crime de sadique, l'autopsie avait révélé que la jeune femme avait été mutilée sexuellement après avoir été étranglée. Un éminent psychiatre déclarait que les mutilations infligées à la victime indiquaient qu'on avait affaire à un psychopathe ; un individu probablement impuissant que sa carence avait exacerbé. Le cas n'était pas sans rappeler celui de l'étrangleur de Boston. Cela ne voulait pas dire pour autant qu'il allait répéter son geste ; le meurtre pouvait être un instant de délire dans sa vie. Un instant unique. On signalait aussi qu'il était possible que l'auteur du meurtre de Jeanne Lesboens ait récidivé, deux ans plus tard, les mutilations étant étrangement similaires.

On ne l'avouait pas franchement mais les paris étaient ouverts ; certaines personnes croyaient que les autorités policières étaient beaucoup plus fortes qu'on ne le pensait et que le meurtrier serait arrêté sous peu, certaines personnes étaient persuadées que l'assassin coulerait des jours heureux sans être inquiété et certaines étaient sans opinion.

Parce qu'elle était d'humeur joyeuse ce matin-là, Louise décida de porter le quotidien à son voisin. Auparavant elle déjeuna. Le déjeuner était pour la jeune femme un moment privilégié : on pouvait en profiter pleinement parce qu'il n'était rien arrivé de fâcheux, encore, dans la journée.

C'était aussi un grand moment d'intimité avec Mozart et Rose qui déjeunaient avec elle. Beaucoup de chats aiment les omelettes au jambon et au fromage. Ils grimpaient sur la table de la cuisine et mangeaient à ses côtés en ronronnant. Louise aurait adoré ronronner, cela semblait si agréable. Elle miaulait pour se faire comprendre de ses chats mais elle ne réussissait pas à ronronner. N'est pas chat qui veut. Elle se fit le plaisir de ne pas laver la vaisselle tout de suite. Elle s'alluma une cigarette--ce qui lui arrivait rarement--, la fuma en buvant son café instantané, elle chercha psychopathe dans le dictionnaire et l'explication lui parut bien succincte. Elle éteignit sa cigarette, mit le cendrier dans l'évier de la cuisine, troqua ses pantoufles contre des souliers et sortit.

Son voisin parut plus qu'heureux de la voir. Il n'avait pas déjeuné mais il n'avait pas faim et prendrait seulement un café, Si elle voulait bien l'accompagner

« Pourquoi pas ? »fit Louise.

« Alors quelles nouvelles ?

--Rien. Ils savent pas ? Qu'est-ce que ça veut dire psychopathe ? »

Il haussa les sourcils

« C'est écrit dans le journal ?

--Ouais. Ça veut dire quoi ?

--Pourquoi tu me demandes ça ?

--J'sais pas, tu lis tellement, tu dois savoir ce que ça veut dire.

--C'est quelqu'un qui est atteint de troubles mentaux.

- Ah! »

Louise avait l'air déçu. Roland releva la tête, il avait parcouru l'article du quotidien.

«Je ne trouve pas ça lumineux comme explication. Je me demande même si l’entrevue avec le psychiatre n'est pas fictive. »

Louise était fort étonnée :

« Pourquoi ils l'auraient inventée ? »

Roland sourit.

« Ne m'écoute pas, je dis n’importe quoi »
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L'animal fixait Louise. Il se sentait tout à fait compris. Elle avait le même regard que lui sur les choses. Elle les filtrait. Ils allaient bien s'entendre.
Louise partit une heure plus tard. Elle n'avait pratiquement rien dit. Elle apprenait à ronronner.
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Parler de charité, c'est parler de vanité, et de commerce. Car on donne pour paraître ou pour plaire à Dieu. Dont plusieurs croient acheter ainsi la protection.
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Elle introduisit la clé dans la serrure, s'y prit à deux fois parce qu'elle ne voyait pas bien ; on n'avait pas encore installé de lampe dans l'entrée. Elle prit son courrier - des comptes, toujours des comptes - puis pénétra dans son appartement. Mozart et Rose accourraient vers elle. Louise s'accroupit - s'affala, pour être plus juste - et leur dit comme elle avait eu peur et qu'ils étaient bien chanceux d'être des chats, qu'ils ne mourraient pas assassinés dans leur lit .
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