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Citations de Colum McCann (943)


"On avait un canoë, tu sais. Et dans le marais, il y avait de grands cyprès comme t'en verras jamais à New-York. Ils bouchaient presque toute la lumière. J'allais chercher de la mousse espagnole...

Le soir, en rentrant, je traînais toute la mousse dans des sacs. Et ta grand-mère, elle la faisait sécher au soleil pendant des semaines, elle l'accrochait en haut de la véranda. Après ça, elle prenait de vieilles chemises, elle taillait des taies d'oreillers dedans et elle les bourrait avec la mousse.

La nuit, quand je dormais pas, je mettais le nez contre l'oreiller et je respirais le marais, et l'odeur me suivait dans mes rêves, Seigneur Dieu.
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Les hommes qui créent ces constructions gigantesques apparaissent comme des points sur des poutrelles à nu, des silhouettes coiffées de casques qui vont et viennent. Ils progressent au rythme d'un étage par semaine. Les grues apportent l'acier, et les hommes assemblent et boulonnent des pièces. Quand le métal est habillé, ils grimpent plus haut, s'éloignant du monde au-dessous d'eux.
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En face du nid, près de la grille métallique, un gros glaçon pend, immobile, comme un rayon de glace d'une trentaine de centimètres qui cherche sa voie vers le fond du tunnel. On dirait un stalactite, mais Treefog sait bien que les stalactites sont des concrétions minérales, et non de la glace. Peu importe, c'est ainsi qu'il va l'appeler: une stalactite. Il s'interroge sur la longueur qu'elle pourrait atteindre. Trois mètres, peut-être, ou cinq, ou bien finira-t-elle par arriver jusqu'au sol? Il fait un signe de tête au morceau de glace dentelé. "Bonjour, lui dit-il. Bonjour." Le monde réserve encore parfois de ces merveilleuses petites surprises, il le sait.
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Etre en deuil, en Israël, c’est s’inscrire dans une tradition, quelque chose de vraiment terrible et de sacré à la fois. Et je ne m’étais jamais dit qu’un jour j’en ferais partie.
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Mon nom est Rami Elhanan, je suis le père de Smadar. Je répète cette phrase chaque jour, et chaque jour elle devient quelque chose de nouveau parce que quelqu’un d’autre l’entend. Je la dirai jusqu’au jour de ma mort, et elle ne variera jamais, mais continuera d’ouvrir une minuscule brèche dans le mur jusqu’au jour de ma mort.
Qui sait où s’arrêtent les choses ? Les choses continuent. Ainsi va le monde. Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire ? Je ne suis pas sûr de pouvoir vous dire exactement ce que je pense. Nous avons des mots, mais parfois ils ne suffisent pas.
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Au crépuscule, les oiseaux sculptent l’espace.
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Être avec toi ou ne pas être avec toi est la mesure de mon temps.

Borges.
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Mais la Mort, qui apparaît sous les traits d’un vieux soldat retraité, est offusquée par la mécanisation du meurtre et la manière moderne de mourir, qui l’a mise au chômage. La Mort se met en grève et, dès lors, il devient impossible à quiconque de mourir.
En vertu du décret de la Mort, même la mort naturelle est déclarée morte.
D’abord, l’empereur y voit une délivrance de la tyrannie de la Mort – Libération de la mort ! Liberté de l’âme ! Mais bientôt l’incapacité des gens à mourir, à cause des bombes, des balles ou de tout le reste, engendre la panique, la révolte et un ennui paralysant chez les sujets de l’empereur.
Il s’efforce d’exercer son pouvoir mais – puisqu’il ne peut tuer personne – celui-ci a déjà commencé à s’étioler rapidement. Aussi supplie-t-il la Mort de reprendre sa mission traditionnelle. La Mort accepte de recommencer à tuer, mais à une seule condition : que l’empereur soit sa toute première victime.
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Au bout d'un moment, le dirigeable a commencé à l'oppresser davantage, comme une main légère sur son torse, la pression devenant plus forte, jusqu'à ce que Rami ne souhaite qu'une chose, trouver un endroit où il ne serait pas vu. C'était si souvent comme ça. L'envie de se volatiliser. De tout faire disparaître, d'un seul geste. De tout effacer. Tabula rasa. Pas ma guerre. Pas mon Israël.
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Nos ouvriers ne sont-ils pas esclaves ? La domination par l'argent ne vaut-elle pas les chaînes ?
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Les gens sont parfois bien, ou à moitié bien, ou juste un quart, et ça passe constamment de l'un à l'autre - mais même le dimanche, personne n'est parfait.
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A Yale, quand il était encore jeune, bouillonnant, il était sur de devenir le centre de la terre, d'exercer toute sa vie une vive influence. A vingt ans, tous les gamins croient ça. L'égocentrisme est un attribut de la jeunesse. Oui, l'empreinte qu'on laissera, c'est ça. Les adultes apprennent tôt ou tard. On creuse un petit trou et on se coule dedans. On surmonte de son mieux le temps qui passe.
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Alors que nous pensions leur numéro fini, un petit garçon blond est sorti du rang. Il devait avoir cinq ou six ans. Il avança une jambe devant lui et cala ses mains sur ses hanches, les pouces bien dans le dos. Puis il tendit légèrement le cou, leva les coudes et commença. Les soldats se redressèrent sur leurs lits. Ceux assis près des fenêtres posèrent une main sur leurs sourcils. Le garçon s'accroupit et entama ce que l'on apelle une danse russe. Debout, nous le regardâmes sans un mot. Lui s'amusait, riait.
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La peur, c'est comme la poussière, ça flotte dans les airs. Tu te balades et tu ne vois rien, tu ne fais pas attention, mais elle est là, elle s'infiltre partout, recouvre tout. On la respire, on la touche, on la boit, on la mange, elle est tellement fine qu'on ne la remarque pas. Mais elle nous habille.
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Il sait que ses compagnons et lui risquent à tout moment d'être engloutis sous une avalanche de boue et d'eau. Ils risquent de mourir noyés, avec l'East River qui leur descend dans la gorge, et des poissons étranges et toutes sortes de cailloux dans le ventre. L'eau pourrait les plaquer contre le bouclier [...]. Ou encore une fuite d'aire pourrait les aspirer contre la paroi, les précipiter à travers l'espace, leur fracasser la colonne vertébrale contre une palplanche. [...] Walter a vu des hommes s'effondrer dans le tunnel en se tenant les articulations, le corps subitement lacéré de douleur ; c'est la maladie de ceux qui travaillent sous air comprimé, on ne peut rien y faire ; on transporte les victimes dans le sas, où on leur décompresse le corps aussi progressivement que possible.
Mais rien de tout cela n'effraie Walker - il est bien vivant, et dans la pénombre jaunâtre, il met toute son ardeur à continuer de creuser sous le fleuve.
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Etre avec toi ou ne pas être avec toi est la mesure de mon temps.
Borges


(Très belle année à tous !)
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Peut-être était-ce de la naïveté, mais il s'en fichait, il préférait mourir le cœur à nu, disait-il et surtout ne pas finir du côté des cyniques.  
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Mais sans doute rien ne commence, rien ne finit, tout se poursuit.
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Bons musiciens, les Irlandais, mais tous leurs chants d'amour sont tristes, et tous leurs chants de guerre sont gais.
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On peut bien dénombrer les morts, mais pas le prix de la mort. Oui, on peut tout mesurer, maman, sauf le ciel.
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